mardi 29 mai 2012

Pour une fois...




Chez la va pieds nus, la méli-mélo pour les intimes, la tendance est souvent à la jérémiade, au pleurnichage et autre plainte… Et il arrive en ce moment souvent que mes cibles soient les profs. Petit mea culpa, j’en ai pléthore dans mon « cercle d’amis », plus ceux de la famille, plus bien sûr  et je ne l’oublie jamais Pierrot de la lune, l’instit qui  m’a donné envie d’apprendre. C’est peut-être à cause de lui que je suis exigeante et parfois déçue par les enseignants que je rencontre sur le chemin de mes enfants. Pierrot de la Lune était un bel enseignant. Il voulait faire aimer les maths, et aussi le français et aussi la biologie et l’histoire aux enfants qui passaient dans sa classe. Elle était remplie d’aquariums, de vivariums, de magnétophones, de livres bien sûr, c’était mon terrain de jeu favori. Même quand j’étais étudiante, puis à l’âge adulte et que je revenais chez mes parents, l’une de mes premières occupations était d’aller passer un moment dans la classe de mon père. Je me promenais dans la classe, explorant les armoires, les tableaux, les journaux de classe, juste pour voir où il emmenait ses élèves cette année-là. Chaque année avait son thème, souvent farfelu, et toujours hors des sentiers battus. La seule année où j’ai un peu zappé, c’était l’année élevage d’araignées. A la fin de sa carrière Pierrot de la lune disait que les enfants devenaient trop difficile et qu’il était trop vieux. Je ne le crois pas c’est surtout que sa passion des mots l’avait amené à l’écriture et qu’il n’aimait plus qu’écrire… Je pourrais écrire des pages et des pages sur le sujet « enfant d’instit », mais Pagnol l’a si bien fait….
Je reviens donc à ce que dont je voulais parle à l’origine. Je voulais dire du bien des profs… Enfin de certains… N’exagérons rien…
Si je veux, je peux casser la prof d’anglais de la lutine qui doit à mon avis avoir sa chambre en HP et y rentrer tous les soirs… Parce que quand on est capable de raconter à ses élèves que le soir quand on rentre chez soi, on tâte le trousseau de clefs qui est accroché à sa ceinture, si on attrape la clef de l’appart en premier, c’est un bon présage, c’est qu’on peut entrer. A l’identique, quand on arrive au collège, si la première clef attrapée est celle du casier, c’est encore un bon présage pour la journée… Ben voyons… Et aussi, quand on est capable de die à la lutine, à partir d’aujourd’hui tu t’installe à ma place, à mon bureau et tu seras ma secrétaire, juste pour la raison suivante : un nouveau est arrivé le matin e il manque un bureau et donc une place… Depuis je pense deux mois, la lutine est au bureau à la place de la prof…
Je peux aussi casser le prof de maths, qui s’oppose avec rage au choix d’orientation de la lutine et aussi à son redoublement, et qui quand je lui parle des prédispositions et des notes en Arts plastiques éclates de rire, et ne se prive pas de dire que l’AP n’a aucune importance….

Alors c’est là que je vais dire du bien. Comme par hasard de la prof d’arts plastiques. C’est celle dont la lutine m’avait dit à la première réunion parents profs, tu devais aller la voir elle pourrait devenir ta copine… J’avoue qu’on a fait la fermeture du collège ce soir là tant on avait de choses à se dire ! Déjà, elle était persuadée de tenir une « artiste » entre ses mains. Et elle me le disait. Bon en même temps quelqu’un qui fait du théâtre depuis l’âge de six ans, qui au même âge sculpte des bougies et des serviettes en papier mouillé et dit « je fais des arts », chante, joue du piano, surprendrait vraiment son entourage en visant une carrière d’expert-comptable…
Bref la prof, a bien senti tout ça, et elle n’a pas lâché de l’année. Elle a même intégré la lutine au groupe de la section spéciale Arts Plastiques, lors du voyage à Paris de la semaine dernière, spécial 2500 musées en cinq jours, juste pour la récompenser de sa motivation et de son investissement. Et quand elle a vu la fiche avec les orientations préconisées par le prof principal (de maths), elle a eu elle aussi une syncope… C’est assez rare de rencontrer un prof qui téléphone un dimanche matin pour discuter de cette orientation casse-gueule-de-la-loose-de-la-démotivation. Pendant une heure cette dame m’a expliqué à quel point ma fille et moi par conséquent, devait ne pas céder à la pression, et devait trouver une filière en apport avec ses goûts et compétences. Même moi, je n’aurais pas pu trouver autant de mots pour encenser ma propre fille. Ce serait presque moi qui la freinerais pour un peu…. Et lundi matin, elle m’a remis en main propre une lettre de recommandation, que je me suis empressée de lire, pour ajouter à nos demandes motivées pou que la lutine entre en seconde générale « option » arts du spectacle, avec 4 heures de théâtre par semaine.
Il est important dans une scolarité de croiser de telles personnes. C’est une chance énorme et rare. Ce sont les profs que vous n’oubliez jamais, ceux dont la passion et l’attention pour les élèves sont la principale motivation.
La gazelle avait rencontré une instit en CM2 qui l’avait remise à l’époque sur les rails, et lui avait redonné le goût de l’école.
Le nounours lui aussi a été sauvé du désespoir d’être perdu dans une classe dans laquelle on ne comprend plus rien, par une prof d’anglais, avec laquelle nous avons travaillé d’arrache-pied pour trouver des solutions.  
Moi, mère d’élèves pas faciles, je suis reconnaissante à ces enseignants qui ont su regarder différemment mes enfants.



vendredi 25 mai 2012

trois étoiles vieillot contre trois étoiles pas vieillot...


Je garde mon petit hôtel de l’avenue de Clichy. Celui dont certains collègues disent qu’il est désuet.
 C’est un petit trois étoiles vieillot, avec des chambres pas trop spacieuses et du plancher qui grince, et un ascenseur  dans lequel on ne peut entrer que seul avec une valise.
A la réception un jeune asiatique très efféminé, accueille toujours avec des exclamations exagérée, qui donnent l’impression qu’on revient un peu dans la famille. Il nous appelle par nos noms, drague un peu les mecs, le narkeotrafic fait fantasmer…  Il suffit de faire trois pas dans la rue, de tourner une de liège, de passe la place de l’Europe et en 5 minutes, on se retrouve au siège de notre grand Institut de narkeotrafiquants. Je commence à me sentir un peu chez moi dans ce coin-là. C’est rassuant quand on vient de sa province, juste pour une réunion, et qu’on sait qu’on ne verra que le tgv, sa chambre d’hôtel, et la salle de réunion du siège, de savoir qu’on ne va pas passer des heures un plan dans une main, la valise dans l’autre, à chercher la bonne rue. Pace que quand on est perdu dans une grande ville, on a plus de chance de demander son chemin à un touriste qu’à un autochtone, qui, s’il l’est ne connait même pas les trois rue qui l’éloigne de son trajet quotidien. J’aime toutefois me perde dans Paris, mais seulement quand je n’ai pas de bagage trop lourd, pas de chaussures neuves (ce qui ne m’arrive plus depuis longtemps), et que j’ai un peu d’argent en poche pour me poser dans un café et boire un diabolo menthe bien vert. J’aime me dire que ma carte Culture me permet de passer dans tous les Musées nationaux en coupant les files et que je vais aller me poser devant une sculpture la regarder une heure et repartir sans me dire qu’au prix du billet il faut que j’en voie le plus possible.
Bref, je reviens au petit hôtel de l’avenue de Clichy. Je l’ai dit donc j’aime m’y retrouver. Sauf que. Sauf que.
Dans la grande maison des narkeotrafikants, y’a pas que des narkeotrafikants  qui vivent sous des tipis, mangent des graines, et militent à la cnt… Y’a aussi des réflechisseurs qui réfléchissent à la bonne marche du système et mettent de l’ordre dans les cerveaux des gratteurs de cailloux.
En ce moment, enfin depuis quelques années comme partout, le jeu c’est de faire faire à l’extérieur des tâches qui étaient assumées de manière parfaite par des petites mains de la boîte.
Longtemps l’impression des rapports se faisait maison, comme l’infographie et la mise en page. Puis on a fait imprimer par des petites entreprises extérieures, qu’on pouvait avoir en direct live quand une photo de silex était placée tête à l’envers. Et puis il y eut l’idée de la charte graphique, tous les rapports imprimés avec la même police, la même marge la même page de titre. Et ça, il parait qu’il valait mieux que ce soit fait à Paris. Donc gros marché, donc toutes les petites entreprises régionales zappées, donc prix moins élevés, donc c’est tout bénef !!!
Sauf que quand il  y a la moindre erreur, entre les appels téléphoniques, les heures à faire comprendre que le silex tête en bas c’est pas la même chose que tête en haut… Le bénef bat de l’aile.
Longtemps le ménage de nos locaux fut assuré par une petite boîte de trois martiniquais sympas qui nous offraient du rhum arrangé pour nos anniversaire, qui venaient discuter un peu quand ils passaient le balai dans nos bureaux, et qui ont toujours su que si un seau plein de terre traînait dans un coin ou qu’un tas de cailloux était posé parterre ce n’était pas poubelle. On les aimait bien nos trois hommes de ménage.
Sauf que.
En début d’année, on change tout. On vire la petite société et on fait un appel d’offre pour trouver une grosse boîte de nettoyage qui fera tout plus vite et moins cher.
Sauf que depuis fin mars, la nouvelle société, qui doit payer ses employés au lance pierre car elle a baissé son devis de 50 % pour avoir le marché, a déjà fait passer quatre personnes différentes, qui viennent deux fois et jettent l’éponge. Donc chaque fois, il faut ré-exliquer que les cailloux, la terre, les bouts d’os c’est pas poubelle, qu’on fait super gaffe quand on trouve des morceaux de vaisselle posés sur un bureau c’est peut-être cassé et moche, mais pas à jeter. Et qu’un os qui traîne sur une table, c’est pas forcément un os de poulet du repas de midi.
Sauf que c’est pas cher mais c’est mal fait.
Et puis cherry on the cake, il y a la société qui fait les réservations pour les déplacements. Avant, en région la personne qui faisait l’accueil et le standard se chargeait de réserver les tgv, les hôtels, changeait si ça n’allait pas sans faire trop d’histoires. Depuis quelques années pour permettre à l’accueil de ne faire que du standard, on a trouvé the solution. Centrale de résevation. Et voilà que tu te retrouves avec un hôtel à l’autre bout de la ville, quand t’as pas de voiture, un hôtel fermé le lundi soir en rase campagne alors que tu as une résevation pour la nuit, et autre réjouisance.
Je vais donc me faire un plaisir de faire remonter à monsieur Globéo qui a remplacé monsieur Carlson, que le médian congrès de la porte de Clichy qui affiche trois étoiles c’est de la grosse daube. Au bord du périph, à deux kilomètres du métro porte de Clichy. Quand t’arrive on te demande de présenter ton voucher (prononcer Vaoutcheur) qui est la réservation, sinon tu dors dehors tant pis pour toi. Puis t’arrives dans une chambre au 7ème étage, clim in-réglable, mouchoirs in-jetables, pas de corbeille à papier ni de poubelle de salle de bain, lavabo in-vidable pour le vider il faut écoper dans la baignoire… Puis on passe au petit dej. Mon moment préféré quand je suis dans un hôtel. Le bistrot de Prosper, c’est le nom de la salle. Il y en a une avec les petits dej’ à 14 euros, plus cosy, avec des nappes blanches, une jolie hôtesse jeune et métisse et souriante dans son tailleur. Chez Prosper c’est pas le même topo. Ca grouille de monde et les nappes sont des toiles cirées immondes. Des femmes en tabliers marron genre filles de salle, nettement moins fringantes, s’agitent pour nettoyer les tables à grands coups de pulvérisateurs et chiffons sales. Moi j’aime me réveiller doucement sans bruit. Là c’est l’ambiance hall de gare, il ne manque que le bruit du tgv qui freine en gare.
Je ne parlerai pas du pain dur, du jus de fruits dégueu qu’il faut obtenir après avoir fait la queue devant un distributeur douteux, et du distributeur de lait que donne de l’eau chaude, des viennoiseries que l’on est obligé de poser dans des assiettes à peine essuyées. Le croissant et le pain  mouillés ça me fait gerber… quant aux tasses j’ai dû en prendre deux avant de devoir demander qu’on en lave une juste pour moi.
Résultat j’ai bâclé mon petit dej en 4 minutes et ça c’est pas bon du tout. Je suis remontée dans ma chambre plutôt de très mauvais poil.
Et je me suis cassée de cet endroit de m… qui se la joue trois étoiles chicos et qui ne vaut pas un kopek.
La prochaine fois, si on ne me rend pas mon hôtel de la rue de Clichy je boycotte les réunions.
Ce qui m’agace c’est que je vais écrire à monsieur Globéo,  et qu’il s’en tape.
Si on avait encore notre collègue qui réserve, je lui dirais cocotte y’a eu erreur de casting cette fois ci, alors tu me mets le médian congrès sur liste noire et tu le files plus à personne.
Alors pour résumer, l’externalisation est une mauvaise solution, au final personne n’y gagne, dans la boîte en tout cas.







samedi 19 mai 2012

Suis-je parfaite ????


Ben non, je suis imparfaite c’est certain.... Nous le sommes tous. Parfois je relis une note et  je vois des fautes honteuses et je retourne les corriger illico.
Je ne suis pas infaillible loin delà, et je pense avoir quelques leçons à recevoir en matière d’expression écrite. 

Outre son côté Bling-bling, son mépris pour le peuple qu’il gouvernait, son salaire honteux, enfin toutes les raisonspour lesquelles on l’a viré, j’en avais une tout à fait personnelle. Je détestais avoir pour président, un homme incapable de faire une phrase négative correcte, grammaticalement parlant. Il semble que cet homme, avocat, président, ait zappé la leçon de CE1 sur l’adverbe « ne ».  Ca m’a horripilée durant cinq ans. Ouf ! Bon débarras.

Sauf que...

Qui a écrit le premier discours de Hollande en tant que président ? Qui ?! Bon sang, en plus de prendre la pluie, le tonnerre, et ses pieds dans le tapis, il nous fait une ENORME faute de français, lors d’une allocution qui parle d'école et d’enseignement. Alors merde quoi, faites gaffe les mecs, relisez-vous bordel !

« …Un lieu où est respecté les principes même de la vie commune… »

Alors je t’explique monsieur le discoureur de notre nouveau président, soit il avait un gros gros trac (très possible) et il a trébuché sur « le principe », et c’est un peu con, soit, y’a une faute d’accord, parce que dés le CE1, on t’apprend à poser cette question basique : Qu’est est respecté ? Et toi, tu vois que ce sont « les principes » qui sont respectés et pas le lieu. Donc le verbe doit s’accorder. Alors il faut dire un lieu ou SONT respectés les principes…

Je viens de ré-écouter le discours pour le plaisir parce que je le trouve très émouvant, mais aussi pour être certaine de ne pas avoir mal entendu. A la deuxième écoute, ça écorche encore mon oreille. Je m’étonne de n’en avoir entendu parler nulle part. Il semblerait que nous soyons tant habitués à entendre parler l’autre comme un charretier, que nous ne remarquions même pas cette faute grossière.

Bon, je le reconnais je suis la chieuse professionnelle du français qui parle français. Je sais que mes collègues, mes amis, mes enfants, sont horripilés par mon ton « institutrice » quand je les reprends, à la moindre expression tordue, accord imparfait, liaison mal t’a propos. Ils m’attendent d’ailleurs au tournant et je n’ai droit à aucun lapsus. D’ailleurs la lutine semble pendre le même chemin. Même si elle a du travail pour parfaire son expression écrite et surtout son orthographe.

Régulièrement, on vient déposer sur mon bureau des notes écrites, des textes d’interventions dans des colloques, des projets de rapports, pour que je les corrige.

La gazelle, elle m’appelle parfois au téléphone, et m’utilise comme son dictionnaire. L’autre jour elle était avec des collègues et voulait savoir comment j’écrivais « obnubilé », car elle ne le trouvait pas dans le dictionnaire. En même temps, elle cherchait « omnibulé »…. 

Il y a ainsi quelques mots qui sans encombre, franchissent les conversations alors qu’ils sont écorchés vifs. La cardamone pour de la cardamome, la rénumération au lieu de la rémunération, l’icône au masculin alors que c’est un mot féminin, mais l’informatique a fini par lui change son genre on se demande pourquoi ?????  Pitié pour eux.

Une pensée pour la poule lobotomisée, qui parlait de génycologue, d’infractus, de futur horoscope (pour Futuroscope), et qui payait les pois casés (pour les pots cassés), j’en passe et des meilleurs…. Je le lui pardonne car elle avait peu fréquenté les livres et les enseignants. 

Je pardonne moins aux personnes diplômées, voire surdiplômées, leurs écarts de langage. Quant aux enseignants, ceux de mes enfants, je ne tolère aucune faute de leur part. 


Je n’ai plus intêret à laisser passer une seule faute d’orthographe maintenant…







jeudi 17 mai 2012

Psy copsy éduc et Cie


Face à la connerie humaine il y a peu de réponses.

La question est récurrente : comment ai-je pu vivre aussi longtemps avec un connard pareil ?

Comment ai-je pu faire de cet homme le père de mes enfants ?

Pourquoi je lui ai donné 20 ans de ma vie ?

Je prends toujours cette question comme une baffe en pleine gueule.

Petit résumé de la journée :

Lundi matin, rendez-vous à 9 h 30 avec l’éducatrice de la MDSI et mon nounours bien sûr. Dimanche  soir j’ai fait part du rendez-vous à Ken mais il ne pouvait pas venir avec nous.  Trop occupé, mossieu a une entreprise  et ne peut pas se libérer facilement. Perso, j’ai envoyé un mail dès 7 heures pour poser une rtt d’urgence. Pour cela j’ai lâché des collègues, avec lesquels je m’étais engagée pour deux journées. Je devais passer deux jours dans le Médoc sur un site narkéotriqué du premier siècle, avec des classes de 6 ème et 3 ème. Des ateliers toute la journée, pour expliquer la sédimentologie, le relevé de bâti, le dessin de plans, la triangulation… Je fais ça une fois par an et j’aime bien. Mais là, j’ai annulé car la priorité c’est mon enfant et ses problèmes. Ca ne se discute pas et mes collègues qui sont aussi des parents l’ont bien compris.

Le rendez-vous a duré deux heures. Pour l’instant j’ai peu de pistes, car l’éduc, m’a orientée sur quelqu’un d’autre pour gérer les problèmes scolaires.

Mardi rendez-vous de nouveau  avec une « co-psy », conseillère d’orientation psychologue, pour mettre en place une mesure d’accompagnement et d’insertion. J’ai aussi un autre rendez-vous avec l’éduc mercredi prochain. Là non plus je ne me pose pas la question de mon emploi du temps pro, je prendrai me temps de rendez-vous et jonglerai avec mes heures perdues, que je rattraperai. Comme j’ai dit beaucoup de méchancetés au sujet de Ken, j’ai proposé à l’éduc de le recevoir lui aussi pour avoir sa version qui sera forcément différente de la mienne.

Puis il y avait le rendez-vous de lundi soir, encore zappé par Ken, pour l’orientation de la lutine. Pas facile non plus. Résultats rimant avec cata. Les seules bonnes notes sont celles d’art plastique et de musique. Le reste fait que la moyenne de fin d’année sera de moins de 10. Donc pas de possibililité de seconde générale. Et peu d’espoir de voir ses vœux d’orientation acceptés. Elle voulait soit Arts graphiques, soit photographie. On lui propose Tapissier ou couture floue. Elle ne sait même pas ce que c’est. Y’a des choses que j’ai du mal à comprendre dans les propositions d’orientation. En fait, on prend le livret onisep , on prend les stat des lycées, et on croise. En l’occurrence on dit à la lutine, avec les résultats tu n’auras ni photo, ni arts graphiques, donc pas la peine de demander, par contre couture floue et tapissier personne n’en veut dont ça tu l’auras. Ca doit s’appeler faire naître des vocations. Pour un éventuel redoublement, la lutine n’en a pas envie et la copsy en déduit que ce n’est donc pas la peine.

Je vais donc me démerder seule. Je vais prendre contact avec une école privée, pou voir s’il y aurait éventuellement possibilité d’avoir une place dans les spécialités qui plaisent à la lutine, sinon, je pense qu’un redoublement serait finalement une solution à envisager.

Je ne sais pas si mes choix son les bons, je doute de tout. Parfois j’ai la sensation que toutes ces réunions qui devaient m’aider m’embrouillent encore plus les idées.

C’est l’avenir de mes enfants que se joue et je ne voudrais pas me tromper.

  Mardi, enfin le rendez vous pour le nounours a donné quelques pistes, quelques adresses de structures à contacter pour qu’enfin, le nounours commence un vrai apprentissage.

Il va falloir qu’il  y mette un peu du sien et qu’il s’investisse dans les recherches, et là j’ai encore du boulot avec lui.

De ses deux journées, j’ai retiré l’impression de beaucoup de difficulté à dialoguer et à faire entendre les idées des ados et celles des parents. J’ai dû beaucoup parler pour essayer de faire que mes deux enfants ne filent pas direct su la voie de garage qu’on leur trace. J’y  veillerai.

En tout cas mardi soir, ni la lutine ni le nounours ne m’avaient encore remerciée de ma présence auprès d’eux. J’ai même essuyé quelques reproches… Quant à Ken, nous avons encore une fois eu une conversation explosive. Il a osé me dire que je ne me remettais jamais en question t que tout cela était le résultat de mon éducation laxiste.

Je vais continuer mon chemin aux cotés de mes ados pour essayer de les guider.  Encore et encore. Un jour je saurai peut-être si j’ai bien fait.

samedi 12 mai 2012

Pandora Box


Ai-je baissé les bras ? Je ne le crois pas. Pas encore. Je me demande comment font ceux qui  n’ont pas les ressources « intellectuelles » pour ne pas lâcher la barre. En fait non, je ne me le demande pas,  je pense qu’ils la lâchent, c’est tout. La déroute d’un ado, sa perte de repaires, sa rupture, ça arrive finalement dans tous les milieux. J’avais cru que l’amour, l’écoute, la compréhension, protégeaient de ça. Mais non, je me suis trompée, encore. Depuis des mois, comme si mon combat pour ne pas tomber au plus profond de la précarité ne suffisait pas, je dois faire face à cette crise d’adolescence hyper-violente de mon fils. SOS nounous chamallow en déroute. Bon en fait, y’en a qui reçoivent des smartbox, « week-end en relais château », d’autres qui reçoivent le « pack détente spa massage au coulis de chocolat et caramel beure salé », moi je l’ai aussi ma « smart-box ». C’est la smartbox « emmerdes et prises de tête ». Je ris mais c’est pour oublier que je pleure trop souvent. Moi qui avais petit à petit arrêté les antidépresseurs, je me demande si le moment était vraiment bien le bon. Il me restait une boîte, alors depuis une semaine, je pioche une petit moitié de comprimé tous les deux jours, histoire de retrouver un peu de recul par rapport, à cette smartbox « boîte de Pandore ». 
Histoire de mettre un peu le couvercle sur cette boîte, pour que ça se calme un peu. 
Ma voiture qui ne roule plus depuis des semaines, parce qu’elle n’a plus de freins, Merci Pandore. Tant pis je vais bosser en bus et en tram et basta.
Ma machine à lave qui a fondu les plombs depuis des semaines, Merci Pandore. Tant pis je vais avec mes 16 kilos de linge tous les dimanches à la laverie du coin et je regarde tourner mes culottes et mon jean pendant 45 minutes, ça occupe mes week-ends.
Ma boîte à lettre qui ne reçoit plus que des lettres de rappel et d’huissiers, merci Pandore. Tant pis je les déchire et direct dans la poubelle verte.
Mon ex-ken qui a décidé que sa fille ne viendrait plus chez lui parce que sa femme « va se suicider sinon », et puis qui a changé d’avis quand j’ai dit qu’on allait voir tout ça avec le juge de la famille et surtout un peu réviser la pension alimentaire, alors qui a dit à sa fille qu’il allait finalement la reprendre car «sa mère avait besoin d’avoir une vie personnelle… ». Merci Pandore. Mais là pas tant pis parce qu’un enfant c’est plus important qu’une voiture ou une machine à laver qui cassent. 
Et puis la lutine, qui ne fait rien de rien en classe, qui ne fait qu’exceller en histoire des arts, mais c’est pas avec cette matière qu’on passe en seconde quand on a 4 de moyenne en maths… Et finalement on lui propose tapisserie ou couture flou en orientation.  Je vais devoir bien me tourner les neurones pour trouver une solution. Lundi soir, je vois la conseillère d’orientation, pour lui explique que la lutine, va se faire chier grave en couture flou. Comment faire comprendre à cette enfant qu’un peu de travail sérieux, suffirait à la remettre en selle… Elle vient de me faire son exposé sur le Pop Art et je le trouve brillant. Mais c’est la seule matière dans laquelle elle est brillante. Je sais qu’elle s’en sortira. Mais il faudra trouver la bonne solution.


Mais là ou je ne remercie vraiment pas Pandore, c’est pour le cas du nounours. Le nounours qui à force de préférer aller passer ses après-midi à l’Apple store qu’en cours de cuisine, d’être au mauvais endroit au mauvais moment, a fini par indisposer les profs et les élèves du lycée, jusqu’à ce qu’on ne veuille plus de lui. 
La dernière réunion, avec proviseur, CPE, père, et mère, déjà racontée il y a quelques jours, n’avait pas donné plus de solutions que le projet d’un recours à un psy, puis un éducateur, et une fin d’année qui je le savais par avance allait être chaotique. Je le dis dans mon autre note, j’étais la seule à avoir trouvé une solution. On me l’a refusée. 
Si bien que la semaine dernière, sur quatre jours de cours, le nounours en a séché deux. Et le vendredi quand la CPE m’a appelée, elle ne m’a rien appris. Mais sur les deux jours non séchés, en fait il n’est pas allé en classe, il a juste traîné dans la cour et les couloirs. Et voilà que la CPE elle-même me fait cette curieuse demande : « Dites à Samuel, de ne plus venir au lycée, on ne veut plus le voir ».  Ce à quoi je réponds excluez le, car je ne peux pas demander à mon fils de ne plus se rendre au lycée. 
Le lycée ne veut donc pas l’exclure, mais il ne veut plus de lui. A ces mots, je dis que je suis complètement perdue moi-même, que je ne sais plus que faire. Et la CPE me conseille de voir un juge pour enfants, et aussi de téléphoner au plus vite à l’assistante sociale du lycée, qui elle pourra m’écouter et me conseiller.
J’ai finalement pu avoir au téléphone cette assistante sociale, après x coup de fils, car elle n’est pas là tous les jours, ca le standard du lycée est tenu par un abruti qui m’a donné trois fois un numéro direct qui me faisait atterrir dans un garage.  Puis, finalement, il a réussi  me passer quelqu’un qui était la conseillère d’orientation… Bon enfin, mercredi enfin, je peux parler à l’assistante sociale. Elle semble ne pas connaître le cas du nounours. Personne ne lui a parlé de cet élève. Elle me demande où j’habite, quel secteur de Bordeaux. Et elle me file le numéro de téléphone de ma MDSI (Maisons Départementales de la Solidarité et de l’Insertion ).  Voilà madame, et bon courage. Je lui demande si elle n’a pas d’autre piste à me proposer ou si elle ne veut pas m’écouter un peu plus. Parce qu’attendre qu’elle soit revenue de vacances de Pâques, pour avoir ce genre de conseil… Bref elle m’écoute un peu, par politesse et me re-souhaite bonne chance.
Voilà, lundi prochain, j’ai rendez-vous le matin avec une éducatrice de la MDSI.
 J’espère que je sortirai de ce bureau avec des pistes pour mon nounours.
 Je voudrais que quelqu’un m’aide à lui faire comprendre qu’il est au bord de rupture.
 Je voudrais que ce soit comme une baguette magique, qui me rende le jeune garçon affectueux et facile d’il y a quelques mois.
 Je voudrais que très vite il se lève le matin pour aller travailler et apprendre la cuisine, comme il le voulait tant il y a quelques mois. 
Je voudrais que mes enfants trouvent leur voie professionnelle et s’y épanouissent.
Je voudrais que la smartbox « enfants heureux » soient leur cadeau.
Et je me fous que ma voiture soit en panne et ma machine à laver aussi.





Ami entends tu le cri sourd ?


Voila c’est fait. Trente et un ans après. Pour la seconde fois, la droite est salement virée. Pour la seconde fois le peuple a gagné. Pour la seconde fois le peuple rêve de ne pas s’être trompé et qu’on va s’occuper de lui.
Tremblez les bling bling les gauchos sont de retour pour au moins cinq ans. Tremblez pour vos privilèges, pour vos portefeuilles en croco bien remplis de billets de 500, pour vos cartes visa supergold,  c’est à vous de pleurer maintenant.    Et ce n’est pas vengeance mais justice.
  Dimanche soir nous ne nous sommes pas croisés dans les rues de Bordeaux. Vous étiez à l’hôtel de ville, dans un salon privé prêté par Alain votre ami, avec petits four à gogo. Nous étions dans la rue, place de la Victoire la bien nommée, tous ensemble, devant un ércan géant, avec nos bières que nous avions payées dans les bars de la place.
Nous avons attendu debout tous ensemble, serrés les uns contre les autres, de l’espoir plein nos yeux.  On se regardait entre inconnus, on se souriait, on échangeait deux trois mots, parfois sur l’autre mois de mai, trente ans en arrière. Certains avaient été au même endroit, d’autres n’étaient même pas nés. 
La lutine était venue avec moi. Heureuse d’être là, anxieuse un peu, mais elle s’impatientait d’être debout à attende devant un écran alors qu’elle aurait pu le faire assise dans le canapé du salon. J’ai juste répondu que dans quelques minutes elle allait vraiment tout comprendre. A côté de moi une dame lui a souri et a confirmé.
Plus l’ambiance montait, plus les minutes s’égrenaient, plus la lutine semblait entrer dans l’ambiance. Pendant ce tems je sentais cette boule qui prenait de plus en plus de place au fond de mon estomac. Mes mains se mettaient à trembler, et les larmes de joie ne demandaient qu’à se libérer. Quand le décompte a commencé, comme tout le monde je tenais le smartphone à bout de bras pour garder cette ambiance en mémoire pour toujours…. Et puis quand le compteur a affiché le 00.00 et que le nouveau président est apparu sur l’écran, j’ai tant sauté, hurlé, pleuré que je n’ai même pas réalisé que j’avais tout éteint. Mais ce n’était pas très grave, c’est dans ma mémoire à moi, que le moment s’est inscrit à jamais. 
J’ai serré la lutine dans mes bras, et j’ai su qu’elle avait tout à fait compris pourquoi il était si important d’être là, elle m’a dit je me sens une gauchiste. Et j’ai pensé que la relève familiale était assurée.
Puis j’ai appelé mes sœurs, mes deux autres enfants et ceux que j’aime fort et qui me sont précieux.  J’ai pensé à mes parents socialistes. Puis frérot est arrivé brandissant et faisant tourner au-dessus de nos têtes le drapeau rouge et noir de l’anarchiste qu’il est. Lui il chantait le chant des partisans, les larmes de joie dans les yeux, et je savais à qui il pensait. A Pierrot de la lune, celui qui nous a donné cette conscience politique, il pensait à Mamamia qui pensait que le socialisme était comme son catholicisme, une religion dont on héritait à la naissance. Ne pas y être fidèle était pêché. 
Personnellement je préférais faire mon choix, et ne pas adhérer comme une huître. Entre l’un et l’autre je me suis construite. Je veux qu’il en soit aussi ainsi pour mes enfants.
 La Gazelle n’a pas voté.  Le nounours n’est pas encore majeur, mais il s’est intéressé aux débats, attendait les résultats avec grande anxiété, car lui le Front lui fait peur, et était à la Victoire pur attendre les résultats dimanche avec ses potes.
Mon grand neveu et sa sœur ont eux aussi le cœur à gauche, des grands-parents paternels Bleu Marine, ex cathos devenus orthodoxes intégristes, qui parfois tentent de leur faire entendre leurs raisons. Elles sont hallucinantes….
Quant à mes deux neveux les plus jeunes qui ont 5 et 10 ans, j’ai fondu en voyant la vidéo faite par la lutine pendant les vacances. On y voit les deux petits en voiture, dans leur siège auto, et surtout on les y entend. Ils chantent à tue-tête le chant des Partisans. C’est à la fois, un moment d’amusement pour eux, qui chantent ça comme s’ils chantaient pirouette cacahuète pour passer le temps en voiture, mais aussi plein d’une grande émotion.
Quand j’avais l’âge de mon neveu, j’étais dans la classe de mon père, et à cette époque pour les cérémonies officielles de commémorations les instituteurs emmenaient leur petits élèves au monument aux morts et leurs faisaient chante la Marseillaise. Pierrot de la lune lui, nous avait fait appendre le Chant des Partisans. A la sortie de la messe, dans un village de station balnéaire qui fait encore aujourd’hui 75 % pour un nain, dans les années 70, ça avait fait son petit effet scandale. On voyait les bouches des vieilles bigotes se crisper comme des culs de poules en entendant appeler les « partisans ouvriers et paysans »…
Je n’ai pas appris la religion à mes tdc, elle n’a aucune place dans ma vie. Les valeurs humanistes me paraissent une « religion » bien plus importante à leur insuffler.



samedi 5 mai 2012

DEMAIN L'ESPOIR


Cet homme me paraît être humain. Je me laisse peut-être berner par son physique encore de nounours malgrè tout, et par tant de différence avec « l’autre ».
 Mercredi soir, je regardais « l’autre », et je trouvais son nez de plus en plus pointu, ses oreilles de plus en plus pointues, ses dents de plus en plus pointues, je voyais son sourire carnassier, ses épaules en mouvement permanent, je voyais le Grand méchant loup des fables et des contes amadouant ses proies pour mieux les dévorer. Je voyais tant de mépris pour nous, j’entendais tant de mensonges affichés avec autant d’arrogance… Tant de chiffres accommodés à sa sauce, de contre-vérités, d’idées tellement révolutionnaires et novatrices…. Il est tout de même la depuis cinq ans, et c’est maintenant qu’il les a ??? « L’autre » ment sans aucune honte, il ose nous dire qu’il n’a pas supprimé les rased, que le pouvoir d’achat n’a pas baissé et que tout ça c’est la faute « à la crise »…  Pendant cinq ans cet « autre » a dirigé notre pays, accompagné de sa petite troupe de marionnettes choisies ou pour leur manque de personnalité ou pour leur bêtise, il ne s’est privé de rien, d’aucun caprice, il a vécu comme un monarque à la cour, … On se souviendra de lui comme du président qui a osé dire « casser toi pauvre con » à un des citoyens de son pays, le président qui demande les sacrifices et fait des restaus du cœur la seule solution pour nourrir des millions de français et qui a sa cantine au Fouquets, ou au Carlton.
Face à « cet autre », le candidat Holland passe pour un petit père tranquille. Quand il dit qu’il a une vie normale, on est tenté de le croire. Quand il dit qu’il reviendra su les plateaux télés si on l’invite on le sent sincère. Quand il nous raconte son « Moi président… » on a envie qu’il continue encore et encore à égrener, tant la phrase est simple, facile à comprendre pou tous, tant elle est banale.
Mercredi soir, j’ai vu comme un papa tranquille et rassurant qui sait qu’il ne réussira peut être pas à atteindre tous ses objectifs, qui le dit, mais dont on sent qu’il sera là vraiment.
Je me suis dit que même si je n’étais pas une fan de Holland, que même s’il est loin de me fasciner, il est celui dont nous avons besoin pour penser les plaies de ces cinq dernières années.
La France sera pleine des cicatrices laissées par « l’autre », elle devra tout faire pour que plus jamais, un Hortefeux, un Guéant, une Morano. Pour que plus jamais aussi, tant d’injustice, de désespoir fasse que 20 % d’entre nous aille vers des idées qui font peur.
Dimanche soir, on se couchera je l’espère avec le sentiment d’avoir fait un cauchemar et que comme le dit un papa ou une maman «  C’est fini, ça va aller… ».
Nous resterons vigilants, voire méfiants, et Holland le sait nous ne lui donnons pas une carte blanche. Ceux qui l’auront aidé à gagner seront ses garde-fous, il aura eu les voix de toute la gauche, et il restera sous sa surveillance.
Je ne sais pas si demain soir, je pleurerai de joie, de soulagement, je hurlerai de bonheur, avec tous le autres sur une place de Bordeaux.
Demain soir ce sera l’espoir… Il le faut.