mercredi 23 mars 2011

Les revolving, ils te flinguent la vie...

23 mars. Jours de paye moins 4. Je n’en parle plus trop, mais rien ne change beaucoup. Il y a juste en plus l’idée que ce déménagement va changer les choses. La semaine dernière, mercredi après-midi plus précisément, petit moment de stress et de panique. Occupée à comptabiliser mes sachets de tessons, partie dans un siècle si loin de nous, je n’ai pas pris la peine de vérifier l’identité de l’appelant sur mon portable. Pourtant c’est devenu un automatisme normalement. Je sais qu’à partir du 15, tous mes prélèvements ont été rejetés par ma banque et que tous les Cofi-cete-sofi de la terre se déchaînent pour savoir ce que je compte faire. Alors dès que je vois « numéro inconnu », je laisse sonner et j’écoute le message que de toutes manières je connais par cœur. Puis je prends mon courage à deux mains et j’appelle. Mais là, j’ai décroché sans regarder. C’était monsieur delelalali, qui voulait savoir pourquoi je n’avais pas respecté l’accord passé le mois précédent, et ce que je comptais faire pour les 150 euros qui venaient d’être rejetés. Il me conseillait de demander autour de moi, un petit chèque de la somme due et de le leur faire parvenir avant vendredi dernier délai. Aucune autre solution bien sûr n’était envisageable. Evidement, il était hors de question pour moi de réclamer quoi que ce soit à qui que ce soit pour payer ces escrocs. En ce moment le moindre centime est consacré à la nourriture, et à l’essence. Je tentai alors de me replonger des siècles en arrière, et de recomptabiliser et trier mes tessons, par type de pâte, par bords, panse, et fonds, mais je n’y arrivais plus. Puis je vis tomber une grosse goutte d’eau sur un fragment noir. Puis une autre et encore une autre. Voilà, j’étais bel et bien à nouveau incapable de penser à autre chose que ce qui allait m’arriver. Jusqu’au bout, je serai poursuivie comme une voleuse, une malhonnête, inlassablement, jusqu’à épuisement de mon stock de courage.


La lutine qui passait l’après midi avec moi au boulot, essayait de me consoler. J’espérais qu’aucun collègue ne passerait dans le coin. Par chance, en ce moment tout le monde narkeotrafike hors les murs. J’étais partie perdue dans ma désespérance sans solution quand à nouveau mon portable sonna. Je ne répondis pas. Puis j’écoutais le message, c’était monsieur delelalali, il me demandait de le rappeler au plus vite. Je pris le temps de me calmer et de sécher mes larmes. Il me répondit aussitôt, et m’expliqua qu’il avait fait une petite erreur, en fait le mois d’avant nous avions passé un accord pour que je règle par carte le mois de mars, car je savais que la banque rejetterai le prélèvement. Ne m’étant plus souvenue avec qui j’avais passé cet accord, je n’avais pas osé lui en parler à la communication précédente. Je pensais que c’était avec un autre révolver. Et voilà… Lui aussi l’avait oublié. Donc on efface on oublie tout. Delelalali me dit tout ça comme ça décontracté no problemo tout va bien de nouveau. Je lui précise que c’est un peu léger comme erreur, et que ça peut être lourd de conséquences. Il me répond que l’erreur est humaine. Ben voyons, quand on a dit ça on a tout dit. Finalement, je craque et je lui dis que non tout ne va pas bien de nouveau. Que oui je soulagée, mais que pendant un quart d’heure, j’ai flippé et je me suis désespérée. Je crois que de désespoir, on peut se flinguer, ou se jeter d’une fenêtre, pour un tel motif. Bien sûr je pleure et il finit par s’excuser. Ces crédits revolving portent vraiment, vraiment bien leur nom. Des crédits à se flinguer.

3 commentaires:

  1. mal, mal mal. Pourquoi je ne suis pas là moi avec toi dans ces moments. Tu viendrais et puis je te consolerais et puis je ferais comme si j'étais une mamamia ou une soeur pas fâchée. Courage , c'est tout ce que je peux te dire en ce moment car les galères crédits on continue à les payer aussi de renégociations en renégociations avec les gros yeux de la banquière et l'impression d'être mineure (dans tous les sens du terme). Le soleil arrive, un peu plus de lumière aussi....

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  2. oui, je sais que le soleil arrive, j'ai fait mon premier repas dehors ier au soleil et dans l'herbe et je crois bien qu ej'ai attrappé une conjonctivite. Tu es là même loin, je le sais et c'est bien.

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  3. Jour de paye -2 et soleil ....çà ira mieux après demain .

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