mercredi 6 août 2014

feuilleton la suite


Les petites histoires du feuilleton de l'été sont à l'origine des moments de ma vie de petite fille. Si je les ai écrites c'est tout spécialement pour mon neveu Zacharie. Un petit garçon très spécial, un peu tout fou, une sorte d'extra-terrestre qui me fait rire. Un petit garçon qui un jour vers ses trois ans, m'a regardée droit dans les yeux, alors je que je me débattais avec les ceintures du sièges auto dans lequel je voulais l'attacher et m'a dit" Tu fais attention de ne pas me coincer les testicules s'il te plait ?".... En fait c'est un peu la lutine, mais en garçon, donc avec testicules.. Bon il a maintenant 13 ans. Mais quand il était plus jeune il voulait que je lui lise des histoires et ce qu'il adorait c'était que je lui raconte l'enfance de sa maman. Et comme justement avec sa maman, notre relation n'est pas top top, je lui ai proposé de lui écrire ces petites histoires et de lui mettre sur un blog. Je sais que ça l'a beaucoup amusé. 
En voilà donc encore une. Tout ça va donner un ton un peu plus léger à "va pieds nus...", car j'ai pas mal plombé l'ambiance ces derniers temps. 


La bêtise du jour est signée caro et sylvie.
Elle se passe en été pendant les grandes vacances.
Il faisait très chaud. Pendant que ta maman et michel faisaient la sieste, manique nous avait demandé d’aller à l’épicerie qui était juste derrière l’école. Tu la connais maintenant elle s’appelle le Magenta. 
A ce moment là, c’était un petit magasin où l’on pouvait acheter des tas de choses car les supermarchés n’existaient pas. Il n’y en avait qu’à Bayonne. On y allait tous ensemble certains mercredis. On adorait ça, car on passait chez notre mamie Laurence, et elle venait avec nous. Mamie Laurence était très distraite et très étourdie et elle aussi faisait des tas de bétises que je te raconterai aussi. Et quand on allait au grand supermarché,elle prenait elle aussi un caddie, mais elle ne nous suivait pas et on la perdait toujours dans les rayons. Alors on passait beaucoup de temps à se chercher. Après les courses, on allait faire laver la voiture à la machine-balai. On avait une break ami 6 et on restait tous dedans pour voir les balais et le savon passer sur les vitres. On était 7 dans la voiture et ça amusait tout le monde.
Donc je reviens à la bêtise de caro et moi. Cet après-midi là, manique nous fit une petite liste de commissions, comme elle le disait. Je me souviens comment elle faisait. Elle déchirait un coin d’enveloppe et elle écrivait dessus :
3 laits
1 paquet de lessive
4 bananes pas trop mûres
Un paquet de petits beurres
Une boîte d’alumettes
Elle nous donnait l’argent dans un petit porte-monnaie. Et nous partions avec notre petit filet à provisions.
En route, je dis à Caro que j’en avais marre de manger des bananes au goûter. Je détestais ça. Et caro elle trouvait que les petits beurres à force c’était fatiguant qu’il devait y avoir des choses bien meilleures à l’épicerie.
Les épiciers nous connaissaient bien. Il y avait monsieur et madame Boquet, et leur fils, et leur grande fille manette qui n’allait plus à l’école et les aidait au magasin. Ils avaient un grand chien-loup qui s’appelait Biki. Nous on l’appelait Biki Boquet. C’était le seul chien de la terre dont nous n’avions pas peur. Manique nous avait appris à avoir peur de tous les animaux sauf les poissions et les canaris. On avait peur des chiens, des chats, des araignées, et des vers de terre. Mais Biki Boquet lui était très gentil car il ne bougeait jamais. L’épicier aimait bien faire des farces. Il disait qu’il s’appelait Bill comme bilboquet, et chaque fois nous on éclatait de rire.
Justement cet après-midi là, c’était lui qui était au comptoir. Quand on lui demanda les allumettes, il fouilla dans un coin et nous dit qu’il n’en avait plus qu’il allait en commander pour le soir. Avec Caro, on s’est comprises d’un regard. On a pris la liste et on est allées vers le rayon des biscuits. Et juste à côté des petits beurres on a vu les chocos BN. Alors on a demandé à monsieur Boquet : « Un paquet de chocos BN s’il vous plait ». Et puis, comme la lessive et le lait ne nous paraissaient pas très urgents, on a pris un petit paquet de lessive et un seul litre de lait, et à la place on a demandé un paquet de bonbons, et des carambars, et aussi deux malabars. Restait les bananes du goûter. Et il nous semblait qu’avec cette chaleur, des bananes n’était pas la meilleure récompense pour deux petites filles qui faisaient les courses pour leur maman. Alors avec un grand sourire à Monsieur Boquet nous lui avons demandé « Et puis deux esquimaux au chocolat s’il vous plait ». Lui, il avait l’air un peu étonné. Parce que manique ne nous en achetait pas très souvent. « Vous êtes sûres les filles que maman a vraiment demandé ça ? » Et caro et moi avons répondu en même temps « Oui monsieur Boquet ! Mais elle ne l’a pas mis sur la liste…. »
Alors Monsieur Boquet nous a donné nos esquimaux et nous les avons mangé en chemin. Et puis, on a pris un malabar chacune, et quand on est arrivées à la maison on faisait de grosses bulles roses en rigolant. Manique elle, riait beaucoup moins. Nous avons posé le sac et elle l’a vidé. Elle nous regardé avec l’air très fâché. Elle a pris les chocos et elle nous a demandé pourquoi des chocos alors qu’elle avait demandé des petits beurres « Il n’y en avait plus, ni de bananes, ni d’allumettes. Et il n’y avait plus de grosse lessive, ni de lait ….» « alors vous avez remplacé par des bonbons, des chocos, des malabars, des carambars et puis quoi aussi ??? » Et toutes les deux nous avons répondu : « Des esquimaux !!! »
Manique a tout remis dans le sac. Sauf les esquimaux bien sûr et les deux malabars. Et elle nous a dit de repartir tout rendre à Monsieur Boquet, de lui raconter notre mensonge et de revenir avec l’argent. Nous sommes reparties toutes les deux, pas très fières car nous savions que monsieur Boquet allait se moquer de nous et qu’il allait tout raconter à sa femme.
Biki nous a regardé tout rendre et je suis sûre que lui aussi il a bien ri. Pour le goûter, on a du manger encore une fois cette sacré banane en rondelles avec du sucre que je détestais. Comme d’habitude, j’ai enlevé les quatre coins du petit beurre que je ne pouvais pas avaler. D’ailleurs je le fais encore, et je déteste encore les bananes, je n’en mange jamais. Et je n’en achète jamais à tes cousins.

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