mardi 4 janvier 2011

Là, c'est du lourd

Je ne voudrais pas devenir aigrie et acariâtre.


Depuis des semaines les tdc font les frais de mes angoisses.

Je les houspille sans arrêt. Ils sont ma seule raison de rester et de me battre et pourtant je ne parviens plus à leur montrer mon amour. Je prends tout à rebrousse-poil. Je n’arrive plus à rire comme on le faisait avant quand on se demandait où pouvait être l’adulte dans cette maison.

Mon chamallow se réfugie dans sa chambre, nous nous croisons quelques secondes le matin, car il part plus tôt que moi. Le soir, il rentre du collège et file dans sa chambre, il fait ses devoirs rapido et va sur internet traficote sur Facebook, chatte un peu avec ses potes. Il monte manger en courant d’air, et repart. Parfois il vient se coller un peu contre moi et regarde la télé si le programme lui convient. Nous n’avons pas les mêmes goûts. Mais, je pense que même si nous n’avions pas toutes ces difficultés ce serait à peu près pareil. Il aura bientôt 16 ans et je ne suis pas sa pote. J’aimerais simplement que quand nous arrivons à nous croiser il y ait moins d’agressivité entre nous. Je voudrais lui offrir autre chose que la présence d’une mère qui ne sait plus écouter, plus rire, sans douceur, sans tendresse. Je ne voudrais pas que nos liens se distendent, je ne voudrais pas le laisser partir à la dérive. Il ne comprend pas que je veuille avoir un œil sur ses fréquentations. Ses difficultés scolaires l’ont conduit dans une classe spécialisée du collège de banlieue. Le niveau lui convient. Il ne se sent plus mal comme avant dans le cycle normal. Mais petit à petit son niveau baisse je le vois. Il se détache de sa scolarité. Parmi ses mais certains ont des conditions vie bien différente de la notre. Enfants vivant en foyers, parents toxicos. Lors de la réunion pour le voyage en Pologne, j’ai été sidérée de voir que sur 14 élèves, car ils ne sont que 14, près de la moitié étaient venus seuls. La moitié des parents présents, quand ils ont dû se présenter, ne savaient même pas quelle était l’option professionnelle choisie par leur enfant. Quand aux questions posées par les parents, elles concernaient les portables, les possibilités de se connecter à MSN le soir, et je me suis fait regarder comme une chieuse quand j’ai demandé quels endroits allaient visiter nos enfants… La gazelle qui est passé aussi dans ce genre de classe, avait au bout de deux mois, « intégré », comme cela se disait dans la cour de collège qu’elle était dans la classe des délinquants… Je suis pétrie de doutes, et de culpabilité, quant à l’échec scolaire de mes deux aînés.

La lutine, elle s’active sans arrêt et son babil m’épuise. Elle veut m’aider à tout. Elle a commencé à faire des cartons. Mal. Ils sont soit trop lourds, soit à moitié vides. Elle voudrait que je passe mon temps à chercher le futur appart. Elle me trouve des sites sur le net, cherche des T3, s’active, me demande de téléphoner. Elle observe toutes mes attitudes et mes expressions, elle guette les larmes. Elle avec moi, un comportement de mère avec sa fille. Je suis souvent obligée de rappeler que je suis l’adulte et qu’il y a des choses que je décide et qui ne se discutent pas. Elle me couvre de conseils et de recommandations. Verrouille les portières de ma voiture quand elle me quitte, me conseille de ne pas téléphoner au volant, et de ne pas me promener seule la nuit quand elle est chez son père. Ca m’étouffe. Ce que je ne veux pas supporter venant d’un homme, elle me le fait vivre. La situation doit tant l’angoisser qu’elle s’octroie le pouvoir « magique » de pouvoir la maîtriser. Si elle pouvait mettre autant d’ardeur dans sa scolarité…. Elle est sans attention, incapable de la moindre concentration, et s’obstine à croire que faire le minimum est déjà bien assez. Elle a je le sais les capacités intellectuelles en elle, mais pas la faculté d’en tirer profit. Ses profs l’aiment parce qu’elle est pleine de joie, d’idées, d’envies d’apprendre. Mais elle les saoule eux aussi. Elle parle en permanence mais souvent à tort et à travers. Elle change sans arrêt de place au sein de la classe, les profs étant à la recherche du voisin auquel elle ne parlera pas. Certains ont fini par l’isoler seule devant. Elle est une bonne déléguée de classe personne ne le nie…pas même les profs… Là aussi je suis pétrie de doute et de culpabilité.

Je ne sais pas ce qu’est être mauvais élève car j’ai grandi dans mes livres et dans les leçons. Je passais mon temps à illustrer mes leçons, je fouillais dans tous les dictionnaires quand je devais faire une rédaction, pour trouver le vocabulaire le plus approprié et le plus varié. Je n’aurais pas eu l’idée de quitter ma chambre sans avoir fini mes devoirs et connaître toutes mes leçons. Et encore cela ne suffisait pas à Pierrot de la lune et Mamamia, qui étaient très très exigeants avec moi. De la 6eme à la 3eme, Pierrot de la lune me faisait faire les programmes de math pendant les deux mois de vacances d’été, pour que je sois au point dès la rentrèe. Bon avec mon frère et mes deux sœurs ils ont eu plus de soucis, car eux étaient plus rebelles. Et Mamamia ne supportait pas que je descende en dessous de 14….

Je ne sais quel est le juste milieu. En tout cas je ne l’ai pas trouvé. Et en cette période de grands doutes, je me sens perdue.

Quand tout sera plus apaisé, peut-être qu’une thérapie familiale nous fera un peu de bien. Peut-être faudra-t-il exorciser ces années difficiles…

J’ai hâte que la vie soit plus légère. J’ai envie de poser le fardeau.

1 commentaire:

  1. Cela fait un certain nombre de billets que je mesure le poids de votre fardeau. Vous parlez de thérapie familiale quand tout sera apaisé MAIS ne pensez-vous pas qu'elle pourrait vous mener justement à cet apaisement recherché. Ne serait-ce pas par elle qu'il faudrait commencer ? Et avant qu'elle soit familiale, ne pourrait-elle pas vous concerner seule avant que vous ne tombiez plus bas ?
    Bon courage dans votre cheminement.

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