samedi 19 novembre 2011

Rester dans ses clous...






Attention ! Alerte rouge écarlate !!!! Help ! Help !        
La méli-mélo se prend le melon !!!
Elle va donc se faire une petite cure d’auto-flagellation histoire de remettre les chose à leur place !
Il y a une petite quinzaine, la va-pieds-nus montait vers la capitale le trac collé à son shorty, pour faire sa prestation de « Je veux devenir officiellement gestionnaire de collections ». Ce jour-là, elle n’en menait pas large en face du Louvre, du Ministère de la Culture et des chefs parisiens et provinciaux. Voix tremblotante, sourire crispé, tout y était. Bon je l’ai déjà raconté, je ne vais pas bisser.
Le problème actuel, est que revenue sur ses terres, la va-pieds-nus a conté par le détail le déroulement des opérations, à collègues, amis, familles, passants dans la rue, inconnus dans le tram, non j’exagère là !!!
Toujours est –il que, les récits parlés de la méli-mélo étant aussi détaillés et colorés que les récits écrits, au bout de quatre fois elle avait l’impression de jouer une pièce de théâtre. Chaque fois que je croisais quelqu’un j’avais droit à la question « Alors ça s’est passé comment ». Ca doit être tout de même un peu casse-pieds pour les personnes qui ont déjà assisté aux versions précédentes.
Chaque fois en tout cas, je reçois les encouragements du public. C’est très très sympa je le reconnais. Je sais que sur notre base, pas mal de mes collègues souhaitent vraiment que ce soit moi qui aie ce poste. J’ai reçu des compliments que je n’attendais pas venant de certains narkéotrafikants en chef, qui ont failli faire exploser mes chevilles. J’entends sans arrêt des « C’est toi qui vas l’avoir » « Quand tu seras à ton poste… » ou «  Madame la gestionnaire de collection », n’en jetez plus la cour est pleine. Je réponds que rien n’est fait, que c’était un concours et que si j’ai été mauvaise, je n’aurai pas ce poste.
Je déteste cette anticipation des évènements. Je le dis. Je l’ai déjà vécu, pour le poste de documentaliste il y a 5 ans. Tout le monde m’y voyait tellement que j’ai été deuxième derrière un petit jeune sorti de formation, et bang, eject la va-pieds-nus… Je reconnais que mon entretien n’avait pas très bien tourné à cause de ma manière trop cash de dire les choses. Le trac me rend agressive en plus.
Cette fois-ci j’ai essayé d’être plus consensuelle, moins rentre dedans, me disant qu’il serait bien temps quand je serai dans la place de faire la révolution.
J’ai un peu plus confiance cette fois-ci.
The problem is :
Qu’à force de s’entendre dire qu’elle est la meilleure candidate au poste, qu’il n’y a pas de raison, que son travail est ceci ou cela, de s’entendre réclamer dans les équipes par les narkeochefs comme une star, genre je ne prends pas la fouille si ce n’est pas la méli-mélo qui gère mon mobilier. Ben la méli, elle ne se sent plus pisser, elle a le gros gros melon, les dents qui font des espèces de rainures dans le parquet même si c’est du carrelage.
Elle se surprend la va-pieds-nus, à déjà organiser les espaces à SA façon, (pour ceux qui me connaissent en vrai, ne riez pas, oui au boulot je suis hyper organisée, ben oui….), elle ne se laisse pas déstabiliser quand on vient lui dire comment elle doit faire son boulot (parce que dans cette boîte, tout le monde à un avis sur tout, et y’a toujours quelqu’un pour te dire que tu devrais faire plutôt comme ça ). Elle tacle ceux qui ne respectent pas l’espace de lavage et le laissent dégueulasse, elle anticipe même, tellement elle les connaît. Elle montre que des espaces sont prévus pou les gravats, d’autres pour la terre, d’autre pour le papier, et non plus tout en vrac dans un même seau. Elle s’est même surprise à aller vérifier sur un portant, comment un collègue avait bossé, pour voir si tout était bon. Non mais je m’y crois pas un peu là ???? Bon en même temps tout était mauvais : dix centimètres de tessons entassés sur un plateau, qui vont mettre dix jours à sécher s’il ne finissent pas par moisir, des enduits peints qui ont macéré dans l’eau, alors qu’on les nettoie à sec, puis avec un petits pinceaux juste humide, qu’on les sèche aussitôt avec un chiffon, pour respecter les motifs en pigments naturel qui ont « juste » deux mille ans. Quand Si quand, j’aurai(s) le poste, je vais te les mettre au pas parce que merde, à quoi ça sert de fouille, si ce qui sort de terre est mal-traité ou mal traîté et qu’on ne peut rien en tirer. Pour l’instant là je ne dis rien, sous peine de me faire envoyer sur les roses. Dans cette boîte de « révolutionnaires » on aime tout de même la légitimité.
Avant, quand des visiteurs passaient pou visiter la base  et  les espaces de travails, on me présentait par mon nom, en disant elle fait le lavage. Il me suffisait de sourire, et on passait au suivant… Pas toujours systématiquement, mais la plupart du temps.
Quelle ne fut pas ma surprise hier, quand l’un des adjoints scientifiques, est passé avec trois étudiants de master, et m’a interpellée. « Dis-moi, la méli-mélo, est-ce que tu peux faire une petite présentation de tes missions (putain il a dit missions !!!) et les situer dans la chaîne opératoire (ouhaaaaaaaaaaa, là je défaille, on m’a fait une place entre le narkeotrafkant-chef, on a un peu poussé le narkeospécialistedelascience, et je suis entre les deux…) ».
 Pourtant je suis la même va-pieds-nus, la mélimélo, avec son mètre cinquante cinq, ses gros seins, ses rondeurs trop rondes, son rire à gorge déployée.
Donc voilà, il faut que je me calme. Il faut que je sois patiente. Il faut que je reste dans mes clous. Si ça se trouve je vais me faire éjecter dans moins d’un mois. Pas virer ce n’est pas possible, mais je redeviendrai l’ex-future-gestionnaire de collections. Je continuerai à faire le même boulot mais sans le titre.
Ben, finalement, les titres ça compte aussi dans ce milieu-là !








2 commentaires:

  1. ça peut arriver à tout le monde, et c'est typiquement féminin d'essayer de pas trop se mettre en avant :D

    En tout cas j'espère que tu es bien la future gestionnaire de colection, juste pour le titre comme tu dis !

    (et c'est marrant parce que tu me fait tellement penser à ma mère qui est grande, blonde, mince, que quand tu as dit "je suis toujours la méli-mélo, 1m55, etc. Je suis restée scotchée. Il fallait que je fasse une nouvelle image mentale de la méli-mélo, BING ! C'est ça d'avoir que des contacts virtuels, on passe son temps à refaire l'image qu'on a de la personne, haha)

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  2. Ouf non de non, tout faux moi, c'est petite, brune teinte en auburn, yeux verts, ronde, avec un air de gamine... Rigolo moi aussi avant de voir tes photos je te voyais blonde.

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