samedi 18 mai 2013

Miam alla puttanesca # 10 #


Miam un peu revisité.
Mardi ma coco et son coco venaient en mission de reconnaissance de leur nouveau futur home sweet home de dans deux mois. Partis de Bordeaux il y a trois ans, posés à Versailles, puis retour à la case départ. Pour ma plus grande joie. Et la leur.
J’avais concocté à cette occasion un petit repas simple et rapide. Sortie du boulot vers 17 heures, supermarché et courses, rangement de l’appart, et cuisine, arrivée à 19 heures.
Sur un petit blog sympa j’avais trouvé quelques recettes simples et rapides.
Cette soupe à la carotte et patate douce sans l'accompagnement,
Ces tartines d’asperges au saumon fumé
Et ce cake tomate courgette.
En une heure tout était prêt et on s’est régalés.
J’ai juste complètement zappé et transformé la recette des asperges. Parce que du cake avec des tartines ce n’est tout simplement pas possible. A la place j’ai fait une petite salade inspirée de la recette et c’était une belle petite réussite.
J’ai mélangé asperges vertes et blanches. Je les ai coupées en fine et toutes petites rondelles, j’ai fait la même chose avec une botte de radis.
Je les ai fait revenir dans une cuillerée d’huile d’olive. Pas trop longtemps pour que ça reste croquant. Puis j’ai coupé le saumon fumé en petits morceaux.  Puis j’ai mélangé un yaourt, du jus de citron de l’huile d’olive et de la ciboulette.
Ca donnait une petite salade fraiche et craquante qui accompagnait bien le cake.
Quand on en aura fini avec cet automne, je la servirai glacée. 

dimanche 12 mai 2013

De l'eau rien que de l'eau


Je suis une femme fontaine.
Ben oui il faut le dire. C’est incontrôlable. Depuis je crois mon adolescence.
Je me souviens d’une caricature faite par frérot il y a …. Chépas moi, un peu plus de trente ans. On ne me voyait pas. Juste un bras qui dépassait d’un fauteuil club, tenant une espéce de kleenex dégoulinant, en face de la télé, et autour de moi une énorme flaque, une sorte de lac… Sur l’écran télé on lisait : « Little house in the field ».
Oui parce qu’il faut aussi le dire, je suis une femme fontaine ….de larmes !
Le reste ça va bien merci.
Ma fontaine de larmes semble inépuisable, incontrôlable et irraisonnée.
Cette little house in the field a dû me faire verser des litres et des litres pendant des années et des années. Mary qui perd la vue, Charles qui perd son boulot, Laura qui perd son mari, Dieu n’a pas lésiné sur les cadeaux de la vie fait à cette famille. Et moi j’ai fait plus que compatir….
Plus loin encore dans mon enfance un autre souvenir me revient, je suis sur un manège à la fête du village, je ne pense qu’à attraper la que du Mickey, quand mon regard se pose su une toute jeune fille. Elle sourit en regardant les enfants joyeux sur les chevaux de bois et les carrosses de princesse. Mais elle est assise dans un fauteuil roulant. Là j’oublie la queue de Mickey, je sens mon estomac se serrer et les larmes venir à flot. Je suis pleine de tristesse pour cette jeune fille qui sourit malgré tout.
Je crois qu’on appelle ça de la sensiblerie.
On pourrait sûrement sauver un pays d’Afrique tout entier avec ce qui a coulé de mes yeux en plus de cinquante ans.
Aujourd’hui je continue à larmoyer à tout va.
Parfois en écoutant les infos, parfois juste en regardant la lutine pratiquer son activité sportive en équipe, parfois en recevant un texto presque gentil du nounours, parfois en pensant à la Gazelle qui galère e que je ne peux pas aider autant que je le voudrais.
Et puis tous les dimanches. Trois épisodes d’American Wives d’affilée. Du bon sentiment et des emmerdes en veux-tu en voilà. En fait, Little house in the Field in the Caserne de Fort Marshall en 2013.  Charles en tenue de combat, Caroline en tailleur sage, et des tas de mouflets qui tombent malades, font leur crise d’ado, meurent…. Du diabète, des cancers, des accidents, des pneumo-thorax. Mais on finit toujours par remercier Dieu !
Kleenex en main, collée au fond de mon canapé jaune, je préviens la déshydratation en buvant des litres de thé ou d’eau pétillante.
Perso le seul truc positif que j’ai tiré ma vie de femme de militaire, c’est l’amitié que j’ai nouée avec ma coco, ma sœur de cœur depuis trente ans. Sinon les bases aériennes, les tenues de combat, les détachements à l’étranger du soldat et les adjudants-chefs m’ont plus fait chier qu’émue.
Je peux aussi pleurer au milieu d’une dispute avec un collègue juste parce qu’il adit LE mot qui « touche »…
Je peux pleurer dans ma voiture quand les zados m’ont mis la pression, que je me suis disputée avec eux, et que je décompresse seule…
Je peux pleurer en lisant des blogs, émue par les mots et la vie des autres…
Je peux pleurer en me disant que frérot me manque pour ces moments où seuls nous deux savions pourquoi nous riions…
Je peux pleurer en pensant que sœurette est loin, et que je ne la vois pas assez…
Je peux pleurer sur les horreurs que je dis parfois aux tdc quand je suis en colère et qui dépassent ma pensée.
Ah oui, je peux aussi pleurer en voyant des gens heureux à la télé, genre Stéphane Plazza m’a trouvé la maison de mes rêves, Christina machin truc m’a rendue manifaïque avec juste un trait d’eye-liner et une culotte remodelante, et Le candidat de top chef dédie son plat à sa grand-mère qui et morte avent hier.
En fait la source des larmes de la femme fontaine a un bel avenir… Entre ses ados, sa télé, ses plans cul ou pas qui foirent, et le mal de dos qui part revient et repart…
Sensibilité, sensiblerie, Mamamia appelait ça un cœur d’artichaut…



mardi 7 mai 2013


Ceux  qui aiment terroriser. Ceux qui croient que plus on les craint, plus ils sont puissants. Ceux qui font régner la peur. Ceux qui affirment un pouvoir en se complaisant dans l’autoritarisme. Quel est leur plaisir ? Où sont leur bonheur et leur satisfaction ? Il vient à quel moment l’orgasme ?
Je ne comprends plus rien à cette personne que j’ai fréquentée de très près depuis quelques années. J’avais trouvé il y a quelques années dans ses fragilités, ses doutes constants, sa carapace  un peu fêlée, une personnalité attachante.
Nous nous retrouvions le matin devant un café et elle me contait sa dépression post-partum, son mariage rude, ses parents insupportables et ses frères adorés, et son fils vénéré. Pour cette collègue avare de sourires, encore peu stable professionnellement, j’étais une des rares confidentes. Puis, j’ai découvert qu’elle aimait vraiment peu de monde. On a le droit d’être sélectif. On a le droit de ne pas copiner avec tous ses collègues.
Puis vint sa titularisation. Pas du pipi de chat. Dans la catégorie des spécialistes, ce qui chez les narkeotrafikants est largement au dessus de la moyenne. Et là, tout mais vraiment tout à changé. Envolés les doutes, gommées les fragilités, déposée la carapace. Comme elle avait dû être à l’étroit.... Elle aima de moins en moins de monde. Souvent au premier regard. Les colères qu’elle avait depuis longtemps au fond d’elle; éclatèrent au grand jour. On était surpris par ses emportements et ses affirmations catégoriques. On passa à l’intransigeance.
Moi qui n’avais jamais collaboré avec elle, elle me fit "l’honneur" de me vouloir dans l’une de ses équipes. J’eus la bonne idée de ne pas loger avec elle. A trop s’approcher parfois il ne faut pas jouer…
En deux mois toute l’équipe la détesta, terrorisée par ses colères, ses velléités, son maque de tolérance. L’une de ses protégées qu’elle avait voulue auprès d’elle après l’avoir dirigée pour son master, devint sa pire ennemie. Elles finirent fâchées en quatre mois. Depuis la protégée a quitté le narkeotrafic pour la police. J’ai tenté dix fois pendant ces mois là de faire comprendre à cette collègue que son comportement nuisait à tous et allait un jour lui nuire à elle. En vain.
C’était en 2009. Quatre ans plus tard, la situation est devenue tout simplement incroyable. Incompréhensible pour moi en tout cas.
Je passe sur le nombre de collègues avec lesquels elle ne veut plus travailler, ceux qui la détestent, ceux qu’elle traite de crétins et de bouses. Juste parce qu’ils ont pu un jour lui faire de l’ombre. Surtout ceux qui travaillé dans la même spécialité qu’elle.
J’ai tout doucement mis la distance. Changé une relation qui ne me convenait pas. Une relation que je ne pouvais pas sauver puisque les sonnettes d’alarmes que je tirais n’étaient jamais entendues. Parfois on ne peut rien faire aux choses.
Notre relation est devenue compliquée. Elle me demande souvent des conseils qu’elle n’écoute pas. Nos conversations ressemblent souvent à des dialogues de sourdes. Parfois elles se bloquent à tel point que la rupture est inévitable. Nous nous ignorons des semaines. Puis ça se calme, elle revient, jusqu’au clash suivant.  
Nous atteignons aujourd’hui une limite qui frise le danger.
Nous tomberions presque dans la pathologie.
OPA sur tout ce qui touche de près ou de loin parfois à sa spécialité. Infiltration dans les milieux universitaires, dans les conseils de labos, dans les comités divers et variés, présence dans tous les colloques possibles. Sans oublier une attitude identique dans l’école fréquentée par son fils, conseil de parents d’élève, organisation de manifestations, représentant des parents de la classe… puis la boulimie se poursuit avec "LE DESIR" de transmettre son savoir. Et d’une étudiante dirigée il y a 4 ans nous en sommes à 3 cette année.
Pour deux d’entre elle ça passe. Elles ont l’heur de plaire. La troisième déplait dès le premier regard. Elle « ne la sent pas ». Le regard est assassin, les paroles cassantes, le verdict sans appel. Elle va la mettre au pas. La première erreur finit par un esclandre public. L’étudiante ayant pris l’initiative de demander à une autre collègue de lui expliquer une partie de son travail sans avoir demandé l’autorisation à la chef en chef. Le coup de semonce ne se calme qu’après que l’étudiante ait fondu en larmes. La chef sort du bureau le sourire aux lèvres, satisfaite d’avoir effrayé et fait pleurer la coupable. La gloire !!!!
Il reste 15 jours à l’étudiante qui revient le lundi tremblante mais soulagée, la chef ayant une mission à l’extérieur qui l’éloigne du bureau. Mais elle a avertit qu’elle gèrera par téléphone. A chaque appel, la victime se fige, se décompose, bredouille le résumé de sa journée.
Mais vendredi dernier, nouvelle faute. Au téléphone c’est un déchaînement. Un cassage en bonne et due forme. Toute sanglotante et complètement paniquée, L. raccroche avec la promesse d’une nouvelle semonce à 16 heures au retour de la chef. Aujourd’hui elle a terminé son stage. Elle est venue me voir pour connaître l’heure de retour de la chef pour pouvoir s’échapper sans avoir à la croiser.
Ce sourire satisfait sur le visage de ma collègue quand elle est rentrée, et a demandé pourquoi sa stagiaire était déjà partie…. Ce sourire était carnassier et effrayant.

dimanche 5 mai 2013

On tient bon !


Je ne suis pas bien bavarde depuis quelques temps. Plus grand-chose à raconter. L’impression que rien n’a plus grand intêret. Je sais ce que c’est. Je crois bien que ça s’appelle une petite déprime. Il faut bien l’accepter et le dire  un jour. Il est vrai que les petits cachets blancs m’ont aidée pendant mes dix années de galère à rester de bout, à garder l’espoir de jours meilleurs, même s’il y eu de grands moments de désespoir. Ils m’ont aussi aidée à prendre vingt bons kilos.
L’an dernier j’ai décidé qu’il y en avait assez de cette béquille et qu’il était peut-être temps de poser la béquille. Petit à petit j’ai coupé les cachets en deux, puis en quatre,  puis j’ai espacé les jours de prise. Puis j’ai rencontré les fleurs de Bach. Et j’ai remplacé les petits cachets blancs par des gouttes de toutes sortes.
Août a marqué la fin de cette descente aux enfers  que furent mes années de galère financière. J’ai rangé les gouttes dans  un coin, j’avais le sourire, je vivais comme une éclaircie. Je pouvais respirer un peu mieux. La rhumatologue, m’a proposé de résoudre mon problème de dos avec encore une fois des antidépresseurs. J’ai totalement refusé. J’allais gérer autrement. Puis il m’a fallu affronter le choc de la trahison du nounours. Le conflit avec lui. J’ai encore puisé jusqu’au fond de mes tripes pour rester debout. Sans béquille. Mes tripes justement. Drôle de sensation, pour moi inconnue que cette pression qui se faisait de plus en plus présente en moi. Inexplicable au début. Tout aurait pu aller bien, même si les problèmes ne manquaient pas. Fatigue. Lassitude. Angoisse. Envie. Puis plus envie.
Comme je ne suis jamais à cours de psychotage, tout s’explique. En tout cas moi j’explique tout. Il va falloir apprendre à gérer la vie sans béquille. Il va falloir apprendre à ne pas avoir peur d’avoir fait une énorme bêtise, chaque fois que l’on se fait un petit plaisir. Il va falloir apprendre à ne pas tomber dans des attaques de panique chaque fois qu’on sort la carte bleue. Mais tant d’autres choses. Comme si finalement j’avais tout à coup perdu la notion du plaisir sans la culpabilité. Comme l’impression de n’avoir jamais tout géré, tout maîtrisé et de plus me donner le droit de lâcher.
Je crois que finalement cette année sera difficile moralement encore. Peut-être qu’on ne se remet pas instantanément des années de privation et de galère. Peut-être qu’il faut réapprendre les choses. Peut-être qu’il faut vivre cette période de transition.  J’essaie de m’en persuader. Je le veux. Il le faut.