dimanche 19 décembre 2010

parfois la chance...

C’était une semaine riche, d émotions, de connaissances, de rencontres. Une semaine de riche. De richouse comme le dit la lutine. Pour ce colloque à Marseille l’employeur nous avait réservé un hôtel trois étoiles près du port de Marseille. Il était donc certain que j’aurais chaud, que je pourrais prendre des douches à volonté toute la semaine, que mon petit déj’ serait copieux et même trop. Depuis longtemps j’ai perdu cette habitude que j’avais quand j’étais avec Ken. Pas un matin je ne préparais mon plateau de thé au lait, de jus d’orange, mes deux tranches de brioche beurrées et tartinées de marmelade d’oranges, et mon yaourt nature. C’était immuable. Aujourd’hui je pars travailler l’estomac vide la plupart du temps. Cette semaine j’avais tout sur le plateau, tout comme avant plus les viennoiseries. Je partais même discrètement avec quelques provisions pour le soir dans la main, un peu honteuse… Mais drôle de réflexe, tous les soirs, je rangeais mes provisions dans le sac sans les manger pour un autre soir plus difficile. Il faut dire qu’entre les interventions des anthropo, tanatho, et Cie, les pauses café étaient accompagnées de douceurs multiples et variées. Tout cela m’a permis de recevoir tout ce qui était dit l’estomac plein, l’esprit allégé du souci qui occupe mon esprit quasi en permanence. J’ai même réussi à aller au restau un soir. J’ai négocié une soupe de poisson et un dessert pour pas trop cher, alors qu’elle était à la carte. J’avoue qu’il est très difficile quand on se trouve en groupe de faire semblant d’être insouciant, difficile de refuser d’aller boire un verre, faire un tour dans les boutiques, de compter ses pièces car on n’a que ça. C’est du jonglage permanent, du faux-semblant de sourires, de conversations forcées. Et puis si j’avais pu oublier trop longtemps ma situation, elle m’était vite remise en mémoire par les appels téléphoniques ou des sms. Le nounours qui croyait que j’allais lui ramener des gants nike de Marseille et à qui j’ai fini par dire qu’il me torturait avec ce genre de demande. Puis en milieu de semaine, les messages de Ken. Un revolving dont je n’arrive pas à faire change le nom du titulaire mais que je paie depuis notre divorce, l’a contacté pour cause de rejet de mensualité. Déjà le mois dernier, j’ay avais eu droit et cela l’avait rendu fou de colère. Ce mois-ci ça recommence, et il m’a téléphoné pas moins de 20 fois. Il me menace d’usurpation d’identité. Je ne sais plus que faire pour qu’il me lâche. Il en profite pour prendre le dessus sur moi. Il ne manque pas une occasion de me mettre à la figure ma vie, mes difficultés. Ce soir dans quelques minutes, il va ramener les enfants et il m’a annoncé qu’il allait m’annoncer ses décisions. J‘ai tellement peu envie de lui parler…


Pour clôturer cette semaine hier, gros stress en arrivant à la gare au moment de composter mon billet. Il avait disparu. Sac ouvert. Est-il tombé, me l’a-t-on volé ? Je ne sais pas. A l’accueil je suis en larmes, on me renvoie dans un autre service qui me renvoie à SOS voyageurs, qui me renvoie à la police, qui me conseille de voir un employé sur le quai, qui me conseille de monter dans le train, et d’aller voir les contrôleurs. Je le fais et les contrôleurs m’annoncent que même si j’ai la référence du billet, je dois en repayer un et que si je n’ai pas d’argent je dois donner une pièce d’identité et que je recevrai la facture avec des frais de dossier. Puis me voyant en pleurs ils me conseillent de m’asseoir et d’attendre le passage de leurs collègues. Quand le contrôleur passe je raconte à nouveau mon histoire avec tous les détails. Il m’annonce que cela me coutera 150 euros et demande aux deux collègues qui m’accompagnent si elles ne peuvent pas payer tout de suite pour que cela me coûte moins cher. Je les vois complètement effrayées de devoir payer pour ce qui m’arrive. Elles sont si mal à l’aise… Intérieurement je suis complètement anéantie de devoir payer ce prix, et je ne ais même pas comment no quand j’arriverai à le faire…. Puis le contrôleur, me regarde et me tends ma carte d’identité en disant ‘Je ne vous ai pas vue’ se lève et part. La chance. Le père Noël, je ne sais pas. Merci à cet inconnu.

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