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mardi 31 juillet 2012

L'amour n'est pas dans ce prè là


N'oublions tout de même pas que le titre vient d'un texte poétique dont on est loin avec l'émission :


LE BONHEUR

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite, dans l’ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite, sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite, sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite, de pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite ! Il a filé !

Extrait de "Ballades du beau hasard"
Paul FORT

(1872 - 1963)



Si je m’appelais Annie ou Géraldine, j’aurais déjà bouclé ma valise depuis longtemps.

Si je m’appelais Annie ou Géraldine, je me casserais vite fait de ce coin de la Manche, avant de m’être faite coincer entre deux vaches, par un petit bonhomme tout rondouillard, aux joues rouges et bonnet qu’il a piqué à l’un des 7 nains.

Déjà au speed dating, j’aurais tout fait pour saborder le truc, et ne pas être sélectionnée. J’aurais bien vu ce regard légèrement lubrique me couler dessus. Et le 7 nain qui demande tout fier « Alors comment tu me trouves, qu’est-ce qui t’a plu en moi ? ». Ben mon vieux on se demande bien. Il est de bon ton de dire qu’il n’y a pas que le physique. C’est certain. Mais là, il n’y a pas le physique mais il n’y a pas non plus le mental.

Qu’est- ce qu’il t’a pris à toi, la Géraldine, artiste peintre de te dire séduite par ce « 7 nain » ?? Je te crois pas. C’était un soir où t’avais mis ton Prozac en tartines ? Qu’est-ce qui s’est passé dans ton cerveau pour que tu aies envie d’aller te coincer dans ce trou de campagne avec ce bonhomme ? Et toi la Annie, assistante dentaire à Paris, je sens que la vie t’as pas fait trop de cadeaux, mais là tu vas toi-même t’en faire un pas terrible…

Parce que ce qu’il cherche autant le dire franco, le 7 nain, c’est une ouvrière agricole qu’il pourrait troncher dans le foin. Et qui sache faire la soupe. Lui il appelle ça l’amour, et je pense qu’il est sincère. Ca fait quelques années qu’il doit en rêver le soir, et que là il en a deux sous la main. Alors on dirait que ça se réveille. Le jour de leur arrivée déjà on le sentait au comble de l’excitation, l’œil en mode 1000 watts et le rire nerveux de chez extrêment excité… Il avait troqué vite fait la tenue de gentlemen farmer, style marcel bleu électrique, pantalon kaki crotté, et bottes en caoutchouc, et bonnet jaune et bleu, contre une tenue de ville « pantalon tergal beige, taille très très haute, et chemise blanche viscose à belle rayures ». Ca sentait la savonnette Persavon et l’eau de Cologne jusque dans mon salon.
J’avais déjà mal pour Annie et Géraldine ce jour là. 
Mais hier soir j’aurais pleuré pour elles. En fait j’ai ri. Mais c’était nerveux !
Quand La Géraldine explique qu’elle peint de l’abstrait, l’oeil du sept nain se perd au loin, cherchant dans les limbes du cerveau ce mot jamais entendu. Ce à quoi, la Géraldine tente d’expliquer que l’ « Astait » comme il dit c’est des personnages sans yeux et sans tête (Finalement l’école du Louvre ça doit donner quelques bases….) Ce qui ne rallume pas du tout l’œil toujours à la recherche de ce que peut être un tableau sans yeux ni tête. Alors elle dit qu’elle fait du nu. Et là, le mot « nu », ça lui parle et ça fait à nouveau rallumer les 1000 watts dans ses yeux et le rire qui va avec…. 
Et quand on lui parle de voyage, il n’hésite pas à annoncer qu’il est invité partout dans le monde en Angleterre et aux Zechelles…
Tout cela pourrait presque attendrir, s’il n’y avait ces moments où le 7 nain, laisse ses envies «d’amour » s’exprimer, et saute  un coup sur Annie un coup sur Géraldine pour leur mettre carrément la main au cul et leur colle des poignées de foin dans le soutif. Avec regards dégoulinants de partout. Ah qu’est ce qu’on est joueur à cet âge !!!! Les propos sont plus que grivois et la voix off nous précise que les deux jeunes femmes sont toutes heureuses de ces démonstrations de « tendresse »… Ouais…

Le deuxième soirée se termine en apothéose. Petite sauterie familiale, avec une galerie de clônes du 7 nain, un peu effrayante. La Annie en est toute muette, et la Géraldine qui avait pour l’occasion sortie sa plus belle tenue de chaudasse, toute énervée….
Et ce n’est pas le petit discours du 7 nain qui va calmer l’ambiance. Il parle d’un poisson qui veut sortir de sa cage et qui veut qu’on le remette à la mer… Il dit même que c’est la vie… Sur les poissons en cage, c’est la vie, comprenne qui pourra....
Les deux filles sont en tout cas perplexe et La Annie semble enfin prendre peur. Casse toi vite Annie, parce que tu sembles trop fragile et perdue pour voir un poisson comme celui-la. Je suis sûre qu’ailleurs il y a mieux pour toi. 

Pas d’inquiètude pour Géraldine, qui monte sur la table pour faire tourner les serviettes au son de tous les tubes patricksébastiennesques.  Elle s’est pas boudinée dans sa jupe qu’elle a dû piquer à sa fille pour rien. Tous les poissons doivent frétiller dans las cages !!! Ah ah ah !!! Ca parle plus que l’art « Astait » ça ! D’ailleus Thierry ne sait plus où donner du poisson.

Un coup, il propose à La Géraldine de lui faire sauter le bouton prêt à exploser de sa petite veste, elle aussi piquée à sa fille, qui fait au moins un 36 alors que maman doit tout juste entrer dans le 46… Et ça rigole bien gras à la bonne blague… 
Un coup il valse avec la Annie, en n’oubliant pas de plaquer sa main sur les fesses qu’elle a pas et que de toutes manières on ne voit pas, cachées par un cardigan beige qu’elle a dû piquer à sa mère. 

Les filles, croyez moi, il vaut souvent être seul qu’accompagné de quelqu’un qui ne convient pas.
Je sens que la pauvre Annie va tomber dans la gueule du requin qui l’attend.  
Pour toi Annie, cette année, "l'amour n'est loin du près, cours vite, cours vite..ça va te sauver".





dimanche 4 mars 2012

Je veux me décâbler.


Comme tout le monde je suis câblée. Et comme tous les câblés, je suis dotée de deux cent soixante huit mille chaînes de télé. Parfois, je fais un tour complet de zapette. Mais comme je n’ai souscrit à aucun abonnement en supplément, évidemment sur les deux cent soixante huit mille, je dois avoir, deux cent mille écrans noirs. Quand je fais mon tour de zapette, je me demande toujours qui peut se coller à Luxe TV ou Breizh TV. Et la plupart du temps je me limite aux dix premières chaînes de câble. Et la plupart du temps aussi, je n’ai qu’une envie c’est celle d’éteindre ma télé et de faire autre chose. Parfois, je tape su le VOD. C’est toujours moins cher qu’une séance de ciné. Mais les films ne changent pas souvent, en tout cas avec la D Box, que je trouve un peu minable pour cette fonctionnalité. Et à chaque fois, je réfléchis à cette question : « Ai-je vraiment  les moyens de payer cinq euros en plus de mon prélèvement mensuel de DBox ? Juste pour voir un film qui si ça se trouve va m’endormir… On devient impitoyablement sélectif quand on n’a pas les moyens. Petite entorse autorisée la semaine dernière. Ca y est Polisse est enfin visible en VOD. Je n’avais pu le voir en salle, trop cher, les sites de streaming le proposaient mais moyennant abonnement, donc il fallait attendre. Dimanche je me suis offert La séance ciné glissée sous ma couette. Et je suis contente de ne pas avoir vu ce film au cinéma, tellement il m’a crevé le cœur, et fait pleurer. Je ne me vois pas sangloter ailleurs que sous ma couette devant un film. Je dois dire que toutes les scènes sont à la limite du supportable. Mais celle de l’enfant arraché à sa mère qui ne peut plus s’occupe de lui, m’a mise dans un tel état que j’ai ressenti la douleur dans mes tripes. Ce petit noir, je le voyais comme mon fils, en plus il s’appelait Ousmane comme mon nounours.
 Digression fatale : Cette situation là, je l’ai vécue un jour, sur une place de Ouagadougou, où une femme qui avait appris que des blanches étaient dans la ville. Elle est venue vers nous alors que nous nous rendions chez un ami. Elle nous a demandé si nous étions les femmes qui venaient pour l’orphelinat. Elle était entourée d’une dizaine d’enfants. Elle en a poussé un vers nous, qui devait avoir cinq ou six ans. Elle nous a dit qu’elle  nous donnait l’enfant à adopter. Elle nous a montré ses dents, qui étaient belles. L’enfant la regardait incrédule. Une femme qui vient donne son enfant car elle sait qu’elle, elle ne pourra pas le nourrir et l’élever. CA fait mal partout et elle aussi elle a dû avoir mal partout.
La femme du commissariat aussi. Et l’enfant aussi, et Joey Star aussi, dont les lames ne sont pas à mon avis du cinéma.
En tout cas ce film là fait vraiment mal partout. La, ou le, je ne sais pas VOD, ç sert donc à ça.
Pour le reste, être câblé, ne sert pas en tout cas à avoir plus de choix. Et si choix il y a, qualité il n’y a pas. Il y a longtemps que je ne regarde plus la télé pour voir de la qualité ou pour me cultiver. Juste pour me divertir sans fatiguer mon cerveau, ou pour m’endormir. Je m’endors avec Ruquier et on n’est pas couchés, tous les samedis, avec les feuilletons français de police scientifique, et je me divertis avec les programmes courts de concours de cuisine, concours de chants, concours de cocottes en papiers et autre conneries.
Tout ça je le trouve entre la une et la six. Au-delà, c’est la télé poubelle, hormis Arte qui m’ennuie, et la chaîne parlementaire qui parfois m’interpelle, et quelques chaînes d’info continue quand je veux faire un rattrapage d’actus.
Le fond de la poubelle se trouve entre le 8 et le 19. Chaîne de reportages importés des Etats-Unis, la honte de la honte des émissions télé. On filme des familles de crétins, on film des familles d’intolérants, on filme des familles de délinquants, des familles qui crèvent la dalle ou qui ont un compte en banque ultra débiteur, juste pour montrer comme ils sont malheureux et que c’est dur.
La lutine, est elle le plus souvent au-delà des chaînes de un à sept. Et comme la télé est dans la pièce où, je vis, écris, lis, dors, je suis spectatrice passive. Comme on est fumeur passif. Espérons que ça ne me donnera pas le cancer du neurone… Je suis souvent tentée de hurler à la lutine un énorme STOOOOOOOOOOOP. Stop à la connerie, au vide intersidéral, au pitoyable. Je suis même tentée d’interdire ces chaînes là. Je les trouve toxiques. Je déteste l’image qu’elles donnent de l’humain.
Quant aux chaînes pour ados, elles sont une torture pour les tympans. Elles ont dû régler leurs fréquences son sur ce qu’il y a de plus aigu. Elles ne doivent être supportables que par les oreilles des moins de dix-huit ans… La palme d’or allant aux chaînes Disney. Feuilletons mettant en scène des ados sorciers ou milliardaires, aux voix super-aigües, qui n’ont pour soucis que la couleur de leurs chaussures, de leur cheveux, et la fête du lycée. La célèbre Hanna Montana, chouchou de la lutine, me fait venir des boutons.
Je ne sais pas s’il est possible d’être câblé, sans avoir la télé.
Je pourrai toujours rattraper les conneries que je n’ai pas vues sur les replay avec mon ordi.
Je dois réfléchir à cette éventualité. Elle me tente énormément. Elle me ferait en plus économiser le prix de la redevance télé que nous demande encore l’état, alors qu’il nous fournit des programmes de merde, pour juste trois ou quatre chaînes publiques.
A l’instant la lutine, vient de couper le son d’Hanna Montana pour aller se préparer des pancakes. Je dois dire que le silence qui règne depuis trois minutes est comme une fenêtre ouverte qui fait rentrer l’air frais. Un petit bonheur qui ne va pas durer.
Je rêve d’avoir à nouveau une chambre pour m’isoler de tout et me saouler de calme.