dimanche 15 avril 2012

c'ados


Je ne compte pas. On ne compte pas avec ses enfants. 
Je me souviens d’une vieille chanson, d’une mère dont le petit garçon fait la liste des petits services qu’il lui a rendus,  et elle en larmes lui répondait que ce qu’elle faisait pour lui, la tendresse, les nuits d’insomnies, la patience, …C’était cadeau.
 Elle me tirait les larmes… Elle me les tire encore… Surtout quand je suis en mode cafardesque comme en ce moment.
Je n’ai pas compté les dernières semaines les heures passées à chercher des solutions pour aider mes tdc.
Parler pour la énième fois avec la CPE du lycée du cas nounours. Vendredi dernier c’était le jour du rendez-vous avec le proviseur, la CPE, le Ken, le nounours, la copsy (conseillère d’orientation psy).  La dernière fois j’avais fini en pleurs, surtout de voir à quel point la discussion avec le proviseur était stérile, à quel point le Ken n’avait aucun argument mais semblait être des deux parents l’adulte structurant.
Vendredi ça commençait mal. La copsy n’était pas là. Rendez vous oublié. Le Ken était lui aussi aux abonnés absents. Quand je suis entrée dans le bureau du principal, il a commencé par m’appeler par mon nom de femme mariée que je ne pote plus depuis dix ans. « Bonjour Madame F. »J’ai rectifié. « Non pas madame F. madame G »Réponse « L’élève s’appelle F, donc pour moi vous êtes madame F ! » . Je me disais que si on partait su de telles bases on était mal barré. Surtout que c’est un truc su lequel je ne lâche pas. Donc j’ai précisé que « non je n’étais plus madame F depuis dix ans et que je n’avais plus le droit d’utiliser ce nom ». Ma raison de ma présence n’étant pas la femme et ses combats, j’ai laissé tomber.
Finalement le Ken est arrivé. Amaigri, le cheveu de plus en plus gris, ridé, assez pitoyable. J’ai su tout de suite que j’étais seule à avoir cherché une solution. Je croyais l’avoir trouvée. J’avais décidé de proposer la déscolarisation du nounours, pour le confier à son oncle tailleur de pierre, loin de Bordeaux. Je pensais avoir trouvé le moyen d ‘éloigner  le nounours de son entourage nocif, de ses copains à la dérive, il aurait travaillé la journée et retrouvé ma sœur, ses cousins le soir, une ambiance un peu plus apaisante que celle que nous connaissons actuellement.  J’ai demandé à pouvoir donner mon point de vue sans être interrompue, j’ai parlé avec calme et conviction. Ca a permis au proviseur de comprendre que j’avais totalement conscience du problème actuel. Avec cette solution je me sentais plus forte et plus active, je savais que je ne pleurerai pas. La solution n’était pas réalisable, dommage. Nous sommes ressortis avec des rendez vous avec assistante sociale, copsy encore, un conseil d’entamer une thérapie, et d’avoir recours à un éducateur…. J’ai donc vu la copsy mardi juste après une réunion professionnelle, au moment du repas, pour ne pas empiéter sur mon temps de travail. Le nounours ayant séché la réunion, nous avons fixé deux autres rendez vous pour la semaine à caler entre les réunions professionnelles obligatoires et le rendez-vous orientation avec le prof principal de la lutine. Pour cause de vacances scolaires, je devrai attendre quinze longues journées à douter et à penser aux entretiens futurs. 
Il va me falloir trouver un maître d’apprentissage pour le nounours, gérer les deux prochains mois avant les vacances, essayer d’être vigilante et de veiller à ce qu’il ne sèche pas tous les cours. Le mieux serait de trouver un stage en entreprise tout de suite. Je suis à peu près certaine que séparé de ses acolytes, occupé la journée, le nounours se calmerait un peu. 
Pour la lutine aussi c’est un peu compliqué. Je l’ai déjà dit dans la note précédente. Je voudrais qu’elle comprenne qu’il suffirait d’un peu de travail pour que tout aille bien pour elle. Mais nos discussions finissent toujours en disputes quand nous abordons le sujet travail personnel.
Pendant que je tapote j’entends que ce soir dans la télévision, une émission a pou thème « Enfants ingérables, parents dépassés ». Je vais peut-être me sentir moins seule…





2 commentaires:

  1. Bon courage car il va vous en falloir pour tenir le cap et essuyer quelques tempêtes qui, une fois passées, vous feront certainement entrer dans des eaux plus calmes ;.)

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  2. Seule ? Sûrement pas ! Les ados et les études, ce n'est que bien rarement un long fleuve tranquille...
    Réunions stériles et 15 jours de vacances pour angoisser encore plus, le ton qui monte dès qu'il est question de travailler un peu plus à la maison, je n'ose dire que j'en sors puisque c'est absolument sans fin.

    Ça vaut ce que ça vaut mais j'ai décidé de suivre mon instinct et d'avoir confiance en l'avenir, pour l'instant ça aide, un peu.

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