vendredi 26 octobre 2012

Le prix de l'erreur


Oublie-moi connard !
Oublie que tu m’as aimée. Gomme-moi des quelques neurones de ta mémoire de piaf.
Moi je ne t’ai pas aimé bien longtemps si un jour j’y ai cru ce n’était que pour me voiler la face. Pour ne pas regarder l’erreur fatale de mes vingt ans. Erreur de l’orgueil de cet âge où j’ai voulu démontrer à mes parents que ce jeune homme que ne leur paraissait pas fait pour moi, moi j’allais faire ma vie avec lui. C’est aussi ma lâcheté qui m’a menée à cette connerie, et quelle connerie. On m’avait appris à ne pas faire de peine, à ne pas blesser, à ne pas trancher. Je regarde aujourd’hui ce que j’ai fait et je n’en suis pas fière. A qui pus-je en vouloir sinon à moi, de n’avoir pas su stopper cette histoire à temps. De l’avoir laissé chaque jour se construire sur un amour à sens unique. J’ai construit sur du vide. Et jamais je ne me suis sentie capable de réparer mon erreur. Le désastre était annoncé dès le tout début. Il m’a fallu trois enfants pour le stopper. Dès le deuxième j’ai enfin eu le courage de mettre des mots sur l’erreur. Sans prendre de gants. Face à face. Les yeux dans les yeux j’ai dit. Demandé ce que j’aurais du demander à vingt ans. J’ai dit je ne t’aime pas. Ce qui aurait du être quelques années plus tôt une rupture et la fin d’un flirt de quelques mois, est devenu la fin d’une histoire, sa dislocation. Il m’a fallu cinq ans, un autre enfant, et un petit morceau de papier laissé « hasardeusement » dans mon agenda alors que j’étais partie en voyage en Afrique. Cinq ans pour qu’il accepte cette idée qu’il n’y avait plus rien à sauver. Juste accepter de ne plus avoir en commun que nos trois enfants. Cinq longues années de je ne t’aime pas comme certains couple se répètent qu’ils s’aiment. Ce petit morceau de papier a finalement été plus utile que toutes les longues conversations que nous avions eues.
Puis ce jour béni où enfin, j’ai su qu’il en avait croisé une autre. Il ne le disait pas. Pas encore. Alors c’est moi qui ai dit. C’était enfin le moment. Lui a l’esprit si étriqué qu’il ne sait pas qu’en aimer une autre n’oblige pas à détester la précédente. Il croit que l’estime et le respect sont une trahison.
Depuis, lui et son amour, viennent régulièrement me rappeler à quel point j’ai eu tort à vingt ans de laisser faire les choses. Et me faire regretter de n’avoir pas voulu faire de peine à cet homme qui n’en valait justement pas la peine.
Mes enfants, nos enfants restent la seule chose que nous ayons en commun. Il les utilise pour me cracher ce qui lui reste haine. Alors que je ne demande qu’une chose. Ne plus le voir, ne plus entendre le son de sa voix, ne plus entendre les quelques mots de son vocabulaire si pauvre, et souvent incompréhensibles.
Je voudrais que nous n’ayons plus besoin de parler de nos enfants dont il ne s’occupe plus que de très loin. Il ne manque pas de souligner à quel point je m’en occupe mal, et à quel point leurs échecs sont dus à mon laxisme.
Si j’étais aussi bête que lui je lui hurlerais à la gueule que si  jamais jamais je n’ai pu mettre ma langue dans sa bouche c’est parce qu’il était le plus nul de tous les rouleurs de pelles, que je peux compter sur les doigts d’une mains les fois où je n’ai pas simulé avec lui en tant d’années, que j’ai encore le souvenir des hauts-le-cœur que me provoquaient certaines de ses demandes. Je pourrais lui donner les noms de tous les hommes auxquels j’ai pensé pour pouvoir supporter ses étreintes. Je pourrais aussi lui parler de toutes les hontes que j ‘ai éprouvées de son manque de culture, de l’expression parfois si criante de sa connerie.
Et surtout combien je me suis sentie légère et libérée le jour il a quitté la maison avec sa Barbie dans son cabas.
Et à quel point ma vie est mieux même si plus dure depuis qu’il n’est plus mon fardeau.
Alors quand parfois il vient remettre un pied dans ma vie, même par téléphone je sens à nouveau le poids du fardeau.
Et j’aimerais ne jamais m’être trompée.

dimanche 21 octobre 2012

La pluie fait des claquettes


Ce temps là ne me plaît pas.
La pluie depuis des  jours et des jours.
Ca ne va pas à mon mal de dos, incessant depuis plus d’un mois.
Ce temps là me rend morose et acariâtre. Ou est-ce mal de dos ?
J’aime la pluie quand je peux la regarder tomber. J’aime la pluie sur la mer déchaînée. J’aime la pluie quand elle fait luire le gazon d’un jardin. J’aime la pluie quand elle donne à la terre des Landes son odeur si particulière et reconnaissable. J’aime quand je peux la voir s’abattre de derrière une fenêtre. J’aime l’écouter tomber sur les vitres de ma chambre la nuit.

Mais depuis trois semaines je n’aime pas la pluie. Je ne l’aime pas parce que je ne peux pas la regarder tomber. La petite cour devant mon salon est bétonnée, et murée. Il y a si peu de place dans cet appart que la cour est envahie de tout ce que je n’ai pu caser dans un si petit espace. En un peu plus d’un an, tout ce que j’y ai entreposé a pris l’humidité, les quelques meubles ont pourri. Je sais qu’à mon prochain déménagement je devrai jeter beaucoup de choses. 

Mais cette pluie à laquelle je ne parviens pas à m’habituer, elle est surtout une expression de mon envie de tourner la page avec la vie de ces dernières années.

J’ai dû ces dernières années me contenter de rester cloîtrée chez moi sans horizon.

J’ai envie d’en avoir fini avec cette histoire.

Depuis quelques semaines tant de choses on changé. Des choses sans grande importance. J’ai pu envoyer le nounours chez le dentiste. J’ai pu aller chez l’ophtalmo avec  la lutine. Nous avons maintenant toutes les deux des lunettes. Des vraies, pas des loupes achetées à  Cultura. J’ai aussi pu aller confier mon dos à un ostéo.
Il m’a massé pendant une heure. J’en aurais pleuré tant c’était un plaisir oublié. J’irai mardi encore le voir pour une heure de soulagement. Il m’a dit que j’avais besoin de m’occuper de moi. Je le sais. Il m’a conseillé de perdre un peu de poids, pas pour l’esthétique mais pour ma santé. Il m’a aussi conseillé d’écouter un peu les douleurs que mon corps m’inflige et de lâcher un peu le stress qui le contracte et le rend dur comme de la pierre. Et j’ai réalisé que ces massages qu’il me prodiguait, étaient juste des massages. Mais que depuis très très très longtemps je n’avais reçu de geste tendre, de caresses, aucune main n’a touché ma peau. 

Chaque jour j’essaie de consacrer un peu de temps à régler des problèmes qui on traîné si longtemps et ont pourri ma vie.

J’ai posé mon préavis pour quitter cet appartement dans lequel ma vie s’est asphyxiée. Dans deux mois, j’aurai quitté cet endroit sans aucun regret. Pour l’instant je ne sais pas où se trouve mon prochain appart. Ce que je sais c’est que là-bas j’aurai ma chambre et que là-bas,  je verrai autre chose qu’un mur de béton quand je me pose dans mon canapé. 

D’ici quelques jours, je collecterai à nouveau des cartons et encore une fois mes livres suivront ma migration.

Je ne laisserai aucun regret ici.

Et je partirai pleine d’espoir.

Je n’hésiterai pas à me débarrasser de tant de choses qui me suivent depuis des années et que je ne regarde plus.

Il me faut mettre un vrai coup de balai dans toute cette grisaille.

J’ai envie de retrouver une légèreté qui me fait défaut depuis trop longtemps. Je ne sais pas si c’est possible après ces années si dures. J’en ai envie c’est tout.

Je sais que mardi le soleil reviendra pour deux ou trois jours.

Je veux croire ce qui se dessine sur les cartes de France à l’heure de la météo.

Ma météo à moi, c’est à moi de la ré-inventer.

dimanche 7 octobre 2012

Tout est calme enfin.


Quand la vie revient en mode « normal » on ne sait plus quoi dire… Mode normal c’est beaucoup dire. Mais ça fait bizarre de ne pas avoir les tripes qui se tordent chaque fois qu’on passe à la caisse. Du supermarché, de la pharmacie. Chaque fois qu’on met cette saloperie de carte bleue dans la machine, attendre que le « retirer la carte » s’affiche, sans être obligé de faire semblant d’être décontracté alors que dans la tête c’est le tsunami, c’est vraiment trop bon. Se dire que le soir en rentrant du boulot on s’arrêtera faire quelques courses pour le soir. Prendre rendez-vous chez l’ophtalmo, le dentiste pour soi, pour les tdc, ça ne se raconte pas ça. C’est sans intérêt. Mais c’était tellement difficile quand c’était inenvisageable. Encore plus dur que ce qui passait sur ce blog.
Quand ma voiture rouge m’a lâchée il y a un mois, j’ai pesté, réfléchi un peu, et puis voilà, j’en ai acheté une autre. Comme ça. Je n’ai pas fait ma folasse. Pas craqué pour la dernière hybride ou autre bijou qui ne me fait ni chaud ni froid. J’ai trouvé mon bonheur sur le bon coin, pour moins de 5000 euros. Et c’est très bien comme çà. Et je suis bien contente d’avoir retrouvé une grande grosse voiture pleine d’espace, et de ne pas avoir écouté tous ce qui me disaient tu vas te trouver une bonne petite voiture, parce que toi tu n’as pas besoin de … Qui sait de quoi j’ai besoin ??? Et pourquoi une PETITE voiture ??? Parce que je suis petite peut-être ??? Parce que je ne transporte plus que deux « enfant s » ??? Alors j’ai répondu à une envie et j’ai mis de côté le besoin. Et le premier qui me fait chier parc qu’elle est trop grosse ma voiture je lui réponds que je compense parce que j’ai une petite…B…. Voilà.
A l’occasion de cet achat, j’ai encore une fois pu vérifier qu’un banquier est un banquier quelle que soit la banque. Je n’ai pas caché en ouvrant mon compte que je sortais d’un fichage BDF, d’une galère revolvings en rafales, et de plusieurs années de vie à découvert permanent. Ceci n’a pas empêché la banquière de me demander si plutôt que de payer ma voiture cash je ne voulais pas faire un petit crédit. « Nous avons des taux très intéressants en ce moment… ». Et comme ça ne marchait pas elle m’a dit aussi que la poste allait commencer à proposer des revolvings. Je trouve ça totalement scandaleux. Ca m’écœure et ça mériterait une fermeture immédiate de compte. Mais je sais qu’ailleurs ce serait la même chose.
Je ne perds pas et ne perdrai jamais de vue que tout peut basculer un jour à nouveau. Et j’ai bien compris que mon pire ennemi est finalement ma banque.  
En tout cas je sais qu’elle ne me veut pas tout le bien qu’elle fait miroiter.
Quand je vois les pubs que chacune d’elle font, pour essaye de nous faire croire que nous sommes amis, j’ai envie de vomir. Et quand je vois qu’avec les quelques milliers d’euros que je lui ai filé La Poste nous sort un petit dessin animé minable d’une autre époque, j’ai pitié. Quoique mon autre compte est chez celui qui reçoit son client avec un sourire édenté, et j’ai pitié aussi. Tout ça c’est du vent, de la merde en tube, du blabla pou nous endormir. Mais je crois qu’aujourd’hui plus personne n’est dupe et qu’ils peuvent faire les pieds au mus, on ne les croit plus. Quand Cantonna a proposé il y a quelques mois, je crois de fermer les comptes, je me dis que ça leur aurait peut-être un peu peur. Mais même pas sûr.
Quand je voir par ailleurs les boîtes de crédit que licencient, je suis triste pour les personnes qui vont se retrouver sur le carreau, mais je ne peux m’empêcher de penser à la « S…. », qui un jour au téléphone, m’a dit que je ne m’en sortirai peut-être jamais, et que notre maison ne se vendrait jamais. Et aussi à quelques autres qui ont émaillé mon parcours durant ces dernières années, derrière leur téléphone, qui m’ont demandé d’expliquer comment je comptais régler mon problème de retard de paiement. Je ne sais pas ce que je leu souhaite, j’ai seulement envie de leur dire changez vite de métier, le votre est toxique.

mardi 2 octobre 2012

Liberté chérie et malitude familiale


Dans ma famille on ne rigole pas avec la malitude. Malgré un discours bien argumenté sur la tolérance et la liberté d’autrui qui se respecte, voire une tendance anarco-révolutionnaire, il y des bornes qu’on n’aime pas voir dépasser.

Mon fils le nounours serait fou de colère de connaître son surnom ici. Prompt à ouvrir mon courrier quand il dépasse de ma boîte à lettres, mon sac quand il a besoin de mes clefs, d’un kleenex, ou d’un euro, sans états d’âmes pour faire passer ses troupeaux d’amis dans le séjour alors que n’ayant pas de chambre j’y dors, il ne lésine pas avec sa liberté personnelle. Il ne manque pas de me faire remarquer que je n’ai pas frappé avant d’entrer dans sa chambre, que j’ai fini le fond de la bouteille de coca ou du pot de nutella ou que j’ai piqué un peu de sa crème hydratante. Ca me rappelle cruellement un autre mâle de la famille et encore un autre que j’ai connu par le passé. Celui qui paraît-il ne savait pas mettre la vaisselle dans le lave-vaisselle, il ne le savait pas. C’est ce qu’il disait à Mamamia, et elle fulminait mais semblait le croire. Quand il mettait une assiette avec petits pois et lardons, en faisant croire qu’il n’avait pas vu…. On riait gentiment, nous ses enfants. De même son fils, dans un autre style, est le seul membre de la famille, dont on ne se soit jamais offusqué qu’il ne souhaite jamais un anniversaire de ses neveux, qu’il se pointe aux fêtes de familles « sans fleurs ni couronnes », il est comme ça frérot, on prend ou on laisse, et on sourit gentiment. Parce que si on a le malheur de souligner la faille, on passe pour une sale féministe, une emmerdeuse, une fouteuse de merde.

Quelle mouche me pique. Pourquoi ça ne me fait plus rigoler tout ce petit cinéma ?

Tout simplement parce que mon fils et mon frère ont chacun leur compte Face de bouc.

Mon fils, y publie ses conneries à la pelle, commentées illico par tous ses potes avec force « fote d’oretografe et de franssais », on est mdr, on est swag, et on est tous frère et sœurs. Par deux fois j’ai osé commenter des photos un peu ridicules ou surprenantes pour moi. J’ai vite été priée de retirer mes commentaires. Privée donc d’humour chez mon fils.

Exilé chez les bretons depuis un mois, mon frérot (qui d’ailleurs m’avait déjà demandé de ne pas l’appeler frérot dans mon blog, alors qu’il n’y vient jamais), s’est décidé à créer un compte face de bouc. S’il a sauté le pas c’était juste pour avoir la possibilité de visionner un film à sa « gloire », très touchant et beau au demeurant, publié par l’un de ses amis. Tout comme soeurette courage, je me suis permis de commenter ces si belles images de lui avec quelques mots tendres et admiratifs pour celui qui à bientôt 50 ans a tout quitté pour réaliser son rêve d’enfant : appendre à fabriquer des bateaux devenir charpentier de marine et naviguer. J’ai osé y ajouter une petite phrase évoquant son enfance, quand il courait autour de la piscine où nous apprenions à nager, en pleurs, refusant de sauter dans l’eau. Viol de la vie privée. Premier avertissement. Puis, quelques jous plus tard, frérot publie une photo de lui. Il est de bon ton sur Face de bouc, de trouver toutes les photos magnifiques, sublimes, trop belles… Et de cliquer les j’aime sans compter. Ca frise parfois le ridicule. Je me permets donc de dire que je n’aime pas cette photo. Sans autre commentaire. Oups, réponse par une phrase de LF Céline : "le monde est une grande affaire a se foutre du monde."

Deuxième avertissement.

On dirait qu’on ne peut pas tout dire.

On dirait qu’on ne dit pas n’importe quoi aux hommes de la famille.

Ici, c’est mon refuge, je dis ce que je veux sur qui je veux.

Si je ne peux plus le faire, c’est une entrave à ma liberté d’expression.

Pendant des années cet espace m’a sauvée de la dérive morale et il va continuer, qu’on le veuille ou pas.