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vendredi 27 juillet 2012

Dr Nounours le retour


Voila, ce soir le nounours revient de son mois et demi d’immersion totale dans la vie active. C’était pas le bagne non plus. Juste histoire de casser le rythme dangereusement périlleux qui s’était installé depuis quelques mois. Histoire de réapprendre ce que c’est que de se lever le matin, de ne pas dormir ou se br.. devant un ordi, et sortir avec des petits loulous qui ont encore la morve au nez, mais déjà des tas d’idées pour trouver chemin de la carte « allez en prison sans passer par la case départ ». En fait là c’est moi qui ai tiré la carte chance et qui lui ai collée dans la main avant que ça tourne au vinaigre. Rien n’est gagné. Je sais que pendant un mois, loin des mauvaises influences, sous l’autorité de son oncle, et aussi de sa tante, il a filé droit. En même temps, il était juste un peu coincé dans un endroit qui ne ressemble en rien à son cadre de vie quotidien. Soeurette et son Warrior d’amoureux de mari vivent une vie pas tout à fait conventionnelle. Une maison faite maison à une trentaine de kilomètres de Montpellier, mais perdue au milieu de la garrigue, même pas dans un village. Un truc où le premier voisin n’est même pas à portée de vue. Un endroit où tu peux hurler des heures sans que personne ne s’en soucie. Sûr que quand t’as l’habitude d’aller chercher ton kebab au bout de la rue, regarder ton match de foot sur écran géant à deux minutes de chez toi, et claquer du doigt pour te retrouver dans un bus et aller où tu veux… là, tu te sens vraiment a poor lonesome cow boy ,…. a long long way from home….. lalalala…

Heureusement que la famille soeurette est du genre sociable et que pas mal de monde passe dans cette maison du bonheur, avec dix chats, dix chiens, un batteur fou, un sculpteur qui invente des histoires fantastiques comme il respire, une mère et une fille folles de cinéma et de Dexter, une amoureuse du batteur et un amoureux de la cinéphage….

J’ai déjà reçu x sms du nounours qui veut savoir à quelle heure ferme la FNAC. Trop heureux de pouvoir aller illico presto dépenser la quasi-totalité de son salaire dans l’achat DU casque dont il rêve depuis des mois. LE dr dre. LE à 250 euros pour le moins cher. Quand je pense que c’est pour écouter du rap… Allez on va dire que c’est le premier achat de sa vie avec un salaire. Et je dois dire que ça c’est un truc qu’on n’oublie pas. Finalement je me dis que s’il allait s’acheter trois fringues et se payait ses kebab avec le fruit d’un mois de travail, je  cois qu’il l’oublierait vite.

Je me souviens de mes premiers achats avec mes premiers salaires d’étudiante. J’étais dans le futile mais je sais que j’ai pris le bus pou Bayonne. Avec soeurette justement. Nous sommes allées au Galeries Lafayette appelées chez nous les « Dames de France », le paradis de Mamamia. Je savais ce que je voulais. La poudre libre « Plus qu’invisible de Dior », Le gros flacon de Chanel numéro 19, une palette deux couleurs de gris et un fond de teint de Lancôme. Puis j’ai traversé la rue. Je suis allée chez le bijoutier en face des Dames de France et j’ai acheté une paire de boucles d’oreille en or avec deux petits saphirs, qu’on m’a présenté dans un joli écrin en velours gris. Le soir même il ne restait pas un centime du salaire, alors que soeurette, elle avait dépensé trois sous. Je savais bien que tous les ans, les salaires de mes boulots d’été fondraient comme neige au soleil en quelques jours et j’aimais ça.

J’ai tout de même conseillé au nounours de prendre une assurance casse et vol parce qu’un casque sans fil ça s’arrache facile.

Dès ce soir je vais tenter de faire comprendre que la fête du n’importe quoi est terminée et que nous allons essayer de faire que ce mois de séparation n’aie pas été qu’un mois de séparation, mais une pause, une cassure qui nous permettra de reparti sur d’autres bases. Pas facile. Je doute que le père qui n’a donné aucune nouvelle, et n’en a pris aucune, ait réfléchi à tout ça.

J’ai vite mis fin hier à un chat avec un « ami de FB » qui se targuer de me donner des conseils sur ce que je devrais faire avec mes enfants pour les recadrer. C’est génial comme il y a des personnes qui sont trop fortes pour voir les défauts des autres. En fait les conseils j’aime bien les accepter quand je les ai demandés. Mais je n’aime pas trop qu’on m’en donne sans être sollicité. Surtout quand on a un seul enfant de six ans, que l’on gâte tellement qu’on ne peut plus entrer dans sa chambre tellement il y a de jouets, qu’on ne peut pas sortir d’un magasin sans lui avoir acheté une merde,  et que oui, ils sont tous trop adorables à cet âge !!!! Et que bon on verra à l’adolescence, ce que ce bel enfant fera. Et on bien si le cadrage préconisé pour mes enfants est encore valable et surtout efficace pour ce chérubin…

Donc je vais recommencer à faire ce que je peux avec mes propres tdc, même si je ne fais pas très très bien…

Et je vais avoir une belle pensée pour une amie que j’aime beaucoup, avec une vie « normale » un mari, une belle maison, une éducation solide pour ses enfants dont tu te dis que là ça cadre « perfectly ». Je sais que son fils de tout juste 18 ans est sorti cette semaine de prison. Je le sais par mes tdc qui sont amis avec lui depuis la poussette, et maintenant sur FB. Je sais que c’était un enfant adorable et intelligent, doux et rêveur. On s’est perdus de vu trois quatre ans, et je le vois sur FB avec son mètre quatre vingt dix, et toujours son regard doux et rêveur. Les tdc me disent qu’il a envie de les revoir et de se faire un mac do avec eux, un truc d’ados quoi. Et puis plus rien. Normal, il était incarcéré depuis quelques mois.

C’est triste et dur. Pour lui. Pour ses parents. Où a eu lieu le bug, quand, comment.

Alors, j’ai envie de dire à ceux qui jugnet et sonnent des conseils « ON VOUS EMMERDE !!!! » et si vous faites mieux avec les votre, bravo, et surtout tant mieux pour vous.





samedi 21 juillet 2012

Mauvais plan...


Je voulais faire cette note depuis quelques semaines. Je ne sais pas trop comment la tourner.  Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, elle n’a rien ni de plus plus perso que d’habitude, ni d’amusant, ni de triste. Mais plus d’inquiétant… Elle pourrait relever du fait de société, un truc qui aurait pu très mal tourner et que j’ai fini par régler avant la cata.

On nous raconte régulièrement aux infos les dérives de l’utilisation des réseaux sociaux chez les ados. Des petits évènements ou petits amusements qui partent en live en moins de temps qu’il ne faut pour se retourner. C’est arrivé à la lutine le mois dernier. Un truc qui en moins d’une heure peut faire dangereusement basculer une vie.

La lutine est sur l’incontournable FB, tout comme son frère et moi-même. Elle y affiche 689 amis, 605 photos. Des cinquantaines de j’aime chaque fois qu’une nouvelle photo apparaît, des « t’es tro belle je t’aime » des ses amis auxquels elle répond « non toi t’es tro belle » qui n’en finissent pas et que je trouve ridicules. Mais je ne me prends pas trop la tête avec ça, c’est il faut l’accepter, le truc des ados d’aujourd’hui. Mes enfants sont mes zamis de facebook, cela me permet d’avoir un petit œil sur le truc et de veiller aux dérives. Ca n’a pas l’air de les déranger. Le nounours refuse cependant que je commente ses photos, ce que je fais tout de même parfois. Et bien je me félicite finalement d’être parfois un minimum intrusive, et de savoir manipuler Facebook, msn et autre.

Pour fêter la fin de la troisième, une soirée a été organisée chez une copine de la lutine, le dernier vendredi soir de juin. Ce que, quand j’ai quitté la troisième moi-même on appelait une boum, où nous dansions des slows dans le garage d’une maison de parents, et parfois nous ennuyions des heures et des heures sur une chaise, parce qu’aucun garçon ne venait nous inviter. Alors, nous tournions notre paille laborieusement dans notre verre de coca fraise, en observant les moindres recoins de la pièce.

Aujourd’hui, on ne s’ennuie plus en boum, pardon en soirée. On prend son portable, on sms, on internette, et surtout on échange ses impressions même si l’on est dans la même pièce. Et de soirée à soirée on se tient au courant de qui sort avec qui à la minute même où la pelle est roulée…

La lutine vivait son premier dilemme, son premier drame cornélien en même temps qu’elle « préparait » son brevet des collèges. Un garçon de troisième était amoureux d’elle. Mais il sortait avec une autre fille. Pour corser l’affaire, cette fille fait du théâtre avec la lutine et elles sont copines. J’ai eu droit aux confidences, aux hésitations, aux questionnements «  dois-je trahir la copine, ou repousser le soupirant, pour lequel je soupire moi-même ???? ».

Ce soir de juin, si le jeune S. était invité, sa copine ne l’était pas. Et bien sûr, la lutine n’a pas mis longtemps à trancher et à faire le tri dans ses priorités. L’amour a eu le pas sur l’amitié. C’était quand même plutôt une copine qu’une amie. Et voilà que la lutine est sortie avec cet ado ma foi très prometteur. Classe préparant au conservatoire, percussionniste chanteur à lunettes, entre artiste et intello, telle mère telle fille… Le journal intime de mes 15 ans regorgeait de photos de ce genre d’ados. Mais moi, je m’arrêtais au rêve.

Ce soir-là, une copine de la copine de théâtre, témoin du roulage de patin, a dégainé le smartphone plus vite que son ombre. Et en trois secondes elle a publié sur son mur. Il a fallu trois minutes de plus pour que la « copine » apprenne qu’elle était trompée et trahie. Elle a consacré les trois minutes suivantes à pirater le compte du musicien-poète, à fouiller dans ses chats, et en un copié-collé assassin elle a affiché sur son mur, la conversation dans laquelle la lutine et le musicien s‘avouaient leur amour, puis s’avouaient avec force détails où ils en étaient de leur vie intime et sexuelle d’ados de 14 ans. Et hop la vengeance est maintenant un plat qui se mange chaud bouillant. En moins de dix minutes, les 689 amis de la lutine, plus les 747 amis du musicien, ainsi que les 932 amis de la « trompée-trahie » ont pu lire, cette conversation très personnelle. A la soirée tous les smartphones étant « on line », l’évènement est devenu le pôle d’attraction. Tout les zamis, des amis des amis du collège et du théâtre ainsi que les inconnus, ont envahi le mur de la lutine pour l’insulter, la menacer, et lui régler son compte. Un déchaînement d’une violence effrayante. Inimaginable.

La lutine, conseillée par ses amies présentes et par son musicien a aussitôt fermé son compte Facebook, pour stopper la réaction en chaîne et le déferlement de plus de 200 messages en moins d’une heure. Alors tout le monde est allée sur le mur de la « copine », pour lui assurer son soutien, et continuer le flots des insultes et des menaces.

Quand la lutine est rentrée à la maison le lendemain, elle était terrorisée. Elle a tout de suite ressenti le besoin de tout me raconter. Elle me suppliait de la changer de collège et disait ne plus vouloir sortir de la maison. Elle avait reçu des tas de menaces sur son téléphone portable.

Super-maman est alors entrée en action. La lutine refusant totalement que j’aille sur le mur de la « copine » pour mesurer l’ampleur des dégâts, et surtout lire cette conversation. Il est évident que je ne l’ai pas écoutée et que de recherches en recherche j’ai pu trouver le nom de cette copine et son mur et cette conversation qui en effet était très intime entre les deux ados. Rien de grave vue de mon grand âge, mais véritable mise à nu pour une ado. Comme si on avait ouvert un journal intime qu’on l’avait photocopié et placardé sur les murs de tous les collèges du secteur… J’ai compris la honte et le désarroi que cela  pouvait provoquer. Je crois qu’un enfant sans soutien, sans écoute, ou trop renfermé pour en parler à ses parents,  peut, après une telle chose commettre des actes irréparables.

J’ai aussitôt moi-même publié sur le mur de la copine un ultimatum. Une heure pour effacer  ce tas d’insultes ce copié collé. Si ce n’était pas fait plainte au commissariat. Je précisais que tous les noms et la conversation étaient maintenant sauvegardés sur mon ordi. Que par ailleurs, si un seul cheveu de ma lutine était touché, maintenant ou à la rentrée de septembre, tous ces mêmes noms suivraient le chemin du commissariat et que je prendrai contact avec les parents. Puis petit coup de téléphone à la jeune fille pour tout confirmer de vive voix.

En deux heures l’affaire était réglée.

La lutine a séché ses larmes et elle a tout l’été pour mettre un peu de baume su cette sale plaie.

Je serai vigilante puissance 100 à la rentrée.

La bluette se poursuit via les sms et le téléphone puisque la lutine est en vacances dans la famille et le jeune homme en vacances je ne sais où. Ils se retrouveront en Aout.

La lutine a rouvert son compte et je surveille. Pour l’instant rien n’est venu le perturber.

Je crois que tout le monde a bien compris que j’étais très très sérieuse.

C’est fragile un ado. Et les outils d’aujourd’hui peuvent devenir des armes.



dimanche 15 juillet 2012

La preuve en 8 minutes 51



Maintenant qu'elle l'a, je peux montrer sa vidéo et me dire que finalement elle en sait plus qu'il n'y paraît...
Allez c'est bien ma fille mais maintenant il va falloir s'y mettre sérieux !

samedi 4 février 2012

De la poussette à l'agreg....


Souvent je vais faire un petit tour dans ce coin, parce que l’écriveur, je l’ai connu en petit short en seersucker, jambes nues dans une poussette, un jour de septembre des années 80, puisque sa môman  est ma copine de lycée. Ca c’est un truc qui te fout un sacré coup de vieux. Quand tu as la sensation que ce jour est comme avant-hier, et qu’en fait le petit mec de la poussette il a déjà le bac, le capes, l’agreg… et que la poussette a dû transiter par Emmaüs un paquet de fois.
Outre le côté sentimental qui m’attire vers ce blog, je dois dire que j’adore et j’admire la qualité de l’écriture. Et puis surtout…
Moi qui suis une maman de zados pas faciles faciles, qui me racontent le soir comment les profs dont méchants et ne comprennent rien à la vie… Là, j’ai le point de vue du prof. Depuis la phase poussette, on s’est croisés deux ou trois fois, je ne sais plus. Et comme ça, un soir de vacances, devant un petit repas, c’est un jeune mec cool. Et certainement que les profs de mes zados, sont eux aussi des mecs cools…  
Ce matin encore, la lutine venait se lamenter auprès de moi, victime de la colère de son prof de techno, elle avait oublié de me dire, qu’elle avait une heure de retenue la semaine prochaine. Pour moi, s’il y a retenue, il y a forcément connerie à la clef, et j’étais bien persuadée que pour la lutine la version mélodramatique qu’elle allait me donner, tendrait à me prouver par a+b que le prof une fois encore n’avait rien compris. Bingo !
Bon, donc en cours de techno, maintenant on fabrique des objets. Cette année c’est une lampe, je ne sais trop quel type de lampe. Et hier la lampe était enfin terminée et si j’ai bien compris un des élèves de chaque groupe pouvait prendre la lampe. Dans le groupe de la lutine no problemo. Personne ne se battait pour récupérer l’objet. Une certaine Stéphanie allait donc le pendre mais sans enthousiasme. Mais dans le groupe voisin, machin élève hyperactif (un vrai traité et tout et tout qui fait des crises d’après la lutine) veut la lampe mais n’en a pas. Donc la lutine essaie de persuader Stéphanie de donner la sienne, sinon il va y avoir crise… La la lutine mime la tête de machin, son agitation soudaine, et sa buche qui grimace. La lutine ne fait pas du théâtre pour rien… Donc Stéphanie s’approche de machin, convaincue par la lutine de donner sa lampe. Mais elle explique mal et machin ne comprend rien. Tout ça se passe bien sûr dans le cours, dans la classe, et le prof est là aussi, mais tout le monde semble l’avoir oublié… Alors la lutine se lève pour aller mettre son grain de sel dans tout ça. Comme elle est tutrice de maintenant 4 élèves, qu’elle veut être avocate ou comédienne, ce qui finalement est assez proche, et comme mercredi, elle a coaché une des ses tutorées et qu’elle a eu les félicitations de la principale pour sa gestion du problème, elle se prend pour « wonder mediatrice-toute puissante ». Elle s’approche de machin alors que Stéphanie a la lampe en main, et la lutine reçoit la lampe en pleine figure. Et elle rit. Et le prof lui colle une retenue. Il faudrait donc que je trouve cette colle scandaleuse et peut-être même que je fasse un petit mot au prof pour défendre ma wonder-progéniture… Mais je demande plutôt un stylo pour signer la retenue… Wonder lutine n’est pas contente, d’ailleurs tout le monde dans la classe a dit au prof que c’était pas juste tout ça !!!! Vilain, méchant prof qui punit les élèves…. J’essaie grande psychologue que je suis, de signifier à ma fille que le prof doit en avoir « plein le cul de tous ces petits cons parfois, qui croient qu’ils ont toujours raison… ». Je ne suis pas toujours du côté des profs mais parfois comme je les plains…. Le jeune prof qui portait des shorts en seersucker, parle de Dolto (ma mère spirituelle) et de son homard complexé, et de sa carapace qui mue, et de la fragilité de l’ado. Ok, ok, mais la carapace des profs bordel, il faut qu’elle soit en acier trempé aujourd’hui. Je dirai et la je suis du côté mère, que Dolto, ma Dolto, elle a tout de même fait de nos zados des petits rois intouchables. Et de nous parents, profs, adultes, des personnes en perpétuel questionnement sur NOTRE PROPRE comportement face aux ados. Eux, peuvent tout nous dire, tout nous envoyer à la gueule, surtout nos faiblesses…
Et la lutine, de me raconter que jeudi un pion s’est fait menacer par trucmuch avec un couteau. Mais ce trucmuch il est tellement gentil pourtant. Une fois il a marché sur le pied de la lutine et pour s’excuser il a fait trois révérences. « T’as vu comme il est gentil, trucmuch ???  Il a dû se passer quelque chose… ». Je sens que ça va être la faute du pion… La lutine renchérit « Ca fait deux fois que les flics viennent pour lui ! » Pauvre trucmuch, il est tellement trop gentil…. C’est sûr, il a un problème, mais je ne pense pas que ce soit d’être trop gentil.
Quand je lis le blog de l’écriveur, je mes dis qu’il doit parfois avoir envie de retourner en short seersucker dans sa poussette, et je comprends qu’il n’ait pas envie de finir retraité de l’éducation nationanle.

dimanche 15 janvier 2012

Mes zados se suivent...


Je fus à bonne école avec la gazelle et ses conquêtes multiples et surtout très variées, garçons, filles, ses hébergements d’animaux SDF, potes, potes de potes, potes de potes de potes…et ce dès le début de son adolescence.   J’ai parfois ouvert la porte de sa chambre pour découvrir une paire de fesses prenant l’air  dont le propriétaire était un parfait inconnu.       
J’ai viré des groupes de garçons douteux dont un, je me souviens, qui affirmait être quelqu’un de sérieux et bien élevé alors que son ami juste à côté de lui, casquette et jogging blancs, laissait tomber un filet de bave  sur mon paillasson.     Tro la classe !!!!Et tro le sérieux  et le bien élevé…
Je me souviens aussi de celui que j’ai attrapé par le polo Tacchini bien sûr, juste entrain de vouloir escalader le balcon de la chambre de la gazelle. Je l’ai tenu en suspens par le col, en l’obligeant à me donner son nom, juste accroché à la rambarde… Bon on n’était qu’au premier pas très haut. Et quand j’ai eu son nom je l’ai lâché, et j’ai appelé sa mère.
Et ces autres, qui vinrent voir ma fille par une belle après-midi de février et qui attendirent qu’elle sorte de la maison pour revenir, passer par le balcon et la porte ouverte au préalable, et nous piquer un ordi portable tout neuf pas fini de payer à crédit. Et quelques heures plus tard, une mère qui sonnait chez moi pour me ramener mon ordi qu’elle avait trouvé planqué dans la caravane de son fils (c’étaient des gitans), prêt à la revente, nettoyé à fond.
Et le MNS qu’elle avait débauché sur la plage en vacances, et les joueurs de poker qui débarquaient avec leurs valises de jetons, et celui qui avait l’œil d’une poule lobotomisée et à qui la lutine disait « Tu sais que ma sœur est bi ??? »…
Alors, je ne suis point trop étonné que le nounours prenne le même chemin.
J’ouvre la porte de sa chambre, et je compte le nombre de garçons, de filles, de blancs, de noirs, je cherche où est celui qui m’appartient, pour engueuler le bon. Je vire illico ceux qui ne sont pas passés par l’entrée, je donne des sacs poubelles un aspirateur pour le grand nettoyage, et en général tout le monde obéit.
Encore ce matin…. Hier soir, depuis mon canapé jaune, j’avais vu passe Math le copain le plus acceptable à mon sens. Puis deux jeunes filles, qui ne sont pas du style que je préfère, mais ne soyons pas sectaire… Talons trop haut et trop pointus, yeux trop noirs, pour leurs quinze ans… Ils sont restés toute la soirée dans la chambre. Au moins ils ne sortaient pas de la maison.
J’étais bien tranquille dans mon lit vers 10 heures ce matin. La lutine prenait son bain. Moi-même je finissais de me réveiller en vaquant à une tâche très personnelle et que l’on ne peut accomplir que dans l’intimité : je nettoyais l’intérieur de mes narines avec mon doigt !!!
J’entends alors le bruit de pieds nus su le carrelage. Sortie de bain de la lutine. Je ne reconnais pas ma fille. A sa place une petite jeune fille brune se poste devant mon lit en short. Rien à voir avec la « pétasse » sur échasse à l’œil noir d’hier soir. Juste une petite fille qui presse ses mains sur sa culotte… « S’il vous plait est ce que vous savez où sont les toilettes ? » Bon ça tombe bien puisque je suis chez moi, donc je peux lui indiquer le chemin. .. Elle reste dix minutes devant la porte en attendant la fin du bain de la lutine. Tout cela nous a bien fait rire toutes les deux car j’ai proposé à la jeune fille d’aller faire pipi pendant que la lutine finissait son bain. Il ne m’est même pas passé par la tête que cette jeune fille puisse être gênée que la baignoire et les toilettes soient juste l’une conte l’autre…
Depuis, la jeune fille est partie. Seule. L’autre est encore là. Il semble que le plan, j’amène un copain, j’amène une copine, n’ai pas totalement fonctionné. La petite pisseuse en a eu marre de tenir la chandelle. Elle a filé.
Ce soir, le nounours repart chez son père. Sans enthousiasme. Il ne veut plus y aller. On ne se demande pas pourquoi…

                                                                                                       

samedi 8 octobre 2011

Les zados sont formidables ou comment commencer la jouréne de très mauvaise humeur...


S’il y a quelque chose que je n’aime pas c’est qu’on me coupe un rêve… Je n’ai pas dit casse, j’ai dit coupe.
Et là ça vient d’arriver et je suis « trop » de mauvais poil. Je ne sais pas si c’et ce qui a coupé ou que ça ait coupé, qui m’agace le plus.
C’était je ne sais pas quand, je ne sais pas où… Je ne sais pas quel âge j’avais. Il y avait du soleil. Il faisait chaud. J’étais à quoi ? Une heure, 5 minutes, de mon mariage. Il me reste quelques images, quelques sensations. Je vois une grande table avec des assiettes de toutes les couleurs, des verres en cristal et des serviettes multicolores aussi. Il a du rouge, de l’orange, du jaune, du vert, partout sur la table. C’est beau, c’est gai. Mais je ne vois pas de nappe. Alors je demande qu’on enlève tout et qu’on en mette une. Et il me faut du turquoise sur cette table. Quand je le demande, quelqu’un, une femme, ma mère peut-être, ou la lutine ou la gazelle, me dit « J’en étais sûre… ».  Je ne suis pas encore habillée. J’attends ma robe. Je dois être mince. Je n’ai pas terminé mon maquillage. On apporte la robe. C’est une dentelle très fine sur laquelle sont posées, cousus comme des perles des dizaines de papillons très gracieux aux ailes relevées. Ils ont le même bleu que celui qui recouvre tous les objets que je traite en ce moment au travail.
 Digression : Au contact de la terre humide et gorgée de produits pas trop bien identifiés, tous les objets se sont recouverts d’une fine poussière bleue. On dit BLEU EGYPTIEN . En fait,  il y a deux mille ans étaient installées à cet endroit des tanneries, on faisait décanter le cuir dans des bacs en bois avec des produits que nous ne connaissons pas, le terrain est pollué et des réactions chimiques se sont opérées durant deux milles ans. Il parait que ce bleu vient d’un sulfate de je ne sais trop quoi… Donc toute la journée, gantée, masquée, lunettés, je gratte ce bleu, en toute sécurité paraît-il…
Retour au rêve. Je trouve la robe magique. Excentrique mais si poétique… Elle est aérienne, elle a une petite traîne, elle aussi parsemée de papillons bleus. Je sais qu’elle étonnera tout le monde et que je serai belle dans ce corset lacé. Je crois que je porte une mantille. Le marié est totalement absent de mon rêve. Il n’en est même pas question. Je vois des femmes de ma famille, mes enfants, mon papi, qui ronchonne(comme à mon vrai mariage, scandalisé par les manières de ma belle-famille, il avait quitté la table…),sans arrêt parce qu’il faut y aller. Moi, je prends mon temps, je lave mes dents. Je suis très calme. Comme à mon vrai mariage, où deux minutes avent le départ, je m’étais installée à table pour manger un Dany chocolat devant ma mère et mes grands-mères, paniquées à l’idée que je puisse me tâcher.
Je sais qu’il y a pleins d’autres détails, que j’ai zappé au moment où j’écris. Ils me reviendront pas sensations, par images-flash, par bribes au long de la journée. C’est souvent comme ça avec mes rêves….
Je suis bien en tout cas dans celui-ci. La sensation c’est que l’important n’est pas le mari, mais la robe que je porte, si belle…
Mais patatras, quelque chose chatouille mon tympan. Deux fois.
C’est bien l’arrivée d’un texto, qui vient de me pousser loin de ma dentelle et de mes papillons bleus.
C’est la lutine. Elle dort chez une amie. Normalement elle devrait être chez moi, car elle a karaté le vendredi soir et théâtre le samedi matin. Comme c’est sa quinzaine avec Ken, elle a une autorisation hebdomadaire de dormir chez moi, le vendredi, et de rentrer le samedi avant 14 heures, car elle a cours de maths chez Ken. Ken interdit les sorties chez les amies. C’est comme ça quand les zados sont chez lui, ils sont chez lui, donc aucune sortie, aucune soirée copains, on file dans sa chambre t quand on en sort c’est pour mettre la table, ou aider à une tâche domestique. On a droit à la télé, à l’utilisation de l’ordinateur pour les recherches internet pour les devoirs, et au portable, mais éteint et rangé dan un tiroir de la cuisine. Extinction des feux à 21 heures. Autant dire que mes zados, qui vivent comme des sauvageons quand ils sont avec moi, ont du mal avec ces règles débiles. Je dois donc couvrir des mensonges, qui permettent aux dits ados, de passer du temps chez moi durant la période Ken, et de voir des potes.
J’ai donc couvert la lutine et ses retrouvailles avec Jul d’hier soir à cet après-midi. La maman de Jul, complice du mensonge, m’a même proposé de ramener la lutine chez son père cet après-midi. Nous avons donc mis au point le scénar hier soir ensemble. La lutine attendait le bus qui va de chez moi à chez Ken, et Rholala la surpraïse !!!  Jul et sa mère passent devant l’arrêt en rentrant des faire les boutiques à Bordeaux. Alors, elles s’arrêtent et proposent à la lutine de la déposer chez son père. Clic-clac, l’affaire est dans le sac, c’est un mensonge qui roule.
Bling-Bling (sonnerie de sms…) : «  Comment je fais jai oublier mais affaire de math chez toi et jai cours de math » (fautes certifiées niveau orthographe de 3ème !!!)
Et moi qui ai juste passé le corset de la robe à papillons bleus, et qui regarde avec émerveillement la traîne et ses papillons prêts à s’envoler…
Moi :« T’es une grosse naze »
Re-moi : « il faut toujours que je gère vos conneries »
La lutine : « Je vais me faire niquer »
Moi : « Tant pis pour toi, vous faites vraiment chier je viens te chercher »
La lutine : « Mais nan. C bon. C pas grave. »
Moi, appel pour lui demander si elle se fout moi, si c’est pas grave pourquoi elle me réveille un samedi matin à 9 heures alors que j’ai mal au dos et que j’ai droit à ma grasse matinée quand ils ne sont pas là elle et son frère. Je crois qu’elle en a pris plein la gueule pour pas un rond !!!!
Moi : « En plus tu me réveilles en plein rêve j’allais mettre ma super robe de mariée »
La lutine « Et beh, essaye de te rendormir et tu la revera peut etre ».
Et je ne me demande pas pourquoi j’en ai plein le dos et que l’ostéo m’a dit que j’avais les épaules larges…

 J'aimerais être un papillon bleu aujourd'hui. 
Vision positive : La lutine m'a empêchée de refaire la même connerie qu'il y a trente ans... Tout s'est arrêté avant le mariage....

mardi 2 août 2011

Je croyais être en vacances ...

Aider sans imposer. Laisser dire sans trop diriger la conversation. Protéger sans enfermer. Savoir ce qui serait bon sans pouvoir faire plus que le dire.
Depuis samedi je m‘impose tout cela.
La gazelle veut rester chez elle, alors qu’à l’évidence elle devrait s’éloigner de J.
Elle veut rester avec ses chats, dans son canapé, fumer et regarder ses émissions préférées.
Je ne peux pas la laisser entre les mains de son père. Dimanche il est venu déposer les tdc. En trois secondes, j’ai compris Que je ne pourrais pas partir en vacances et le laisser gérer la crise. A sa façon. Il m’a fallu écouter un tas de conneries pour enfin pouvoir lui faire le récit des évènements vécus côté Gazelle et moi. Il avait la version de J. et le plan échafaudé avec sa Barbie de femme…. Onfray écrivait le manuel d’anti-philosophie. Eux, ont créé l’anti-psychologie. De quoi faire faire un triple salto à Dolto au fond de sa tombe.
Bref, j’ai réussi à éviter qu’il déboule chez la Gazelle lundi matin pour la kidnapper et l’amener chez son médecin pour la faire interner. J’ai réussi à le persuader de passer deux minutes chez la gazelle pour juste l’embrasser et lui montrer qu’elle était là. Sans polémiquer, sans vouloir régler le problème d’autorité. Et j’ai réussi à lui faire accepter de m’occuper moi-même des contacts avec les psys, en lui laissant prendre en main les relations avec J., l’éventuel préavis et le déménagement s’il y a déménagement.
Hier matin, la gazelle était d’accord pour essayer une entrevue avec un psy. J’ai pris des contacts et finalement trouvé une structure d’accueil d’urgence à l’hôpital psychiatrique de Bordeaux. J’ai ainsi pu l’accompagner là-bas hier. J’ai eu peur de la voir partir en courant quant nous sommes entrées dans le hall d’accueil, rempli de personnes entre le jeune fille en pleurs et la jeune femme affalée de tout son long endormie dans un fauteuil, et celle qui somnolait assise.
Elle a d’abord été reçue par un infirmier psy et est sortie en larmes dix minutes plus tard, se jetant sur ses cigarettes. Dehors, elle laissait couler ses larmes. J’ai attendu puis suis allée la voir. Parler de son abandon, de sa mère biologique, du divorce et des évènements de la semaine passée, à cet inconnu était douloureux mais nécessaire. Elle l’a reconnu, mais se demandait pourquoi cet inconnu lui posait de si bonnes questions, et parlait si bien alors que J. ne savait pas le faire. Je lui ai fait comprendre que c’était là le métier d’un psy, d’où l’importance d’accepter une thérapie. Nous avons attendu encore des heures avant qu’elle puisse être reçue par un psychiatre. La Gazelle a failli partir en courant en voyant cette jeune femme complètement assommée par des médicaments, le visage rempli de bleus, qui n’arrivait plus à se réveiller pour se lever, si maigre, si perdue. Maria est sortie en disant qu’elle allait avoir une crise d’angoisse. De loin je surveillais qu’elle ne s’échappait pas.
Finalement vers 19 heures elle a été appelée pour l’entretien avec la psychiatre. Je savais que la gazelle aurait préféré parler à un homme. Elle est restée en entretien encore une heure et est sortie aussi en pleurant. Puis j’ai été étonnée que l’on m’appelle pour me parler. J’ai rajouté quelques détails à l’histoire de la Gazelle. Nous étions d’accord avec la psy pour dire que le plus urgent de s’éloigner de J. pour prendre du recul et de commencer une thérapie. Puis la Gazelle nous a rejoints. J’ai bien vu que le langage de cette jeune psy lui était un peu étranger et qu’elle ne saisissait pas tout ce qu’elle lui disait. J’ai donc traduit en langage du quotidien, et elle a compris qu’on lui demandait de s’éloigner de chez elle. Alors les larmes sont revenues.
Nous avons quitté la consultation avec une prescription d’un antidépresseur, un somnifère, et deux adresses de consultations psy. J’ai appris que la gazelle avait avoué faire des insomnies mais aussi de l’anorexie. Vu sa silhouette je m’en serais un peu doutée…
Bien sûr à peine entrée dans la voiture, la gazelle m’a demandé de la ramener chez elle, et malgré mes protestations, j’ai senti que c’est ce dont elle avait besoin.
Ce n’est pas le cœur léger que je l’ai déposée chez elle. D’autant plus qu’en partant j’ai croisé J. juste à côté.
Ayant un peu « oublié » que j’avais deux autres enfants, je suis rentrée pour réaliser que le frigo étant vide ils n’avaient rien mangé. Nous sommes donc partis aussitôt manger une salade à la victoire. J’ai vite compris ce qu’était l’angoisse, quand dès la commande passée j’ai vu que la gazelle m’avait appelée deux fois sans laisser de message. Nous avons réussi à avaler notre salade en 4° vitesse, et nous sommes rentrés illico. Finalement c’était juste un message pour dire qu’elle aurait eu besoin de pain… Mieux vaut en rire…
J’avais presque oublié à quel point avoir la Gazelle dans sa vie était une succession incessante de rires et de larmes, de chaud et de froid, de grave et de léger….

mardi 15 mars 2011

Restons calme...

Il n’est pas dans mes habitudes de taper sur le corps enseignant. En tant que fille d’instit, copine de profs, d’instits, et autre enseignant de tous poils, je sais combien ce métier est difficile, épuisant, et peu gratifiant. Je sais combien je n’aimerais pas être à leur place.


Mais, je casserai un peu l’habitude toutefois, ce soir. Parce que non là je ne suis encore une fois pas d’accord avec ce qui se passe.

J’avais déjà réglé son compte à une prof de la gazelle il y a quelques années. Lors d’une réunion de début d’année, je posais quelques questions sur les conditions du passage en troisième, et elle me demanda de qui j’étais la mère. Quand je répondis que ma fille était la gazelle, elle éclata d’un rire ironique en me disant que pour Maria la question ne se posait pas puisqu’elle était tellement nulle…J’avoue que je lui aurais bien sauté dessus pour lui arracher les yeux, mais ce n’est pas très classe… Je lui ai juste rétorqué que rien ne l’autorisait à tenir ces propos, et j’ai poursuivi en défendant ma fille, qui à ce moment là avait envie d’être fleuriste, ce qui faisait beaucoup rire cette prof.

Et me voilà à nouveau confrontée à ce genre de situation, avec la lutine. Bon ok, elle n’en fout pas une rame. Je n’ai jamais vu ça. Il me semble me souvenir que ma quatrième fut la classe du collège où travaillais le plus. Où tout changea, plus de matières, les maths plus difficiles, le français plus exigeant. Ici, et maintenant, donc chez moi et en 2011, tout semble avoir changé. Le soir la lutine arrive du collège, elle pose son sac dans l’entrée ou le laisse dans la voiture parfois. Je n’ai pas le temps d’aller faire pipi que déjà elle a pris mon ordi, allumé la télé, est connectée sur Facebook, et regarde les Simpsons. C’est sûr après de dures journées de classe un peu de détente ne fait pas de mal… Sauf que la détente se prolonge jusqu’au repas. Et reprend après le repas jusqu’au coucher. Une vraie année de glandage. Un cahier de texte rempli de mots et de photos des copines et des copains, avec des « je t’aime ma best », « tu es nécessaire à ma vie… », bref, de jolis messages, et j’ai beau chercher je ne vois pas énormément de consigne de devoirs à faire. Normal, on se passe les deuv’ par facebook, et puis finalement on les fait en études. Jusqu’à l’an dernier, le glandage était sans trop de conséquences, elle se rattrapait avec un oral brillant, de bonnes relations avec les profs, et quelques coups de bourre de temps en temps.

Nous voilà donc avec un magnifique 6 et des brouettes de moyenne générale ce trimestre. Il faut dire que la lutine n’a pas la bosse des maths. Elle a doublé sa moyenne du premier trimestre en passant de 1,5 à 3. MAG-NI-FI-QUE !!!!

Je suis persuadée que c’est du gâchis, et que cette jeune fille si elle était moins fainéante pourrait avoir de très bons résultats. Mais je crois qu’elle n’a pas encore compris que les études c’est tout de même du sérieux, et que sans travail on n’a rien de rien. Tout ceci n’empêche pas la lutine d’avoir de l’ambition, puisque si elle ne devient pas la comédienne qu’elle rêve d’être, elle envisage d’être avocat. C’est justement la matière où il faut bûcher comme un malade, et il va donc falloir se réveiller. Je le lui ai déjà dit 100 fois.

Mais ce qui m’horripile c’est la réaction de sa prof de SVT aujourd’hui. La lutine lui demandait si au forum des métiers il y aurait des avocats ou des juges, et elle lui a répondu : « c’est pas pour être méchante ( meuh non !!!), mais tu ne risque pas d’y arriver !!! ». Joli façon de donner de l’espoir aux enfants.

Et ce soir la lutine qui est déléguée de classe, a entendu cette même prof, s’esclaffe devant elle en racontant à ses collègues qu’elle avait failli s’étouffer en apprenant qu’elle aimerait être avocat.

Je serai moi-même au forum des métiers jeudi pour parler des narkeotrafikants, et je pense nous aurons une petite conversation cette dame et moi. J’aurais à la limite accepté que cette prof prenne la lutine à part et lui explique que si elle ambitionnait de devenir avocate, elle devrait se mettre au travail tout de suite et avec plus de sérieux. Mais je n’accepte pas la moquerie. Je ne suis pas d’accord pour que l’on coupe les ailes des enfants. Pas comme ça en tout cas.

Par ailleurs, si je regarde autour de moi, nombre de mes brillants collègues, parfois dotés de thèses, ont eu une scolarité chaotique et sont arrivés au bac en ayant redoublé deux ou trois fais. Et moi qui n’ai redoublé que ma terminale et ai toujours été sérieuse et travailleuse, je n’ai pas fait de longues études et me suis contentée d’un bac plus deux.

Je sais que les profs sont mal, qu’ils n’ont pas la reconnaissance qu’ils méritent, mais je ne pense pas que ce soit une raison suffisante pour se comporter de la sorte.

dimanche 6 mars 2011

Faites entrer l'accusé qu'il est pas coupable....

Bon sang, je me demande vraiment ce que nous avons pu faire de si incroyable nous les parents d’aujourd’hui.


Soit, y’avait un complot de Blédina, Nestlé et Lactel, et ils ont mis quelque chose de pas net dans leurs aliments bébé,

Soit, c’est Dolto qui nous a menti, à l’insu de notre plein grè, pour se venger d’avoir fabriqué un barbu qui chante en pantalon à fleurs,

Soit c’est ça la génération Sarkonon,

Soit, ils ont tout simplement envie de nous faire tourner en bourrique…

J’ai d’abord pensé que tout ce qui se passait avec ma gazelle, venait de son abandon, de l’adoption, du divorce. Que cette famille recomposée avec une mère qui joue la bohème et un pére et une belle mère reconvertis en poupées Mattel, était responsable des lubies de la gazelle, palefrenière qui entame une formation de plaquiste pour la lâcher du jour au lendemain, et aller nettoyer des friteuses à Mac Do, et enfin, s’enfermer chez elle avec ses 7 chats, et une souris, son coeursonamour, et ne jamais trouver un boulot qui lui convienne. Je me suis sentie responsable de notre totale incompréhension, de nos dialogues impossibles, de notre incommunicabilité. J’en ai voulu à mon manque d’autorité, mon insouciance, je me suis blâmée pour n’avoir pas posé de cadre assez strict, avoir laissé faire les choses, je pourrais rajouter une multitude de tous les reproches que j’ai pu me faire.

Tout ça, ça s’appelle finalement, CULPABILISER.

Hier, Marie la Souris, est venue faire sa pause pipi chez moi, venant de Bretagne elle se rendait chez ses parents au pays basque, et nous ne nous étions pas vues depuis l’été dernier, même pas un coup de téléphone. Alors ça valait bien une pause pipi.

Petit apparté pour la remercier pour le Pure Ruby Color, que je vais faire cet après midi, enfin je vais cacher mes racines. Marie c’était très rigolo !!!! Et merci pour le chocolat aussi, et le caramel au beurre salé, et le reste. Juste la semaine où j’apprends que je dois freiner des deux pieds sur le sucre. Je ne le dirai pas au docteur Nadia.

Alors hier, la pause pipi s’est transformée en pause je te fais 6 mois de ma vie en deux heures. Monsieur Marie la souris est un ange de patience !!! Il regarde sa souris avec tant d’amour dans les yeux, il boit mon nescafé dégueu sans broncher, alors que je suis certaine qu’il a un Whatelse chez lui, et il prend même part à la conversation. Pour un peu je dirais qu’il ne s’ennuie pas avec nous… C’est comme le Coco, le colonel mari de la coco, même regard, même patience, sauf que lui il ose me dire que mon café est dégueu… Et aussi Edwarrior le mari de soeurette courage, qui a tant d’amour dans les yeux quand il la regarde, mais lui ne boit pas de café, et parle presque plus que soeurette.

Et justement. Je regarde ma vie et celle de ces trois couples « modèle », en tout cas non divorcés, avec une figure maternelle, et une figure paternelle bien définies, de l’autorité, du cadre, famille unie, avec les deux enfants, fille garçon, choix du roi, comme sur les photos de Mac Do. Une famille de 4, chez qui on a toujours bien fait faire les devoirs, surveillé les bulletins de notes, sanctionné quand il le fallait, en tout cas c’est ainsi que je les vois moi.

Mais le truc c’est que quand on parle de nos enfants, qui ont sensiblement le même âge entre 25-26 et 22 ans pour les aînés, on est tous logés à la même enseigne, ils nous en font voir de toutes les couleurs.

Je ne reviens pas sur la gazelle. Nous totalisons 9 enfants de 13 à 27-28 ans dans 4 familles différentes. Je prendrai la tranche 22-26. la gazelle élève ses sept chats et sa souris, en les appelant mon amour, et en regardant des dvd à longueur de journée.

P. s’est inscrit aux beaux-arts après son bac, mais c’était pas le bon enseignement alors il a arrêté, et est partie faire les arts appliquées dans le privé, mais s’est fait virer. C’était pas grave puisque son projet de sa vie, c’était d’aller vivre à London, de faire de la zique et de dessiner. Il a durement travaillé pendant plus d’un an pour son projet. Il est parti il y a quinze jours, pour une durée indéterminée, sans savoir où il dormirait, avec une valise en peau de vache, et un chapeau de mexicain. Et deux potes de son groupe de zique. La durée indéterminée s’est terminée une semaine plus tard pile poil. Avec plus beaucoup de fric, un retour en eurostar, pour cause de coloc un peu trop nombreuses. Il se son retrouvé à 27 colocataires, et cause que les autres potes avaient juste pas un sou et que P semblait avoir trimé pour trois. Direction arrêt Paris, où P pensait trouver un appart et du boulot. Quelques jours plus tard, direction Bayonne où P pense trouver un appart et du boulot. Finalament P. qui est mon neveu, est à Ozgor, et fait du baby-sitting dans la maison de notre famille.


Passons à L. maintenant. Bac en poche, elle intègre une école privée de gestion, deux ans après elle est diplômée, mais elle a toujours voulu être dans l’humanitaire alors elle prépare un diplôme dans la branche. Pendant ce temps elle s’amourache de tous les drédeux qui passent dans son champ de vision. Puis elle part au Burkina pour travailler avec une assos qui aide les myopathes. Retour chez papa-maman, puis départ pour paris, avec son drédeux et son rat. Départ du drédeux, perte du rat. Rencontre avec un militant de la cause de la terre qu’elle est sale et qu’il faut pas manger des animaux, juste des graines, parce que quand on les tues les graines elles ont pas mal. Déménagement à Lyon pour un autre boulot. Mais au bout d’un temps avec le bouffeur de graines ça capote et L est malheureuse. Séparation. L voudrait partir ailleurs où les valeurs sont différentes. Elle hésite entre l’Inde, le Népal, et autre pays de la zenitude où l’on s’habille en rose et orange. Là, gros pétage de plomb entre fifille et maman qui veut pas qu’elle parte s’habiller en rose et orange et revienne à poil. Au dernières nouvelles, L. lâchera bientôt son boulot et son appart pour aller quelques temps chez mamie, dans le cantal, avec son nouveau compagnon. Projet en voie de réalisation : achat de quelques ânes et d’une roulotte, pour aller au Viet-Nam et aussi en revenir. Maman Coco et Papa coco, sont sans voix.

C’est donc avec Marie la souris que nous complèteront le tableau. Sa fille M. Bac en poche commence une prépar si j’ai bonne mémoire, mais elle est une fan de théatre comme papa et maman. Alors elle laisse la prépa pour le conservatoire. Puis le conservatoire pour un fac des arts du spectacle je crois bien. Je connais moins M. que les deux autres. Elle est juste passée ici l’an dernier avec son namour un week-end, car ils allaient passer des auditions pour entrer au TNBA. Le namour est aussi un théatreux. M. a déjà monté des spectacles et croit en ce qu’elle fait. Même si ça ne lui rapporte rien. Va-t-elle encore à la fac ? Ses parents ont comme un doute. Mais elle a plusieurs projets. Partir à Paris, pour trouver appart en coloc avec sa cousine ou son autre cousine, pas encore décicé, qui ne sont pas au courant, et faire une formation de monteuse de cinéma. Sinon partir à Munich, avec son namour, et vivre. Sinon, partir chez des indiens d’Amérique et monter des pièces de théâtre engagé pour les défendre…

Voilà sinon TOUT VA BIEN. Et moi ce que je dis c’est que ces enfants ne manquent pas d’imagination.

Soeurette, Marie et Coco j’espère que vous ne serez pas en colère que je me moque ainsi de vos petits trésors, mais c’est en toute affection.

Je trouve si attendrissant et tellement rassurant de voir qu’avec nos vies si différentes on a tous réussi à faire les même chieurs. Et qu’en plus qu’on les aime et qu’on les défend, même s’ils croient le contraire.

J’ambrasse affectueusement tous les parents de cette génération Nestlé-dolto-Sarkonon.

dimanche 30 janvier 2011

Grey's anatomie

Bilan d’une semaine. Entre gris clair et gris foncé. Avec deux petites touches de lumière. Un tableau que je ne saurais peindre…


Gris clair…Dimanche soir, un petit dialogue en textos avec ma gazelle qui entrouvre une porte. Je crois que j’ai eu raison (pour une fois, je peux dire que là j’ai une certitude), j’ai gardé le lien, j’ai respecté la distance, l’éloignement physique, mais j’ai gardé le mince fil tendu.

Gris foncé…Lundi matin, tous les jours la même route, le même itinéraire pour aller travailler, les petites rues en sens unique pour être en un petit quart d’heure chez les narkeotrafiquants. Un chemin que l’on connaît sur le bout du volant. Et paf sur cette petite place, je ne les avais pas vus. Voiture banalisée plaquée au fond du parking. Je m’avance bien sur le stop pour voir si rien n’arrive à gauche. Et me voilà stoppée net par un jeune flic qui me demande si je sais pourquoi il m’arrête. C’était un stop, j’ai fait un céder le passage. Bon j’ai grillé le stop quoi !!! Paf 90 euros, paf moins 4 points, et encore j’ai de la chance parce qu’il fait comme s’il n’avait pas vu le A de ma plaque d’immatriculation abîmé, et il fait aussi comme si j’avais mon permis alors que je ne l’ai pas avec moi….

Gris clair… Lundi aprèm…tous les collègues narkeotrafiquants retrouvé en amphi pour la grand messe annuelle donnée par la direction avec galette, Tariquet et couronnes. Pas de boulot en Midi-Pyr, pas trop en Aquitaine, un peu en Limousin, un paquet de taf en Poitou Charente, et pas mal en Dom !!!! Aussi une année entre gris-clair et gris foncé.

Belle éclaircie lundi soir avec ce grand moment passé chez ma gazelle. Elle sourit, ses yeux sont doux et je l’aime.

Gris foncé…tirant sur le noir profond. Mardi. Ma banquière me lâche. Elle n’est plus aimable. Plus encourageante. Plus réconfortante. Elle me dit clairement que la situation est désespérée. Elle va bloquer mon autorisation de découvert. Je vais être fichée aux incidents de paiement, je ne pourrai jamais faire de rachat de crédits. Le désespoir me submerge, mais je dois travailler, parler aux collègues, ne pas pleurer. Heureusement la bonne nouvelle de l’assistante sociale me donne du courage.

Grisâtre… mercredi matin, je reçois un stagiaire qui a un moment cru qu’il voulait devenir narkeotrafikant, un zado dans toute sa splendeur, petit duvet naissant sur la lèvre supérieure, l’énergie d’un moule dépressive, m’affirmant à son troisième jour de stage qu’il n’avait pas appris grand chose. Vocabulaire minimum, puisque je dois lui expliquer deux mots sur trois de ma présentation Powerpoint. Je le mets devant une vidéo de fouille de notre site, le temps d’aller boire un café pour m’éviter de le trucider ou de le secouer dans tous les sens… Puis je lui colle un sac d’os de chevaux et de sanglier à nettoyer, une brosse à dents dans les mains, et de la journée je n’entends pas le son de sa voix.

Encore une éclaircie mercredi soir, chez mes deux zamizomo préférés qui m’ont préparé une bonne potée pour me réchauffer le corps car ils savent que les temps sont durs. Juste avant j’avais encore vu la gazelle qui avait besoin de moi pour la véhiculer. Et juste avant un autre collègue était passé chez moi pour me porter du café, du sucre, du chocolat, du thé, il sait il a compris les temps si durs, je sais qu’ile st inquiet pour moi, mais il ne sait pas le dire vraiment.

Gris clair…Jeudi d’une grosse journée de travail dans laquelle je me perds pour ne pas penser aux problèmes. L’esprit est un peu apaisé juste à l’idée que le salaire est arrivé. Mais je n’ose pas y toucher. Juste remplir mon réservoir d’essence en espérant que ça tiendra toute la quinzaine avec les tdc.

Grisâtre qui passe au gris clair…puis s’illumine… Vendredi, on me recolle le zado car finalement c’est moi qui me suis le mieux dépatouillée avec l’adozittude… Aujourd’hui nous travaillons tous les deux ensembles. Il m’assiste. Il rit et parle même… Il parsème sa conversation de c’est « powerfull », et me fait des confidences sur sa vie de famille. Allez c’était un zado, excusons-le. Il ne deviendra peut-être pas narkeotrafikant car il manque d’un peu d’énergie, j’en ai vu de mieux et de plus motivés.

Puis vendredi soir, avec les deux zamizomo dans ce bar où j’ai noyé ma semaine.

Et puis hier, gris taupe ou souris ou perle, sortie de coma, entre la couette et le salon de thé, dormir, écrire lire écouter, puis dormir à nouveau.

Je voulais aussi parler d’un autre gris de ma semaine, un gris qui pourrait tourner au vert caca d’oie, au marron foncé, à une couleur pas très reluisante et qui aurait pu me faire tomber dans le noir, le sombre. Heureusement j’ai vu la couleur qui tournait.

Je cherche mon futur logement sur le net. Mon budget va être serré, mais il me faut tout de même si possible trois chambres. Je tombe sur une annonce avec T4 à …600 € !!! Parquet ancien, salle d’eau, salle de bain, deuxième étage, ascenseur, cave, garage. Je réponds. On me demande des références, que je donne, un métier, un salaire, deux enfants que dire pour ne pas faire fuir. Mais la réponse est curieuse, elle me raconte une histoire de fils qui vivait là est vient de partir vivre en Italie, de désir de garder cet appart nickel, car il est très beau (photos à l’appui), du propriétaire qui est gendarme au Togo et que travaille « sous l’autorité d’une personne autoritaire ». Il m’enverra les clefs par DHL, quand j’aurai versé les 1200€ de caution. Un doute commence à naître. D’autant plus que le mail est au nom d’un certain P.L. et elle est signé du nom d’une autre annonce tout aussi alléchante sur le même site…Je demande moi aussi des références et des précisions. Elles me sont données, quant à l’appart mais ne me rassurent pas du tout. Je dis que je serais donc intéressée mais glisse que ce ne sera que pour avril. Depuis plus rien. Je crois bien que je l’ai échappé belle… J’ai quand même alerté le modérateur du site.

C’est donc une arnaque de plus que je ne connaissais pas !