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mardi 3 juin 2014

Un matin de mai pas comme les autres

C’était un matin du mois de mai.
Deux jours après mon anniversaire. Deux jours après la fête des mères. Le dimanche soir en rentrant chez moi, j’ai trouvé un gros bouquet sur la table, avec un mot écrit sur une feuille déchirée. « Bonne fête Maman, Sam ». Il est sorti de sa chambre, intimidé, et les yeux brillants, heureux d’avoir posé ces fleurs et ce mot, pour me faire une surprise.
C’était un matin du mois de mai, deux jours plus tard.
Je m’étais levée tôt pour préparer une pissaladière et un crumble pour féter mon anniversaire avec mes collègues de travail. On allait passer un bon moment. 
Dans la cuisine, au milieu de la farine du beurre de la tomate, Sam est venue poser le café et je me suis agacée de devoir me pousser. Il a ronchonné. Il a râlé parce qu’il n’y avait plus de jus d’orange. Il a bu du lait et il est parti travailler.
Ca sentait bon et oihana s’est réveillée. Nous nous sommes préparées ensemble. Dans la salle de bains pleine de musique. Moshi moshi buvait l’eau du robinet. 
Ca a sonné à la porte vers 9 heures.
Ca ne pouvait être qu’un voisin, puisqu’il y a une entrée sécurisée. 
J’ai ouvert sans regarder le juda. 
Trois hommes une femme. 
Ils m’ont demandé si j’étais la mère de Samuel. Tout de suite j’ai pensé à l’accident. Mais ils m’ont demandé s’il était là, juste au moment où je voyais le brassard orange sur le bras de l’un d’entre eux. POLICE.
Ils ont voulu perquisitionner et on demandé la chambre. 
J’ai posé des questions mais il est majeur. On m’a répondu on ne peut rien dire. Ils fouillaient toutes les boîtes, tous les meubles, ils soulevaient les matelas le canapé, ils ont ri en voyant les photos dans l’Ipad. J’ai dit que je fouillais parfois moi aussi sous le lit et ailleurs. L’un d’eux m’a dit c’est pas bien d’être suspicieux… J’ai demandé s’ils cherchaient du shit. Ils m’ont demandé s’il en consommait. Comment dire le contraire, avec les mégots qui traînaient sur la table ? 
Ils ont parlé de violence aggravée avec vol. Je crois que j’aurais préféré le shit mais ce n’était plus vraiment le moment de préférer. Trop tard.
Oihana râlait qu’on fouille la chambre de son frère et moshi moshi sautait dans tous les sens pour attaquer les policiers.
Ils ont emporté l’Ipad et rien d’autre. Puis ils ont filé chercher Sam à son boulot. 
Je ne savais rien. Je n’étais pas encore consciente du drame. Je suis partie travailler. 
Puis j’ai voulu savoir où il était. Je suis allée à l’hôtel de police. Une femme flic m’a refoulée et dit que je ne saurais rien qu’il fallait que je parte. Dans la voiture le père de Sam m’avait dit que le flic avait parlé de violence homophobe. C’est là que j’ai compris que c’était grave. C’est là que j’ai cru devenir folle. 
Sur Facebook, dans les journaux, j’ai vu tant de photos d’homo tabassés, et chaque fois j’ai eu envie de vomir et de hurler, et aussi de dégommer les coupables.
Je voulais voir mon fils et qu’il me dise ce qu’il avait fait. Je voulais qu’on me dise  qu’il y avait erreur qu’il avait été dénoncé abusivement.
Je suis revenue chez moi, il fallait que j’attende pendant les 24 ou 48 heures de garde à vue.
Je pensais au petit garçon que j’avais élevé avec son sourire et ses fossettes, toujours collé à moi, le pouce dans la bouche, avec son doudou le lachien tout sale, qu’il traînait partout et auquel il donnait la dernière goutte de chocolat du biberon. A tout ce que je lui avais appris de tolérance, d’amour des autres et de leurs différences. Je pensais à toutes les fois où j’avais mis le souk pour le défendre contre les propos ou les actes racistes. Je le revoyais petit expliquant à son copain Antoine, ce que c’était homosexuel, que c’était pas grave, que c’était de l’amour tout simplement mais entre deux hommes ou deux femmes. Ils avaient 6 ans. Et je pensais à lui avec des menottes, interrogé et ré-interrogé. Je pensais à la victime mais pas trop parce que pour moi il était totalement impossible que ce soit arrivé.
Et puis le soir on m’a appelée. Je suis venue très vite, j’avais porté un sac. J’avais mis son gel douche, sa crème, des vêtements propres, des chips. Mais je savais qu’on ne les prendrait pas. J’ai signé un papier sans le lire. C’était pour la perquisition. Le flic m’a parlé d’une soirée en boîte très arrosée, d’une rencontre et d’un homme qui finit à terre roué de coups et d’un vol d’ordinateur. Il m’a montré le dossier, des photos, je n’avais pas mes lunettes, je ne voyais rien de précis. Il m’a dit que c’était très grave. Il m’a parlé des deux complices. Je savais de toutes manières qui ils pouvaient être. Il m’a dit que si je voulais je pouvais aller à la comparution immédiate mercredi à 14 heures. Il m’a parlé de la victime un jeune médecin et il m’a décrit les blessures.
Je n’ai pas pu poser les affaires apportées. Je savais que quelque part mon fils attendait menotté dans une cellule, qu’il allait y dormir, et qu’il avait fait une chose immonde. Je n’avais plus qu’à rentrer chez moi avec tout ça.
Mercredi il  y a eu la comparution immédiate. Samuel était dans le box les yeux baissés. Son complice était à côté de lui. Le troisième trop jeune sera jugé autrement. La victime était là. Il est venu à la barre, jeune aussi, avec un air si gentil, si humain. 
La description des faits est longue, précise, jusqu’à la description de chaque blessure. Trois jeunes gens sortent de boîte en ayant trop bu. Un jeune homme sort d’une autre boîte en ayant lui aussi trop bu. Ils se croisent et parlent. Le jeune homme propose une after chez lui. Dans le tram il parle avec les garçons de leur couleur de peau et de leur différence, si elle est facile à vivre. Il leur dit qu’il est homosexuel et ils répondent que ce n’est pas un problème. C’est le jeune homme qui le dit lui-même. Chez lui, ils boivent encore et encore, et aussi consomme autre chose, je n’ai pas compris quoi. Puis des heures plus tard alors que tout le monde est plus que saoul, il demande aux trois garçons de partir. C’est là qu’il se retrouve parterre roué de coup et qu’il perd connaissance. Quand il se réveille il n’a plus de télé ni d’ordinateur, ni sa cigarette électronique. Il  se traîne chez la voisine qui appelle les secours.
La version des trois garçons est différente. Jusqu’au moment où il demande de partir. Il aurait éteint la lumière et eu un geste envers le plus jeune pour le draguer. Celui-ci lui colle sont poing dans la figure. Il tombe. Il est roué de coup. 
Qui saura jamais quelle est la version exacte ?
Cet homme a eu deux cotes cassées, le nez cassé et des plaies sur le corps car l’un des agresseurs a fait tomber un meuble plein de verres sur lui. C’est horrible et immonde.
D’ailleurs les retraités qui sont dans la salle d’audience pour passer un peu de temps en écoutant des histoires croustillantes qu’il commenteront au café du coin, sont outrés. Ils ponctuent les fait de «  c’est incroyable et d’insultes diverses ». 
Quand le procureur parle d’une peine de dix ans pour Sam et 20 ans pour son ami ils poussent des soupirs de satisfaction et rient de plaisir. La demande de l’avocat général de 18 mois pour l’un et trois ans pour l’autre les déçoit de toute évidence et ils l’expriment.
En attendant le verdict, je sors. La victime est un peu plus loin. J’avais en tête de lui parler depuis la veille. Il est seul et je m’avance vers lui pour lui demander tout le pardon qu’il est en capacité de me donner. Pardon c’est une expression car il n’a rien à pardonner, juste entendre ma compassion, ma honte, ma colère pour l’acte dont il a été la victime. Juste lui dire que jamais jamais une parole homophobe n’a été prononcée chez nous, jamais un acte violent n’a été toléré, que Samuel a été élevé dans la tolérance, l’écoute des différences, leur respect, et l’amour de la liberté. L’avocate de la victime aussi parle avec nous, je pourrais lui raconter toutes les petites histoires que je connais de la vie de mon fils. Mais ce garçon qui a frappé, qui a volé, je ne le connais pas. Depuis trois ans je le vois empêtré dans un personnage qu’il n’est pas tout au fond de lui.
 Depuis trois ans j’appelle au secours les services sociaux,  les associations, je demande un éducateur pour m’aider. Je suis seule à me battre avec cette adolescence rebelle et incontrôlable. Dans le vide et le désert.
Le verdict tombe finalement. 
Un an ferme pour Samuel, deux ans pour son ami. Des dommages et intérêts en plus dont le montant n’est pas encore définitif.
Samuel baisse la tête, sa sœur sort en pleurant, je n’entends plus le reste.
Je réponds comme un automate à la dame à côté de moi qui veut savoir lequel est mon fils… C’est le noir. Elle me toise et me dit bon courage en ricanant. 
Plus loin, une avocate d’une autre affaire me fait non de la tête, et articule des phrases que je ne comprends pas. 
Je sors.
La victime et son avocate me rejoignent et restent avec moi. Elle m’explique que Sam a un an ferme mais sans mandat de dépôt. Ca veut dire qu’il n’ira pas en prison. 
L’avocat commis d’office sort triomphant et attends mers félicitations. Il me demande si je suis contente. Je lui dis que non. Soulagée oui. Il est choqué, je m’en fous. Etre contente de quoi ? 
Je suis honteuse, en colère, assommée, ko debout, mais contente non.
Depuis hier Sud-Ouest se fait l’écho de cet acte homophobe qu’il met en parallèle avec le film l’appat. Le nom de Samuel est en toute lettre dans l’article. 
La peine judiciaire ne suffit pas le tribunal populaire va pouvoir se déchaîner. Les commentaires ont été fermés. Je préfère n’avoir rien vu et ne pas savoir ce qui s’est dit. 
Je vais continuer d’aimer mon fils. Je vais porter le poids d’une part de la responsabilité que j’ai de toute évidence. 
La victime va je le souhaite rester cet homme généreux qu’il semble être.

Nous allons tout faire pour que de cette horreur commise sorte une leçon pour Samuel. Et qu’il devienne un homme respectable et plein d’humanité.

vendredi 27 juillet 2012

Dr Nounours le retour


Voila, ce soir le nounours revient de son mois et demi d’immersion totale dans la vie active. C’était pas le bagne non plus. Juste histoire de casser le rythme dangereusement périlleux qui s’était installé depuis quelques mois. Histoire de réapprendre ce que c’est que de se lever le matin, de ne pas dormir ou se br.. devant un ordi, et sortir avec des petits loulous qui ont encore la morve au nez, mais déjà des tas d’idées pour trouver chemin de la carte « allez en prison sans passer par la case départ ». En fait là c’est moi qui ai tiré la carte chance et qui lui ai collée dans la main avant que ça tourne au vinaigre. Rien n’est gagné. Je sais que pendant un mois, loin des mauvaises influences, sous l’autorité de son oncle, et aussi de sa tante, il a filé droit. En même temps, il était juste un peu coincé dans un endroit qui ne ressemble en rien à son cadre de vie quotidien. Soeurette et son Warrior d’amoureux de mari vivent une vie pas tout à fait conventionnelle. Une maison faite maison à une trentaine de kilomètres de Montpellier, mais perdue au milieu de la garrigue, même pas dans un village. Un truc où le premier voisin n’est même pas à portée de vue. Un endroit où tu peux hurler des heures sans que personne ne s’en soucie. Sûr que quand t’as l’habitude d’aller chercher ton kebab au bout de la rue, regarder ton match de foot sur écran géant à deux minutes de chez toi, et claquer du doigt pour te retrouver dans un bus et aller où tu veux… là, tu te sens vraiment a poor lonesome cow boy ,…. a long long way from home….. lalalala…

Heureusement que la famille soeurette est du genre sociable et que pas mal de monde passe dans cette maison du bonheur, avec dix chats, dix chiens, un batteur fou, un sculpteur qui invente des histoires fantastiques comme il respire, une mère et une fille folles de cinéma et de Dexter, une amoureuse du batteur et un amoureux de la cinéphage….

J’ai déjà reçu x sms du nounours qui veut savoir à quelle heure ferme la FNAC. Trop heureux de pouvoir aller illico presto dépenser la quasi-totalité de son salaire dans l’achat DU casque dont il rêve depuis des mois. LE dr dre. LE à 250 euros pour le moins cher. Quand je pense que c’est pour écouter du rap… Allez on va dire que c’est le premier achat de sa vie avec un salaire. Et je dois dire que ça c’est un truc qu’on n’oublie pas. Finalement je me dis que s’il allait s’acheter trois fringues et se payait ses kebab avec le fruit d’un mois de travail, je  cois qu’il l’oublierait vite.

Je me souviens de mes premiers achats avec mes premiers salaires d’étudiante. J’étais dans le futile mais je sais que j’ai pris le bus pou Bayonne. Avec soeurette justement. Nous sommes allées au Galeries Lafayette appelées chez nous les « Dames de France », le paradis de Mamamia. Je savais ce que je voulais. La poudre libre « Plus qu’invisible de Dior », Le gros flacon de Chanel numéro 19, une palette deux couleurs de gris et un fond de teint de Lancôme. Puis j’ai traversé la rue. Je suis allée chez le bijoutier en face des Dames de France et j’ai acheté une paire de boucles d’oreille en or avec deux petits saphirs, qu’on m’a présenté dans un joli écrin en velours gris. Le soir même il ne restait pas un centime du salaire, alors que soeurette, elle avait dépensé trois sous. Je savais bien que tous les ans, les salaires de mes boulots d’été fondraient comme neige au soleil en quelques jours et j’aimais ça.

J’ai tout de même conseillé au nounours de prendre une assurance casse et vol parce qu’un casque sans fil ça s’arrache facile.

Dès ce soir je vais tenter de faire comprendre que la fête du n’importe quoi est terminée et que nous allons essayer de faire que ce mois de séparation n’aie pas été qu’un mois de séparation, mais une pause, une cassure qui nous permettra de reparti sur d’autres bases. Pas facile. Je doute que le père qui n’a donné aucune nouvelle, et n’en a pris aucune, ait réfléchi à tout ça.

J’ai vite mis fin hier à un chat avec un « ami de FB » qui se targuer de me donner des conseils sur ce que je devrais faire avec mes enfants pour les recadrer. C’est génial comme il y a des personnes qui sont trop fortes pour voir les défauts des autres. En fait les conseils j’aime bien les accepter quand je les ai demandés. Mais je n’aime pas trop qu’on m’en donne sans être sollicité. Surtout quand on a un seul enfant de six ans, que l’on gâte tellement qu’on ne peut plus entrer dans sa chambre tellement il y a de jouets, qu’on ne peut pas sortir d’un magasin sans lui avoir acheté une merde,  et que oui, ils sont tous trop adorables à cet âge !!!! Et que bon on verra à l’adolescence, ce que ce bel enfant fera. Et on bien si le cadrage préconisé pour mes enfants est encore valable et surtout efficace pour ce chérubin…

Donc je vais recommencer à faire ce que je peux avec mes propres tdc, même si je ne fais pas très très bien…

Et je vais avoir une belle pensée pour une amie que j’aime beaucoup, avec une vie « normale » un mari, une belle maison, une éducation solide pour ses enfants dont tu te dis que là ça cadre « perfectly ». Je sais que son fils de tout juste 18 ans est sorti cette semaine de prison. Je le sais par mes tdc qui sont amis avec lui depuis la poussette, et maintenant sur FB. Je sais que c’était un enfant adorable et intelligent, doux et rêveur. On s’est perdus de vu trois quatre ans, et je le vois sur FB avec son mètre quatre vingt dix, et toujours son regard doux et rêveur. Les tdc me disent qu’il a envie de les revoir et de se faire un mac do avec eux, un truc d’ados quoi. Et puis plus rien. Normal, il était incarcéré depuis quelques mois.

C’est triste et dur. Pour lui. Pour ses parents. Où a eu lieu le bug, quand, comment.

Alors, j’ai envie de dire à ceux qui jugnet et sonnent des conseils « ON VOUS EMMERDE !!!! » et si vous faites mieux avec les votre, bravo, et surtout tant mieux pour vous.





dimanche 15 juillet 2012

La preuve en 8 minutes 51



Maintenant qu'elle l'a, je peux montrer sa vidéo et me dire que finalement elle en sait plus qu'il n'y paraît...
Allez c'est bien ma fille mais maintenant il va falloir s'y mettre sérieux !

samedi 3 mars 2012

T'as jamais vu une montgolfière avec des béquilles ? Moi oui



Dans son petit soulier d’adolescente, un joli petit richelieu an nubuck prune, avec huit centimètres de talons, la lutine a trouvé une enveloppe avec un cadeau de rêve. De ses rêves je veux dire. Un shooting plus maquillage d’une heure juste pour elle. Bon un shooting, c’est ni plus ni moins qu’une séance de photos, mais shooting ça fait plus star de today… En tout cas la lutine était very happy mais very very !!! 
 Les rêves d’aujourd’hui ne sont pas les rêves d’hier. A quatorze ans on m’aurait offert un shooting, j’aurais tout de suite creusé un trou dans le sable d’une dune pour m’y ensevelir. Je me souviens de la torture que fut l’heure de « shooting » de la communiante en aube que je fus, et de la tête que j’avais sur les photos… On aurait dit qu’on me préparait à l’exécution capitale. Mamamia qui n’était pas fan des longues chevelures, avait fait couper mes cheveux tout courts. La frange devait mesurer moins d’un centimètre. Age ingrat comme le disait Mamamia. En tout cas pas l’âge du sourire épanoui. 
Bref, à l’inverse, la lutine, elle, a compté les jours qui la rapprochaient de son shooting de prise de vues de séance de photos. La tenue était étudiée à la culotte près depuis le jour de l’ouverture de l’enveloppe. Les richelieus prune s’imposaient. Petite robe à pois, achetée dans une boutique vintage, et veste en jean.  Lissage des boucles incontournable. Planifié nickel. Depuis le début de la semaine, la tenue trônait prête à être enfilée. Nickel aussi.
Sauf que… y’a eu cafouillage… gros cafouillage… La lutine s’est pris le pied dans le tapis jeudi. En courant après le tram elle s’est fait une entorse à la cheville. Je pensais à une foulure et j’ai juste passé un peu d’arnica, et j’ai prescrit l’immobilisation.
Le shooting était hier matin et même avec un pied arraché en marchant sur les mains,  il aurait fallu y aller. Bon la préparation a été moins « pointue » que ce qui était prévu. Les richelieus ont été remplacées par des petites bottines plates, (avec option, enfilage des richelieus au dernier moment, et pour rester assisse), et on a du zapper le lissage des boucles. Le shooting se faisant sur le bassin (d’archachon bien sûr…), à coté du Cap (ferret bien sûr…), le trajet en voiture a été pour moi un « souling », de plaintes sur ce shooting qui allait être raté, avec une fille aussi moche. J’ai oublié de dire que la lutine est très mais very very laide. Et surtout quand elle ne lisse pas ses cheveux. En plus elle doit peser 43 kilos pour un mètre soixante, ce qui est, on le sait à la limite de l’obésité. La veille, elle parlait d’un régime à mettre en place pour perdre… son ventre. Je me méfie tout de même de ces idées, ayant quand même en tête que Ken, le papa, fut anorexique pendant plusieurs années quand nous étions encore mariés. Alors, vigilance. Donc hormis, le problème du ventre, il reste celui de la chevelure. Et vendredi matin, n’ayant eu le temps de lisser ses boucles la lutine avait décidé que sa tête ressemblait à … une montgolfière. Ben voyons… 
C’est donc une grosse montgolfière que j’ai déposée entre les mains de la maquilleuse, qui a failli mourir d’effroi en la voyant. Le chantier maquillage a duré dix minutes au maximum pour rendre la montgolfière regardable. J’ai eu un léger frisson en voyant la maquilleuse-coiffeuse en arrivant, et j’ai eu peur que la montgolfière soit transformée en pétasse. Je me suis donc coincée dans un coin de canapé, avec une pile de « Oops » et une pile de «Voici », mais avec un œil sur le coin maquillage, pou veiller à la transformation. Le photographe est arrivé mais n’a pas eu l’air de remarquer qu’ il allait shooter une montgolfière. Il a même dit qu’il n’aurait pas de mal avec cette montgolfière là. Et quand le shooting s’est terminé et que nous avons visionné les clichés, il a demandé à en mettre quelques uns sur son site. Pas étonnant, c’est pas tous les jours qu’on shoote une montgolfière ! Et le temps que nous rentrions à Bordeaux, la lutine était déjà en ligne…
Qui plus est, après le shooting nous sommes passées par la case examinig chez le medecening, et voila que la montgolfière à une atèle et des béquilles pour trois semaines.

samedi 4 février 2012

De la poussette à l'agreg....


Souvent je vais faire un petit tour dans ce coin, parce que l’écriveur, je l’ai connu en petit short en seersucker, jambes nues dans une poussette, un jour de septembre des années 80, puisque sa môman  est ma copine de lycée. Ca c’est un truc qui te fout un sacré coup de vieux. Quand tu as la sensation que ce jour est comme avant-hier, et qu’en fait le petit mec de la poussette il a déjà le bac, le capes, l’agreg… et que la poussette a dû transiter par Emmaüs un paquet de fois.
Outre le côté sentimental qui m’attire vers ce blog, je dois dire que j’adore et j’admire la qualité de l’écriture. Et puis surtout…
Moi qui suis une maman de zados pas faciles faciles, qui me racontent le soir comment les profs dont méchants et ne comprennent rien à la vie… Là, j’ai le point de vue du prof. Depuis la phase poussette, on s’est croisés deux ou trois fois, je ne sais plus. Et comme ça, un soir de vacances, devant un petit repas, c’est un jeune mec cool. Et certainement que les profs de mes zados, sont eux aussi des mecs cools…  
Ce matin encore, la lutine venait se lamenter auprès de moi, victime de la colère de son prof de techno, elle avait oublié de me dire, qu’elle avait une heure de retenue la semaine prochaine. Pour moi, s’il y a retenue, il y a forcément connerie à la clef, et j’étais bien persuadée que pour la lutine la version mélodramatique qu’elle allait me donner, tendrait à me prouver par a+b que le prof une fois encore n’avait rien compris. Bingo !
Bon, donc en cours de techno, maintenant on fabrique des objets. Cette année c’est une lampe, je ne sais trop quel type de lampe. Et hier la lampe était enfin terminée et si j’ai bien compris un des élèves de chaque groupe pouvait prendre la lampe. Dans le groupe de la lutine no problemo. Personne ne se battait pour récupérer l’objet. Une certaine Stéphanie allait donc le pendre mais sans enthousiasme. Mais dans le groupe voisin, machin élève hyperactif (un vrai traité et tout et tout qui fait des crises d’après la lutine) veut la lampe mais n’en a pas. Donc la lutine essaie de persuader Stéphanie de donner la sienne, sinon il va y avoir crise… La la lutine mime la tête de machin, son agitation soudaine, et sa buche qui grimace. La lutine ne fait pas du théâtre pour rien… Donc Stéphanie s’approche de machin, convaincue par la lutine de donner sa lampe. Mais elle explique mal et machin ne comprend rien. Tout ça se passe bien sûr dans le cours, dans la classe, et le prof est là aussi, mais tout le monde semble l’avoir oublié… Alors la lutine se lève pour aller mettre son grain de sel dans tout ça. Comme elle est tutrice de maintenant 4 élèves, qu’elle veut être avocate ou comédienne, ce qui finalement est assez proche, et comme mercredi, elle a coaché une des ses tutorées et qu’elle a eu les félicitations de la principale pour sa gestion du problème, elle se prend pour « wonder mediatrice-toute puissante ». Elle s’approche de machin alors que Stéphanie a la lampe en main, et la lutine reçoit la lampe en pleine figure. Et elle rit. Et le prof lui colle une retenue. Il faudrait donc que je trouve cette colle scandaleuse et peut-être même que je fasse un petit mot au prof pour défendre ma wonder-progéniture… Mais je demande plutôt un stylo pour signer la retenue… Wonder lutine n’est pas contente, d’ailleurs tout le monde dans la classe a dit au prof que c’était pas juste tout ça !!!! Vilain, méchant prof qui punit les élèves…. J’essaie grande psychologue que je suis, de signifier à ma fille que le prof doit en avoir « plein le cul de tous ces petits cons parfois, qui croient qu’ils ont toujours raison… ». Je ne suis pas toujours du côté des profs mais parfois comme je les plains…. Le jeune prof qui portait des shorts en seersucker, parle de Dolto (ma mère spirituelle) et de son homard complexé, et de sa carapace qui mue, et de la fragilité de l’ado. Ok, ok, mais la carapace des profs bordel, il faut qu’elle soit en acier trempé aujourd’hui. Je dirai et la je suis du côté mère, que Dolto, ma Dolto, elle a tout de même fait de nos zados des petits rois intouchables. Et de nous parents, profs, adultes, des personnes en perpétuel questionnement sur NOTRE PROPRE comportement face aux ados. Eux, peuvent tout nous dire, tout nous envoyer à la gueule, surtout nos faiblesses…
Et la lutine, de me raconter que jeudi un pion s’est fait menacer par trucmuch avec un couteau. Mais ce trucmuch il est tellement gentil pourtant. Une fois il a marché sur le pied de la lutine et pour s’excuser il a fait trois révérences. « T’as vu comme il est gentil, trucmuch ???  Il a dû se passer quelque chose… ». Je sens que ça va être la faute du pion… La lutine renchérit « Ca fait deux fois que les flics viennent pour lui ! » Pauvre trucmuch, il est tellement trop gentil…. C’est sûr, il a un problème, mais je ne pense pas que ce soit d’être trop gentil.
Quand je lis le blog de l’écriveur, je mes dis qu’il doit parfois avoir envie de retourner en short seersucker dans sa poussette, et je comprends qu’il n’ait pas envie de finir retraité de l’éducation nationanle.