samedi 4 février 2012

De la poussette à l'agreg....


Souvent je vais faire un petit tour dans ce coin, parce que l’écriveur, je l’ai connu en petit short en seersucker, jambes nues dans une poussette, un jour de septembre des années 80, puisque sa môman  est ma copine de lycée. Ca c’est un truc qui te fout un sacré coup de vieux. Quand tu as la sensation que ce jour est comme avant-hier, et qu’en fait le petit mec de la poussette il a déjà le bac, le capes, l’agreg… et que la poussette a dû transiter par Emmaüs un paquet de fois.
Outre le côté sentimental qui m’attire vers ce blog, je dois dire que j’adore et j’admire la qualité de l’écriture. Et puis surtout…
Moi qui suis une maman de zados pas faciles faciles, qui me racontent le soir comment les profs dont méchants et ne comprennent rien à la vie… Là, j’ai le point de vue du prof. Depuis la phase poussette, on s’est croisés deux ou trois fois, je ne sais plus. Et comme ça, un soir de vacances, devant un petit repas, c’est un jeune mec cool. Et certainement que les profs de mes zados, sont eux aussi des mecs cools…  
Ce matin encore, la lutine venait se lamenter auprès de moi, victime de la colère de son prof de techno, elle avait oublié de me dire, qu’elle avait une heure de retenue la semaine prochaine. Pour moi, s’il y a retenue, il y a forcément connerie à la clef, et j’étais bien persuadée que pour la lutine la version mélodramatique qu’elle allait me donner, tendrait à me prouver par a+b que le prof une fois encore n’avait rien compris. Bingo !
Bon, donc en cours de techno, maintenant on fabrique des objets. Cette année c’est une lampe, je ne sais trop quel type de lampe. Et hier la lampe était enfin terminée et si j’ai bien compris un des élèves de chaque groupe pouvait prendre la lampe. Dans le groupe de la lutine no problemo. Personne ne se battait pour récupérer l’objet. Une certaine Stéphanie allait donc le pendre mais sans enthousiasme. Mais dans le groupe voisin, machin élève hyperactif (un vrai traité et tout et tout qui fait des crises d’après la lutine) veut la lampe mais n’en a pas. Donc la lutine essaie de persuader Stéphanie de donner la sienne, sinon il va y avoir crise… La la lutine mime la tête de machin, son agitation soudaine, et sa buche qui grimace. La lutine ne fait pas du théâtre pour rien… Donc Stéphanie s’approche de machin, convaincue par la lutine de donner sa lampe. Mais elle explique mal et machin ne comprend rien. Tout ça se passe bien sûr dans le cours, dans la classe, et le prof est là aussi, mais tout le monde semble l’avoir oublié… Alors la lutine se lève pour aller mettre son grain de sel dans tout ça. Comme elle est tutrice de maintenant 4 élèves, qu’elle veut être avocate ou comédienne, ce qui finalement est assez proche, et comme mercredi, elle a coaché une des ses tutorées et qu’elle a eu les félicitations de la principale pour sa gestion du problème, elle se prend pour « wonder mediatrice-toute puissante ». Elle s’approche de machin alors que Stéphanie a la lampe en main, et la lutine reçoit la lampe en pleine figure. Et elle rit. Et le prof lui colle une retenue. Il faudrait donc que je trouve cette colle scandaleuse et peut-être même que je fasse un petit mot au prof pour défendre ma wonder-progéniture… Mais je demande plutôt un stylo pour signer la retenue… Wonder lutine n’est pas contente, d’ailleurs tout le monde dans la classe a dit au prof que c’était pas juste tout ça !!!! Vilain, méchant prof qui punit les élèves…. J’essaie grande psychologue que je suis, de signifier à ma fille que le prof doit en avoir « plein le cul de tous ces petits cons parfois, qui croient qu’ils ont toujours raison… ». Je ne suis pas toujours du côté des profs mais parfois comme je les plains…. Le jeune prof qui portait des shorts en seersucker, parle de Dolto (ma mère spirituelle) et de son homard complexé, et de sa carapace qui mue, et de la fragilité de l’ado. Ok, ok, mais la carapace des profs bordel, il faut qu’elle soit en acier trempé aujourd’hui. Je dirai et la je suis du côté mère, que Dolto, ma Dolto, elle a tout de même fait de nos zados des petits rois intouchables. Et de nous parents, profs, adultes, des personnes en perpétuel questionnement sur NOTRE PROPRE comportement face aux ados. Eux, peuvent tout nous dire, tout nous envoyer à la gueule, surtout nos faiblesses…
Et la lutine, de me raconter que jeudi un pion s’est fait menacer par trucmuch avec un couteau. Mais ce trucmuch il est tellement gentil pourtant. Une fois il a marché sur le pied de la lutine et pour s’excuser il a fait trois révérences. « T’as vu comme il est gentil, trucmuch ???  Il a dû se passer quelque chose… ». Je sens que ça va être la faute du pion… La lutine renchérit « Ca fait deux fois que les flics viennent pour lui ! » Pauvre trucmuch, il est tellement trop gentil…. C’est sûr, il a un problème, mais je ne pense pas que ce soit d’être trop gentil.
Quand je lis le blog de l’écriveur, je mes dis qu’il doit parfois avoir envie de retourner en short seersucker dans sa poussette, et je comprends qu’il n’ait pas envie de finir retraité de l’éducation nationanle.

2 commentaires:

  1. Ca fiche la trouille, je pense à la Merveille...heure-bleue

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    1. Merci, même si ce n'est pas l'objet de ce post, de ces images très présentes dans ma mémoire encore aujourd'hui. Je suis moi-même assez étonnée de la plume de "ce petit" qui dit si bien ce que nous ressentons face à ces nouvelles générations. Je ne pense pas que Dolto fasse des petits rois de ces enfants mais, il a été si facile d'en avoir une mauvaise interprétation . Dolto était une femme raisonnable et intelligente, ses lecteurs beaucoup moins...Je ne peux te dire dans quel désarrois nous sommes face à ces hordes de petits barbares. Je pense que nous sommes en classe pour la plupart, plus parents que pédagogues.Nombres d'enfants sont en demande incessante d'amour. Ces demandes passent par des comportements violents et complètement déconnectés de la réalité. Ils n'ont aucune envie d’obéir à une règle quelconque, ils n'en voient pas la nécessité. C'est à nous, après qu'ils en aient fait la malheureuse expérience (plus ou moins grave) de les "récupérer" et de leur redonner confiance. Un enfant, sans règles et sans amour, sans frustration, sans ambition est une bombe à retardement. Les responsables de tout cela : cherchons...sans aller bien loin....ceux qui font pain bénit de l’acculturation, de l'insécurité, les responsables des crises. Non je ne suis pas simplistes et la théorie du complot n'est pas mon fait. Autrefois , il y avait la chair à canon, nous pourrions dire que cela devient de la chair électorale. Nous sommes assis sur une bombe, nous ne connaîtrons peut-être pas l'explosion mais nos enfants si. Ils pourront dire : "je suis une légende".

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