mardi 31 juillet 2012

L'amour n'est pas dans ce prè là


N'oublions tout de même pas que le titre vient d'un texte poétique dont on est loin avec l'émission :


LE BONHEUR

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite, dans l’ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite, sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite, sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite, de pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite ! Il a filé !

Extrait de "Ballades du beau hasard"
Paul FORT

(1872 - 1963)



Si je m’appelais Annie ou Géraldine, j’aurais déjà bouclé ma valise depuis longtemps.

Si je m’appelais Annie ou Géraldine, je me casserais vite fait de ce coin de la Manche, avant de m’être faite coincer entre deux vaches, par un petit bonhomme tout rondouillard, aux joues rouges et bonnet qu’il a piqué à l’un des 7 nains.

Déjà au speed dating, j’aurais tout fait pour saborder le truc, et ne pas être sélectionnée. J’aurais bien vu ce regard légèrement lubrique me couler dessus. Et le 7 nain qui demande tout fier « Alors comment tu me trouves, qu’est-ce qui t’a plu en moi ? ». Ben mon vieux on se demande bien. Il est de bon ton de dire qu’il n’y a pas que le physique. C’est certain. Mais là, il n’y a pas le physique mais il n’y a pas non plus le mental.

Qu’est- ce qu’il t’a pris à toi, la Géraldine, artiste peintre de te dire séduite par ce « 7 nain » ?? Je te crois pas. C’était un soir où t’avais mis ton Prozac en tartines ? Qu’est-ce qui s’est passé dans ton cerveau pour que tu aies envie d’aller te coincer dans ce trou de campagne avec ce bonhomme ? Et toi la Annie, assistante dentaire à Paris, je sens que la vie t’as pas fait trop de cadeaux, mais là tu vas toi-même t’en faire un pas terrible…

Parce que ce qu’il cherche autant le dire franco, le 7 nain, c’est une ouvrière agricole qu’il pourrait troncher dans le foin. Et qui sache faire la soupe. Lui il appelle ça l’amour, et je pense qu’il est sincère. Ca fait quelques années qu’il doit en rêver le soir, et que là il en a deux sous la main. Alors on dirait que ça se réveille. Le jour de leur arrivée déjà on le sentait au comble de l’excitation, l’œil en mode 1000 watts et le rire nerveux de chez extrêment excité… Il avait troqué vite fait la tenue de gentlemen farmer, style marcel bleu électrique, pantalon kaki crotté, et bottes en caoutchouc, et bonnet jaune et bleu, contre une tenue de ville « pantalon tergal beige, taille très très haute, et chemise blanche viscose à belle rayures ». Ca sentait la savonnette Persavon et l’eau de Cologne jusque dans mon salon.
J’avais déjà mal pour Annie et Géraldine ce jour là. 
Mais hier soir j’aurais pleuré pour elles. En fait j’ai ri. Mais c’était nerveux !
Quand La Géraldine explique qu’elle peint de l’abstrait, l’oeil du sept nain se perd au loin, cherchant dans les limbes du cerveau ce mot jamais entendu. Ce à quoi, la Géraldine tente d’expliquer que l’ « Astait » comme il dit c’est des personnages sans yeux et sans tête (Finalement l’école du Louvre ça doit donner quelques bases….) Ce qui ne rallume pas du tout l’œil toujours à la recherche de ce que peut être un tableau sans yeux ni tête. Alors elle dit qu’elle fait du nu. Et là, le mot « nu », ça lui parle et ça fait à nouveau rallumer les 1000 watts dans ses yeux et le rire qui va avec…. 
Et quand on lui parle de voyage, il n’hésite pas à annoncer qu’il est invité partout dans le monde en Angleterre et aux Zechelles…
Tout cela pourrait presque attendrir, s’il n’y avait ces moments où le 7 nain, laisse ses envies «d’amour » s’exprimer, et saute  un coup sur Annie un coup sur Géraldine pour leur mettre carrément la main au cul et leur colle des poignées de foin dans le soutif. Avec regards dégoulinants de partout. Ah qu’est ce qu’on est joueur à cet âge !!!! Les propos sont plus que grivois et la voix off nous précise que les deux jeunes femmes sont toutes heureuses de ces démonstrations de « tendresse »… Ouais…

Le deuxième soirée se termine en apothéose. Petite sauterie familiale, avec une galerie de clônes du 7 nain, un peu effrayante. La Annie en est toute muette, et la Géraldine qui avait pour l’occasion sortie sa plus belle tenue de chaudasse, toute énervée….
Et ce n’est pas le petit discours du 7 nain qui va calmer l’ambiance. Il parle d’un poisson qui veut sortir de sa cage et qui veut qu’on le remette à la mer… Il dit même que c’est la vie… Sur les poissons en cage, c’est la vie, comprenne qui pourra....
Les deux filles sont en tout cas perplexe et La Annie semble enfin prendre peur. Casse toi vite Annie, parce que tu sembles trop fragile et perdue pour voir un poisson comme celui-la. Je suis sûre qu’ailleurs il y a mieux pour toi. 

Pas d’inquiètude pour Géraldine, qui monte sur la table pour faire tourner les serviettes au son de tous les tubes patricksébastiennesques.  Elle s’est pas boudinée dans sa jupe qu’elle a dû piquer à sa fille pour rien. Tous les poissons doivent frétiller dans las cages !!! Ah ah ah !!! Ca parle plus que l’art « Astait » ça ! D’ailleus Thierry ne sait plus où donner du poisson.

Un coup, il propose à La Géraldine de lui faire sauter le bouton prêt à exploser de sa petite veste, elle aussi piquée à sa fille, qui fait au moins un 36 alors que maman doit tout juste entrer dans le 46… Et ça rigole bien gras à la bonne blague… 
Un coup il valse avec la Annie, en n’oubliant pas de plaquer sa main sur les fesses qu’elle a pas et que de toutes manières on ne voit pas, cachées par un cardigan beige qu’elle a dû piquer à sa mère. 

Les filles, croyez moi, il vaut souvent être seul qu’accompagné de quelqu’un qui ne convient pas.
Je sens que la pauvre Annie va tomber dans la gueule du requin qui l’attend.  
Pour toi Annie, cette année, "l'amour n'est loin du près, cours vite, cours vite..ça va te sauver".





vendredi 27 juillet 2012

Dr Nounours le retour


Voila, ce soir le nounours revient de son mois et demi d’immersion totale dans la vie active. C’était pas le bagne non plus. Juste histoire de casser le rythme dangereusement périlleux qui s’était installé depuis quelques mois. Histoire de réapprendre ce que c’est que de se lever le matin, de ne pas dormir ou se br.. devant un ordi, et sortir avec des petits loulous qui ont encore la morve au nez, mais déjà des tas d’idées pour trouver chemin de la carte « allez en prison sans passer par la case départ ». En fait là c’est moi qui ai tiré la carte chance et qui lui ai collée dans la main avant que ça tourne au vinaigre. Rien n’est gagné. Je sais que pendant un mois, loin des mauvaises influences, sous l’autorité de son oncle, et aussi de sa tante, il a filé droit. En même temps, il était juste un peu coincé dans un endroit qui ne ressemble en rien à son cadre de vie quotidien. Soeurette et son Warrior d’amoureux de mari vivent une vie pas tout à fait conventionnelle. Une maison faite maison à une trentaine de kilomètres de Montpellier, mais perdue au milieu de la garrigue, même pas dans un village. Un truc où le premier voisin n’est même pas à portée de vue. Un endroit où tu peux hurler des heures sans que personne ne s’en soucie. Sûr que quand t’as l’habitude d’aller chercher ton kebab au bout de la rue, regarder ton match de foot sur écran géant à deux minutes de chez toi, et claquer du doigt pour te retrouver dans un bus et aller où tu veux… là, tu te sens vraiment a poor lonesome cow boy ,…. a long long way from home….. lalalala…

Heureusement que la famille soeurette est du genre sociable et que pas mal de monde passe dans cette maison du bonheur, avec dix chats, dix chiens, un batteur fou, un sculpteur qui invente des histoires fantastiques comme il respire, une mère et une fille folles de cinéma et de Dexter, une amoureuse du batteur et un amoureux de la cinéphage….

J’ai déjà reçu x sms du nounours qui veut savoir à quelle heure ferme la FNAC. Trop heureux de pouvoir aller illico presto dépenser la quasi-totalité de son salaire dans l’achat DU casque dont il rêve depuis des mois. LE dr dre. LE à 250 euros pour le moins cher. Quand je pense que c’est pour écouter du rap… Allez on va dire que c’est le premier achat de sa vie avec un salaire. Et je dois dire que ça c’est un truc qu’on n’oublie pas. Finalement je me dis que s’il allait s’acheter trois fringues et se payait ses kebab avec le fruit d’un mois de travail, je  cois qu’il l’oublierait vite.

Je me souviens de mes premiers achats avec mes premiers salaires d’étudiante. J’étais dans le futile mais je sais que j’ai pris le bus pou Bayonne. Avec soeurette justement. Nous sommes allées au Galeries Lafayette appelées chez nous les « Dames de France », le paradis de Mamamia. Je savais ce que je voulais. La poudre libre « Plus qu’invisible de Dior », Le gros flacon de Chanel numéro 19, une palette deux couleurs de gris et un fond de teint de Lancôme. Puis j’ai traversé la rue. Je suis allée chez le bijoutier en face des Dames de France et j’ai acheté une paire de boucles d’oreille en or avec deux petits saphirs, qu’on m’a présenté dans un joli écrin en velours gris. Le soir même il ne restait pas un centime du salaire, alors que soeurette, elle avait dépensé trois sous. Je savais bien que tous les ans, les salaires de mes boulots d’été fondraient comme neige au soleil en quelques jours et j’aimais ça.

J’ai tout de même conseillé au nounours de prendre une assurance casse et vol parce qu’un casque sans fil ça s’arrache facile.

Dès ce soir je vais tenter de faire comprendre que la fête du n’importe quoi est terminée et que nous allons essayer de faire que ce mois de séparation n’aie pas été qu’un mois de séparation, mais une pause, une cassure qui nous permettra de reparti sur d’autres bases. Pas facile. Je doute que le père qui n’a donné aucune nouvelle, et n’en a pris aucune, ait réfléchi à tout ça.

J’ai vite mis fin hier à un chat avec un « ami de FB » qui se targuer de me donner des conseils sur ce que je devrais faire avec mes enfants pour les recadrer. C’est génial comme il y a des personnes qui sont trop fortes pour voir les défauts des autres. En fait les conseils j’aime bien les accepter quand je les ai demandés. Mais je n’aime pas trop qu’on m’en donne sans être sollicité. Surtout quand on a un seul enfant de six ans, que l’on gâte tellement qu’on ne peut plus entrer dans sa chambre tellement il y a de jouets, qu’on ne peut pas sortir d’un magasin sans lui avoir acheté une merde,  et que oui, ils sont tous trop adorables à cet âge !!!! Et que bon on verra à l’adolescence, ce que ce bel enfant fera. Et on bien si le cadrage préconisé pour mes enfants est encore valable et surtout efficace pour ce chérubin…

Donc je vais recommencer à faire ce que je peux avec mes propres tdc, même si je ne fais pas très très bien…

Et je vais avoir une belle pensée pour une amie que j’aime beaucoup, avec une vie « normale » un mari, une belle maison, une éducation solide pour ses enfants dont tu te dis que là ça cadre « perfectly ». Je sais que son fils de tout juste 18 ans est sorti cette semaine de prison. Je le sais par mes tdc qui sont amis avec lui depuis la poussette, et maintenant sur FB. Je sais que c’était un enfant adorable et intelligent, doux et rêveur. On s’est perdus de vu trois quatre ans, et je le vois sur FB avec son mètre quatre vingt dix, et toujours son regard doux et rêveur. Les tdc me disent qu’il a envie de les revoir et de se faire un mac do avec eux, un truc d’ados quoi. Et puis plus rien. Normal, il était incarcéré depuis quelques mois.

C’est triste et dur. Pour lui. Pour ses parents. Où a eu lieu le bug, quand, comment.

Alors, j’ai envie de dire à ceux qui jugnet et sonnent des conseils « ON VOUS EMMERDE !!!! » et si vous faites mieux avec les votre, bravo, et surtout tant mieux pour vous.





samedi 21 juillet 2012

Mauvais plan...


Je voulais faire cette note depuis quelques semaines. Je ne sais pas trop comment la tourner.  Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, elle n’a rien ni de plus plus perso que d’habitude, ni d’amusant, ni de triste. Mais plus d’inquiétant… Elle pourrait relever du fait de société, un truc qui aurait pu très mal tourner et que j’ai fini par régler avant la cata.

On nous raconte régulièrement aux infos les dérives de l’utilisation des réseaux sociaux chez les ados. Des petits évènements ou petits amusements qui partent en live en moins de temps qu’il ne faut pour se retourner. C’est arrivé à la lutine le mois dernier. Un truc qui en moins d’une heure peut faire dangereusement basculer une vie.

La lutine est sur l’incontournable FB, tout comme son frère et moi-même. Elle y affiche 689 amis, 605 photos. Des cinquantaines de j’aime chaque fois qu’une nouvelle photo apparaît, des « t’es tro belle je t’aime » des ses amis auxquels elle répond « non toi t’es tro belle » qui n’en finissent pas et que je trouve ridicules. Mais je ne me prends pas trop la tête avec ça, c’est il faut l’accepter, le truc des ados d’aujourd’hui. Mes enfants sont mes zamis de facebook, cela me permet d’avoir un petit œil sur le truc et de veiller aux dérives. Ca n’a pas l’air de les déranger. Le nounours refuse cependant que je commente ses photos, ce que je fais tout de même parfois. Et bien je me félicite finalement d’être parfois un minimum intrusive, et de savoir manipuler Facebook, msn et autre.

Pour fêter la fin de la troisième, une soirée a été organisée chez une copine de la lutine, le dernier vendredi soir de juin. Ce que, quand j’ai quitté la troisième moi-même on appelait une boum, où nous dansions des slows dans le garage d’une maison de parents, et parfois nous ennuyions des heures et des heures sur une chaise, parce qu’aucun garçon ne venait nous inviter. Alors, nous tournions notre paille laborieusement dans notre verre de coca fraise, en observant les moindres recoins de la pièce.

Aujourd’hui, on ne s’ennuie plus en boum, pardon en soirée. On prend son portable, on sms, on internette, et surtout on échange ses impressions même si l’on est dans la même pièce. Et de soirée à soirée on se tient au courant de qui sort avec qui à la minute même où la pelle est roulée…

La lutine vivait son premier dilemme, son premier drame cornélien en même temps qu’elle « préparait » son brevet des collèges. Un garçon de troisième était amoureux d’elle. Mais il sortait avec une autre fille. Pour corser l’affaire, cette fille fait du théâtre avec la lutine et elles sont copines. J’ai eu droit aux confidences, aux hésitations, aux questionnements «  dois-je trahir la copine, ou repousser le soupirant, pour lequel je soupire moi-même ???? ».

Ce soir de juin, si le jeune S. était invité, sa copine ne l’était pas. Et bien sûr, la lutine n’a pas mis longtemps à trancher et à faire le tri dans ses priorités. L’amour a eu le pas sur l’amitié. C’était quand même plutôt une copine qu’une amie. Et voilà que la lutine est sortie avec cet ado ma foi très prometteur. Classe préparant au conservatoire, percussionniste chanteur à lunettes, entre artiste et intello, telle mère telle fille… Le journal intime de mes 15 ans regorgeait de photos de ce genre d’ados. Mais moi, je m’arrêtais au rêve.

Ce soir-là, une copine de la copine de théâtre, témoin du roulage de patin, a dégainé le smartphone plus vite que son ombre. Et en trois secondes elle a publié sur son mur. Il a fallu trois minutes de plus pour que la « copine » apprenne qu’elle était trompée et trahie. Elle a consacré les trois minutes suivantes à pirater le compte du musicien-poète, à fouiller dans ses chats, et en un copié-collé assassin elle a affiché sur son mur, la conversation dans laquelle la lutine et le musicien s‘avouaient leur amour, puis s’avouaient avec force détails où ils en étaient de leur vie intime et sexuelle d’ados de 14 ans. Et hop la vengeance est maintenant un plat qui se mange chaud bouillant. En moins de dix minutes, les 689 amis de la lutine, plus les 747 amis du musicien, ainsi que les 932 amis de la « trompée-trahie » ont pu lire, cette conversation très personnelle. A la soirée tous les smartphones étant « on line », l’évènement est devenu le pôle d’attraction. Tout les zamis, des amis des amis du collège et du théâtre ainsi que les inconnus, ont envahi le mur de la lutine pour l’insulter, la menacer, et lui régler son compte. Un déchaînement d’une violence effrayante. Inimaginable.

La lutine, conseillée par ses amies présentes et par son musicien a aussitôt fermé son compte Facebook, pour stopper la réaction en chaîne et le déferlement de plus de 200 messages en moins d’une heure. Alors tout le monde est allée sur le mur de la « copine », pour lui assurer son soutien, et continuer le flots des insultes et des menaces.

Quand la lutine est rentrée à la maison le lendemain, elle était terrorisée. Elle a tout de suite ressenti le besoin de tout me raconter. Elle me suppliait de la changer de collège et disait ne plus vouloir sortir de la maison. Elle avait reçu des tas de menaces sur son téléphone portable.

Super-maman est alors entrée en action. La lutine refusant totalement que j’aille sur le mur de la « copine » pour mesurer l’ampleur des dégâts, et surtout lire cette conversation. Il est évident que je ne l’ai pas écoutée et que de recherches en recherche j’ai pu trouver le nom de cette copine et son mur et cette conversation qui en effet était très intime entre les deux ados. Rien de grave vue de mon grand âge, mais véritable mise à nu pour une ado. Comme si on avait ouvert un journal intime qu’on l’avait photocopié et placardé sur les murs de tous les collèges du secteur… J’ai compris la honte et le désarroi que cela  pouvait provoquer. Je crois qu’un enfant sans soutien, sans écoute, ou trop renfermé pour en parler à ses parents,  peut, après une telle chose commettre des actes irréparables.

J’ai aussitôt moi-même publié sur le mur de la copine un ultimatum. Une heure pour effacer  ce tas d’insultes ce copié collé. Si ce n’était pas fait plainte au commissariat. Je précisais que tous les noms et la conversation étaient maintenant sauvegardés sur mon ordi. Que par ailleurs, si un seul cheveu de ma lutine était touché, maintenant ou à la rentrée de septembre, tous ces mêmes noms suivraient le chemin du commissariat et que je prendrai contact avec les parents. Puis petit coup de téléphone à la jeune fille pour tout confirmer de vive voix.

En deux heures l’affaire était réglée.

La lutine a séché ses larmes et elle a tout l’été pour mettre un peu de baume su cette sale plaie.

Je serai vigilante puissance 100 à la rentrée.

La bluette se poursuit via les sms et le téléphone puisque la lutine est en vacances dans la famille et le jeune homme en vacances je ne sais où. Ils se retrouveront en Aout.

La lutine a rouvert son compte et je surveille. Pour l’instant rien n’est venu le perturber.

Je crois que tout le monde a bien compris que j’étais très très sérieuse.

C’est fragile un ado. Et les outils d’aujourd’hui peuvent devenir des armes.



dimanche 15 juillet 2012

La preuve en 8 minutes 51



Maintenant qu'elle l'a, je peux montrer sa vidéo et me dire que finalement elle en sait plus qu'il n'y paraît...
Allez c'est bien ma fille mais maintenant il va falloir s'y mettre sérieux !

vendredi 13 juillet 2012

Légère brise sur la vie pieds nus


On dirait qu’un léger coup de vent, balaie doucement les nuages sur ma vie. Tout doucement. Il ne faudrait le dire ni trop vite, ni trop fort. On a peur parfois quand on sent que le soleil se lève après tant et tant de tourmente.
La maison de Pierrot de la lune et Mamamia ne sera bientôt plus la notre. Je ne sais pas encore ce que je ressens, j’attends que ce soit vraiment et définitivement fait.
Si tout va bien, d’ici quelques semaines, je pourrai poser un chaque su mon compte en banque qui fera entrer ma vie dans la vie. Celle où on sait que quand le salaire tombe, il n’y aura ni revolving, ni agios, ni factures en retard,  ne rejets de paiement. Je ne sais plus à quoi ressemble cette vie là. Juste payer son loyer, ses factures, remplir son frigo et se faire plaisir et ne pas tout dépenser… Ce sera trop bien. Pour l’instant j’attends, calmement, en rêvant de jours meilleurs qui se profilent.
Calmement. Le  nounours est parti depuis un mois. Je l’ai confié à sœurette courage et surtout à son Edwarior , l’oncle qui lui assurera une présence masculine et encadrante pendant quelques temps. Depuis un mois, il taille la pierre, la sculpte tout près de Montpellier, en pleine pampa. Loin de la ville. Loin de ses potes. Loin de nos conflits. Sur les photos je le vois souriant, l’air plus apaisé. Ca me rassure. C’est difficile d’accepter son échec, son incapacité à avoir pu établir la bonne relation. Il reviendra en Août. J’espère qu’il aura intégré assez de choses qui lui permettront de comprendre que la vie d’avant n’était pas une solution. Je serai en vacances en Aout et j’espère que tout se passera bien.  Je ne crois pas que j’aurai plus le soutien de Ken plus qu’avant. Je vais encore devoir gérer seule. Il fallait que nous nous apaisions tous les deux. Moins de soucis financiers m’aideront à aborder les autres problèmes plus calmement.
La lutine elle m’a agréablement surprise puisque contre toute attente elle vient de décrocher son brevet des collèges alors qu’elle n’avait pas travaillé, ni bûché une ligne. Elle savoure sa victoire elle aussi chez soeurette et le warrior, avec ses cousins. Je ne comprends même pas comment elle a pu obtenir le diplôme. Elle m’avait ramené les brouillons des épreuves et j’avais halluciné à leur lecture. Elle a fait du sujet sur les poilus de la guerre de 14 un roman photo digne de Barbara Cartland, avec du mélo, des je t’aime, des histoires de fleur au fusil, des envolées lyriques qui n’avaient rien d’historique et qui m’inspiraient les pires inquiétudes. Quand au devoir de français, qui demandait à écrire la suite d’un texte de Romain Gary , elle en a fait un dialogue, dans lequel elle inséré des tirade de la pièce de Shakespeare qu’elle a jouée au théâtre cette année.  Bon elle l’a, on ne sait a quel miracle, mais ce qui est fait n’est plus à faire…. Dirait sa poule lobotomisée de gand-mère….Son père, qui a voulu faire le malin en lui promettant en reflex et la conduite accompagnée si elle avait son brevet l’an prochain va être obligé d’avancer ses promesses d’un an. Au moins pour le reflex pace que pour le permis elle n’a que 14 ans alors il  peut encore souffler et économiser…

jeudi 5 juillet 2012

Roman familial


On trouve toujours les mots pour parler de ceux qu’on aime. Qu’en est il pour ceux que l’on n‘aime pas. Quand ils meurent ceux qui ont tout notre amour reprennent vie sous la plume, au fil des mots.
Et ceux que l’on n’a pas aimés. Osons-nous même exprimer que nous ne les aimons pas ? Il est peut-être plus convenable de ne rien exprimer. Passer sur le sujet pour ne pas passer l’éponge.
Lundi le grand-père de mes tdc est mort. Paix à son âme si l’âme existe. Je n’ai pas de peine. Je suis triste que mes enfants qui sont encore jeunes n’aient plus de grand-père pour leur transmettre le roman familial. Il ne leur reste plus que la poule lobotomisée puisque mamamia est partie aussi. Et c’est sûr qu’avec la poule le roman familial fait plus que battre de l’aile… Aujourd’hui c’est son anniversaire, je ne sais pas quel âge, demain elle enterre son mari. La lutine l’a appelée pour lui dire qu’elle pensait à elle. Mais la poule était fort occupée puisque trois jours à peine après la mort de son mari, elle a lavé tout son linge et était occupée à le repasser. C’est drôle, ça me rappelle un souvenir vieux de 28 ans. Je venais de perdre mon bébé. J’étais chez elle. Juste assommée par la nouvelle. Le lendemain, elle est venue me voir avec une pile de petits vêtements juste lavés et repassés, qu’elle a posée sous mon nez en me disant «  Et maintenant je fais quoi avec ça moi ???? ». Curieuse pratique laver le linge des morts dès le dernier souffle. Une manière de faire son deuil chez les gallinacées certainement… 
Le grand-père paternel de mes tdc était un petit homme simple. Un résinier des Landes quand il y en avait encore. Un qui avait quitté l’école à 12 ans pour aider à nourrir la famille. Un qui n’avait jamais lu un livre et lisait juste le journal régional tous les jours. Curieux de politique avec le cœur à gauche. Un qui aurait peut-être étudier si on le lui avait permis. Un qui avait dû partir travailler en usine quand on n’a plus résiné et qui portait toute la journée des traverses de chemin de fer sur ses larges épaules, les mains bouffées par les poisons des produits toxiques, la peau ridés commune veille pomme d’avoir passé toute sa vie dehors. Un qui parlait DU patron comme d’un homme qui avait tous les pouvoirs. Même celui de le jeter quand il a approché des cinquante ans et que c’est vieux pour porter le poids des traverses. Alors, de résinier à porteur de traverses il est passé chômeur. Sur ses quatre enfants seulement deux étaient finis d’élever comme il le disait. Pour les nourrir, il fallait cultiver le jardin, et élever des poules des lapins et des cochons. Pas de vacances, pas de loisirs, pas de voiture, pas d’amis, juste manger, dormir, bêcher le jardin, nourrir les animaux. J’ai eu du mal à entrer dans cette vie et à communiquer avec cet homme là. Nous avons tout de même versé les mêmes larmes de joie le soir du 10 mai 1981, quand le grand homme est apparu sur l’écran. Je crois que ce fut notre seul moment de partage réel…
De lui je garderai des images, comme des clichés témoins d’un monde que je regardais d’un œil incrédule car ils étaient à des lieues du mien, de mon enfance insouciante et légère, auprès d’un père et d’une mère qui m’avaient tant donné.
L’image d’un homme qui s’appliquait avec sa pierre à aiguiser les couteaux jusqu’à rendre la lame minuscule parce qu’on n’achète pas de couteaux neufs… Un homme qui faisait les plus fines épluchures de pommes de terre et de pommes que j’ai jamais vues parce qu’on ne gaspille pas un gramme de ce qui est comestible. Un homme qui avait appris à ses enfants à manger jusqu’à la cervelle du poulet et à sucer les os et les écraser sous leurs dents pour ne rien gaspiller, même pas la moelle…. En fait je crois que seul le bec n’était pas mangé. Quand je suis arrivée dans cette famille, je n’avais jamais vu une volaille arriver sur la table avec la tête… Un homme qui tous les 24 décembre au soir, n’ayant pas les moyens de se déguiser en grand-père Noël, faisait le tour de la maison et frappait de grand coup dans la porte d’entrée en hurlant « Je suis le père Noël !!! » et réussissait à terroriser tous les petits au lieu de les émerveiller…
Mai ce côté attendrissant n’efface pas le rustre qu’il pouvait être.
Celui qui n’a jamais manqué quand Pierrot de la lune était malade, de me préciser qu’il était foutu, au cas où j’aurais voulu croire en une rémission possible…
Celui qui au troisième mois de ma grossesse se désespérait que je ne ressemble pas encore à une baleine. Il avait croisé une femme enceinte la veille, elle était grosse, bien grosse comme on doit l’être à trois mois… « Pas comme l’autre
au bout de la table… », disait il, en parlant de moi !
Celui qui quand j’ai montré mon échographie a osé dire devant mes deux enfants adoptés «  J’espère que ce sera un garçon, car celui là sera mon vrai petit fils au moins ». C’est ce jour-là que je lui ai dit qu’il m’avait déjà prouvé qu’il était un con mais  que là il confirmait à quel point il l’était…
Finalement lui et la poule ne m’ont jamais manqué depuis mon divorce. Si je n’ai pas fait un grand pas vers eux, ils n’en ont pas vraiment fait vers moi. Ils ont plané sur vingt années de ma vie. J’ai peur que le roman familial côté paternel se passe de ma contribution.