mardi 19 février 2013

Cafardage

 Il y a des journées qu’on voudrait gommer. Des journées longues comme des années.
Hier c’était comme ça. Levée à l’heure habituelle pour aller travailler. Des étudiants m’attendaient pour un cours. Trois heures à assurer. Mais ça n’allait pas. Nausée, mal de tête, et plus qui se raconte pas. En tout cas après moults tergiversations, j’ai fini par comprendre que donner un cours de trois heures en étant obligée de quitter la salle toutes les dix minutes pour aller au petit coin, ça n’est sérieusement pas faisable.
J’ai donc filé dans ma chambre et me suis remise sous la couette.
Mais pas pour me reposer. J’ai passé la journée à psychoter, comme rarement je l’ai fait.
Un coup je pensais à ces étudiants que j’avais plantés. Un coup je pensais à ce qui se passe avec le nounours et qui devient invivable, et je me reprochais de ne pas avoir de solution. Un coup je pensais au fric, je suis toujours hantée par la peur de la rechute. Je vois bien que j’ai du mal à m’organiser et que je dois me forcer à suivre des règles. Un coup je pensais à mon futur, et peut-être au manque que je vais connaitre de n’avoir pas voulu reconstruire une vie à deux. Je doutais de tout.
J’aurais voulu avoir la tête vide. J’aurais voulu avoir des projets auxquels me raccrocher. C’était une vraie torture. J’aurais  voulu savoir que mes enfants sont heureux et qu’ils vont s’en sortir. J’aurais voulu que tout soit léger dans ma vie.
Mais hier un sale  cafard bouffait mon cerveau. Il faut arriver à passer ces jours là. A se dire que demain va venir. Meilleur. On voudrait avoir inventé la machine à accélérer les heures.
Aujourd’hui, je n’ai pas laissé aux pensées le temps de venir. Je me suis levée et j’ai parlé toute seule. Comme une dingo. Je me suis engueulée, je me suis boostée pour me dire que  j’allais retrouver la forme et le moral.
Voilà, c’est tout je voulais l’écrire pour mieux y croire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire