dimanche 13 juillet 2014

Le méli-mélo (part one)


C’est encore tout en désordre en moi.
Tout ce que je voudrais dire ici et que je n’arrive pas à mettre en mots ordonnés, cohérents.
Pourtant j’ai le temps d’y penser et largement. Ma blessure, la blessure physique est presque refermée. Les infirmières viennent encore tous les jours. Dans deux trois jours ,j’en serai à la phase cicatrisation finale, il n’y aura plus de plaie. Il faut que je sois un peu sage, il suffit d’un frottement un peu trop appuyé et prolongé sur la zone blessée, pour que la peau réagisse. Le jean est complètement interdit. Trop lourd trop prés de la peau, trop de frottement. Les activités de ménage à s’agiter dans tous les sens aussi. Ca tire sur la cicatrice et la peau craque à nouveau. Hier, j’ai fait ma première sortie à Saint Mich, j’ai pris le tram, j’ai marché. Et pour marcher... j’ai marché, mon but étant de trouver une Mooncup, dans un magasin bio. Il a fallu en faire des boutiques pour trouver la bonne. Mardi, je repars travailler. Ouf !
Tout ça pour dire qu’au choc de ce matin de mai dernier, s’est ajouté cet accident de la vie quotidienne, comme pour me dire stop pose-toi pour de bon. Voilà c’est fait. Maintenant je me suis bien posée, reposée, re-reposée, je vais pouvoir repartir. Mais avant il faut que j’arrive à mettre des putain de mots sur ce qui me turlupine. Parce que Bon sang, la méli-mélo qu’est-ce que tu peux tourner autour du pot !!! C’est vraiment le méli-mélo dans ton cerveau.
En fait je ne comprends rien à la JUSTICE. Je ne comprends rien à ce qui se passe et surtout à la manière dont cela se passe. Je me doute que le manque de personnel, le manque de moyens y sont pour beaucoup. Mais merde ça ne va pas tout ça.
Je re-re résume, il faut que je la fasse courte. Les détails sont dans une autre note… 28 avril, Sam sort avec ses amis un samedi soir et part en vrille grave. Il commet un délit gravissime. 27 mai, les policiers débarquent chez nous pour une perqui, et filent l’arrêter sur son lieu de travail, il part en garde à vue aussitôt. 28 mai, passage en comparution immédiate au Tribunal de Bordeaux. Verdict : un an de prison ferme sans mandat de dépôt. On lui donne une convocation à sa sortie du box des accusés pour le 23 juin. Et basta ! Quoi et basta, ben oui basta. 29 mai, il est à la maison. 2 juin, il reprend le boulot. 23 juin, rendez vous avec le JAP reporté au 27 pour cause de grève. 27 juin, la JAP décide que finalement elle décidera en octobre. Une convocation viendra plus tard. Au revoir Samuel. 4 juillet papa patron part en vacances. Pour un mois. 8 juillet Samuel part lui aussi en vacances pour quelques jours, sur le bassin (d’Arcachon) avec un pote. Et basta !
Moi sincèrement je n’y comprends rien. Je ne sais plus quel est mon rôle. Cette putain de punition, nécessaire, et normale, elle vient quand ? Comment faire rentrer dans ce putain de cerveau de ce gamin qu’il est puni, alors que rien ni personne ne le lui signifie concrètement. C’est comme si un gamin de trois ans désobéissait gravement, et qu’on lui disait, c’est grave mais tu auras ta fessée, ou tu seras privé de sortie ou chépa quoi… dans un mois… OK ?
Il me semblait que comparution immédiate signifiait urgence et immédiateté de la peine…
Après avoir expliqué à mon fils qu’il était puni,  que sa peine de prison allait être transformée en une autre forme de peine, que cette autre forme de peine serait soit un emprisonnement le soir et le week-end soit un bracelet électronique, et qu’ainsi, il pourrait continuer son travail, voilà que lui se retrouve face à un juge qui lui dit que tout ça va avoir lieu mais dans trois ou quatre mois.
Et en attendant ??? En attendant, ben rien…. En attendant bon vent !!!!




12 commentaires:

  1. En attendant le juge a 4659 autres dossiers sur son bureau, certains plus graves, certains moins graves, certains pareillement graves. En attendant les journées n'ont que 24 heures et les années 366 jours, les années fastes. En attendant le juge a lui aussi des enfants dont il doit s'occuper pour qu'ils ne glissent pas sur la mauvaise pente, car imaginez un seul instant ... les enfants d'un juge, délinquants ! Ma brave dame quel scandale, quelle opprobre, quelle image jetée à la vindicte populaire ! En attendant on attend du juge de suppléer au quotidien les parents défectueux et irresponsables, de réparer l'irréparable, de peser, de penser, de panser les victimes mais aussi les "p'tits cons" qui se permettent de tabasser un pauvre fils de.. (car la victime aussi est fils de ne l'oublions jamais). Car oui ça souffre un "p'tit branleur", on le sait merde qu'il y a des tonnes de souffrance derrière pour en arriver là ! En attendant j'ai parfois envie de hurler moi aussi "mais putain au lieu de pleurer aujourd'hui fallait l'éduquer votre gamin, AVANT !" Mais bien sûr je ne le fais pas, je connais les tonnes de chagrin, de désespoir qu'il y a derrière chaque cas. En attendant ... bienvenue dans mon monde.

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  2. Et je ne pars pas bronzer jusqu'en octobre ! J'ai 4658 autres putain de dossiers à lire ...

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    1. Soit. Je l'ai déjà dit hier, ici je dis ce que je veux. J'exprime ce que je ressens. Et j'accepte qu'on exprime son désaccord et son énervement.

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  3. Soit, mais tu le dis sur un domaine public lisible par tous et j'exerce donc mon droit de réponse. Mon job c'est d'être juste (justice), et à l'écoute des 2 parties. Ce que je fais, toujours !

    Ce que la société attend de vous dans ce laps de temps, c'est que toi et papa-patron-en-vacances, exerciez votre rôle de parent ! Pour qu'il n'y ait pas de nouveau dérapage, de nouvelle victime. Dans ce laps de temps, EN ATTENDANT, le bracelet électronique et la contrainte morale c'est vous ! Pas la justice. La justice a fait son travail et a ... rendu justice.

    Ce qui me fait dire qu'un gamin qui a fait ce qu'il a fait ne part pas en vacances avec un pote. Il subit une contrainte parentale. On ne pas peut tout demander et exiger de la justice en étant permissif soi même. A un moment il faut imposer soi même les règles et la rigueur qu'on exige des autres.

    Mais sois assurée que je sais que ce n'est pas facile. Outre mon job, je suis aussi (et sans doute avant tout) maman, et comme toi j'ai adopté une de mes filles, qui n'est pas facile à vivre en ce moment.

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  4. J'ai bien compris que pendant des mois je serai cette contrainte morale. Et moi seule puisque le papa est en effet parti en vacances. Je me débats comme je peux, entre un ex-mari qui considère la paternité comme un travail avec des périodes de présence, et qui une fois qu'il a donné son salaire a son fils pense qu'il a fait ce qu'il avait à faire, et un fils de 19 ans, qui vit chez moi, mais ne communique plus vraiment... Depuis deux ans j'alerte les services sociaux, j'ai consulté des associations, je cherche des solutions. C'est ainsi. Je dois m'accommoder de la situation.
    Pour mon fils je veux et je tiens à ce qu'il paie sa dette. J'aurais aimé que cela se fasse au plus vite.
    Ne vous inquiétez pas je pense tous les jours à la victime et à sa famille.
    Nous avons longuement parlé le jour de la comparution. J'ai aidé mon fils à lui écrire une lettre. Car je cherche désespérément ce qui a "cloché" dans le message et l'éducation que j'ai donnés. Je cherche ce qui pourra faire de lui un homme "bien, respectable et respectueux de l'autre". Je sais d'ailleurs qu'au fond de lui, il est cet homme là. Je crois qu'il ne le sait pas lui-même.

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  5. Je suis contente de te lire et je te remercie pour ta réponse.

    La supposée lenteur de la justice, dans ton cas l'éxécution de la peine, mérite quelques explications (que l'avocat de ton fils aurait dû te donner. Ce n'est pas le rôle du juge).

    Cette lenteur est nécéssaire pour que ton fils puisse bénéficier de tous ses droits. Cette lenteur protège donc ton fils dans ses droits. L'exécution d'une peine prononcée ne peut avoir lieu que lorsque la décision est définitive, et que toutes les voies de recours sont épuisées. L'exécution n'est donc possible que lorsque les délais d'opposition sont expirés.

    Des exceptions existent bien sûr: délivrance d'un mandat de dépôt à l'audience, ou procédure de comparution immédiate où le tribunal délivre, par une décision motivée, un mandat de dépôt ; décision de condamnation assortie de l'exécution provisoire du jugement. etc...

    Dans les autres cas, il y a des délais qui courent, ce qui semble être le cas de ton fils. Comme disait une collègue, "On n'est pas chez Lucky-Luke et je n'exécute pas à l'Est du Pesos". Il y a des procédures qui garantissent l’efficacité et le sérieux de la justice et le droit des citoyens. Le commencement d'exécution de la peine ne pourra se faire qu'après avoir rendu la décision définitive via certains cheminements : transmission des « pièces d'exécution » par le greffe correctionnel au service d'exécution des peines, vérification des pièces, huissier pour signification, fiche casier, envoi de l'ecrou au JAP, aménagement de la peine, etc. ça peut paraitre long mais c'est nécessaire pour garantir les droits de ton fils. Nous ne sommes pas au Far West... C'est l'avocat de ton fils qui doit l'informer de ça.

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  6. Dommage que je n'ai pas eu toutes ces explications. Quand on m'explique je comprends. L'avocat était un avocat commis d'office. Tout cela nous est tombé dessus du jour au lendemain. Et quand je voulais des infos on me répondait il est majeur. Vous le verrez en comparution immédiate. Il a été arrêté le mardi et la comparution était le mercredi.
    Ce soir dans ma boîte à lettre il y avait un courrier avec un ordre de paiement d'une amende de 90 euros, je ne sais même pas ce que c'est. Je crois comprendre que c'est un peu pour les frais de justice...

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  7. Bonjour Meli. En droit pénal l'Etat prend en charge les coûts d'un procès, mais le condamne doit payer des droits fixes de procédure, dans le cas de ton fils, au tribunal correctionnelle c'est 90 €.

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  8. Oups faute, cette tablette m'insupporte : tribunal correctionnel

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  9. C'est normal, il va pouvoir payer ça, quand il aura son bracelet, il aura un salaire t pas le droit de sortir, donc pas le droit de le dépenser.
    Enfin, ouf ! Je respire, il est revenu de ses vacances, j'ai été un peu en apnée pendant dix jours... Heureusement que je teins mes cheveux en auburn parce que j'ai dû prendre un paquet de cheveux blancs en deux mois.
    Tout à l'heure je le regardais, ce grand Black avec sa voix profonde, parler à Moshi la chatte, et l'appeler "ma bibounette" et me gronder parce qu'elle est en manque de tendresse, dit-il... Et je pensais, comment ce garçon a-tèil pu commettre une telle saloperie ?

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  10. Nous commettons tous des saloperies. C'est pourquoi la justice est humaine, lente et qu'elle prend son temps. N'en déplaise aux vindicatifs et expéditifs de tous poils ;)

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  11. C'est pas facile de gérer un jeune adulte majeur qui plus est...
    Mais quand mon fils a eu fait une grosse connerie,ses vacances, il les a passées sur un chantier collectif en Ardèche. ..

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