lundi 4 août 2014

Mon petit feuilleton de l'été

Oui, mon feuilleton, je n'ai pas dit série j'ai dit feuilleton. 
Parce que j'ai un peu la flemme.
Parce que juste avant de partir en congés je suis forcée de m'arrêter à nouveau pour cause de blessure récalcitrante, de guérison qui traîne et aussi pour cause de retour trop précoce au boulot. Après plus d'un mois d'arrêt maladie, je ne me suis pas économisée ces trois dernières semaines. 
Parce que dans ma tête traînent toujours ces derniers jours de mai et ce mois de juin si difficiles. Samuel est reparti travailler ce matin. Je vais respirer un peu, je sais que 8 heures par jour il sera sous la surveillance de son père. Et ça me fait du bien, je le reconnais. L'angoisse, la responsabilité, la culpabilité je ne sais pas je ne sais plus...
Alors, je vais donner du léger. Quelques textes qui traînent ailleurs, que je viens de relire et qui m'on émue et fait sourire. Elle était belle mon enfance. Je le sais maintenant. Elle était remplie de petits moments drôles avec mes deux soeurs et mon frère, une mamamia maladivement inquiète dont la devise était "il ne faudrait pas qu'il vous arrive quelque chose...' et un Papa Pierrot de la dune toujours dans la lune, collé à sa machine à écrire qui cliquetait non stop et qui racontait, inventait,et transmettait son savoir avec amour.



Quand nous étions petits, nous allions tous les dimanches à la messe. Et aussi tous les jeudi au cathéchisme, car quand nous étions enfants c’était le jeudi que nous n’allions pas à l’école.

 Moi, j’aimais beaucoup la messe car j’adorais chanter les cantiques. Michel lui s’ennuyait beaucoup et il jouait pendant que le curé racontait ses histoires. Caro rigolait avec ses copines. Au début lolo ne venait pas car elle était trop petite. Elle restait à la maison avec maman. Papa, lui n’aimait pas l’église, alors il n’y allait jamais.
 Lui, il allait à la pêche, ou se promener dans la forêt. Mamamia elle disait qu’elle devait s’occuper de la maison alors elle ne pouvait pas venir et elle disait que l’on devait prier pour elle. Elle, regardait la messe à la télé. 

Presque toutes mes copines allaient à la messe avec leur mère ou leur père, les deux parfois. Et à la fin de la messe le curé venait parler aux parents. Elles repartaient en famille avec le Pélerin qui se vendait à la sortie sous le porche de l'église.  Un grand mystère pour moi. Que pouvait bien raconter de journal auquel je n'avais pas droit ? Moi j’aurais bien aimé aussi que mes parents connaissent le curé et viennent à la messe du dimanche...

 En, plus toutes mes copines qui venaient avec leurs parents avaient un livre de messe et aussi un petit livre avec tous les cantiques qu’elles ramenaient avec elle après la messe. Moi je devais en prendre un à l’entrée de l’église et le reposer en partant. Ce petit livret me faisait très très envie. Parfois, au cathéchisme du jeudi, quand nous étions sage le curé nous permettait de chanter un peu. Il nous distribuait les livrets et nous répétions pour ce que nous allions chanter le dimanche suivant. J’adorais ça.
Un jeudi, à la fin du cours, le curé nous demanda à Betty et moi, de ranger tous les livrets qui traînaient sur les bancs de l’église. Tout le monde était parti et l’église était vide. J’en profitais pour prendre un petit livret rose des cantiques et je le cachais dans mon cahier de cathé. Evidement Betty ne l’avait pas vu et puis elle, ses parents allaient à la messe du dimanche , donc elle avait son livret. 
Je rentrai à la maison très vite. J’étais trop heureuse de pouvoir avoir un de ces livres avec moi et quand ma maman me demanda pourquoi j’avais ce livre je lui répondis que le curé me l’avait donné. Tout l’après midi je chantai des chansons à tue-tête. Et même quand nous sommes partis voir ma mamie j’emmenais le livret avec moi. Je le montrais à ma cousine et nous chantions toutes les deux. 
Je trouvais ça génial d’avoir ce petit livre pour moi avec tous ces chants que j’adorais. En rentrant à la maison, je chantais toujours. Puis, vint le moment d’aller nous coucher. Lorsque ma maman éteignit la lumière, je commençais à penser à ce que j’avais fait. J’avais volé quelquechose. En plus j’avais volé dans une église. Je me disais que le bon dieu m’avait certainement vue et qu’il allait me punir. Je me tournais et retournais dans mon lit. Je ne pouvais pas dormir avec ce mensonge dans la tête. Je commençai à avoir très peur de la punition qui allait venir, c’était sûr….
 J’avais envie de pleurer et d’avouer mon mensonge. Alors j’appelais Maman. Et je lui racontai que ce n’était pas monsieur le curé qui m’avait donné le petit livret mais que je l’avais volé. Elle n’était pas contente du tout de ce que j’avais fait et me dit que le lendemain avant l’école j’irai à l’église reposer le livre à sa place. Je pleurai encore un peu et m’endormis.

 Le lendemain, en me levant je savais que je devais aller rendre ce livre que j’aimais tant. L’église était juste en face de la maison. Je traversai la route et regardais la statue blanche de Saint Etienne dont j’étais certaine qu’elle avait tout vu. La porte était ouverte et l’église était juste éclairée par la lumière des cierges. Je marchai vite dans l’allée, et allai poser le livret sur la pile. Je regardai la statue du christ sur la croix, la tête baissée vers moi et j’avais très peur d’entendre sa voix me dire que j’avis fait une bêtise et que je serai punie. Mais il resta muet. J’avais la chair de poule en marchant entre les bancs et je courus presque vers la grande porte bien que je sache que l’on ne court pas dans une église.
 En sortant je tremblai de peur. Mais j’étais soulagée d’avoir rendu ce que j’avais volé. Et pas très fière aussi. Je n’ai raconté cette aventure à aucune de mes copines de classe. J’avais trop honte.

à suivre ....

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