jeudi 31 mars 2011

Entre deux...

Jour J pile poil. Me voilà donc entre mes deux chez moi pour trois quatre jours.


Ce matin, j’ai fait l’état des lieux là-bas. C’est petit, petit. Mais j’aime beaucoup déjà cet endroit. Bien vieillot comme j’aime. Des cheminées, une petite cour, avec une avancée, un abri dans lequel je ferai ma roulotte, je n’en démords pas. Comment caserai-je tout ce que j’ai dans moins de la moitié de la surface actuelle ??? J’ai déjà ma petite idée. Moi qui aime le bruit, je vais être servie, puisque je juste en face de la sortie d’un lycée, et que derrière ma cour se trouve la cour de l’annexe du lycée. A dix heures ce matin, la rue et mon pas de porte se sont peuplé de tous les lycéens qui étaient en inter cour. Là, comme ça tout de suite ça m’amuse. On verra avec le temps. Le quartier est coloré, populaire, animé, un peu d’Afrique, un peu de Portugal et d’Espagne. Des Khebab, des africains, de l’asiat, je reste tout de même à un petit kilomètre de mon quartier actuel de bobos. Pour le pain, le toubib et la pharmacie, je pourrai m’y arrêter en sortant du boulot, c’est sur le trajet. Dans l’autre direction, je suis à 500 mètre du marché, à 500 mètres de la gare, et aussi à côté de la place de la Victoire. Le début de tout à Bordeaux, point central de Bordeaux, début de la rue Sainte-Catherine, Place des fêtes en tous genres, lieu de rendez-vous des étudiants les jeudis soirs, rendez-vous des départs de manifs aussi souvent… Aujourd’hui je vais faire quelques voyages avec Zaza, demain avec Pablito le tdc de soeurette courage, et samedi, je n’aurai pas moins de 8 personnes pour tout faire. Je voudrais déjà être à dimanche soir.

Tout à l’heure je suis allée voir petite docteur, et elle m’a trouvée bien. Ma tension qui était très haute depuis un an, a baissé significativement. Il y a le traitement, léger évidement, mais je pense aussi, que je suis plus détendue déjà.

Je me sens prête à tourner des pages. La semaine dernière, déjà, j’avais changé une chose dans mon profil facebook. J’étais dans une relation libre et je me suis déclarée célibataire. Il faut dire que mon fucking friend, se fait d’une rareté à la limite de l’absence totale. Vu la dernière fois en mars 2010, et rendez-vous raté en novembre. Depuis silence. Comme pour les objets perdus, au bout d’un an et un jour, je le considère comme abandonné. Je ne m’étais jamais sentie aucune obligation ni de fidélité ni de quoi que ce soit envers lui, mais là, je le grave dans la pierre. Il faudra qu’il me cherche pour me retrouver, puisque je ne lui dis pas que je déménage. Il réapparaîtra certainement un jour, comme d’hab, en me déclarant que s’il n’en reste qu’un il sera celui là, que jamais, jamais nous ne nous perdrons. C’est encore une drôle d’histoire et un drôle de personnage. Peut-être vais-je me décider à regarder ailleurs si l’herbe est plus verte et si les yeux sont plus bleus que les siens.

Je ne sais pas où je me poserai ce soir, ici, là-bas, suivant l’humeur et les envies.

Là où je me sentirai le mieux…

Aujourd’hui j’ai le sourire.







mercredi 30 mars 2011

Noir et blanc...mat.

Parfois j’imagine un panthéon, mon panthéon à moi. Deux personnes viennent à mon esprit immédiatement. Comme une écriture automatique. Elles sont là dans ma tête paf ! tout de suite.


François Mitterand, Françoise Dolto.

Et pas la peine de me dire que Mitterand était un ami d’un tel ou d’un tel, qu’il pouvait être un homme odieux, ou d’autres histoire que je connais parfaitement. J’ai admiré cet homme depuis mon enfance, quand je le croisais à la librairie d’Hossegor, les matins d’été. Pierrot de la lune et moi, lui disions bonjour et il nous souriait. Vers 14 ans, je me souviens d’avoir été très très en colère un soir de mai 74, quand il se fit battre par Giscard. La même année, nous avions eu un devoir de Français à faire et le sujet était « qui aimeriez vous être ». J’avais étonné et amusé tous les profs de mon collège en écrivant que je voulais être François Mitterand. Pierrot de la lune et Mamamia avaient été très fiers que j’ai pu écrire un tel texte. Cette admiration est restée intacte longtemps. Juste égratignée, par les révélations sur son passé. Le film sur sa vie, m’en donna aussi une image assez négative, mais que je pensais réaliste. Il reste malgré tout, tout en haut dans mon panthéon immédiat.

Françoise Dolto, elle, est venu à moi par l’intermédiaire de la radio. J’écoutais lorsque l’enfant parait qu’elle faisait avec Jacques Pradel. Sa voix, son calme, son empathie, tout en elle me fascinait. Dès que j’ai pu j’ai dévoré ses bouquins. Elle m’a fait me passionner pour mes cours de philo sur la psychanalyse, car grâce à elle je connaissais déjà Freud et l’inconscient. Je connais sa vie sur le bout des doigts, je pourrais revoir mille fois ses entretiens avec Bernard Pivot. Elle m’a donné la conscience de l’importance du regard des parents sur leurs enfants. J’ai aussi souvent pensé au cours de toutes ces dernières années de ma vie de maman, que la théorie et la pratique sont parfois très éloignées, et que toutes les grandes idées de la grande Dolto, me gonflaient. Et je me disais, elle a quand même fait un Carlos, alors hein, camembert la psy.

Mais quoi qu’il en soit, Françoise et François sont tous les deux toujours en haut de mon panthéon. Je les vois, côte à côte, portrait noir et blanc, mat, affichés sur un mur dans un couloir de ma maison.

Je pourrais aussi mettre d’autres portraits :

Agnès Sorel, Michel Onfray, Doris Lessing, François Mauriac, Angela Davis, Daniel Balavoine, Jacques Prevert, Pablo Picasso, Jane Birkin, Eric Rhomer, Axel Khan, Elisabeth Badinter (contre laquelle je suis un peu en colère en ce moment), Colette, Pierre Bourdieu, Martin Luther King, Gandhi, Alexandra David-Neel, Ingrid Bergman, Marylin Monroe, Maria Callas….

Je dois en oublier et je vais le regretter.

lundi 28 mars 2011

Encore d'autres printemps ????

C’est une semaine qui commence plutôt rosée. Plutôt…. Je devrais en être heureuse…




Mais c’est une semaine avec de airs Marine qui font mal à l’avenir.

Il faudra l’aide de tous les verts et des rouges aussi, pour que le pays ne soit pas englouti en 2012 par cette inquiétante vague bleu.

Un nuage est passé au-dessus de nous il y a quelques jours, dont on nous dit qu’il est inoffensif, et dont nous apprendrons certainement dans quelques années, que finalement, il était plus méchant que prévu, et que nous avons reçu quelques particules malfaisantes….

Et cette guerre que personne ne veut nommer comme telle, lancée par notre président contre la folie d’un homme pour lequel il avait déroulé le tapis rouge…

Et cet homme qui il y a quelques années me fit rire et qui aujourd’hui part en Lybie pour soutenir une chef sanguinaire.



C’est le printemps. Un début de printemps. Un printemps de guerre, de catastrophe naturelle, de danger nucléaire, et un printemps de retour aux idées qui font peur et honte, ou des fous font la loi.



Jamais nous n’avons été aussi près d’un vrai chaos.



Mais nous n’avons jamais été aussi nombreux et conscients de ce que nous ne voulons pas.



Espérons-le. Et réveillons-nous.

dimanche 27 mars 2011

Urgent : relire le complexe du Homard*

Voilà, il était 13 heures 15, heure d’été. Le nounours, s’est réveillé. Il a émergé en boxer. Depuis le préavis, il avait prévenu qu’il n’avait pas demandé à déménager, par conséquent qu’il n’aiderait pas. Il a tenu parole. Hier, la lutine et moi avons fini de vider la bibliothèque, commencé et abandonné le démontage. En english puisque depuis quelques jours, elle se veut bilingue… Donc le nounours qui a reçu les félicitations de sont patron, pour sérieux, prise d’initiatives, implication, politesse, a dû tout donner là-bas. Ici, son langage est limité à quelques grognements, des ta gueule à se sœur, des …culé, des ça me casse les c…des fait chier la France pays de merde… J’ai énormément de mal avec ce genre de langage et de communication. Bref, depuis un bon moment la lutine et moi, vidons encore des coins où s’étaient entassées des tas de cochonneries. C’est donc ce moment, quatre heures avant son départ pour sa quinzaine paternelle, qu’il choisit pour décider de s’impliquer. Dommage, il ne nous reste que 5 ou 6 cartons et le rouleau de scotch est presque vide. Bref, mieux vaut tard que jamais… Ce manque d’implication me met en colère. C’est comme un reproche quant à mes choix de vie. Je sais à quel point il m’aime, mais je vois à quel point il peut être cruel et intraitable parfois. Injuste souvent aussi. Nous aurons préparé ce déménagement à deux, la lutine et moi. Elle si frêle, moi pas très aguerrie aux travaux physiques. Mais nous avons bien travaillé. J’ai juste le regret que mon fils, sportif, jeune et athlétique, se soit mis hors de cette lourde tâche. Nous sommes en ce moment au cœur de cette satanée crise d’adolescence. Il me faudrait plus de force et plus de poigne pour le contrer. J’ai du mal, et mes soucis me prennent tant d’énergie que je n’a pas la force parfois de rentrer dans les conflits. Je vais devoir je pense me faire aider pour ne pas le laisser partir à la dérive. Je le sens plein de révolte. Hier je l’ai entendu marmonner, qu’il était mal dans cette France pourrie, et un peu plus doucement, que nous aurions dû le laisser dans son pays. Quand je l’ai regardé, il a rajouté, « oui je sais je serais mort là-bas, mais je m’en fous… ». Ces paroles là me donnent comme un coup de poignard dans l’estomac. Ce soir, devant son père il a nié avoir dit tous ces mots, et m’a à peine dit au revoir en partant. Il est en colère que j’en aie parlé. J’aurais peut-être dû garder cela pour nous. Mais son arrogance et son air de défi parfois, m’horripilent. La lutine elle avait dû essuyer les réprimandes de son père, qui était arrivé bulletin de notes en mains, pour régler le problème avec moi. De façon si bête et maladroite, que j’ai regretté que les fenêtres soient grandes ouvertes. Les voisins ont du bien rire, et penser que j’avais dû divorcer d’une « fin » psychologue, doté d’un vocabulaire pas tout à fait exemplaire pour faire la leçon à sa fille. Il a dû répéter au moins dix fois, « Tu ne branles rien » avant que je lui demande d’employer une autre expression que celle-là n’était pas vraiment adaptée. Je suis d’accord avec sa colère, et avec le fait qu’il la manifeste. La lutine devrait être une excellente élève, elle a ce qu’il faut pour. Mais elle n’est absolument pas motivée. Moi-même je répète sans cesse et reproche ce manque de travail à ma fille. Mais les arguments utilisés par son père sont totalement débiles et à côté de la plaque. Toutefois, je ne peux pas trop les contrer devant elle. Par ailleurs, la lutine, pas idiote, a dans l’œil quand son père la gronde, un je ne sais quoi de « cause toujours tu m’intéresse », qu’il ne perçoit même pas.


Je n’aime pas laisser partir mes enfants de cette façon. Je n’aime pas ce qui se dira ce soir, avec l’aide de Barbie. La lutine, est armée, et je sais qu’elle est forte, pour se dire que ces deux là peuvent dire ce qu’ils veulent. Elle n’attend qu’une chose c’est le moment où elle reviendra ici. Pour le nounours, je suis plus inquiète, car je sais qu’il courbe l’échine.

Je doute. Je doute et j’aimerais apporter à mes enfants autre chose de plus stable. J’ai peur de ne pas faire ce qu’il faut pour eux. On est tellement responsable en tant que parents de ce que deviennent nos enfants. N’avoir personne avec qui partager tout ces doutes est l’une des choses les plus difficiles de ma vie de mère.

* Françoise DOLTO le complexe du homard

samedi 26 mars 2011

Encore une petite goutte pour la route....

Ce calice dont je parle dans la précédente note, je viens encore d’en boire une amère gorgée. Une de celles qui ne me réconcilie pas avec la nature humaine. De celles qui me laissent inerte et abasourdie.


Après le théâtre de la lutine, j’ai senti que nous aurions du mal à rentrer à la maison. Par chance, nous étions en ville, et j’ai pu rouler jusqu’à la station la plus proche. Mon euro de secours en poche, j’ai bravé l’ordre mentionné sur la pompe : 5 litres minimum. De toutes manières c’était fait, je m’étais servie. Cela me permettrait de rouler jusqu’à la poste la plus proche, et de retirer un peu de liquide pour aller mettre du liquide… AH !!!! marrante va…

Mais je n’étais pas au bout du bout. J’avais de l’argent liquide, et l’on sait qu’aujourd’hui, rares sont les stations dotées d’un être humain à la caisse. Si t’as pas de carte t’as pas de super. Me voilà donc plantée devant une pompe désespérément déshumanisée. J’ai heureusement vingt euros à la main. J’ose donc m’approcher du premier être humain remplissant lui aussi sa voiture et doté lui d’une carte. J’ose même lui demander si par hasard, il pourrait me rendre le service, d’utiliser sa carte bleu contre vingt euros que je lui donnerais et que je lui montre. Il me répond qu’il ne fait pas ce genre de choses… Je ne m’y attendais pas du tout et repose ma question différemment, en montrant toujours le billet et en expliquant que je suis pratiquement à sec. Il me répond qu’il s’est déjà fait avoir avec ce genre de chose, et que donc, c’est non…. Je repars dans ma voiture et me dis que tout le monde n’est pas con, et que je vais bien trouver de l’aide… Une dame peut-être ???? Elle a un macaron infirmière sur son pare-brise, c’et gentil une infirmière…. Je ressors mon laïus, à travers une vitre juste au quart entrouverte, on ne sait jamais si je décidais de l’attaquer avec mes 20 euros à la main... Bon elle est désolé mais elle ne veut pas, elle me répond elle aussi qu’elle ne fait pas ça. Le troisième essai est aussi désespérément sans succès. Il y pas mal de monde dans cette station, je suis dans ma voiture, atterrée, les gens me regardent, mais personne ne semble me voir… Je pleure un peu… Ben oui, j’ai la larme facile…

J’ai fini par redémarrer, et rouler doucement jusqu’à une station avec vrai humain. J’y suis arrivée avec la dernière des dernières gouttes d’essence qui me restait.

Ce qui me désespère finalement c’est que si un jour je croisais ces mêmes personnes, je n’arriverais même pas à les laisser crever la gueule ouverte.

Mon calice....

Hier matin, comme avant-hier matin.


Depuis le début de la semaine, on vit petit, tout petit. Repas sans fromage ni dessert. Tout petits déjeuners. Trajets minimum. Collège, Boulot.

La vie prend un goût d’aventure au quotidien. Les aventures comme on les aime sur la chaîne certifiée conforme « amie du président ». Tu veux vivre la vie de galère quotidienne des surendettés, inscris-toi vite au prochain casting, et tu pourras toi aussi, parler avec les gentils revolveurs, te dépatouiller avec ton banquier, ton fournisseur d’accès, tes zados, tes ex, et tous ceux qui te réclament du fric, du fric, et encore et encore du fric. Toi aussi tu pourras déjeuner d’un petit bout de tartine qui traînait au fond de tes placards, toi aussi, tu pourras goûter la patate archi germée, un lait de 10 jours d’âge « tant pis », des fonds de paquets de nouilles de riz, de semoule, tu apprendras à faire les croque-monsieur à la putanesca, avec tout ce qui peut tartiner une tranche de pain, puis passer dans un four. Tu découvriras le repas en apnée, et en mode sans neurone, que l’on compose du contenu d’une boîte de conserve au plus bas des bas prix, celui,qui, qu’il soit composé de viande, de poisson, de légumes, a la même odeur, de fer, de gras et de boîte pour chat. Celui qui te fera dire, « bon ok, mais je mange au moins, alors je ne me plains pas ». Je ne te dévoile pas tout car il faudra que tu découvres par toi-même, toutes les astuces, et tous les petits plaisirs qui deviendront les tiens. Si l’aventure te tente, rejoins-nous sur « Il en faut peu pour être heureux, notre roi l’a dit ».

De cette aventure-là, j’ai encore vécu une tranche cette semaine. Et je ne la vis pas seule, puisque les tdc sont encore avec moi jusqu’à demain. Si épuisée de cette lutte, j’en arrive à ne même plus préparer de repas. Chacun, gratte au fond du frigo et du placard, pour trouver à préparer ce qui lui « plait ». Une chance, l’exigeant nounours chamallow est en stage dans un restau et ses horaires l’obligent à prendre se repas sur place. C’est toujours ça de gagné pour lui. La lutine, elle, est moins exigeante, et se contente d’inventer comme moi, des tartines aux œufs brouillés avec des morceaux de chèvres cuits au miel, heureusement nous sommes riches en imagination et en créativité et nous arrivons à nous régaler parfois. Je lui laisse ses créations, et me rabats souvent sur les boîtes citées plus haut, données par un ami, et qui lui viennent de l’armée. Boîtes rations de campagne. A déguster seulement si on a perdu tout sens olfactif et gustatif, sinon tu gerbes. Voilà pour l’alimentaire.

L’autre préoccupation, est l’alimentation des neurones, et donc le fait que la lutine doit aller au collège tous les jours. Je dois donc alimenter ma voiture, sinon pas d’école possible. La voiture donnée par l’ami Tony-traunt(la faudrait que je lui trouve un meilleur pseudo) est aussi gourmande qu’il rit fort. Elle est gloutonne. Et elle vit en ce moment elle aussi sa période de disette. Le 27 de ce mois, le salaire de Mars arrivera. Je la récompenserai d’une rasade généreuse de sans plomb 95, qui me coûtera 80 euros, pour la remercier de sa patience et de ses services. Mais ces jours-ci, je crois qu’elle aussi en a plus que marre de vivre avec la jauge dans le rouge en permanence. Je lui donne dix euros par dix euros, et l’aiguille ne dépasse jamais la première barre…. Lundi matin, elle a eu droit à ses dix euros. Et mardi soir, j’avais déjà estimé que nous touchions le fond. Par bonheur, mercredi était pour moi, un jour de rtt, et j’ai proposé à la lutine, de rttéiser avec moi. Je sais c’est mal, je sais, c’est nul, je sais j’ai menti au service scolarité en disant que j’étais malade et que je ne pouvais pas conduire. Je savais que ce mercredi matin, un prof était absent, qu’il y avait sport, et techno, donc…. Ben voilà, si des profs me lisent, ça aussi, ça peut être une cause d’absence. Et ça aussi, ça peut bouffer la peau des parents. La « misère » prend parfois des tours que l’on n’imagine pas. Nous avons profité de cette journée pour nous coller l’une à l’autre, nous raconter des histoires, regarder des émissions nazes, parler anglais toute la matinée ( je sais alibi nul. Mais en ce moment la lutine a envie d’être bi-lingue, et elle parle anglais sans arrêt, j’en profite. Elle a tendance à jouer des rôles en permanence, et en ce moment, elle est née de parents étrangers, donc je deviens tantôt une madre, tantôt une mother… Elle fantasque cette enfant, on se demande de qui elle tient, je crois que j’avais la même envie à son âge….). L’après midi, nous avons passé un grand moment à nous battre sur le lit, avec les coussins, les postillons, les mains, comme des gamines. Et je me disais que c’était un bon moment, mais que je ne ressemblais pas à une maman de bientôt 51 ans, qui se noie sous les problèmes. Ca me rappelait des moments vécus avec la gazelle quand elle avait le même âge… Même le nounours qui était à côté et qui ne partage pas ce genre de « crise », souriait de nous voir « si folles ». Avec lui, le jeu prend tout de suis un tour plus « brute », et finit vite en cris et en disputes, pour coup mal placé… Ca fait du bien tout ça. Parce qu’après ça se complique. Dès jeudi matin. Départ pour le collège. Nous parcourons trois kilomètres et je sens que j’ai du mal à accélérer, puis la voiture tousse, re-tousse, et s’immobilise sur le boulevard… Je parviens à me serrer à droite et à me garer sur un trottoir. Il est 7 heures 45. Distance parcourir, 12 kilomètres. Sachant que la station service est à un kilomètre, que la méli-mélo, à juste 15 euros en poche, qu’elle n’aime pas marcher, qu’elle n’a pas de chaussettes et ça va lui brûler les voûtes plantaires, que la lutine n’a pas déjeuné, et que la sonnerie du collège retentit à 8 heures 25, calculez le retard qu’aura accumulé l’élève, et celui qui de la mère si vous pouvez. La distance, fut parcourue, le chausson aux pommes acheté, les voûtes plantaires échauffées, la voiture alimentée. Nous étions devant le collège à 8 heures 26 et il restait tout les fumeurs et les conducteurs de scoots dehors. Ouf !!! Moi-même suis arrivée vers 10 heures, puisque j’ai du faire un arrêt chez moi, car visite pour l’entretiend e la chaudière avant mon déménagement. Petit contretemps. L’entretien n’a pas été fait, car la banque ayant rejeté les prélèvements mensuels, je devais payer 50 euros pour qu’il soit réalisé. Je ne les avais pas, donc visite ajournée.

Jeudi soir, j’avais déjà parcouru 91 kilomètres dans la journée, because, j’ai du aller chercher une amie qui n’a pas de voiture, dans la clinique où elle venait de se faire opérer, et la ramener chez elle. Et repartir travailler, puis repartir vers le collège et rentrer épuisée à la maison.

Hier matin, je suis partie assez confiante dans la quantité de carburant qui me restait. J’ai vite déchanté, car les boulevards à peine entamés, je sentis le ralentissement se manifester. Même manip que la veille, warnings, toux du moteur, rapatriement sur quasiment le même trottoir. Mais là, heureusement, j’avais encore un peu de carburant dans la bouteille de la veille…. Elle est pas fûtée la méli-mélo ???? Je dirais presque prévoyante… Non, je sens que j’abuse. Bref. J’ai réussi à amener la lutine à destination sans aucun problème et avec l’avance qui lui est nécessaire pour retrouver les copine devant l’entrée du collège et finir de raconter ce qui n’a pas été dit sur facebook. Soit un bon quart d’heure. Je n’ai pas voulu lui pourrir sa journée en lui disant que si elle était sauvée, moi pas. Le fond de la bouteille, ne suffirait pas à me mener à faire le 12 bornes vers le bureau. Mais là le problème se corsait sérieusement.

Fond de sac , 5 centimes. Sac à dos, pas un rond. Carte bleue muette. Carte de retrait de la poste limite du positif. Donc pas de possibilité de remplir la bouteille. Je décide d’aller le plus loin possible et on verra. Je suis comme ça moi. J’avance et après on voit. Et voilà, on voit. On tousse, on cale, et on se gare. On se dit qu’on va appeler quelqu’un au secours, qui pourrait venir porter un peu d’essence. J’ai aperçu la voiture de ce quelqu’un devant l’école du village où je dépose la lutine. Elle doit encore y être, parce qu’elle pose ses petits à la garderie, et qu’elle est bavarde. Je prends mon portable. Sonnerie stridente. En trois secondes je comprends, ma ligne est suspendue, j’étais avertie. Bien fait pour toi la méli, t’avais qu’à payer même si tu pouvais pas. Paf t’es punie !!! Je tente le sms : interdit !!! Paf la méli, t’es punie de sms aussi … Il y a bien un garage Renault, juste à côté, à la sortie du village. Je vais aller chercher du secours, avec ma bouteille. Ben tu me crois, il fait pas station, ça j’avais bien vu, mais en plus il a pas un millilitre de super…. Je suis certaine que ce n’est pas vrai. Mais je suis trop âgée, petite et ronde certainement, pour des arguments plus persuasifs qu’un malheureux « s’il vous plait » !!!

Voilà le plan B : Aller à pied jusqu’au village, aller retirer quelques euros, et aller à la station du petit supermarché pour remplir ma bouteille qui m’a déjà sauvée deux fois. Mais hic au plan B… Il n’y a pas de distributeur dans cette putain de poste de trou du cul du monde….La poste ouvre à 9 heures, il est 8 heures 30, ça ce n’est rien je peux attendre. Autre hic, mon compte doit être à 1 euro, et je ne sais pas si je pourrai faire un retrait de 1 euro au guichet. J’ai un découvert de 100 euros autorisé, mais je ne sais pas i le postier acceptera de s’en servir et de me donner 10 euros….

C’est en me rendant à pieds à la poste que tout cela tournicotte dans ma cervelle désespérée et épuisée de tout ce merdier. Je psychote à mort sur ces années de galères, qui ne s’épuisent pas elles. Je me dis que peut-être bientôt ça ira mieux, ou peut-être pas. Et si ça n’allait plus jamais. Je marche en pensant. Je pense en marchant. Je passe le pont de l’autoroute et je pense en marchant que le désespoir peut changer le trajet vers la poste. Pas le mien, il n’a pas atteint le point de non retour. Mais le désespoir pourrait faire enjamber la rambarde, et là on ne doit pas se rater à la vitesse où roulent les voitures et les camions. Je pense aux tdc, et à des temps meilleurs, ça va vite dans la tête. Je pense que je ne pourrais pas faire une telle chose. Puis, je marche en pensant. Et je passe sur le pont de chemin de fer. Là aussi, il y a des désespoirs qui pourraient s’échouer. Il y a d’ailleurs une grande grille qui protège les catainers. C’est moins rapide, moins radical, plus traumatisant pour plus de monde…. Je pense en marchant, que je vais bientôt aller mieux. Les idées vont vite et l’une remplace l’autre. On a comme une torsion dans le ventre de ces idées qui viennent, puis une autres de ces actes que l’ont ne pose pas, et encore une pire de ce qui aurait pu…. Et me voilà devant la poste à 8 heures 45. Attendre. Penser. Je finis par découvrir un euro au fond du sac à dos, je pourrais au moins mettre ça dans la bouteille si le postier ne veut pas me donner d’argent. Il fait bon. J’ai de la chance qu’on soit au printemps. J’ai de la chance d’avoir trouvé un euro. J’ai un quart d’heure pour penser. Je n’ai pas de bouquin, j’aurais pu lire un peu. Mais en ce moment, je n’y arrive pas. Depuis un mois, je n’ai rien pu lire. Mon esprit n’y est pas. Je m’échappe immanquablement de ce que me racontent les lignes. Seuls les blogs me distraient. Les histoires sont courtes. J’ai l’impression de connaitre les personnes et de prendre de leurs nouvelles. Penser et attendre encore quelques minutes. Se dire qu’on va pondre une note avec ce moment. Boire le calice jusqu’à la lie. Ce serait un titre. La poste ouvre. Le postier accepte les 10 euros de retrait. Il n’y aura pas de plan C à échafauder, bien que j’avais déjà un peu commencé… Je marche vers la station, remplis la bouteille, marche en pensant vers la voiture. Je repasse les ponts, les idées noires sont un peu plus loins, dans un fond de mon cerveau… D’un coup de pensée positive, je les renvoie encore plus loin… Elle est comme ça la méli, elle balaie. Carpe diem comme disent les hommes de meetic… Quand j’atteins la voiture j’ai les voutes plantaires en feu. J’aime pas les chaussettes, c’est pas sexy… Je vais avoir des ampoules. Je roule vers la ville. Ouf. Je fais mes 10 euros à la station de la ville. Je pleure un peu en roulant vers le bureau. Un homme me regarde et me sourit gentiment dans sa voiture. Je respire lentement pour ne pas arriver en larmes. Grâce à ma carte ce soir je pourrais retirer quelques euros et mettre encore un peu de carburant. Je dois repartir au collège, aller amener le Nounours au foot, l’attendre, et le ramener. Samedi, il y a théâtre pour la lutine, il me faut l’amener aussi, car c’est dans un quartier, un peu chaud. Les théâtres aiment bien s’installer dans des no man’s land infréquentables.

Là, je raconte tout ça en attendant devant le théâtre justement. Deux heures à tuer. Pas les moyens de faire les trajets deux fois, donc il me faut m’occuper en attendant. J’ai pris l’habitude de ces longues heures, devant le foot, devant le collège parfois, devant le théâtre maintenant. Pour les tdc, pour eux sans me plaindre trop. L’an prochain, je ne ferai plus tout ça. Le collège de la lutine sera juste en face de chez nous. Le nounours trouvera un club de foot plus près, pour le théâtre nous verrons…. Pendant dix ans, j’ai accepté tous ces trajets, car c’est moi qui avais décidé de mes déménagements. Ken, l’ex, est un sédentaire à racines tournantes. Il s’encre en un endroit et ne veut plus en bouger. Il était hors de question de bouger d’école pour les enfants. J’ai donné dix ans. Je ne veux plus je ne peux plus. Cà m’a coûté assez cher sur de nombreux plans. Les enfants ont maintenant en âge de prendre les bus, les trams, et quoi que veuille leur père, maintenant ils ont leur mot à dire. Si j’ai plié c’est pour les enfants et non pas pour me soumettre à ses désir qui sont d’ailleurs ceux de sa Barbie.

Voilà que j’attends et que je me remets à penser….

jeudi 24 mars 2011

Détournement de carrière...

Je ne parle pas souvent de mon boulot. Des collègues parfois. De l’ambiance parfois. Mais de ce que je fais, non. Et là j’ai un peu envie. Juste de dire que je l’aime ce boulot. Parce que j’en ai fait ce que je voulais. Parfois je me fais une devise maison «  Si tu ne fais pas ce que tu aimes, aimes ce que tu fais ». Et ça marche. Je voulais être psy. Je ne le suis pas. J’ai étudié pour être documentaliste. Je ne le suis pas. Pas de façon classique en tout cas. J’avais un peu commencé à l’être, c’est d’ailleurs ainsi que je suis arrivée chez les narkeotrafikants. Je leur préparais des dossiers, des cartes, sans avoir jamais mis un seul pied sur leurs terrains.  Puis, j’ai giclé un peu plus loin, selon le bon vouloir d’un chef qui n’avait pas apprécié que je lui tienne tête. Il me menaça « Un jour tu paieras les conséquences de tes actes ». J’avais osé lui dire qu’il magouillait et que quand on magouille parfois ça merdouille… C’est ainsi que je me retrouvais à faire de l’infographie, pendant presque deux ans, toujours pour les narkeotrafikants, mais loin des yeux et du cœur du chef.  CA ne me dérangeait pas plus que ça. Au début je fus plutôt malheureuse, mais finalement, les clics de souris, les logiciels de dessins, et moi, nous fîmes bon ménage. Et quand au bout de deux ans on me proposa de revenir à la doc, j’eus une petite hésitation. Mais, l’appel des bouquins, des archives, du papier fut plus fort. Puis il y eut cette noire période où l’on essaya de faire de moi une administrative. Là sincèrement, j’avais beau essayer, je n’arrivais pas à aimer. C’est alors, qu’un jour je me proposais d’aller moi aussi narkeotrafiker sur le terrain. Ca fera bientôt huit ans. Jamais je n’ai regretté. Et parfois je croise cet ancien chef qui me menaça un jour. Et j’ai envie de lui dire merci de m’avoir mise hors de ta vue connard, parce que depuis que m’éclate, je m’épanouis, je me passionne pour mon boulot. Quand j’ai commencé à m’occuper de tous ces petits bouts de tessons, de petits morceaux d’os, de métal, de poisson, des tous ces cailloux, j’ai un peu eu la sensation d’avoir été mise sur une voix de garage. Et j’ai senti que je pourrais très mal tourner. A frotter tout ça toute la journée, on peut vite devenir, un peu vide dans sa tête. Alors j’ai décidé que ce boulot allait m’intéresser. J’ai décidé que ces petits bouts d’os, d’assiettes, d’arêtes de poissons allaient me parler. C’est ainsi que j’ai replongé le nez dans des bouquins, posé des questions, fait des formations, et que j’ai appris à mieux connaître tous ces petits morceaux de notre passé. Et je suis tombé amoureuse de ce travail là. Mes collègues narkeotafikants purs et durs, grattent la terre et font parler des murs, des voies, des fosses, des grottes. Moi, je récupère tous les petits morceaux du quotidien, ce qu’on appelle le mobilier, et je le bichonne. J’ai passé une heure cet après-midi, un scalpel en main, à gratter millimètre par millimètre, une rondelle de métal, dont je savais déjà qu’elle était une monnaie. Et millimètre après millimètre, j’ai vu se dessiner la tête de l’empereur, puis les lettres de la fin de son nom « ..IUS ». Il me faudra demain, gratter encore des millimètres pour pouvoir découvrir à qui appartient le profil de ce « …IUS ». Cette pièce  et l’identité de l’empereur permettront de dater le reste, avec quelques autres objets datants. Je peux rester des heures à nettoyer ces objets qui ont appartenu à des hommes qui vivaient il y a deux mille ans. Je ne suis pas une documentaliste au milieu de ses bouquins, mais travailler sur ces objets centenaires ou millénaires, me permet aussi de documenter. Je suis fière de ce que je fais. J’aime en parler. J’aime faire raconter à ces objets une histoire tellement lointaine et quotidienne, comme j’aime raconter ici une histoire proche et quotidienne. Jamais je ne m’ennuie dans ce que je fais. Finalement, je n’étais pas faite pour être une documentaliste que met des côtes sur des dos de bouquins, et compte les pages des bouquins.

mercredi 23 mars 2011

No comprendo

Avec les blogs, tout de suite, nous deux ça a été le coup de foudre. L’évidence. J’ai plongé dedans illico. J’en avais des choses à écrire…. des confidences à faire à tout le monde, un peu comme la première fois que j’ai rencontré ma psy. J’ai su que ça allait durer longtemps. Avec elle ça a duré 5 ans. Il faudra que je parle d’elle un jour. Mais pas là. Le premier blog, je l’ai ouvert en février 2005. Je l’ai endormi en mars 2011. Depuis, le compteur tourne au ralenti là-bas. On y vient peut-être d’ici pour voir ce qui était avant. Ici, est né il y aura un an le 27 mars. J’y suis aussi bien que chez mes autres moi, en habituée du nomadisme. Le blog c’est vraiment devenu mon truc, ma passion, mon activité favorite, ma nécessité. Puis, j’ai tenté facebook. Je m’étais fait une première fois une page sans vraiment comprendre à quoi je m’engageais. Puis j’ai oublié le mot de passe et bien plus tard j’en ai fait une autre. Sans toujours savoir pourquoi. Juste pour voir, pour faire comme d’autres. Bon finalement j’y vais tous les jours, j’y ai mis mon vrai nom, une photo, et aucun lien avec mes blogs du quotidien car je ne veux pas que l’on fasse le lien entre méli la va-pieds-nus, et moi de tous les jours. Finalement, je me sers de face b. pour donner des nouvelles vite fait, quand j’ai oublié mon téléphone au boulot, ou plus de forfait pour téléphoner, une petite phrase, genre humeur du jour, je mets des liens avec des évènements qui me touchent. C’est un peu comme une vitrine, et c’est moi qui choisis ce qu’elle présentera de moi. Il se trouve qu’au fil de mes promenades bloguesques, je vois parfois, un petit « t »dans un cadre vert, qui invite à twitter. Je l’avais déjà fait une première fois, sans donner suite, et j’ai oublié qui j’étais. Et ce soir, j’ai recommencé. J’ai refait un pseudo, redonné un mot de passe, pas avec mon vrai nom, pour ne pas faire le lien face b. Je voulais juste aller sur le twitt d’un blog que j’adore, et d’ailleurs je vous conseille la lecture de sa note d’aujourd’hui si vous voulez décéder de rire ce soir. Alors me voila en mélimel (ils n’ont pas voulu le « o ») là-bas. Et je dois dire que je suis incapable de comprendre à quoi ça sert. Je ne vois même pas ce qu’on peut en faire.  On me propose de m’abonner à des trucs, et de twitter des infos mais quoi donc. Je vais donc laisser poser la chose et je m’y replongerai à tête reposée, plus tard, après le déballage de mes cartons… Peut-être ou pas.

Les revolving, ils te flinguent la vie...

23 mars. Jours de paye moins 4. Je n’en parle plus trop, mais rien ne change beaucoup. Il y a juste en plus l’idée que ce déménagement va changer les choses. La semaine dernière, mercredi après-midi plus précisément, petit moment de stress et de panique. Occupée à comptabiliser mes sachets de tessons, partie dans un siècle si loin de nous, je n’ai pas pris la peine de vérifier l’identité de l’appelant sur mon portable. Pourtant c’est devenu un automatisme normalement. Je sais qu’à partir du 15, tous mes prélèvements ont été rejetés par ma banque et que tous les Cofi-cete-sofi de la terre se déchaînent pour savoir ce que je compte faire. Alors dès que je vois « numéro inconnu », je laisse sonner et j’écoute le message que de toutes manières je connais par cœur. Puis je prends mon courage à deux mains et j’appelle. Mais là, j’ai décroché sans regarder. C’était monsieur delelalali, qui voulait savoir pourquoi je n’avais pas respecté l’accord passé le mois précédent, et ce que je comptais faire pour les 150 euros qui venaient d’être rejetés. Il me conseillait de demander autour de moi, un petit chèque de la somme due et de le leur faire parvenir avant vendredi dernier délai. Aucune autre solution bien sûr n’était envisageable. Evidement, il était hors de question pour moi de réclamer quoi que ce soit à qui que ce soit pour payer ces escrocs. En ce moment le moindre centime est consacré à la nourriture, et à l’essence. Je tentai alors de me replonger des siècles en arrière, et de recomptabiliser et trier mes tessons, par type de pâte, par bords, panse, et fonds, mais je n’y arrivais plus. Puis je vis tomber une grosse goutte d’eau sur un fragment noir. Puis une autre et encore une autre. Voilà, j’étais bel et bien à nouveau incapable de penser à autre chose que ce qui allait m’arriver. Jusqu’au bout, je serai poursuivie comme une voleuse, une malhonnête, inlassablement, jusqu’à épuisement de mon stock de courage.


La lutine qui passait l’après midi avec moi au boulot, essayait de me consoler. J’espérais qu’aucun collègue ne passerait dans le coin. Par chance, en ce moment tout le monde narkeotrafike hors les murs. J’étais partie perdue dans ma désespérance sans solution quand à nouveau mon portable sonna. Je ne répondis pas. Puis j’écoutais le message, c’était monsieur delelalali, il me demandait de le rappeler au plus vite. Je pris le temps de me calmer et de sécher mes larmes. Il me répondit aussitôt, et m’expliqua qu’il avait fait une petite erreur, en fait le mois d’avant nous avions passé un accord pour que je règle par carte le mois de mars, car je savais que la banque rejetterai le prélèvement. Ne m’étant plus souvenue avec qui j’avais passé cet accord, je n’avais pas osé lui en parler à la communication précédente. Je pensais que c’était avec un autre révolver. Et voilà… Lui aussi l’avait oublié. Donc on efface on oublie tout. Delelalali me dit tout ça comme ça décontracté no problemo tout va bien de nouveau. Je lui précise que c’est un peu léger comme erreur, et que ça peut être lourd de conséquences. Il me répond que l’erreur est humaine. Ben voyons, quand on a dit ça on a tout dit. Finalement, je craque et je lui dis que non tout ne va pas bien de nouveau. Que oui je soulagée, mais que pendant un quart d’heure, j’ai flippé et je me suis désespérée. Je crois que de désespoir, on peut se flinguer, ou se jeter d’une fenêtre, pour un tel motif. Bien sûr je pleure et il finit par s’excuser. Ces crédits revolving portent vraiment, vraiment bien leur nom. Des crédits à se flinguer.

mardi 22 mars 2011

Un (neurone) pour tous, tous pour un (neurone)

Si toi aussi tu te demandes où es le fond du fond de la connerie humaine, j’ai un conseil pour toi. Tu tapes 1 su ta zapette, le soir vers 18 heures par là, et là tu vas halluciner d’horreur. Encore une fois, on nous a pondu du lourd, de la merde à la puissance 10000, de la giga-débilité, de la yota-vulgarité.


Hier soir la lutine, harassée par une journée de bavardage ininterrompu en classe, et trop fière de son 16 en espagnol, s’est autorisée une pause télé avant les devoirs. Trop préoccupée par mon quotidien fait de cartons, de poussière, et de découvert bancaire, trop inquiète face au tsunami japonais, au nuage radioactif qui plane sur l’île du soleil levant, trop « passionnée » par les résultats des cantonales, trop captivée par les tirs de missiles sur la Libye, je serais donc passée à côté de L’émission . Non ??? Horreur !!!

Réunis dans un décor au summun de la blingblinguitude, tout ce qui compte de « jeunes connards » du paysage people parisien, est là. D’ailleurs, si un des missiles, pouvait s’oublier sur leur studio, ou si le nuage pouvait s’auto-diriger vers eux, personne ne pleurerait.

Carré-VIIIP, très important les I, dure à tout casser une demi-heure. J’aurais bien proposé de rajouter mon ex et sa barbie au groupe, ils n’auraient pas fait tâche. Mais ils sont un peu trop âgés. Le groupe est divisé en deux, les VIP homologués certifiés conformes par OOPS, Voici, et Public, et les VIP prétendant à l’homologation certification. Pour les homologués facile, on a sélectionné toutes les merdes de toutes les émissions les plus pourries du PAF des ces dernières années. Je ne saurais dire qui car je ne retiens pas les noms, ce qui n’est somme toute pas très très grave. Un grande asperge métis mais blonde, qui fit partie d’un loft je crois et qui parlait trop pas bien la langue de l’autre mec, là Mau chépas quoi ah oui Molière… Bon maintenant elle a fait un passage au states et elle massacre la langue de l’autre anglais Chèque chépas quoi, oui, chèque-speare. Et elle a changé de nom elle s’appelle chépa quoi Turner. Elle a marié un fils ou un frère de Tina peut-être. Après y’a la dinde de secret story, une qui croit qu’elle est une star, mais qui a des racines noires de deux centimètres, et on voit bien que ce n’est pas un effet de style du dernier coiffeur parisien. Et pis aussi y’a l’autre connard de m… de qui veut épouser mon fils, très discret finalement au milieu de toutes ces pétasses homologuées. Bon je vais vous épargner le portrait de chacun, juste je vous dis qu’on leur a trouvé un coach en connerie, qui vraiment est parfait dans son rôle puisque c’est l’inutile Michel Vandetta. Et que tous, sauf un, sont béats devant cette star de la rienitude.

Sincèrement c’est à voir, pour halluciner quelques minutes, après on rend vite , un bon Kant, ou un Aragon, enfin, un bon bouquin, ou alors on se fait deux heures non-stop de France Culture, comme pour se laver le cerveau de la merde qui l’a empli un moment.

Voilà c’est tout …. Pour aujourd’hui (Magnifique pensée qui cloture chaque soir Secret Story)

vendredi 18 mars 2011

Le sympathique en pelote...

Parfois on a envie de tuer. Pas de panique je ne suis pas entrain de me transformer en serial-killeuse de profs indélicats. Rien à voir. Juste parfois il y a des choses qui m’agacent à un point que je suis horripilée. C’est un peu comme si j’avais une fourmi ou un cafard qui était rentré en moi, et se baladait partout en chatouillant tous les recoins de mon corps avec ses petites antennes. Tu vois la sensation lecteur ???


C’est pas pour des motifs graves, car pour un motif grave on peut se mettre en colère, expliquer, insulter, hurler son désaccord. C’est plus le petit truc insidieux, celui qui vient te titiller le nerf sympathique (oui il existe il s’appelle même le nerf grand sympathique, je le connais car chez mamamia il était malade et elle nous le disait tout le temps…).

Lundi, je devais aller dans un bureau de poste pour recevoir un mandat pour le nounours chamallow. Il a dû me téléphoner à peu près 40 fois dans la journée pour savoir si j’allais le faire quand à quelle heure, si je l’avais fait, car môssieu voulait s’acheter un tee-shirt G-Star. Et il ne pouvait pas vivre une seconde de plus sans son G-Star. J’ai fini par lui dire de me rejoindre au bureau et que nous irions ensemble dans une poste chercher son argent que son gentil parrain lui a envoyé pour son anniv. J’avais donc déjà les nerfs en pelote un peu serrée. Ceci expliquant cela. Cela que je vais vous raconter.

Je rentre dans la poste seule, parce bien sûr, le nounours ne s’aventure pas avec môman, c’est trô la teuhon. Il était 16 heures 30 passées et je devais être au collège vers 17 heures 15 pour prendre la lutine, et ne pas trop la laisser traîner devant. Evidement, réduction de budget donc de personnel, 10 guichets, 3 postiers. Et quelques un qui virevoltent pour savoir qui a un mandant qui a un colis, et qui à rendez vous avec les conseillers financiers. On sait bien que depuis longtemps à la poste pour le courrier tu te débrouilles seul, t’as la machine à timbres, le changeur de monnaie, pour les chèques tu les poses aussi tout seul. Bref à la poste maintenant on achète des bouquins, des dvd, des carnets, des bijoux, et peut être un jour du pain et du fromage.

Donc, je me mets dans la file que l’on me désigne, la file mandat. Déjà une vingtaine de personne devant moi. Mes nerfs en pelote se resserrent encore un peu. Quand entre une jeune « pétas…. », qui elle aussi vient chercher un mandat. Et pof… se colle contre moi. J’aime pas beaucoup que l’on se colle à moi. Mais quand en plus on est au téléphone, et qu’en plus on a un chewing-gum, et qu’on claque les bulles comme une gamine de dix ans… Et la mastication, la bruyante, celle ou tu entends les dents qui se touchent, les lèvres mouillées de salive, la bave qui broudouille(oui je viens d’inventer le mot, mais ça fait ce bruit-là) entre la langue et les dents. C’est un peu comme quand au cinéma, j’ai quelqu’un qui a acheté du pop corn à coté de moi, ou alors quelqu’un qui a des poils dans le nez et respire fort. Mais au moins au ciné, tu peux changer de place. Mais là impossible, si je bouge je perds ma place. Et la pelote de mes nerfs est entrain de faire des nœuds dans tous les sens. Je tente de chantonner pour emplir mes oreilles d’un autre bruit, puis je tente un bouchage d’une oreille, puis je tapote mon oreille avec ma carte d’identité plastifiée…. N’importe quel bruit ferait l’affaire plutôt que ce masticage dégueulasse. J’ai enduré le calvaire une bonne demi-heure, puisque je suis sortie à 17 heures 15 avec le grand sympathique en ébullition. J’avais l’argent pour le G-Star, le principal donc….

Quand je suis arrivée devant le collège, un gentil papa et son fils, avaient proposé de rester avec la lutine pour qu’elle n’attende pas seule. Il était 17 heures 45, car en plus la rocade était bouchée, et la pelote de nerf était prête pour l’explosion.



Donc je truciderais volontiers, les mâcheurs de chewing-gum, les mangeurs de pop corn, les spectateurs soufflants, les renifleurs chroniques, les racleurs de gorge de bureau, les gens qui font glouglouter leur yaourt dans la bouche avant de l’avaler, et je suis à peu près certaine que je ne suis pas la seule…

mardi 15 mars 2011

Restons calme...

Il n’est pas dans mes habitudes de taper sur le corps enseignant. En tant que fille d’instit, copine de profs, d’instits, et autre enseignant de tous poils, je sais combien ce métier est difficile, épuisant, et peu gratifiant. Je sais combien je n’aimerais pas être à leur place.


Mais, je casserai un peu l’habitude toutefois, ce soir. Parce que non là je ne suis encore une fois pas d’accord avec ce qui se passe.

J’avais déjà réglé son compte à une prof de la gazelle il y a quelques années. Lors d’une réunion de début d’année, je posais quelques questions sur les conditions du passage en troisième, et elle me demanda de qui j’étais la mère. Quand je répondis que ma fille était la gazelle, elle éclata d’un rire ironique en me disant que pour Maria la question ne se posait pas puisqu’elle était tellement nulle…J’avoue que je lui aurais bien sauté dessus pour lui arracher les yeux, mais ce n’est pas très classe… Je lui ai juste rétorqué que rien ne l’autorisait à tenir ces propos, et j’ai poursuivi en défendant ma fille, qui à ce moment là avait envie d’être fleuriste, ce qui faisait beaucoup rire cette prof.

Et me voilà à nouveau confrontée à ce genre de situation, avec la lutine. Bon ok, elle n’en fout pas une rame. Je n’ai jamais vu ça. Il me semble me souvenir que ma quatrième fut la classe du collège où travaillais le plus. Où tout changea, plus de matières, les maths plus difficiles, le français plus exigeant. Ici, et maintenant, donc chez moi et en 2011, tout semble avoir changé. Le soir la lutine arrive du collège, elle pose son sac dans l’entrée ou le laisse dans la voiture parfois. Je n’ai pas le temps d’aller faire pipi que déjà elle a pris mon ordi, allumé la télé, est connectée sur Facebook, et regarde les Simpsons. C’est sûr après de dures journées de classe un peu de détente ne fait pas de mal… Sauf que la détente se prolonge jusqu’au repas. Et reprend après le repas jusqu’au coucher. Une vraie année de glandage. Un cahier de texte rempli de mots et de photos des copines et des copains, avec des « je t’aime ma best », « tu es nécessaire à ma vie… », bref, de jolis messages, et j’ai beau chercher je ne vois pas énormément de consigne de devoirs à faire. Normal, on se passe les deuv’ par facebook, et puis finalement on les fait en études. Jusqu’à l’an dernier, le glandage était sans trop de conséquences, elle se rattrapait avec un oral brillant, de bonnes relations avec les profs, et quelques coups de bourre de temps en temps.

Nous voilà donc avec un magnifique 6 et des brouettes de moyenne générale ce trimestre. Il faut dire que la lutine n’a pas la bosse des maths. Elle a doublé sa moyenne du premier trimestre en passant de 1,5 à 3. MAG-NI-FI-QUE !!!!

Je suis persuadée que c’est du gâchis, et que cette jeune fille si elle était moins fainéante pourrait avoir de très bons résultats. Mais je crois qu’elle n’a pas encore compris que les études c’est tout de même du sérieux, et que sans travail on n’a rien de rien. Tout ceci n’empêche pas la lutine d’avoir de l’ambition, puisque si elle ne devient pas la comédienne qu’elle rêve d’être, elle envisage d’être avocat. C’est justement la matière où il faut bûcher comme un malade, et il va donc falloir se réveiller. Je le lui ai déjà dit 100 fois.

Mais ce qui m’horripile c’est la réaction de sa prof de SVT aujourd’hui. La lutine lui demandait si au forum des métiers il y aurait des avocats ou des juges, et elle lui a répondu : « c’est pas pour être méchante ( meuh non !!!), mais tu ne risque pas d’y arriver !!! ». Joli façon de donner de l’espoir aux enfants.

Et ce soir la lutine qui est déléguée de classe, a entendu cette même prof, s’esclaffe devant elle en racontant à ses collègues qu’elle avait failli s’étouffer en apprenant qu’elle aimerait être avocat.

Je serai moi-même au forum des métiers jeudi pour parler des narkeotrafikants, et je pense nous aurons une petite conversation cette dame et moi. J’aurais à la limite accepté que cette prof prenne la lutine à part et lui explique que si elle ambitionnait de devenir avocate, elle devrait se mettre au travail tout de suite et avec plus de sérieux. Mais je n’accepte pas la moquerie. Je ne suis pas d’accord pour que l’on coupe les ailes des enfants. Pas comme ça en tout cas.

Par ailleurs, si je regarde autour de moi, nombre de mes brillants collègues, parfois dotés de thèses, ont eu une scolarité chaotique et sont arrivés au bac en ayant redoublé deux ou trois fais. Et moi qui n’ai redoublé que ma terminale et ai toujours été sérieuse et travailleuse, je n’ai pas fait de longues études et me suis contentée d’un bac plus deux.

Je sais que les profs sont mal, qu’ils n’ont pas la reconnaissance qu’ils méritent, mais je ne pense pas que ce soit une raison suffisante pour se comporter de la sorte.

samedi 12 mars 2011

Objectif 31

Objectif 31. 31 mars. Objectif tenir. Je ne sais pas comment, mais tenir, encore et encore un peu. Je vois devant moi une ligne droite, avec un grand virage, qui me cache l’arrivée. Je ne suis pas loin de cette foutue ligne, mais je dois encore avancer vers elle sans renoncer. J’ai en tête l’image de ces athlète épuisés qui ne veulent pas renoncer et passent la ligne comme des morts-vivants. Mon dernier loyer est passé sans refus de la banque. Le propriétaire qui ne m’a jamais donné de quittance, ne voulait pas me les donner car j’ai un loyer de retard. J’ai réussi à lui faire comprendre que d’un je ne pouvais pas lui donner ce loyer là, je ne l’ai pas. Et de deux, à quoi bon lui payer ce loyer puisque lui devrait me le rendre. Comme il me l’a si bien dit le loyer d’avance ne sert nullement à payer le dernier mois. En l’occurrence ce n’est pas le cas. Il a finalement accepté ce compromis. Je ne sais pas pourquoi il ne m’a jamais donnée de quittance, et je finis par me demander s’il est bien clair et en règle… Hier il m’a envoyé un mail, pour me dire que je devais les ordures ménagères et qu’il ne me donnerait mes quittances que si je les lui payais. Ce n’était pas prévu au programme et j’ai du vider ma réserve de la poste pour m’exécuter. Résultat il ne me reste plus rien pour finir le mois. Voilà. Je vais encore devoir me creuser la cervelle dans tous les sens pour trouver une solution, car demain c’est le retour des tdc. J’ai grâce à Marie quelques réserves que j’ai bien économisées cette semaine et j’ai bien fait. Il me reste aussi un carton de pommes de terre que m’avait porté B. Il avait aussi des mis des rations de l’armée trouvée je ne sais comment, avec des plats tout près immondes et fort difficiles à avaler. La semaine sera dure mais nous y arriverons même si je sais que le nounours va râler, pester, et me donner mal aux tripes de culpabilité. En tout cas, donc j’ai eu mes quittances. Mais trois seulement. Les trois dernières. Trois malheureux morceaux de papier, pas même des coupons neuf. Non de photocopies des coupons découpées à la main. Ca coûte cher un carnet de quittances je pense quand ont doit avoir à peux près une vingtaine de locataire, et je suis peut-être loin du compte…. Ce genre de chose me dégoûte. En plus il me faut trois quittances pour donner à mon agence et il ne m’en a donné que trois et non toutes les quittances pour tous les loyers. Le pouvoir de ceux qui ont le fric me fait gerber. Je pense que je serais en droit d’exiger toutes mes quittances. Je ne sais pas à quoi ça me servirait. Juste à l’emmerder un peu. Bon apparemment, il trouve l’appartement en bon état, il n’a pas fait d’histoire pour le lavabo cassé, et nous ferons l’état des lieux à la fin du mois. Il voulait juste avoir une idée des éventuels travaux à faire pour louer, sûrement encore plus cher…. Il devra tout de même refaire la terrasse en bois, car elle est complètement pourrie et donc elle devient dangereuse. Il n’a toutefois pas l’intention de refaire les peintures qui étaient déjà loin de la première fraîcheur quand je suis arrivée. Et pas question non plus de refaire l’isolation de cette maison bouffeuse d’énergie. Il paraît que c’est le problème de toutes les échoppes, en tout cas ce n’est pas son problème. Ce sera le problème des futurs occupants qui devront rajouter 150 euros par mois à un loyer qui pour l’instant est à 999. Bonne chance à eux !!!


Pour le logement suivant tout n’est pas gagné. J’en suis encore aux justificatifs. Je vais pouvoir donner mes quittances, enfin. Mais ils veulent aussi les deux dernières impositions, et je n’en trouve qu’une, j’ai déjà regardé dans les cartons je ne la trouve pas. Lundi j’appellerai le centre des impôts pour avoir un duplicata et je croise les doigts pour que ce soit possible. Puis je devrai faire un tour de passe-passe pour la caution car je pense que le locapass que j’ai demandé n’arrivera pas à temps pour la signature du bail. Je vais devoir certainement aller mendier à quelqu’un.

Tout cela m’épuise moralement. Je me sens si près d’y arriver mais aussi si au bord du précipice…

J’aimerais que le week-end soit terminé, avoir déjà appelé les impôts, être sûre de tout. Mon cerveau va psychoter jusqu’à lundi. Je crois que je vais tout bonnement aller au bureau et travailler tout l’après-midi et demain peut-être. Je dois terminer une mission sans faute vendredi prochain et cela me donnera un peu d’avance. Je sais que si je reste chez moi, je passerai mon temps sur mon ordi, je regarderai la télé ou j’essaierai de lire sans parvenir à me concentrer. Je serai mieux à compter et trier mes tessons et mes os de sangliers.

vendredi 11 mars 2011

Cot Cot codet !!!!

La première fois que je l‘ai vue, c’était sur une photo. Ken, mon ex, qui me parlait souvent de ses parents, l’avait sortie, tout fier, de son porte-feuille. Je ne m’attendais à rien, mais je ne m’attendais pas à ça. Elle devait avoir dans les 40 ans dans mes calculs. Ken était un beau garçon, avec deux grands yeux marron, de longs cils, un visage régulier. Alors quand il sortit la photo et me la montra, je restai sans voix. Trente ans après j’ai encore l’image en tête comme si elle était sous mes yeux. Ses yeux, clairs, entre le gris et le vert, tout ronds, aux pupilles dilatées, comme ceux d’une poule qui cherche les vers. Une bouche sans lèvres et sans beaucoup de dents non plus, mais grande ouverte. Elle portait un tablier à fleurs en nylon, comme on en trouvait sur les pages de la Redoute, tous aussi laids les uns que les autres. Et puis comme la photo était prise à la fin d’un repas, elle avait dans chaque main une bouteille d’alcool. Plus tard j’allais apprendre que pour elle, une bonne photo de fête de famille, ne pouvait se faire sans étalage au premier plan de toutes les bouteilles consommées au repas. Je restai muette devant cette photo, que dire ??? Je ne voyais pas en cette femme une future belle mère rêvée.


A notre première rencontre le regard de poule était aussi vivant que sur la photo… Même pupille énorme, même inexpressivité, comme un gouffre qui s’enfonce dans le vide du crâne. C’est alors qu’elle me dit un bonjour qui faillit me coller contre la porte de l’entrée, tant la voix était perçante et hurlante. Elle me trouva tout de suite trop maigre et me le dit. C’est certainement pour cette raison qu’elle essaya de me gaver comme une oie pendant tout le repas. Je n’avais jamais autant mangé. Je n’avais jamais vu autant de plats pour un seul repas. Je n’avais jamais goûté le foie gras avec des pruneaux farcis au beurre (une création de la poule trisomique, et elle n’en est pas peu fière !!!), jamais mangé trois viandes pour un seul repas, jamais gouté les fraises marinées à l’eau sucrée pour que tout le jus soit à l’extérieur du fruit et plus à l’intérieur… Et donc ça allait être ça pendant presque vingt ans. Avec la poule il y a deux sortes de cuisines. La cuisson à la graisse de porc ou de canard, et la cuisson à l’eau bouillante. Dans la graisse on fait cuire les viandes, les pommes de terre et les beignets de carnaval. Dans l’eau tout le reste, les haricots verts, les carottes, les poireaux, le riz et les nouilles. Dans l’assiette on pose une viande dégoulinante de gras à coté de carottes ou de chou-fleur gorgés d’eau. De la grande grande cuisine. Top chef tiens toi à carreaux !!!

Un monde d’incompréhension est né entre nous, elle me parlait de ses lessives qui séchaient ou pas, elle voulait savoir si j’utilisais Ariel ou Mir, j’étais juste encore une petite étudiante dans son studio et je ramenais le linge à mamamia tous les week-ends. Je pensais à mes partiels, aux compte-rendus de lectures, à Bourdieu, à la sémantique, et je ne trouvais rien à répondre sur la lessive. Quand nous nous retrouvions seules dans une pièce, la cuisine, en l’occurrence, on entendait les mouches voler, surtout celle qui s’était perdue dans le vide de son cerveau. Parfois, je me trouvais bien prétentieuse et je m’en voulais de ne pas aimer cette femme. Ce qu’elle attendait de son fils, c’était qu’il lui emmène une jeune fille qui lui ferait bien vite quelques petits enfants et l’aiderait à gaver les canards, à faire les pâtés et les conserves de tomates…. Elle me regardait avec désespoir quand je disais que ma mère ne m’avait pas appris à repasser, qu’après la documentation, je pensais m’inscrire en licence de psycho et que je partais de partir en vacances avec son fils. Elle se levait à 4 heures tous les matins, préparait le repas qui attendait jusqu’à midi sur le poêle à mazout, puis elle repassait jusqu’à 7 heures. Elle s’habillait vite en wonderwoman de poulailler. Emmitoufflée dans 10 pulls, un trop beau bonnet avec écharpe non coordonnée qui ne laissaient dépasser que ses yeux de poule et son nez auquel pendouillait toujours une petite goutte. Alors elle hurlait dans la maison « Je vais aux poules !!!!! » Comme ça tout le monde était réveillé et tout le monde savait que si le président de la république débarquait par surprise, elle « était aux poules!!!!! »…

Si je n’ai aucune tendresse pour cette femme c’est qu’elle n’en a eu pour moi que le jour ou j’ai divorcé. Ben voyons….

Elle me considérait comme une bêcheuse que j’étais un peu d’ailleurs, et m’a toujours traitée comme une invitée et non comme une personne de la famille. Souvent je la surprenais jacassant avec son mari, « elle a fait ci, elle a fait ça, elle pourrait ci elle devrait ça… » Elle a du casser des tonnes de sucre sur mon dos.

Elle n’avait qu’une crainte c’est que je me marie enceinte, mais dès que j’ai eu la bague au doigt elle aurait voulu que je lui ponde un petit mâle 9 mois pile après la nuit de noces. Je ne sais pourquoi d’ailleurs, elle a absolument tenu à nous prêter son lit pour cette nuit là. Surement parce qu’elle y avait fait 4 enfants. Mais pour moi ce fut plus long que pour elle et je ne tombais pas enceinte. J’avais 23 ans, et il était temps que je ponde… Elle réclamait tous les mois. Elle a arrêté quand elle a compris que j’étais à tendance stérile, et que son fils n’aurait peut être jamais de fils… Quel malheur, il aime tant les enfants ce pauvre Ken, disait –elle, en me regardant sans compassion… J’étais la fautive. Puis un jour, je suis tombée enceinte. Elle a voulu aussitôt me faire ingurgiter un pot de foie gras, car il fallait que je mange…. Par bonheur ou par malheur je ne me pose plus la question, j’ai perdu le bébé assez rapidement. Le jour où elle l’a appris, elle s’est platée devant moi avec une pile de petits vêtements bleu pale, et elle m’a dit « Qu’est ce que je fais de tout ça moi maintenant ??? ». Etait-elle bête, méchante, méchante parce que bête ???

Elle a accueilli ses deux-premiers petits-enfants, joyeusement dirons-nous. Joyeusement résignée. Puisque cette femme ne pouvait pas donner d’enfant à son fils, il fallait bien aimer ces deux enfants. Je n’avais jamais entendu l’expression mère nourricière avant que la gazelle arrive. C’est ainsi qu’on m’appelait là-bas. Quand j’ai annoncé que nous ferions un baptême républicain pour notre fille, j’ai cru que j’allais être fusillée sur le champ. On m’a parlé d’enfants qui mourraient comme des chiens. Je n’ai pas cherché à comprendre.

Je me sentais mal dans cette famille, où tout le monde faisait un bruit infernal en mangeant, rotait après le repas, allait aux toilettes et laissait la porte ouverte, mangeait les os du poulet, et des tas d’autres manières que je n’avais jamais connue.

Quand je suis, à la surprise générale tombée enceinte de la lutine, j’ai entendu dire pas par la poule mais par son mari, « j’espère que ce sera un garçon car lui ce sera mon vrai petit-fils ». J’ai cru que j’allais lui casser la figure. J’ai juste dit que « non ça il n’en serait jamais sûr, car j’étais bien seule à savoir qui était le père. Et qu’un mot de ce style en plus, il ne verrait plus ni ses petits-enfants, ni son fils… ».

Et quelques moi plus tard, quand la lutine est arrivée, un soir de Noel, la poule est venue vers moi, et elle m’a dit « Viens avec nous, maintenant tu es une femme, tu sais ce que c’est ». En effet, je crois qu’avant que j’ai accouché elle me considérait comme un homme, et d’ailleurs à table j’étais placée avec eux.

Et le jour où mamamia est morte, elle est venue faire une visite, et quand elle l’a vue sur son lit, elle s’est jetée sur elle et l’a embrassée goulument en lui serrant le visage et disant « La pauvre elle était si gentille !!! Sa fille lui a dit de se calmer, mais elle continuait à couvrir mamamia de baisers baveux. Il y a eu comme un gros malaise.

J’ai toujours eu l’impression d’entrer dans une scène des Deschiens quand je rentrais chez la poule. Je ne regrette pas du tout de ne plus la voir. Elle est, je crois une bonne grand-mère avec mes enfants, qu’elle aime « comme les siens »… Elle doit parfois leur dire d’énormes conneries, et je ne suis plus là pour corriger. Elle ne sait pas dire le prénom de la lutine qu’elle prononce bizarrement. Il paraît qu’elle s’entend bien avec Barbie, qui doit avoir à peu près le même QI qu’elle, qui sait faire la lessive, les enfants, et certainement des tas d’autres choses merveilleusement passionnantes.

L’une des premières pensées que j’ai eue quand nous avons divorcé c’est que la poule ne serait plus ma belle-mère et que je ne la verrai plus. J’étais débarrassée, d’elle aussi.

mardi 8 mars 2011

Causette, t'as du boulot...

Les filles, je vous le dis, on a beau depuis un paquet d’années, avoir fait du 8 mars notre journée à nous, y’a encore du boulot. Et je le prouve. Hier soir j’avais acheté mon magazine chouchou : Causette. Vraiment un bon petit journal, pour nous les filles, mais pas un machin, que j’aime aussi, avec des filles qui portent la valeur de mon salaire juste avec le petit sac à mains, qui les accompagne. Dans celui là pas d’interview de Sophie Marceau qui nous raconte qu’elle n’a pas photoshopé son petit cul de femme de 40 ans. Pas de fiche cuisine, pas de où trouver la petite robe noire que porte Kate Moss, ni les 70 % de pages de pub qui alourdissent le poids des mots. Causette est un magazine, sans pub, « plus féminin du cerveau que du capiton », qui ne vit qu’avec le prix des achats et de abonnements. Depuis deux ans déjà, tous les deux mois, il sort dans les kiosques.


J’ai pensé ce matin en prenant le chemin pour aller narkeotrafiker, que ce petit magazine allait me suivre. Je voulais montrer un article à mon pote Filzephil. Titre : Pénis : une longueur d’avance. Puis, dans la matinée, une idée m’est venue. N’ayant pas le temps d’aller à une manif, et ne sachant s’il y en avait une à Bordeaux, j’allais faire ma petite action perso. J’ai photocopié quelques articles de Causette et j’en ai fait un petit document relié, j’ai rajouté la date, et j’ai mine de rien, posé un exemplaire sur la table à l’accueil des bureaux, et un exemplaire sur la table dans la pièce où nous nous réunissons pour la pause repas. Je savais Que cette histoire de taille de pénis ne manquerait pas d’attirer l’attention des narkeomecs. Dommage aujourd’hui il n’y avait pas grand monde autour de la table, deux narkeofilles et cinq narkeomecs. Entre 30 et 50 ans. Et la première réaction tomba :

« C’est quoi c’est un journal de lesbienne ? » C’est encore utile cette journée de la femme ???? Je n’ai pas retenu tout ce que j’ai entendu, et heureusement que j’étais de bonne humeur, car nous avons eu droit à toutes les meilleures blagues sur la taille du sexe, avant que ne tombe une autre question : « Est-ce que tu coucherais avec machin(collègue boule puante super craspouille dégoutant) pour 10000 euros ? » Ben non voyons. « En tout cas moi, (Filzephil) je coucherais pas avec machine (une cher obèse), pour 20000 euros…. ( c’est rigolo même là, y’a pas d’égalité de salaire). Et là je m’insurge car attaque sur le physique. Rien à voir entre être dégoutant parce qu’on ne se lave pas et dégouter parce qu’on n’est grosse et pas belle….» C’est encore utile cette journée de la femme ???? Et doucement la discussion s’oriente vers la stagiaire que je vais recevoir à partir de lundi pour 3 mois. Etudiante Erasmus, 22 ans tout juste, tout droit venue de Madrid. Et la machine à fantasme démarre. » C’est encore utile cette journée de la femme ???? Tout le monde est tout à coup volontaire pour se dévouer pour prendre un peu la stagiaire pour lui expliquer son travail… Documentaliste, topographe, narkeonetougenre… « Et elle est comment cette S ., tu l’as vue ? » C’est encore utile cette journée de la femme ???? « Parce si c’est le genre patatas fritas,…parce que quand elles ont 15 ans les petites espagnoles c’est bon, mais après, ça se gâte… » C’est encore utile cette journée de la femme ???? On dirait qu’au boulot non seulement à compétences égales il n’y a pas encore salaire égal, mais aussi qu’à physique inégal,…on préfère une belle gourde, qu’une brillante moche….

Je connais bien tous ces narkeotrafikants, et je sais qu’ils me connaissent bien aussi, et qu’à midi ils avaient envie de me provoquer. Mais dans tout ça je sais aussi qu’il y a du vrai…

Et que la journée de la femme est nécessaire si elle n’est pas utile.
Est-ce que quelqu'un sait si c'est à cause de la journée de la femme que ce n'est pas Charlotte le Bon qui fait la météo aujourd'hui sur Canal ?

lundi 7 mars 2011

KIEKI générique

Pour les mélimélomanes…

Un générique pour retrouver ki-est-ki dans tout ce fatras…

La va-pieds-nus, la méli-mélo ou mélimélodit c’est moi.

Les tdc : mes trois enfants.

TDC 1 : la gazelle,

TDC 2 : le nounours chamallow,

TDC 3 : la lutine

Moncoeurmonamour : l’amoureux de la gazelle

Pierrot de la lune ou de la dune : Mon papa parti

Mamamia : Ma maman partie aussi

Soeurette courage : Ma sœur

Sœur fâchée : mon autre sœur

Frérot : mon frère

L’ami-amant : l’homme avec lequel j’entretiens une relation sans engagement, mais assez absent depuis quelques mois.

Ken : Mon ex-mari, père de mes enfants

Barbie : La nouvelle femme de Ken

Les petits Mattel : les enfants de Ken et Barbie

La poule trisomique : mon ex-belle-mère

Les narkeotrafikants : mes collègues et moi

La Coco : mon amie de presque 30 ans

Le coco : le chéri de l’amie

Maitoche : mon autre amie de presque 30 ans

Marie la souris : Mon amie de plus de 30 ans

Mawonderma : mon amie que je ne vois plus

Ma Zaza : l’ex-chérie de mon frère qui est maintenant une amie

Chabada : mon chat

Filzephil : un narkeotrafikant comme un frère

Le toni-truand ami : un autre narkeotrafikant comme un autre frère

Madame de, ou duchesse du Berry, narkeotrafikante repartie sur ses terres, elle me manque.

La liste serait à compléter, car je dois oublier des tas de gens, ce qui ne signifie pas que je ne parle jamais d’eux, mais je ne les ai pas pseudotés.

dimanche 6 mars 2011

Faites entrer l'accusé qu'il est pas coupable....

Bon sang, je me demande vraiment ce que nous avons pu faire de si incroyable nous les parents d’aujourd’hui.


Soit, y’avait un complot de Blédina, Nestlé et Lactel, et ils ont mis quelque chose de pas net dans leurs aliments bébé,

Soit, c’est Dolto qui nous a menti, à l’insu de notre plein grè, pour se venger d’avoir fabriqué un barbu qui chante en pantalon à fleurs,

Soit c’est ça la génération Sarkonon,

Soit, ils ont tout simplement envie de nous faire tourner en bourrique…

J’ai d’abord pensé que tout ce qui se passait avec ma gazelle, venait de son abandon, de l’adoption, du divorce. Que cette famille recomposée avec une mère qui joue la bohème et un pére et une belle mère reconvertis en poupées Mattel, était responsable des lubies de la gazelle, palefrenière qui entame une formation de plaquiste pour la lâcher du jour au lendemain, et aller nettoyer des friteuses à Mac Do, et enfin, s’enfermer chez elle avec ses 7 chats, et une souris, son coeursonamour, et ne jamais trouver un boulot qui lui convienne. Je me suis sentie responsable de notre totale incompréhension, de nos dialogues impossibles, de notre incommunicabilité. J’en ai voulu à mon manque d’autorité, mon insouciance, je me suis blâmée pour n’avoir pas posé de cadre assez strict, avoir laissé faire les choses, je pourrais rajouter une multitude de tous les reproches que j’ai pu me faire.

Tout ça, ça s’appelle finalement, CULPABILISER.

Hier, Marie la Souris, est venue faire sa pause pipi chez moi, venant de Bretagne elle se rendait chez ses parents au pays basque, et nous ne nous étions pas vues depuis l’été dernier, même pas un coup de téléphone. Alors ça valait bien une pause pipi.

Petit apparté pour la remercier pour le Pure Ruby Color, que je vais faire cet après midi, enfin je vais cacher mes racines. Marie c’était très rigolo !!!! Et merci pour le chocolat aussi, et le caramel au beurre salé, et le reste. Juste la semaine où j’apprends que je dois freiner des deux pieds sur le sucre. Je ne le dirai pas au docteur Nadia.

Alors hier, la pause pipi s’est transformée en pause je te fais 6 mois de ma vie en deux heures. Monsieur Marie la souris est un ange de patience !!! Il regarde sa souris avec tant d’amour dans les yeux, il boit mon nescafé dégueu sans broncher, alors que je suis certaine qu’il a un Whatelse chez lui, et il prend même part à la conversation. Pour un peu je dirais qu’il ne s’ennuie pas avec nous… C’est comme le Coco, le colonel mari de la coco, même regard, même patience, sauf que lui il ose me dire que mon café est dégueu… Et aussi Edwarrior le mari de soeurette courage, qui a tant d’amour dans les yeux quand il la regarde, mais lui ne boit pas de café, et parle presque plus que soeurette.

Et justement. Je regarde ma vie et celle de ces trois couples « modèle », en tout cas non divorcés, avec une figure maternelle, et une figure paternelle bien définies, de l’autorité, du cadre, famille unie, avec les deux enfants, fille garçon, choix du roi, comme sur les photos de Mac Do. Une famille de 4, chez qui on a toujours bien fait faire les devoirs, surveillé les bulletins de notes, sanctionné quand il le fallait, en tout cas c’est ainsi que je les vois moi.

Mais le truc c’est que quand on parle de nos enfants, qui ont sensiblement le même âge entre 25-26 et 22 ans pour les aînés, on est tous logés à la même enseigne, ils nous en font voir de toutes les couleurs.

Je ne reviens pas sur la gazelle. Nous totalisons 9 enfants de 13 à 27-28 ans dans 4 familles différentes. Je prendrai la tranche 22-26. la gazelle élève ses sept chats et sa souris, en les appelant mon amour, et en regardant des dvd à longueur de journée.

P. s’est inscrit aux beaux-arts après son bac, mais c’était pas le bon enseignement alors il a arrêté, et est partie faire les arts appliquées dans le privé, mais s’est fait virer. C’était pas grave puisque son projet de sa vie, c’était d’aller vivre à London, de faire de la zique et de dessiner. Il a durement travaillé pendant plus d’un an pour son projet. Il est parti il y a quinze jours, pour une durée indéterminée, sans savoir où il dormirait, avec une valise en peau de vache, et un chapeau de mexicain. Et deux potes de son groupe de zique. La durée indéterminée s’est terminée une semaine plus tard pile poil. Avec plus beaucoup de fric, un retour en eurostar, pour cause de coloc un peu trop nombreuses. Il se son retrouvé à 27 colocataires, et cause que les autres potes avaient juste pas un sou et que P semblait avoir trimé pour trois. Direction arrêt Paris, où P pensait trouver un appart et du boulot. Quelques jours plus tard, direction Bayonne où P pense trouver un appart et du boulot. Finalament P. qui est mon neveu, est à Ozgor, et fait du baby-sitting dans la maison de notre famille.


Passons à L. maintenant. Bac en poche, elle intègre une école privée de gestion, deux ans après elle est diplômée, mais elle a toujours voulu être dans l’humanitaire alors elle prépare un diplôme dans la branche. Pendant ce temps elle s’amourache de tous les drédeux qui passent dans son champ de vision. Puis elle part au Burkina pour travailler avec une assos qui aide les myopathes. Retour chez papa-maman, puis départ pour paris, avec son drédeux et son rat. Départ du drédeux, perte du rat. Rencontre avec un militant de la cause de la terre qu’elle est sale et qu’il faut pas manger des animaux, juste des graines, parce que quand on les tues les graines elles ont pas mal. Déménagement à Lyon pour un autre boulot. Mais au bout d’un temps avec le bouffeur de graines ça capote et L est malheureuse. Séparation. L voudrait partir ailleurs où les valeurs sont différentes. Elle hésite entre l’Inde, le Népal, et autre pays de la zenitude où l’on s’habille en rose et orange. Là, gros pétage de plomb entre fifille et maman qui veut pas qu’elle parte s’habiller en rose et orange et revienne à poil. Au dernières nouvelles, L. lâchera bientôt son boulot et son appart pour aller quelques temps chez mamie, dans le cantal, avec son nouveau compagnon. Projet en voie de réalisation : achat de quelques ânes et d’une roulotte, pour aller au Viet-Nam et aussi en revenir. Maman Coco et Papa coco, sont sans voix.

C’est donc avec Marie la souris que nous complèteront le tableau. Sa fille M. Bac en poche commence une prépar si j’ai bonne mémoire, mais elle est une fan de théatre comme papa et maman. Alors elle laisse la prépa pour le conservatoire. Puis le conservatoire pour un fac des arts du spectacle je crois bien. Je connais moins M. que les deux autres. Elle est juste passée ici l’an dernier avec son namour un week-end, car ils allaient passer des auditions pour entrer au TNBA. Le namour est aussi un théatreux. M. a déjà monté des spectacles et croit en ce qu’elle fait. Même si ça ne lui rapporte rien. Va-t-elle encore à la fac ? Ses parents ont comme un doute. Mais elle a plusieurs projets. Partir à Paris, pour trouver appart en coloc avec sa cousine ou son autre cousine, pas encore décicé, qui ne sont pas au courant, et faire une formation de monteuse de cinéma. Sinon partir à Munich, avec son namour, et vivre. Sinon, partir chez des indiens d’Amérique et monter des pièces de théâtre engagé pour les défendre…

Voilà sinon TOUT VA BIEN. Et moi ce que je dis c’est que ces enfants ne manquent pas d’imagination.

Soeurette, Marie et Coco j’espère que vous ne serez pas en colère que je me moque ainsi de vos petits trésors, mais c’est en toute affection.

Je trouve si attendrissant et tellement rassurant de voir qu’avec nos vies si différentes on a tous réussi à faire les même chieurs. Et qu’en plus qu’on les aime et qu’on les défend, même s’ils croient le contraire.

J’ambrasse affectueusement tous les parents de cette génération Nestlé-dolto-Sarkonon.

samedi 5 mars 2011

Partenaire particulier...

Voilà que pour la centième fois, j’ai raconté totalement autre chose que mon idée que j’avais dans la tête quand j’avais ma brosse en main. Hier j’ai nettoyé de la dent de cochon, de la machoire de vache, du pied de sanglier, de la patte de bœuf, de l’os brûlé toute la journée. Inutile de préciser que mon méli-mélo a gambadé de 9 heures à 18 heures sans discontinuer. La veille j’avais repensé à l’un de mes ex-amoureux de ces dix dernières années. J’en avais un peu parlé avec mon toni-truand ami il y a quelques jours. Il aime bien que je lui raconte des histoires car je le fais rire. Bon j’explique qui est cet ami dont je n’ai pas envie de donner le nom réel. C’est lui qui m’a donné sa voiture cet été. On se croisait parfois au boulot, mais nous n’avions jamais narkeotrafiké ensemble. Et en juillet quand j’ai passé le mois à Angoulême, il était là lui aussi. Il ne narkéotrafike plus sur le terrain mais dans la DAO. Je savais pour avoir deux trois fois discuté avec lui, que ça pouvait bien accrocher entre nous. Dès le premier café pris dès le premier matin, nous avons passé une heure à nous raconter des tas de choses comme si nous nous retrouvions après le week-end. Ce que j’ai aimé en lui d’abord c’est donc son rire tonitruant. Un rire qui explose et envahit l’espace. J’ai aimé qu’il ne cache pas son homosexualité et surtout son amour pour son amoureux dont il parle tout le temps. J’ai aimé qu’il me raconte des films que je n’aurais jamais pensé aller voir, et des bouquins que je n’aurais jamais pensé à lire. Voilà ,je pourrais en dire mille fois plus mais je vais encore me disperser. Et donc, lors de l’une de nos conversations avec lui, j’en vins à lui parler de celui qui sur mon répertoire est « Doc particules ». C’est un amoureux d’une rencontre meetic qui a duré plus que le temps d’un «restau-pieu-texto de rupture ou RPTR ». Et ceux-là je peux les compter sur les doigts des deux mains. Alors que ceux, qui font le « RPTR », pour en faire le compte il me faudrait plus de doigts aux mains et aux pieds que les 20 que j’ai déjà,...




Donc doc particules se présenta un soir d’Août, sur un chat-meetic. Le pseudo était en rapport avec une œuvre de Nietsche, et évidement il me séduisit dès ses premiers contacts vraiment peu ordinaires. Le lendemain nous nous rencontrions. Une évidence. Puis nous ne nous quittions plus pendant presque un mois, j’étais en vacances. J’avais détecté en lui le parfait allumé. Docteur en physique quantique, ayant fait son post-doc à l’étranger, en conférence à Bordeaux, il avait été séduit par la ville, et en bon fou qui se respecte avait tout quitté dans ce pays lointain, pour venir chercher les particules à Bordeaux. Mais la physique quantique, ne lui apporta aucun boulot ici et il resta au chômage, très très longtemps pour se retrouver rmiste et heureux de l’être. Il vivait dans un studio dans un quartier branché de la ville, un studio de célibataire complétement associal, puant le refermé et la chaussette sale. Il passait son temps à traduire les philosophes grecs, apprendre des extraits des variations de Goldberg, et écrire, puis imprimer ses écrit en faire des livres reliés par lui-même en cuir. Il mangeait très peu, juste des tomates et de fruits. Et il allait sur meetic, donc aussi. Je ne pouvais que flasher sur un homme aussi en marge, et ravagé du bulbe. On ne se refait pas, je n’arrive pas à m’intéresser aux autres… Il y a longtemps que je ne me demande plus pourquoi je suis seule.


Voici un portrait à minima de ce doc particules. C’était la première fois que j’acceptais de faire entrer un homme dans ma vie en présence de mes tdc. Le nounours et la lutine aimèrent tout de suite ce grand enfant qui riait aux éclats comme le tony-truand ami, jouait avec eux sur les balançoires du jardin public, les éclaboussait comme un fou en hurlant quand nous allions nous baigner, et avait embrassé maman tellement fort que sa lèvre en était toute enflée… Pour la gazelle pas encore échappée à cette époque là, ce fût plus délicat. Tout de suite son œil de gazelle se transforma un œil de furie, en le voyant. Elle ne comprenait pas que je puisse autoriser un inconnu à entrer dans notre tribu, sans une préparation psychologique préalable. Elle appela son père dès le premier soir, pour lui dire que j’avais emmené un inconnu à la maison, qu’il allait resté là pour dormir et qu’il était pédophile !!! C’est elle qui vint d’ailleurs à bout de notre histoire, en adoptant le comportement le plus ignoble envers lui, en bonne ado qui se respecte. Elle avait 17 ans, et même si elle flirtait sans complexe dans sa chambre, elle semblait ne pas tolérer que je puisse le faire aussi. Un jour que nous étions allongés nous embrassant sur MON lit elle entra et dit qu'il y avait des hôtels pour ça ! Quant à la pédophilie, elle avait décidé, que cet homme étant très proche de son frère et sa sœur, il était forcément pédophile… Je n’aimais pas cette idée, qui quoi qu’il en soit introduit le doute, et la crainte. J’étais partagée entre la peur que la gazelle ait vu vrai, et la certitude qu’elle avait trouvé le bon truc pour le faire disparaître de la circulation.


Notre relation s’est donc poursuivie, jusqu’à un soir où, au cours d’un repas elle fût si odieuse, que le doc particule, déclara forfait après le dessert,, le regard en panique, les larmes aux yeux et annonça tout de go : « Je rentre chez moi, je crois que je vais devenir fou si je reste une minute de plus ici ». Il prit son sac à dos, m’embrassa, ne se retourna pas et s’enfuit sans se retourner. Nous décidâmes de nous revoir sans la présence des tdc. En tout cas, celle de la gazelle. Pendant plusieurs moi, j’appris à connaître Doc particule. Surprenant, déroutant parfois. Nous passions parfois des soirées ensemble avec les deux petits tdc, c’était gai, il cuisinait avec la lutine, racontait ou expliquait au nounours. Nous allions parfois au parc où il participait aux tours de tourniquet et faisait ensuite la leçon pour démontrer les lois de la physique des forces en présence. Et il riait comme un enfant, vraiment, du tournis que donnait le tourniquet… Il ressemblait alors à un enfant de dix ans. Je n’étais pas amoureuse, attendrie seulement, attachée à cet homme incroyablement différent.


J’avais plaisir à le voir de temps en temps. Il ne m’était pas nécessaire, il m’était agréable. Au début de l’été suivant, après quelques mois de silence, nous nous sommes à nouveau vus, pour boire un café, et plus si affinité. Il m’avait apporté quelques exemplaires de ses écrits, reliés par ses soins. Et aussi des textes que je lui avais confiés pour qu’il en fasse de petits livres. Je le quittais avant le "plus si affinités", en lui promettant de le rappeler. Jamais je ne l’ai fait.


En rentrant chez moi, j’avais ouvert ses bouquins. Je les avais lus d’une traite. Et j’ai décidé que nous ne nous verrions plus jamais. Quelques pages, en effet, ont semé en moi un terrible doute. Il y parlait d’un moment vécu avec le fils de l’une de ses amies, quelques années plus tôt. Un moment de jeu avec l’enfant, un moment où il parle de chatouilles qui troublent…D’excitation de l’enfant…


Je ne veux même pas réfléchir à ce qui se dit derrière ces mots. Pour moi, il n’était plus possible que cet homme approche mes enfants. Je les ai un peu questionnés. La lutine s’était énormément attaché au doc particules et elle me reprochait de ne plus le voir. Elle avait 9 ans et je ne pouvais pas lui dire que je voulais seulement la protéger. Il y a quelques temps j’ai considéré que je pouvais lui raconter pourquoi elle n’avait plus revu cet homme. Je lui ai expliqué qu’il m’était impossible de prendre le moindre risque. Elle m’a assuré qu’elle n’avait pas le souvenir du moindre geste déplacé sur elle.


J’ai donc raconté tout cela pour la première fois à l’ami toni-truand, il y a quelques jours. Et la conversation m’est revenue en tête mercredi. Et j’ai regardé sur facebook, si je trouvais doc particules, puis sur google. C’est là que je l’ai retrouvé, sur un site d’éditions virtuelles. Il a mis en ligne ses écrits et les propose à la vente. Je note qu’il emprunte un pseudo, qui est quasiment identique à mon nom de famille à moi. Il y rajoute juste une lettre qui en change un peu la sonorité. Pour l’instant il ne publie que des moments de sa vie en post-doc, et de son arrivée à Bordeaux. J’espère ne jamais trouver le récit de nos ébats et de notre aventure sur ce site. Je vais surveiller tout de même. Ce qui m’a surprise et époustouflée c’est les quelques mot de sa présentation. Il se présente comme un brillant physicien. Ce qui est certainement vrai. Mais je trouve assez prétentieux de le dire. Prétentieux mais réaliste.


C’est le reste de sa présentation qui m’a à la fois sidérée et confirmé à quel point il était hors normes. Ce brillant physicien, est attient du syndrome d’Asperger. Toute cette excentricité, cette façon d’être toujours en décalage, inadapté social, incapable d’affronter les situations qui le déstabilisent, c’était donc ça. Cet homme brillant mais complètement déjanté était atteint d’une forme d’autisme. J’ai fait des recherches sur le net. Tout y était. Les lubies, les peurs, les comportements asociaux, la grande intelligence si particulière. J’ai tout retrouvé du doc particules si particulier. Un genre d’extra-terrestre dont je ne sais sur quelle planète il est maintenant. Mais je n’ai pas forcément envie de le savoir. Le livre est refermé pour nous deux.

Méli-mélo de pensées...

Penser, rêvasser, se remémorer, se la raconter, ici c’est une ou deux histoires par jour au maximum, à cause du filtre. Mais dans ma petite tête de méli-mélo va pieds nus, ce n’est ni une ni deux, histoires par jour, c’est en minutes que ça se compte et se bouscule. J’ai vraiment l’impression, que je suis en perpétuelle effervescence d’idées, que jamais mon cerveau n’est au repos. Je me dis que c’est pour tout le monde comme ça, que sinon on est un légume… Parfois quand je lis, mon esprit s’évade ailleurs, juste avec un mot apparu sur la page. Je continue ma lecture mais je suis loin, loi, très loin de l’histoire. Au bout d’un grand moment je suis obligée de revenir en arrière car j’ai totalement perdu pied. Quand je suis au boulot c’est la même chose. Si je ne suis pas occupée à mettre en place une base de données, un protocole de traitement de vestiges, ou de compter des tessons ou des os un par un, et que cela ne requiert pas la totalité de ma concentration, je décroche. Quand je frotte ces mêmes tessons ou ossements avec ma brosse a dents, que je tamise et trie des micros débris de verre ou de crâne, ou que je manie la truelle et l’outil de dentiste, je suis attentive à ce que je fais, mais dès que le geste devient machinal, je m’évade. Pas forcément très loin, souvent quand je suis sur un chantier, ou dans mon bureau-labo, je pars dans d’infinies réflexions sur les méthodes de travail à mettre en place pour le rendre plus efficace, plus logique, à ce qui se nomme chez nous par le terme ronflant de protocole. Mais souvent quand je suis au bac de lavage, penchée sur un squelette, bercée par le bruit de l’eau qui coule en continue, et que je brosse au pinceau, je m’éloigne petit à petit de ce reste d’humain et je réfléchis, à la vie de mes enfants, à mon futur appart, à des notes pour le blog, à mon passé, à ce que j’aimerais que chantent mes lendemains, à ce qui changera dans quelques semaines quand mon loyer aura baissé de 250 euros, que je pourrai je l’espère remonter petit à petit la pente. Je construis les scénarios du pire au meilleur. J’élabore des « protocoles » à mettre en place, pour définitivement me débarrasser de mes revolvings, pour rembourser des dettes à des amis très patients. Je regarde encore un peu plus loin et me vois avec mes tdc, les gâtant un peu plus que maintenant, je me vois allant faire un tour dans les magasins et enfin pouvoir m’acheter quelques fringues et porter ce que j’ai acheté et non plus ce que l’on m’a donné. Je me vois partir un peu ailleurs, sans me dire que l’essence dépensée pour aller voir des amis, me manquera pour amener la lutine au collège, ou aller travailler. Dans mes rêves les plus fous, je prends l’avion avec mes tdc pour aller à Bamako et que le nounours puisse enfin revoir son pays de naissance, la lutine apprendre à connaître les origines de son frère et de sa sœur, et moi revoir enfin cette afrique de l’ouest que j’aime tant.


Parfois je me dis que tout ça, ses efforts, ces privations, ces déménagements, ne serviront à rien, n’arrangeront rien et que je ne saurais pas redresser la barre. Ou que la situation est si critique, que je ne le pourrai pas… Ca me fait un peu paniquer, alors je préfère me dire que oui, ça va s’arranger et je vais y arriver. Et que je garderai le cap. Non je ne crois pas faire la grande vie avec 250 euros de plus par moi, mais voir les choses en positif, s’autoriser à rêver même si c’est un peu trop, n’est ni interdit, ni toxique. Ca fait juste un petit rayon de soleil qui se glisse dans la grisaille pour lui donner une autre couleur. C’est un peu de bonheur qui entre en moi, et qui met le sourire sur mes lèvres. Même si c’est un bonheur rêvé.

La « pensée positive », aide, elle doit libérer l’hormone du lendemain, celle qui fabrique l’espoir et la confiance. Alors je lui ouvre la porte quand mon cerveau le désire.