Encore une fois, mais qu’est ce qu’il m’arrive, je vais dire
du bien des profs…. Là ça devient carrément de la lèche….
La lutine redouble. Elle souhaitait faire une seconde
générale avec option arts du spectacle, mais les places sont chères et elle a
de trop mauvaises notes en matières générales. Heureusement que son 16,5 en
histoire des arts et son 15 en physique lui permettent de sauver le 4,5 en
espagnol , le 9 en maths en anglais et en français. Pas terrible tout ça pour
une entrée en seconde. J’espère qu’elle comprendra enfin avec ce redoublement
qu’on n’a rien sans bosser un minimum. Mais ce redoublement là, il lui est
offert comme une chance par son collège et
il n’a rien d’une sanction.
La principale m’a appelée perso pour m’en parler. Et surtout
en parler avec la lutine. Pas franchement emballée au début à l’idée de se
retrouver avec des gamins qui ont un an de moins qu’elle. Mais j’ai aussitôt
signé l’accord pour le redoublement et refusé de faire appel.
C’est quand la principale a dit à la lutine « tu vas
redoubler mais en 3°3 » que j’ai vu son œil friser… Moi je n’ai pas
compris instantanément, il a fallu me traduire.
La troisième 3 est une troisième spéciale. C’est la classe
des élèves qui font histoire des arts et arts plastiques, depuis la 6°. Et la
prof principale de cette classe est la prof d’arts plastiques, qui ne jure que
par la lutine depuis qu’ensemble elles ont monté une pièce de théâtre pour les
« Olympes de la parole ». Vite fait je t’explique ignorant que tu es…
C’est un truc mis en place par l’association française des femmes diplômées
d’université. Un concours national pou les collégiens, qui montent des pièces
de théâtre en rapport avec l’égalité des sexes. Cette année c’était les femmes
et la création artistique. Alors la lutine qui vit mange dort et marche
théâtre, a marché a fond dans l’histoire et elle a co-écrit la pièce. Et elle a
joué une Frida Khalo plus vraie que nature. Elle et ses copines ont remporté le
prix de l’académie de Bordeaux et étaient en juin au ministère de l’éducation
pour la finale. Elles ont fini deuxième avec un prix d’excellence. Et une prof
d’arts plastiques en pleurs quand la lutine a joué son rôle et l’a expliqué par
la suite au jury. Et donc cette prof qui
croit en la lutine plus que personne a proposé de la prendre dans sa classe l’an
prochain et d’être son tuteur, pour la faire travailler à fond pour que l’an
prochain elle puisse rentrer sans problème dans la seconde « arts du
spectacle » avec option théâtre. Et la principale elle aussi très émue, m’a
dit que ma fille était faite pour « ça » et qu’elle était vraiment
heureuse de pouvoir lui donner sa place dans cette classe. Elle a aussi briefé
à fond la lutine sur ce qu’est un objectif et comme on fait quand on veut
l’atteindre. Ca fait du bien tout ça…
Bon maintenant la lutine a bien la pression, mais ça lui fait les pieds, parce
que cette année elle a glandé un maximum… Et je trouve que 10 de moyenne
générale en ayant aussi peu travaillé c’est bien payé. Elle nous a présenté un
sketch à soeurette et à moi cette semaine qui pourrait s’intituler
« Révise toutes les matières du brevet des collège en huit minutes
chrono…ou comment viser la mention très bien sans se fatiguer et en
rigolant.. » Nous avons bien ri, soeurette a filmé, et c’est impayable. Mais
je suis une mère indigne et inconsciente comme le dit Ken l’ex. Je ne devrais
pas rire de voir ma fille prendre son prendre son premier examen avec autant de
légèreté. Si au brevet il y avait l’option « amusage de galerie »
elle aurait tout de suite 20.
Ce soir elle joue du Shakespeare, demain aussi et samedi
elle présente Frida à son collège. Je ne sais pas si elle réussira dans le
théâtre, mais elle se sera totalement épanouie dans cet art là. Et moi, j’aurai
passé des heures et des années à faire la répétitrice, à me faire engueuler
parce que je soufflai trop vite, ou pas assez, parce que riais trop ou pas
assez, parce que je disais c’est bien et pas c’est génial ou c’est nul… à avoir envie de lancer le
livret au nez de la lutine, et à l’avoir fait, à bout de patience… à entendre
« je suis nulle, je suis la plus mauvaise de tous, je fais que de la
merde… ».
Ah si elle pouvait mettre autant de cœur à bûcher les maths
ou l’histoire…