vendredi 29 août 2014

Un autre matin...

Je n'efface jamais une note tout comme je ne déchire jamais une photo même si elle me déplaît. Hier j'ai écrit n'importe quoi... Vraiment n'importe quoi. Il faut assumer même si ça fait honte. Soyons léger aujourd'hui donc... Deux texte tendres pour le prix d'un...
Et d'une...


Il y avait quelques petites choses que je détestais vraiment quand j’étais petite fille, et même un peu plus tard et qui m’agaçaient beaucoup.
Je détestais quand le soir à 5 heures, la classe terminée, tous les enfants repartaient chez eux en vélo. Moi, il me suffisait de mettre un pied hors de la classe, de faire 10 pas, de poser mon cartable contre un mur, et j’étais chez moi. Pas besoin de vélo, pas besoin de parents pour venir me chercher. Je rêvais de sortir de la classe, d’aller au coin des vélos, de poser mon cartable sur le porte-bagages, de l’accrocher, de mettre ma veste autour de ma taille et de partir un peu plus loin.
Alors, certains soirs, je mettais mon cartable contre le mur, je rentrais chercher ma tartine de pain beurré et mes carrés de chocolat Meunier, j’allais dans le garage chercher un vélo, je passais devant mon cartable posé contre le mur, je le posais sur le porte bagages, et je faisais trois ou quatre fois le tour de la cour, puis j’allais jusqu’au grillage qui était au bord de la route, j’attendais un petit moment, que le bus du collège soit passé, et puis je rentrais.
Il y avait une autre chose que je détestais encore plus, c’était qu’on me dise que j’avais de bonnes notes parce que j’étais la fille de l’instituteur, et que je connaissais les résultats à l’avance. Je trouvais ça tellement injuste d’être la fille du maître d’école, pourquoi j’étais pas la fille de quelqu’un d’autre que personne ne connaissait ? Pourquoi j’habitais pas le quartier de la gare ou le quartier des barthes comme les autres ? Pourquoi quand je levais le doigt en classe je pouvais pas dire « moi m’sieur » et j’avais pas envie de dire « moi papa ! » alors je disais rien ??? Pourquoi c’était toujours à moi qu’on disait « ton père il est sévère !!! » ? Pourquoi, quand j’étais malade et que je restais dans la maison, à la récré y’avait plein de gamins qui venaient se coller à la fenêtre pour me regarder en chemise de nuit ?
Quand on est enfant on a qu’une envie c’est d’être comme les autres, après plus tard, on se rend compte qu’on a eu de la chance, qu’être différent c’est bien aussi. Mais ça on ne le sait que plus tard.

Et de deux
Parfois, je ne sais pas pourquoi, nous allions dans une autre épicerie que celle qui était juste à côté de chez nous. Mais c’était secret, manique ne voulait pas que les épiciers le sachent. Elle pensait qu’ils seraient vexés de savoir qu’elle allait faire des courses ailleurs que chez eux. Alors nous avions la recommandation de ne jamais le répéter. L’autre épicier était à Capbreton. On y allait parce qu’il vendait du jambon d’York que manique trouvait le meilleur du monde. Et il avait aussi paraît-il le meilleur fromage râpé de la terre. Quand on allait là-bas, on partait tous les 6. D’ailleurs jusqu’à à peu près 14 ans j’ai suivi payi et manique dans toutes leurs sorties. C’était la règle, manique ne voulait pas nous laisser seuls à la maison. Petits ça allait, mais plus grands c’était un peu la honte, de se trimballer aussi nombreux partout. Parfois je me cachais car j’avis peur que des élèves du collège me voient. Ca m’aurait fait devenir toute rouge et je n’aimais pas ça. Donc, on partait, payi, manique, lolotche, michmuch, carotte et moi acheter le jambon d’York et le gruyère râpé. Seulement comme manique était très timide elle ne sortait jamais de la voiture. En plus elle ne voulait pas que nous restions seuls. Alors seulement payi descendait. Et comme il était quand même très bavard, il avait toujours des tas de choses à raconter à l’épicier. C’était souvent très long. Heureusement, l’épicier avait un fils. Il s’appelait Alain. Et quand nous venions, il se mettait devant la voiture et faisait son numéro de comique. Il faisait le pitre disait manique. Il faisait semblant de tomber et de se faire mal. Il faisait des grimaces. Parfois, il allait chercher son vélo et faisait des acrobaties. Nous, on riait comme des malades. Mais nous n’ouvrions jamais la vitre. Et si nous le faisions il partait en courant se cacher. Parfois, manique disait, ne le regardez pas il va en faire encore plus. Alors, nous on le regardait. Et il en faisait encore plus. Elle disait aussi : « Qu’est-ce qu’il a l’air bête ! » Quand le spectacle était trop long et que payi parlait trop, manique donnait un petit coup de klaxon. Mais ça ne faisait absolument rien. Alors, elle ouvrait la vitre et disait au comique : « Va dire à Monsieur Payi, qu’on l’attend et qu’il se dépêche, s’il te plait ». Alors Alain partait comme une flèche, faisait semblant de trébucher, de foncer dans la porte de rebondir sur la vitrine et rentrait faire la commission. Quand payi revenait enfin manique lui disait que vraiment il exagérait. Et on repartait, très lentement parce que Payi conduisait comme une limace, et chaque fois que je voyais approcher des enfants de mon âge, je me cachais. Et souvent, le supplice se poursuivait, car payi proposait d’aller voir la mer, ou de passer dans la grand’ rue de Capbreton. Heureusement, vers 14 ans, j’avais trop de devoirs de classe, alors j’ai enfin pu rester à la maison.



jeudi 28 août 2014

Écrit à l'instant T sans relire juste pour faire du bien" peut etre

Parce que je sais que je. Ais regretter ča . Mais que je le fais quand même. Je ne sais pas pourquoi. Parce qu'à un moment c'est sans issu.. On ne fai5. Pas ça depuis un esprit. Sain. Laid´là´jenléfaiś j'assumerai plus tard. Je m'en donne le droit. À l'instant.  Est comme témoigner ici. Je vais même arrêter de corriger les faites même si je les vois. Ma thérapie est ici depuis longtemps et un psy ne dirait rien de plus. La ici maintenants, k j'ai bien j'irai fumé et j'ai envie de dire. Des coses. Ce qui est au fond. Je pense à cette peut être jugé qui m'a écrit après m la connerie de /Sam'' j'ai assume tout l'été  j'ai été à je n'ai pas pris de vacances seulement trois jours dans mon pays. Mais le reste du temps j'ai été la. Pour ranger nourrir payer aimer comme je peux.... Face â l'absence du père qui paie un peu de temps en temps pour lui l'a.mour c'est de l'euro. Il paie son amour en euros, et après il estime sûil ne doit plus rien.... Je n'ai pas énormément d'euros mais j'ai de l'amour. Pas de l'autorité pas des tartes et de punition de l'amour. Je ne sais pas faire différemment. J'ai vidé une bouteille de vin blanc,,, c'est dégueulass, c'est pourri, mais ça fait partir loin pour pas cher. la gazelle est passée, elle m'a filé unpetard et j'ai taffé même si je sais pas. Et la je lâche une. Peu. La lutine va avoir peur. Je ne veux pas qu'elle me voit comme ça. Je suis une lève seule et un peu à bout. Ce que j'écris la me fait du bien. Je crois. Demain je me reçu veillerai et j'aurai honte. Pas sur. En tout cas j'aurai s posséder un acte comme le disent les psy. Psychologie magazine dit poser des actes... Ben en voilà un. D'un adulte habituellement dans la maîtrise totale... Demainj´irai mieux. Je n'ai pas envie de disparaître de cette terre.... J'ai seulement envie de me poser.... Et de faire la Paris x avec ma vie.... La vie est certainement belle et j'y crois... Mais parfois c'est cour.
Désolée pour les faits les mots écorchés mais je témoigne juste.
À plus demi-fin mieux.......

dimanche 24 août 2014

Missing sur Landes



La maison et la cour étaient grandes, puisque c'était une école. On pouvait y jouer dans des tas de coins. On pouvait aussi y faire des tas de bêtises comme je l’ai dit dans l’autre histoire. Il y a une bêtise que je n’ai pas faite mais que carotte, michmuch et lolotche ont faite tous les trois, c’est disparaître.
D’abord carotte. C’était un dimanche soir. On avait bien joué l’après-midi. Puis peut-être qu’on s’était disputées, je ne sais plus. En tout cas, quand manique nous a appelées pour rentrer vers 6 heures, je suis revenue seule. Pas de carotte. Je commence par aller « au sable » le coins réservé aux petits de l'école, pour voir si elle n’y était pas restée, mais non. Je fais le tour de la grande cour et je passe par tous les petits coins. Personne. Je reviens seule encore et là manique commence à s’énerver. On cherche dans toute la maison et on ne la trouve pas non plus. Payi est prévenu et il va chercher coté Boquet, coté Madame rivol, coté Poste. Il revient bredouille. Manique pleure et moi j’ai quand même un peu la trouille. Payi et manique se demandent où ils n’ont pas cherché. Elle est peut-être partie un peu plus loin…. Nous pensons qu’elle a aussi pu aller vers chez Boquet… Ou jouer chez une voisine… Alors payi repart. Trente secondes plus tard, nous le voyons revenir avec Carotte tout sourire sorti, comme toujours, toute fière d’elle. Tout simplement, elle s’était assise au bord de la route pour regarder passer les voitures. Sauf que c’était juste dans une sortie de virage, en plein mois d’Août à l’heure du retour de la plage. Tranquille la Carotte. Bien sûr, elle s’est faite gronder et manique lui a ractonté tout ce qui aurait pu lui arriver de terrible. Et toute la soirée, la conversation a tourné autour de « ce qui aurait pu arriver, si »…une voiture avait roulé trop vite, si un méchant homme l’avait vue, si le tueur d’enfant était passé par le virage de l’école, si des tas de choses que manique était très forte pour trouver.
Puis Lolotche. C’était encore un dimanche. Et c’était genre fête de Soorts. Du monde partout sur la place, au bord des routes, dans la cour de l’école, dans les classes changées en vestiaires pour les coureurs cyclistes qui allaient tourner sur les routes tout l’après midi. Nous, on avait pas le droit de passer le portail, car il y avait trop de monde. Alors on regardait la course depuis la cour, derrière le grillage. Manique était à l’intérieur de la maison et Payi on ne sait pas, car un jour de fête du village, il avait trop de choses à faire pour être à la maison… On ne le revoyait que le soir tard. Il rentrait avec un air un peu bizarre plutôt gai, souvent quand on avait déjà mangé, et manique avait elle un air bizarre mais plutôt très en colère. Bref, donc on regardait passer les coureurs. Et mince, on s’aperçoit que Lolotche n’est plus là. On court voir si elle est rentrèe. Panique de Manique. On sort tous. On l’appelle. Manique court un peu dans tous les sens. Quand tout à coup on voit arriver le garde-champêtre avec la petite lolotche dans les bras. Elle devait avoir deux ou trois ans… Elle avait voulu voir la course de plus près. Et aussi elle avait repéré que Françoise la voisine qu’elle aimait bien était de l’autre côté de la route avec ses frères. Alors mademoiselle était sortie pour les rejoindre. Elle était allée jusqu’au bord de la route et elle avait décidé de traverser en courant pour rejoindre Françoise juste au moment du passage des coureurs, sous l’œil horrifié des spectateurs. Heureusement, ils l’avaient évitée. Encore une fois ce soir là, nous avons eu droit à la longue liste des « ce qui aurait pu arriver, si… », mais deux fois, une fois pour nous à table, et une fois quand payi est rentré.
Pour Michmuch il y a deux disparitions.
Une, encore un dimanche après-midi. Tout était calme. Nous étions tous dedans, ou nous jouions juste devant la porte. Rien à craindre donc. Alors là, va savoir comment, personne n’a rien remarqué pendant un grand moment. Je crois que Payi et Manique devaient faire la sieste…. A leur réveil où est passé Michmuch, Coquelicot ? Je sais pas. Carotte ? Je sais pas non plus. Lolotche, elle dort dans son petit lit. Branle-bas de combat. Recherches dans tous les coins de la maison, de la cour, du tour de la cour, intérieur, extérieur, rien de rien capitaine Manique-la-Panique !!! Euh le garage vous avez regardé au fond du garage ??? Allez vite voir. Toujours rien capitaine. Et chez les voisins, vous êtes allés voir. Non capitaine, on y va. Personne n’a vu Michmuch. Une bonne heure de recherche et pas de Michmuch. Là, ça commence à craindre du boudin. On refait un deuxième passage partout au cas où on aurait raté un coin. Bredouille. L’inquiétude monte et le capitaine Manique-la-Panique est assise sur une chaise les larmes aux yeux avec bientôt SA crise de palpitations. L’heure est grave. On ne rigole plus du tout. Manique demande si on a regardé dans les classes. Et payi dit que oui dans la sienne mais la balayeuse ferme toujours la porte de bois de la classe de Mademoiselle à Clef alors pas la peine… Pas la peine, quoi pas la peine ??? Et si pour une fois ? Capitaine Manique-la-Panique se relève, allez vite voir !!! On court, et on voit un petit espace comme si la porte de bois n’était pas fermée. Payi se précipite sur la porte. LA porte est bien ouverte, et la porte vitrée aussi. « Michmuch !!! Il est là » Capitaine accourt, pas trop vite à cause des palpitations. Assis à une table de la classe, tout calme, petit frérot, s’est installé, des peintures, des pinceaux, du papier et il joue à l’artiste dans l’obscurité de la classe vide.
L’autre disparition est marrante. C’était un jour où la cousine Suzon était venue. On sait pas trop quand Michel a disparu là non plus. Il était très fort en fait pour ça. En tout cas, on l’a bien cherché une heure encore. Avec la cousine qui a fini par partir en disant de l’appeler quand on l’aurait trouvé. Je crois que c’est manique qui a retrouvé Michmuch cette fois-là. Dans le grand placard de la cuisine, planqué derrière les portes. En fait, la cousine Suzon, était très grosse, mais très très grosse, elle avait une poitrine énorme, et des gros grains de beauté sur le menton, et un peu de poil aussi peut-être… Et on n’était pas fans de ses visites. Alors comme Michmuch en avait un peu peur, il s’était planqué dans le placard pour échapper à ses bisous. Tout simplement

mercredi 13 août 2014

et de trois


Encore un peu de ma vie d'enfant. Sans nostalgie mais avec tendresse, j'aime me souvenir de ces moments simples et me dire que c'est Mon histoire. Pour moi ce sont les pépites qui font l'histoire d'une vie. C'est souvent ce que je pense quand je travaille sur les objets du passé que je rencontre quotidiennement. Ils ont fait partie d'une histoire de vie. Quand je me trouve face à des ossements humains, que mes collègues mesureront, examineront pour en faire des statistiques, je préfère penser à la personne qu'ils ont été. Ce n'est pas narkeo-politiquement correct, et il vaut mieux que je garde ces idées là pour moi, sous peine de me faire incendier par mes pairs...

Manique comme je te l’ai dit plusieurs fois, avait toujours peur qu’il nous arrive malheur. Elle était un peu trouillarde. Elle voulait nous protéger de tout. Elle croyait nous aider en nous parlant toujours des dangers que nous courions. Et il y avait un danger principal pour elle, c’était de nous laisser traverser une route seuls. Nous ne le faisions jamais et le jour où elle nous a autorisés à aller à la boulangerie seuls, fut à marquer d’une pierre rouge ou blanche.
Bien sûr, la boulangère nous connaissait très bien puisqu’elle nous connaissait depuis que nous étions bébés. Moi, elle m’appelait sylvinou, c’est là seule personne qui m’ait donné un surnom, parce qu’à la différence de carotte et lolotche, mon prénom était trop court pour être raccourci avec un surnom. Alors j’étais très fière qu’elle au moins ait trouvé un moyen de me surnommer en rallongeant mon prénom. Il m’est arrivé deux ou trois fois dans ma vie que quelqu’un m’appelle sylvinou, et chaque fois je pense à la boulangère de mon enfance avec tendresse.
Tu sais il y a des personnes que tu croises souvent quand tu es enfant, que tu vois tous les jours, et tu ne te demandes pas si tu les aimes ou pas, elles sont là. Et puis, un jour quand tu es plus grand, quelque chose te refait penser à elles et tu te rends compte que tu les aimais bien et qu’elles t’aimaient bien. Il y a pleins de petites histoires qui te reviennent.
Quand j’entends Sylvinou, je revois une photo de moi, assise dans le jardin de la boulangerie, je dois avoir deux ans et je crois que j’ai une petite robe blanche. Si tu farfouilles dans le coffret en bois où manique mettait les photos tu la retrouveras peut-être….
Quand j’entends Sylvinou, je repense au fils de la boulangère que je trouvais si beau…. Mais qui était beaucoup plus vieux que moi. Et puis je repense à la jolie jeune fille qui un jour avait fait son apparition derrière le comptoir de la boulagerie. Elle était très jolie et très très jeune. C’était la fiancée du fils de la boulangère, ils allaient se marier et elle allait bientôt avoir un bébé. Elle avait de jolis cheveux raides comme j’aurais voulu en avoir, et de grands yeux ronds que je trouvais très beaux. Je trouvais qu’ils allaient très bien ensemble car ils étaient beaux et jeunes tous les deux. Quand j’étais adolescente j’allais encore tous les jours chercher le pain, et elle, elle ne devait pas être sortie de l’adolescence depuis très longtemps. Alors, on bavardait un peu, et j’étais fière de lui parler comme à une grande sœur, même si elle ne s’en doutait pas.
Quand j’entends Sylvinou, je revois LE BOULANGER. Il ne sortait que très rarement du fournil. Je le revois avec son marcel tout blanc, son pantalon tout blanc aussi, et lui aussi était toujours tout blanc de farine. Il n’était pas très bavard et me faisait un peu peur.
Quand j’entends Sylvinou, je pense à la baguette sur plaque bien blanche que manique nous recommandait d’acheter, aux choux à la crème du dimanche, aux esquimaux à la fraise de l’été, et aux poches de bonbecks.
Quand j’entends Sylvinou, repense à une petite plaisanterie que nous faisions avec la jeune boulangère quand nous achetions des croissants. Un jour elle nous avait raconté que certaines personnes n’arrivaient pas à dire correctement « trois croissants ». pourtant ça ne nous apraissait pas très compliqué. Alors nous avions passé un grand moment de fou-rire à chercher des façons de dire trois croissants en se trompant : ta cassant, tro coissants, tois coissants… Et comme elle était à peine plus âgée que carotte et moi, elle s’amusait autant que nous.
Quand j’entends Sylvinou, je repense à un jour où très préssés d’aller acheter des bonbecks avec le meilleur pote de carotte, juan-lucas, nous avions pris un raccourci  en passant par le terrain de la forge et nous courrions tellement vite que juan-lucas a oublié de baisser la tête pour passer sous le barbelé de la cloture, et pof le barbelé s’est planté dans sa lèvre et la lui a déchirée. Je suis sûre qu’il a encore la cicatrice. Bien sûr à la suite de cet incident, manique ne voulait plus que nous passions par la forge, mais nous le faisions quand même en prenant soin qu’elle ne nous voit pas de sa fenêtre.
Puis, quand nous avions 14 ou 15 ans, l’été, nous profitions de nos expéditions à la boulangerie pour bien longer la route qui passe le long du fronton et regarder qui jouait à la pala. Souvent des jeunes de notre âge passaient la matinée à taper dans une balle. C’était souvent des jeunes qui étaient en vacances dans le village. Alors Carotte, lolotche et moi nous passions en « faisant nos belles », bien contentes de devoir aller à la boulangerie et même parfois d’avoir oublié un pain, ou de la farine et de devoir repartir.
Tu vois Zac, toutes ces personnes que tu vois souvent pendant ton enfance, je suis certaine que toi aussi plus tard, quand tu penseras à elles, des tas de souvenirs te reviendront. Et beaucoup d’émotion parce qu’ils sont toujours là dans un petit coin de ton cœur, il suffit de fouiller un peu et c'est là.

mercredi 6 août 2014

feuilleton la suite


Les petites histoires du feuilleton de l'été sont à l'origine des moments de ma vie de petite fille. Si je les ai écrites c'est tout spécialement pour mon neveu Zacharie. Un petit garçon très spécial, un peu tout fou, une sorte d'extra-terrestre qui me fait rire. Un petit garçon qui un jour vers ses trois ans, m'a regardée droit dans les yeux, alors je que je me débattais avec les ceintures du sièges auto dans lequel je voulais l'attacher et m'a dit" Tu fais attention de ne pas me coincer les testicules s'il te plait ?".... En fait c'est un peu la lutine, mais en garçon, donc avec testicules.. Bon il a maintenant 13 ans. Mais quand il était plus jeune il voulait que je lui lise des histoires et ce qu'il adorait c'était que je lui raconte l'enfance de sa maman. Et comme justement avec sa maman, notre relation n'est pas top top, je lui ai proposé de lui écrire ces petites histoires et de lui mettre sur un blog. Je sais que ça l'a beaucoup amusé. 
En voilà donc encore une. Tout ça va donner un ton un peu plus léger à "va pieds nus...", car j'ai pas mal plombé l'ambiance ces derniers temps. 


La bêtise du jour est signée caro et sylvie.
Elle se passe en été pendant les grandes vacances.
Il faisait très chaud. Pendant que ta maman et michel faisaient la sieste, manique nous avait demandé d’aller à l’épicerie qui était juste derrière l’école. Tu la connais maintenant elle s’appelle le Magenta. 
A ce moment là, c’était un petit magasin où l’on pouvait acheter des tas de choses car les supermarchés n’existaient pas. Il n’y en avait qu’à Bayonne. On y allait tous ensemble certains mercredis. On adorait ça, car on passait chez notre mamie Laurence, et elle venait avec nous. Mamie Laurence était très distraite et très étourdie et elle aussi faisait des tas de bétises que je te raconterai aussi. Et quand on allait au grand supermarché,elle prenait elle aussi un caddie, mais elle ne nous suivait pas et on la perdait toujours dans les rayons. Alors on passait beaucoup de temps à se chercher. Après les courses, on allait faire laver la voiture à la machine-balai. On avait une break ami 6 et on restait tous dedans pour voir les balais et le savon passer sur les vitres. On était 7 dans la voiture et ça amusait tout le monde.
Donc je reviens à la bêtise de caro et moi. Cet après-midi là, manique nous fit une petite liste de commissions, comme elle le disait. Je me souviens comment elle faisait. Elle déchirait un coin d’enveloppe et elle écrivait dessus :
3 laits
1 paquet de lessive
4 bananes pas trop mûres
Un paquet de petits beurres
Une boîte d’alumettes
Elle nous donnait l’argent dans un petit porte-monnaie. Et nous partions avec notre petit filet à provisions.
En route, je dis à Caro que j’en avais marre de manger des bananes au goûter. Je détestais ça. Et caro elle trouvait que les petits beurres à force c’était fatiguant qu’il devait y avoir des choses bien meilleures à l’épicerie.
Les épiciers nous connaissaient bien. Il y avait monsieur et madame Boquet, et leur fils, et leur grande fille manette qui n’allait plus à l’école et les aidait au magasin. Ils avaient un grand chien-loup qui s’appelait Biki. Nous on l’appelait Biki Boquet. C’était le seul chien de la terre dont nous n’avions pas peur. Manique nous avait appris à avoir peur de tous les animaux sauf les poissions et les canaris. On avait peur des chiens, des chats, des araignées, et des vers de terre. Mais Biki Boquet lui était très gentil car il ne bougeait jamais. L’épicier aimait bien faire des farces. Il disait qu’il s’appelait Bill comme bilboquet, et chaque fois nous on éclatait de rire.
Justement cet après-midi là, c’était lui qui était au comptoir. Quand on lui demanda les allumettes, il fouilla dans un coin et nous dit qu’il n’en avait plus qu’il allait en commander pour le soir. Avec Caro, on s’est comprises d’un regard. On a pris la liste et on est allées vers le rayon des biscuits. Et juste à côté des petits beurres on a vu les chocos BN. Alors on a demandé à monsieur Boquet : « Un paquet de chocos BN s’il vous plait ». Et puis, comme la lessive et le lait ne nous paraissaient pas très urgents, on a pris un petit paquet de lessive et un seul litre de lait, et à la place on a demandé un paquet de bonbons, et des carambars, et aussi deux malabars. Restait les bananes du goûter. Et il nous semblait qu’avec cette chaleur, des bananes n’était pas la meilleure récompense pour deux petites filles qui faisaient les courses pour leur maman. Alors avec un grand sourire à Monsieur Boquet nous lui avons demandé « Et puis deux esquimaux au chocolat s’il vous plait ». Lui, il avait l’air un peu étonné. Parce que manique ne nous en achetait pas très souvent. « Vous êtes sûres les filles que maman a vraiment demandé ça ? » Et caro et moi avons répondu en même temps « Oui monsieur Boquet ! Mais elle ne l’a pas mis sur la liste…. »
Alors Monsieur Boquet nous a donné nos esquimaux et nous les avons mangé en chemin. Et puis, on a pris un malabar chacune, et quand on est arrivées à la maison on faisait de grosses bulles roses en rigolant. Manique elle, riait beaucoup moins. Nous avons posé le sac et elle l’a vidé. Elle nous regardé avec l’air très fâché. Elle a pris les chocos et elle nous a demandé pourquoi des chocos alors qu’elle avait demandé des petits beurres « Il n’y en avait plus, ni de bananes, ni d’allumettes. Et il n’y avait plus de grosse lessive, ni de lait ….» « alors vous avez remplacé par des bonbons, des chocos, des malabars, des carambars et puis quoi aussi ??? » Et toutes les deux nous avons répondu : « Des esquimaux !!! »
Manique a tout remis dans le sac. Sauf les esquimaux bien sûr et les deux malabars. Et elle nous a dit de repartir tout rendre à Monsieur Boquet, de lui raconter notre mensonge et de revenir avec l’argent. Nous sommes reparties toutes les deux, pas très fières car nous savions que monsieur Boquet allait se moquer de nous et qu’il allait tout raconter à sa femme.
Biki nous a regardé tout rendre et je suis sûre que lui aussi il a bien ri. Pour le goûter, on a du manger encore une fois cette sacré banane en rondelles avec du sucre que je détestais. Comme d’habitude, j’ai enlevé les quatre coins du petit beurre que je ne pouvais pas avaler. D’ailleurs je le fais encore, et je déteste encore les bananes, je n’en mange jamais. Et je n’en achète jamais à tes cousins.

lundi 4 août 2014

Mon petit feuilleton de l'été

Oui, mon feuilleton, je n'ai pas dit série j'ai dit feuilleton. 
Parce que j'ai un peu la flemme.
Parce que juste avant de partir en congés je suis forcée de m'arrêter à nouveau pour cause de blessure récalcitrante, de guérison qui traîne et aussi pour cause de retour trop précoce au boulot. Après plus d'un mois d'arrêt maladie, je ne me suis pas économisée ces trois dernières semaines. 
Parce que dans ma tête traînent toujours ces derniers jours de mai et ce mois de juin si difficiles. Samuel est reparti travailler ce matin. Je vais respirer un peu, je sais que 8 heures par jour il sera sous la surveillance de son père. Et ça me fait du bien, je le reconnais. L'angoisse, la responsabilité, la culpabilité je ne sais pas je ne sais plus...
Alors, je vais donner du léger. Quelques textes qui traînent ailleurs, que je viens de relire et qui m'on émue et fait sourire. Elle était belle mon enfance. Je le sais maintenant. Elle était remplie de petits moments drôles avec mes deux soeurs et mon frère, une mamamia maladivement inquiète dont la devise était "il ne faudrait pas qu'il vous arrive quelque chose...' et un Papa Pierrot de la dune toujours dans la lune, collé à sa machine à écrire qui cliquetait non stop et qui racontait, inventait,et transmettait son savoir avec amour.



Quand nous étions petits, nous allions tous les dimanches à la messe. Et aussi tous les jeudi au cathéchisme, car quand nous étions enfants c’était le jeudi que nous n’allions pas à l’école.

 Moi, j’aimais beaucoup la messe car j’adorais chanter les cantiques. Michel lui s’ennuyait beaucoup et il jouait pendant que le curé racontait ses histoires. Caro rigolait avec ses copines. Au début lolo ne venait pas car elle était trop petite. Elle restait à la maison avec maman. Papa, lui n’aimait pas l’église, alors il n’y allait jamais.
 Lui, il allait à la pêche, ou se promener dans la forêt. Mamamia elle disait qu’elle devait s’occuper de la maison alors elle ne pouvait pas venir et elle disait que l’on devait prier pour elle. Elle, regardait la messe à la télé. 

Presque toutes mes copines allaient à la messe avec leur mère ou leur père, les deux parfois. Et à la fin de la messe le curé venait parler aux parents. Elles repartaient en famille avec le Pélerin qui se vendait à la sortie sous le porche de l'église.  Un grand mystère pour moi. Que pouvait bien raconter de journal auquel je n'avais pas droit ? Moi j’aurais bien aimé aussi que mes parents connaissent le curé et viennent à la messe du dimanche...

 En, plus toutes mes copines qui venaient avec leurs parents avaient un livre de messe et aussi un petit livre avec tous les cantiques qu’elles ramenaient avec elle après la messe. Moi je devais en prendre un à l’entrée de l’église et le reposer en partant. Ce petit livret me faisait très très envie. Parfois, au cathéchisme du jeudi, quand nous étions sage le curé nous permettait de chanter un peu. Il nous distribuait les livrets et nous répétions pour ce que nous allions chanter le dimanche suivant. J’adorais ça.
Un jeudi, à la fin du cours, le curé nous demanda à Betty et moi, de ranger tous les livrets qui traînaient sur les bancs de l’église. Tout le monde était parti et l’église était vide. J’en profitais pour prendre un petit livret rose des cantiques et je le cachais dans mon cahier de cathé. Evidement Betty ne l’avait pas vu et puis elle, ses parents allaient à la messe du dimanche , donc elle avait son livret. 
Je rentrai à la maison très vite. J’étais trop heureuse de pouvoir avoir un de ces livres avec moi et quand ma maman me demanda pourquoi j’avais ce livre je lui répondis que le curé me l’avait donné. Tout l’après midi je chantai des chansons à tue-tête. Et même quand nous sommes partis voir ma mamie j’emmenais le livret avec moi. Je le montrais à ma cousine et nous chantions toutes les deux. 
Je trouvais ça génial d’avoir ce petit livre pour moi avec tous ces chants que j’adorais. En rentrant à la maison, je chantais toujours. Puis, vint le moment d’aller nous coucher. Lorsque ma maman éteignit la lumière, je commençais à penser à ce que j’avais fait. J’avais volé quelquechose. En plus j’avais volé dans une église. Je me disais que le bon dieu m’avait certainement vue et qu’il allait me punir. Je me tournais et retournais dans mon lit. Je ne pouvais pas dormir avec ce mensonge dans la tête. Je commençai à avoir très peur de la punition qui allait venir, c’était sûr….
 J’avais envie de pleurer et d’avouer mon mensonge. Alors j’appelais Maman. Et je lui racontai que ce n’était pas monsieur le curé qui m’avait donné le petit livret mais que je l’avais volé. Elle n’était pas contente du tout de ce que j’avais fait et me dit que le lendemain avant l’école j’irai à l’église reposer le livre à sa place. Je pleurai encore un peu et m’endormis.

 Le lendemain, en me levant je savais que je devais aller rendre ce livre que j’aimais tant. L’église était juste en face de la maison. Je traversai la route et regardais la statue blanche de Saint Etienne dont j’étais certaine qu’elle avait tout vu. La porte était ouverte et l’église était juste éclairée par la lumière des cierges. Je marchai vite dans l’allée, et allai poser le livret sur la pile. Je regardai la statue du christ sur la croix, la tête baissée vers moi et j’avais très peur d’entendre sa voix me dire que j’avis fait une bêtise et que je serai punie. Mais il resta muet. J’avais la chair de poule en marchant entre les bancs et je courus presque vers la grande porte bien que je sache que l’on ne court pas dans une église.
 En sortant je tremblai de peur. Mais j’étais soulagée d’avoir rendu ce que j’avais volé. Et pas très fière aussi. Je n’ai raconté cette aventure à aucune de mes copines de classe. J’avais trop honte.

à suivre ....