vendredi 22 février 2013

Les tdc dans tous leurs états et moi et moi et moi...


Clouée dans à mon canapé jaune. Tension basse. Trop basse. Moral en dent de scie. Il va falloir s’accrocher pour faire remonter tout ça.
La lutine me donne la main. Elle babille sans cesse, raconte ses révoltes de collégienne, ses envies de comédie et de pièces de théâtre, ses soucis de cheveux, de couleur de jean ou de sac. Dans quelques semaines nous verrons un psy ensemble pour elle. Pour qu’elle comprenne que 43 kilos pour 1mètre 60 rapproche plus de la maigreur que de l’obésité, qu’un petit bouton sur la lèvre ne tourne pas automatiquement en cancer, et qu’on ne meurt pas de règles irrégulières à 15 ans. Ses comportements décalés me font rire, mais ils sont vraiment décalés. Elle déclame, photographie, dessine, filme, et c’est ça sa vie. Je crois en elle pour ça.
La gazelle, elle, mène sa vie à sa guise. Elle vient d démissionner de son boulot, après s’être fait traiter d’imbécile par son patron et quelques autres petites insultes. Fidèle à son caractère impulsif, elle a claqué la porte. Elle a heureusement autre chose en ligne de mire, et garde ses boulots de serveuses en extra dans deux restaus. Elle semble optimiste et pleine de projets. Cette fille s’en sortira grâce à sa hargne et sûrement aussi sa jolie gueule !
Avec le nounours tout est plus compliqué que jamais. Notre relation a atteint le point de rupture depuis longtemps. Plus rien n’a de prise sur lui de ma part. A la crise d’adolescence il faut ajouter la crise identitaire, et le cocktail des deux est explosif. Chambre fermée à double tour, rap en boucle et son à fond, odeurs de fumettes passant sous la porte…. Quand il sort l’agressivité est dans l’air. Insultes à sa sœur, regards noirs, gestes violents, disputes…. Mais tentatives de réconciliation ne servent à rien. Demain, aura 18 ans. Il croit peut-être que cela lui donne des droits supplémentaires chez nous. La pression se fait insupportable. Le « Ta gueule » qu’il m’a répondu samedi dernier résonne encore dans ma tête. Son incursion dans ma chambre pour me dire maintenant je serai arrogant aussi. Hier il a osé après tout ça me demander 400 euros pour fêter son anniversaire. Et face à mon refus, il me jette à la figure la preuve que je n’ai aucun amour pour lui. J’ai décidé et c’est douloureux que ce jour de ses 18 ans il n’aurait ni fête ni cadeau. Je ne peux pas. Je n’ai pas envie de lui faire plaisir. Il ne peut pas installer ce climat et s’en tirer sans problème ni sanctions.
La solution serait sûrement une aide extérieure. Une séparation. Une rupture temporaire entre nous. Mais ça n’a pas marché l’été dernier. Pendant un mois j’ai été soulagée par un éloignement et rassurée de le savoir entourée par la famille. Mais ce fût trop court. Tout le bénéfice de cette période s’est envolé dès qu’il a retrouvé contact avec ses potes. Je suis inquiète pour lui. Je suis surtout démunie, sans idées nouvelles, sans véritable aide. J’ai bien sûr sollicité l’aide de services sociaux, depuis des mois et des mois, mais la lenteur, le manque de moyens, rend tout cela totalement inefficace. L’éducatrice a passé le dossier à une assistante sociale, qui l’a transmis à une autre depuis notre déménagement. J’ai appelé les deux hier, les deux étaient en réunion. L’une ne m’a pas rappelée, l’autre m’a appelée pour me dire qu’elle partait en stage et qu’elle s’occupait de mon cas la semaine prochaine. En attendant j’attends. Je gère le stress, les angoisses, les coups de colère.
Au fond de mon canapé jaune,  ma tension baisse, puis remonte, mon moral baisse puis remonte. Lundi je repartirai bosser finalement ça ne change rien aux problèmes.

2 commentaires:

  1. Ah ben mince alors... Je vois une nouvelle note et m'en réjouis... juste avant de la lire jusqu'au bout.

    Les garçons en crise peuvent être très durs et faire bien plus de mal qu'ils ne le croient il me semble. Je compatis à tous points de vue. Il serait bien présomptueux de donner des conseils mais malgré tout : il m'est arrivé de penser aussi que le point de rupture était atteint, que j'avais raté quelque chose d'essentiel et que je n'avais plus aucune prise sur lui. Et finalement - un sursaut salvateur peut-être - le mieux est arrivé lorsque j'ai renoncé, enfin pas vraiment, c'est impossible de renoncer avec ses enfants, mais se dire après tout advienne que pourra et rien ne dit qu'il ne s'en sortira pas, sans moi, mais je serai toujours là quand même en cas de coup dur, bref lui donner à lui aussi un peu d'air, cela a fait des miracles.
    Tout relatif le miracle, et bien fragile, mais du mieux, vraiment.

    Des brassées de courage et d'encouragement...

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ces quelques mots. C'est aussi ce que je dis " Je t'aime, je suis ta mère quoiqu'il arrive, quoique tu dises ou tu fasses, que tu le veuille ou pas". Les amis, ceux qui n'ont pas d'enfants ou des enfants petits me disent mets le dehors. Je n'y arrive pas. Je vais déjà me faire aider psychologiquement pour ne pas sombrer, ce n'est pas le moment.

    RépondreSupprimer