dimanche 4 décembre 2011

Est-ce que je le vaux bien ???


Dans le cadre de mes observations nombrilesques, je n’ai jamais encore abordé un sujet ô combien sensible : le cheveu de la méli va pieds nus. Le cheveu, mon cheveu , pas celui qui a poussé sur ma langue (oui parfois j’en ai un petit…), non celui de la tête. Allez soyons fous, parlons DES cheveux. Ils sont peu nombreux mais tout de même plus d’un !
La petite méli naquit chauve, crane d’œuf. Allez disons juste un duvet. Finalement comme beaucoup de bébés. Le problème est qu’au grand désespoir de Mamamia, les mois, les années passèrent et le duvet resta duvet blond. Un joli petit visage tout rond et espiègle, mais sans un poil sur le caillou !  Il faut attendre ma troisième année de vie, pour voir sur les photos d’enfance, pour comprendre que je suis une fille. Car pour pallier le manque, Mamamia décida que j’avais une tête à chapeau et à bandeaux. Petits chapeaux à frou-frou en vichy rose et blanc, et surtout un « passe » (elle appelait ainsi un bandeau blanc élastique) quasiment scellé à mon crane. Heureusement, soeurette naquit avec la frisette brillante et abondante…
La fixette commença par mamamia-desespérée, qui tenta tout je dis bien tout pour faire pousse mes cheveux ! Masque à l’huile de ricin, ampoules de fortifiants, cataplasmes d’huile d’olive, œuf, rhum, brûlage de méches à la bougie… Oui oui, brûlage, genre je n’ai peu de rien… On prend mèche à mèche, on tourne la mèche, et là on passe une bougie rapido su la mèche. Mais rapido sinon plus de mèche, plus de cheveux, juste le crane. Dans mon cas, c’était sportif puisque je devais avoir des mèches pas plus longues que 5 centimètres. Je ne parle même pas de l’odeur de pâtes de poulet grillé. Bon allez à cinq ans, ça commence enfin à pousser. On quitte le passe et je peux avoir des couettes. Minimalistes certes, la barrette étant plus visible que la couette. Pendant ce temps soeurette boucle, boucle….  Vers dix ans, mamamia qui aime l’uniformité, nous habille en jumelles, méli le rouge et souerette le bleu. Elle coupe les bouclettes et les couettes. Cet été-là toutes les deux nous décidons que nous aurons les cheveux longs. Nous plions nos draps de plage en deux dans le sens de la longueur et nous coiffons de nos serviettes. Petite précision je me souviens comme si c’était hier de ma serviette de bain : orange et verte à rayures. Pour Caro, c’était bleu et rouge à rayures… J’ajoute que rêvant d’avoir un appareil dentaire, je palliais ce manque là, en appliquant un malabar sur mes gencives. Donc imaginons le drap de bain orange et vert sur la tête, les malabars roses en guise de sourire, et nous avons la méli à 10 ans, et son clone d’une autre couleur juste à côté….
Nous arrivons à mes 12 ans, tu sais quand Stone et Charden chantaient « l’aaaaaaaaaa-venturaaaaaaaaaa » main dans la main. Le must : la coiffure à la Stone. Et voilà encore la méli qui pleurniche. Comment se coiffer « à la stone » avec un cheveu qui commence à pousser soit, mais crépu !!! 
Mamamia dotée d’une toison, noir corbeau, raidissime, Pierrot de la lune, d’un brun boucle, pourquoi moi j’ai le cheveu crépu ???? Hein ???? Il faut remonter à Mamie Laurence pour trouver le hic. Marci Mamie Laurence !!!
La coiffeuse de la rue de la cathédrale de Bayonne n’ayant pas tout compris de la coiffure à la stone, je fais ma communion avec une frange de moins d’un centimètre, le cheveu coupé au bol, genre moine crépu. On rattrape la sauce, grâce à la MISE EN PLIS MEXICAINE. Tu connais pas. Tu laves la tête. Tu prends une grosse brosse et tu plaques les cheveux sur la tête en les tournant autour du crane. Tu te mets sous un séchoir casque. Quand tu es à moitié cuisson, tu sors du casque, et là, tu refais la coiffure mais en sens inverse. Et hop de nouveau au four !!!  Bon sauf que quand tu sors du four et que tu défais la mise en plis, tu te retrouves avec une coiffure qui tire soit vers la gauche soit vers la droite, mais rien à voir avec Stone. Moi d’ailleurs c’était plutôt Charden.
Le calvaire dura plusieurs années. Jusqu’à ce qu’enfin je réussisse à laisser pousser le « bol » sans l’intervention de mamamia. C’est donc en seconde que j’adoptais les nattes. Genre sages, mais avec la touche d’originalité perso de la méli : Une cordelette passée dans le nattes pour faire plus de volume. Et on fait diversion en mettant l’accent sur les yeux verts. Un trait de khôl, et trois petites paillettes posées chaque matin sur le coin interne de ma paupière inférieure. C’est là que j’ai commencé à faire ma méli hors des clous…
Il passa de longues années où je ne sortais jamais sans mon Babyliss brûleur de cheveux…
On ne parle jamais assez des progrès de la recherche en matière de capillo-culture…. Un jour de ma vie de femme, je découvris Jean-François Lazartigue, qui devint mon meilleur ami. Je pouvais avoir des cheveux souples, brillants soyeux, mais ça me coutait un bras…
Finalement c’est avec l’arrivée dans ma vie de la gazelle que je pers le fil de l’histoire. Je crois surtout que j’arrête de regarder mon nombril pour me pencher su le sien. Le temps me manque pour les brushings et les masques en tous genres. J’opte pour la frisure naturelle et le coiffage minute après la douche. Et c’est en fait ce qui me va le mieux. On me dit même que j’ai de jolis cheveux, et on envie mes boucles. J’ai 35 ans, il est temps !!! Je peux même me permettre de ne plus aller chez le coiffeur, et quand une copine passe, je lui mets une paire de ciseaux entre les mains pour jouer à la coiffeuse.
Ma révolution finalement c’est qu’un jour j’en ai marre du châtain, et que j’ose le Pure ruby color et toute sa gamme de roux-rouge, qui sied à mes yeux verts. Et puis, Dieu créa le lisseur. Et en même temps dieu fit mon bonheur. Qui serais-je si le lisseur avait été créé dans les années 70 ???
J’ai donc passé 50 ans et un paquet d’heures à tripoter mes cheveux. Aujourd’hui ça va. Je crois beaucoup de mes connaissances ne savent même pas que je suis châtain aux cheveux crépus….
Le syndrome a tout de même atteint toutes les filles de la famille. Niecette, soeurette autre soeurette la gazelle la lutine, nous sommes toutes des capillopathes gravissimes.


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