mercredi 22 août 2012

Miam alla puttanesca #8#


Fenouil rafraîchi en souvenir d’amis perdus de vue mais jamais oubliés.

C’était l’été des années 90-2000.

Dans ma maison verte et blanche, on aimait recevoir, boire, rire, manger. De l’autre côté du chemin, une maison dans les arbres et une autre maison sans clôture. On y aimait aussi, manger, boire, rire entre amis. Alors on improvisait des soirées longues et arrosées. C’est là que j’ai appris à manger de la côte de bœuf moi qui ne pouvais pas avaler une bouchée de viande rouge. C’est là que j’ai gouté l’éclade de moules cuites sous les aiguilles de pins. Et tant d’autres choses.

C’était une autre vie. Je sais que la gazelle et le nounours en pleureraient quand ils y pensent. La lutine n’avaient que deux ans quand tout à tourné au vinaigre avec Ken leur père. Elle ne se souvient pas. Tant mieux, c’est une douleur en moins. Parfois quand le nounours évoque ces moments, alors qu’il n’avait que cinq ans quand nous avons quitté cette maison, il dit qu’il a le frisson.

Moi, non. Aucune nostalgie. C’était une époque sans soucis financiers, sans privations, mais avec beaucoup d’ennui. Pour moi en tout cas. Heureusement il y avait les enfants, encore petits, et les amis, ceux des deux autres maisons.

Ce soir je penserai à eux en mangeant mon fenouil rafraîchi.

Il attend dans le frigo depuis des heures.

Pour le préparer il faut

Pour la recette basique de Mona qui était très très bonne.

1 bulbe de fenouil,

Une boîte de thon,

Un pamplemousse

Un citron

Sel poivre huile d’olive vinaigre

On coupe le fenouil en lamelle très fines, on émiette le thon au naturel et on rajoute les quartiers de pamplemousse pelés à vif.

On garde les restes du pamplemousse qu’on presse dans la vinaigrette pour ajouter le jus.

Si on veut, et pour le goût et la couleur, on peut rajouter, des piquillos coupés en dés, des olives noires, et une orange pelé à vif comme le pamplemousse. On garde tout ça au frigo pendant des heures et des heures. C’est encore meilleur le deuxième jour, s’il en reste.

On peut faire avec un citron vert.

J’ai essayé de faire cette salade sans le thon, et j’ai voulu qu’elle accompagne un tartare de saint jacques et saumon.  Très mauvaise idée, car le goût du fenouil est très fort et couvre la douceur du poisson. Donc avec du thon ordinaire ce n’est pas plus mal et en plus c’est moins cher.



A Mona, et aussi à Fred tout là-haut…






mercredi 15 août 2012

Que dire ???


Je passe sur les détails. La maison de Pierrot de la lune et Mamamia est vendue. Une page se tourne. Ce n’est pas le sujet. Je veux être plus « légère »là.


En tout cas, le partage a fait que ce que je raconte sur ce blog de ma vie, si difficile ces dernières années, vient de prendre fin. Je l’espère. Je vais en tout cas tout faire pour.


La semaine dernière mon compte en banque a dû faire des triples sauts périlleux avant arrière et vrilles. 


J’avais deux comptes dans deux banques différentes. Sur le principal, salaire, charges, revolvings, en débit avant le 30 du mois, à moins 1500 le premier et bloqué dès moins 1800. Disons-le ouvertement maintenant. Inutile de décrire le stress, on en trouve des vrais morceaux entiers dans ce blog. Il en est truffé. Va pieds nus le blog avec des vrais morceaux de me…. ! 


Je pourrais maintenant expliquer comment jamais si une manne céleste ne vous tombe sur la tête, jamais on ne se sort de cette merde.


Explication pour les riches :


Tu as des emmerdes, voilà comment ton banquier va t’aider :


Par exemple, tu as reçu ta facture d’électricité, mais vu que tu es à moins 1800 tu ne peux pas payer, et vu que ça traîne depuis des mois, tu ne peux pas te chauffer alors que l’hiver arrive. Alors tu vas voir ton cofiescroc préféré, et d’un coup de souris magique, il te fait un chèque qui va régler ta facture. Ouf tu n’auras pas froid quand la bise sera venue !!!Enfin, si tu as pensé à faire virer le fric sur ton petit compte qui vivote dans une autre banque en attendant les allocs tous les mois avec juste 100 euros de découvert autorisé. Parce que si tu l’as fait virer sur l’autre, conne que tu es, ben le virement il a été bouffé tout cru illico presto par le compte à découvert, et quand la bise viendra, ben tu vas avoir froid aux fesses….


Donc le mois suivant, cofiescroc ton ami, celui qui aime tes projets et va t’aider à les réaliser, te ponctionne ta mensualité. Mais comme en plus du cofiescroc, t’as aussi le ridicule bonhomme avec du gazon vert partout, et puis un ou deux autres, qui t’aident pour ton projet de payer tes factures, la ponction est conséquente. Et comme tu es déjà dans la merde, alors, le banquier il dit « non non non, tu n’auras pas ta mensualité monsieur cofiescroc et les autres… ». Et paf dans les dents !!! Rejet de mensualité. Et paf dans les dents !!! Frais de rejet de mensualité. Et paf dans les dents !!! Frais de commission d’intervention. Et paf dans les dents !!! A la fin du mois, tu te retrouves avec tes 400 euros d’escroqueries impayées, plus les 200 à trois cents euros, oui tu lis bien, de frais de banque. Et tes yeux pour pleurer s’il te reste des larmes. 

C’était juste pour dire que si tu ne crois pas en Dieu ou une autre puissance là-haut, t’es mal, et ça tombe mal parce que je ne crois en rien de tout ça.



Autre scénario. Tu n’as pas d’emmerdes, voilà comment ton banquier va t’aider :


Cas perso donc.


Tout à coup comme dans vieille pub où un inconnu vous offre des fleurs, l’effet magique héritage, vient à toi. En premier, tu appelles les escrocs et tu leur dis que ça y est tu vas solder toutes leurs merdes. Et là c’est top bien comme ils t’aiment et t’appellent madame Méli-va-pieds-nus que j’aime, que vous êtes merveilleuse de tout régler d’un coup. Et toi tu prends un malin plaisir à juste pas tout donner d’un coup. Juste un petit 1000 euros pour commencer. Une mise en bouche… Et comme en plus tu as ton portable coupé, ton fixe coupé et que t’es pas joignable, le cofiescroc il peut même pas te joindre pour savoir pourquoi t’as pas tout donné d’un coup. Toi tu t’en tu donneras la semaine prochaine. Si t’as envie.
Mais tu sais que tu pourras donner. Et après tu leur feras un gros doigt. 

Puis après, t’écris un joli mot à ta banquière. Celle des frais. Et tu lui dis que ça y est tu es sauvée. Et elle te répond gentiment qu’elle est contente pour toi. Et comme par miracle dans la journée, tous tes frais du mois, sont annulés. Alors tu lui dis que bon en fait le fric tu vas pas le mettre chez elle. Que là tu vas juste mettre ton compte à zéro et après le fermer. Putain d’orgasme pour toi là !!! Depuis, silence radio. 

Et puis, sur ton petit compte, celui de la caf et de la pension alimentaire, celui à 200 euros par mois, tu attends que ça tombe. 

Et là tu vas au guichet. Et tout à fait innocemment tu dis à l’employé qui pendant des années t’as regardé sans te voir, "est ce que par hasard monsieur du guichet, j’aurais eu un virement ce mois-ci ?" Et la le mec qui te regarde mais te voit pas, clique avec sa souris crasseuse. Et dans ses yeux tu vois un « € » qui se dessine petit à petit. Enorrrrrrrrrrrrrme le «€ » !!!! Et là il te regarde et il te voit ! Il sait que tu es une dame puisqu’il t’appelle Madame et même il rajoute Madame Méli va pieds nus !!!!
Tu sens la  panique du :"je fais quoi là tout de suite. J’en tiens une et il faut que je fasse un truc vite fait !" Et hop ! il te propose de prendre un rendez vous avec un chargé de compte.
Ca fait des années qu’on te dit que tu peux pas parce que t’as pas ouvert ton compte dans ce bureau, qu’il faut appeler TON  bureau pour voir TON chargé de compte.
Et là, non seulement, on te propose un rendez-vous, ici même, mais aussi maintenant même !!! 

« Attendez un instant Madame Méli va-pieds-nus, je vais voir si un chargé de compte peut vous recevoir dans la journée. » Avec ta lutine vous jubilez …

Puis, dans les trois minutes chrono qui suivent, on vient te chercher. Si madame Méli va pieds nus, veut bien me suivre, et me permet de la précéder, je vais la précéder au bureau du Directeur de l’agence. LE THE DIRECTEUR THE BOSS, qui est déjà devant la porte de son bureau avec son sourire ultra brite, et ses yeux en « € » lui aussi. Et il s’excuse qu’il y ait du bordel su son bureau !!!
Ahahaha ! Là, tu prévois encore un nouvel orgasme, dans les minutes qui vont suivre. c’est alors un déferlement, que dis-je une diarrhée de guimauve et de flagornerie. Et tu te dis merde qu’est que ça ferait si j’avais juste placé le double ??? Le mec, il te dit qu’il a quatre filles, qu’il a acheté une maison de deux cents cinquante mètres carrés, et qu’il a  cinquante ans et qu’il eu un infarctus cette année.
Pour un peu tu te dirais qu’il te drague. Mais non il a une alliance. Et tu vois son bouton de sa chemise sur son petit bidon de banquier tout fier, et tu vois un centimètre carré de son bidon poilu de banquier tout fier, et t’as envie de lui gerber dessus. Tu lui dis que pas la peine de se branler sur ta jambe (bordel que je suis vulgaire), que tu es fichée à la banque de France, et que tu croules sous les revolvings… Et lui, même pas ça le décourage, il te dit que « on se défiche très facilement de la banque de France, ce n’est rien du tout à faire, sans frais ni pénalités, et que pour les revolving nous faisons des rachats de crédits….et il t'avoue même que les revolvings il a connu ça !!! ». 

Bon comme t’as un peu ton plan dans ta tête. Toi tu présente ton plan, qui est pas tout-à-fait ce qu’espérait le banquier tout fier… Mais de toutes manières là depuis quelques instants, tu es le client qui a du fric, et en plus t’as placé que t’as un salaire pas pourri, si ça ce trouve pas très loin du sien, vu que c’est la poste (je le dis, tant pis). Et aussi tu as dis que tu allais peut-être faire virer ton salaire chez eux, que tu réfléchis parce que tu veux aussi ouvrir un compte ailleurs dans une banque coopérative… Histoire de voir si ailleurs on est pourri de la même façon. Bon là c’est bon pour un autre vrai rendez-vous dans la journée si tu veux, tiens dans une heure si tu veux, pour tout poser sur la table et t’ouvrir tous les livrets de la terre.
Re-orgasme. 

Toi tu fais ta diva,"non finalement tu n’as pas trop le temps cette semaine, tu viendras disons vendredi, on n’est pas si pressé que ça, non ? "

Le banquier tout fier doit te quitter à regret. Il va te raccompagner à la porte de l’agence. Bon il s’excuse de passer devant toi dans l’escalier qui est « mauvais » parait-il… Limite, il fait pas une barrière de son corps de rêve, pour que je ne me frotte pas à tous les turcs, les togolais, les indiens qui viennent faire leurs mandats non stop dans son agence. Il me serre encore une fois la main, une fois en haut de l’escalier, une fois en bas, normal on est pote maintenant !!! La prochaine fois, il me claque la bise…

La lutine et moi, avons poliment attendu d’avoir passé la porte pour éclater de rire. C’est nerveux, parce qu’en fait c’est dégueulasse. C’est vraiment de la merde. Je pense à soeurette qui un jour à craché, vraiment craché, mollardé pour parler chic, sur le bureau de sa banquière, et je me dis que c’est tout ce qu’elle méritait.






lundi 6 août 2012

MIAM ALLA PUTTANESCA #7# de ma famille basco landaise


Je ne sais plus où traîne le petit carnet bleu dans lequel j’avais noté la recette de la piperade de ma Tatie Simone. Celle que j’ai toujours toujours suivie depuis que je cuisine. Mais en même temps, je ne crois pas avoir encore besoin du petit carnet bleu. Parce que la première piperade que j’ai cuisinée, c’était dans la cuisine de l’école où je vivais, chez Pierrot de la Lune et Mamamia. Je n’avais peut-être pas vingt ans. La recette était copiée par sœurette sur le dos d’une carte d’anniversaire, sous la dictée de tatie Simone, experte en la matière, magicienne de la cuisine généreuse et familiale. Les crêpes au beurre frais, la garbure au chou et confit de canard, les graisserons de canard et le foie de canard, et un truc qui s’appelle les saliades. Bon ça ne parle qu’à un landais la saliade. C’est ce qui reste tout au fond de la marmite dans laquelle on fait cuire le confit de canard. Tout fin, comme une crème un peu granuleuse et salée, qui se tartine su du pain frais ou dans laquelle on trempe ses frites de pommes de terres nouvelles cuites avec la peau… Ca ne se raconte même pas ça se mange simplement. Quand on en trouve parce que depuis que Tatie Simone est partie tutoyer les anges, ce n’est plus qu’un souvenir. J’an ai trouvé sur un marché de mes vacances il y deux ans, mais rien à voir avec LA saliade de Simone.

Hier aux Capucins, pour un euro j’ai acheté une douzaine de piments verst. Pas des poivrons, trop sucrés, pas des piments rouges trop forts… Non du petit piment vert, juste un peu acide, bien croquant. Dans les landes on le mange de trois manières.

Simplement en salade avec de bonnes tomates et de l’oignon frais. Et une vinaigrette huile vinaigre sel poivre. Pas autre chose. Et on n’en mange que de fin juillet à mi-septembre quand les tomates ont le goût de soleil.

Autre version en omelette. Coupé en petits tronçons, cuits tout doucement à la poële, très très doucement soit seul soit avec de l’oignon soit avec de l’ail. Puis, on casse des œufs sur les piments et on mélange doucement. Il faut que ça reste un peu baveux. Pour pouvoir saucer avec du pain frais le fond de l’assiette à la fin du repas.

Et enfin. En piperade.

Ce matin en préparant ma piperade, le nez juste au dessus de la cocotte, je fermais les yeux et je revenais en arrière, à ma grand-mère basque qui disait la piparade, je ne sais pas pourquoi, à ma mère et sa mère qui coupaient tous les légumes tout petits, à Tatie Simone qui en faisait des conserves, et en distribuait à tous ceux qu’elle aimait.  Je pensais à toutes ces femmes de ma famille qui mettaient toutes les mêmes ingrédients, mais dont chacune était différente et reconnaissable. Et puis la mienne, que j’aime bien aussi, copiée sur celle de Simone mais inspirée de toutes les autres. Je pensais aussi à celle de mon ex-belle mère qui m’avait bien déstabilisée quand je la goutais pour la première fois. Elle aussi mettait les mêmes ingrédients, mais le résultat était trop acide et trop cuit. Une sorte de bouillie acide à la couleur indéfinissable.

La mienne cuit doucement et longtemps mais reste verte et rouge vif comme le drapeau du pays basque. Il faut en faire une bonne quantité, parce que la piperade fraîche, c’est le bonheur. Avec un bon poulet rôti. Mais c’est quand même ben qu’il en reste pour le soir, avec les restes du poulet réchauffés dans la même cocotte. Et puis ce qui est bien, c’est s’il en reste encore un petit bol pour le lendemain. Parce que soit on est partageur et on fait un plat de pâtes on oublie le ketchup et le gruyère et on arrose du bol de piperade. Soit on est un peu égoïste et on verse le bol dan une petite poële, on réchauffe et on casse deux œufs dedans. Ca c’était le plat préféré de Mamamia et on n’aurait même pas eu l’idée de lui demander d’en avoir un peu. Parce qu’il y a des petits bonheurs qui ne se partagent pas. Ou juste un peu. Parfois elle trempait un morceau de pain dans le jaune d’œuf, et le jus de la tomate et nous l’offrait. Nous n’en demandions pas plus.

C’était le plat de l’été, et nous en mangions aussi souvent que les frites et les pâtes.

Moi, je n’en fais plus très souvent. Parce que j’attends que les tomates m’inspirent l’envie de les préparer. La dernière que j’ai préparée date de deux ans. J’en avais même fait des conserves tant les tomates étaient belles. Mais c’était si bon que les zados ont englouti les dix ou quinze bocaux avant la fin du mois d’octobre alors que j’avais prévu des les manger en hiver.

Allez la recette, pour ceux qui connaîtraient de bonnes tomates.



Il faut donc pou une bonne piperade :



Une douzaine de piments verts

Cinq ou six grosses tomates

Deux oignons

De l’ail

Deux tranches épaisses de jambon DE BAYONNE



On coupe le jambon en dés, on émince l’oignon.

On coupe les piments en deux et on ôte les graines. (la poule ne les enlevait pas je crois que c’est pour ça que le goût était un peu amer). Et on coupe le piment en petits morceaux de trois quatre centimètres.

On fait chauffer UN PEU de l’huile d’olive dans une cocotte. On y jette ensemble le jambon, les piments et l’oignon. On fait revenir en remuant souvent, très souvent pour que rien ne cuisent trop vite. On baisse un peu le feu. Ca fait un beau mélange de couleur vertes blanche et rosée.

Pendant que ça cuit on coupe les tomates en quartiers. On remonte un peu le feu. Et on les ajoute au mélange qui a cuit doucement. Là on a toutes les couleurs du drapeau basque au fond de la cocotte. On sale, on poivre. On n’oublie pas trois ou quatre gousses d’ail écrasées avec leur peau. On laisse un peu chanter le mélange. Que ça accroche un peu, juste un peu au fond, on verse un petit bol d’eau, et un morceau de sucre.

Alors on baisse bien le feu et on laisse cuire, très bas pendant une heure. Tatie Simone elle faisait à la cocotte minute une vingtaine de minutes. Pas moi. Juste pour le plaisir d’aller de temps en temps soulever le couvercle de la cocotte, respirer les odeurs, et voir les belles couleurs.

Voila j’en ai fait une à midi. Le nounours en a mangé sans dire si c’était bon ou mauvais. Il a juste dit qu’on pourrait ne pas mettre de jambon. J’ai essayé de lui faire comprendre qu’alors ça ne serait plus une piperade. Mais en milieu d’après midi, j’ai entendu le frigo s’ouvrir, et il a dit « Je mange un peu de piperade !! ». Alors j’ai jubilé. Sauf que je ne suis pas sûre qu’il m’en restera suffisament pour  mon petit bonheur égoïste de demain.