vendredi 26 août 2011

Partir-revenir...


Ma grande cousine est partie aujourd’hui de l’autre côté du globe. C’est un peu ridicule à mon âge de dire ma grande cousine. Pas grave…. Nous avons 5 ou 6 ans de différence… Pas grave… Enfants, c’est énorme. Je la regardais toujours avec émerveillement, elle était belle, elle était douce, elle avait une jolie voix, elle avait une écriture toute ronde que je trouvais belle, elle avait de beaux amoureux, elle portait toujours des vêtements qui me faisaient rêver. Elle avait aussi avec sa maman, une relation qui me faisait rêver, pleine de bisous, de mots doux, de petits noms et de tendresse exprimée. Quand je regarde ma lutine avec niécette, je vois la même relation de totale admiration. Je crois même que pour elle c’est de la fascination. Le nounours lui est l’objet d’admiration de son cousin qui l’a surnommé « son dieu vivant »…
J’ai en mémoire ce petit texte écrit quand j’avais huit ans en guise de rédaction, où je me lançais dans une longue description de ses yeux bleus, de sa longue chevelure et de sa beauté.
Je me souviens d’un été de mon adolescence sage et engluée dans le romantisme, où ma cousine vint s’installer dans une chambre mise à disposition pour la durée des vacances. C’était l’année de ses 20 ans. Elle avait trouvé un job d’été à Hossegor. Elle avait installé dans la chambre du bas sa garde robe, ses magazines de filles, son attirail de maquillage et aussi son amoureux. Il avait une BMW vert pomme. Donc on savait facilement quand il était là. Un jour elle a dû partir pour le week-end dans sa famille en laissant dans la chambre sa trousse de maquillage dans notre salle de bains. Quel bonheur pour moi. J’ai commencé par renifler tous les petits boitiers de fards et à les remettre en place en prenant bien soin de leur donner la même position qu’à l’origine. Pas facile dans une trousse-fouillis… Puis, j’ai pensé qu’un petit trait de crayon, un nuage de poudre, n’entameraient pas visiblement le stock. J’ai passé une grande après-midi, cachée dans une pièce isolée de la maison où l’on ne me chercherait pas. Fards prune, fards gris, pommettes rosées, khôls, pinces à cheveux, vernis à ongles, maquillage démaquillage, remaquillage… Je savais déjà que moi aussi à vingt ans, ce serait ma passion. D’ailleurs avec mon premier salaire de job d’été, j’ai filé aux Galeries Lafayette et acheté ma première poudre libre de Dior qui s’appelait plus qu’invisible et mon premier boitier de fards gris Lancôme. C’est là que j’ai commencé à constituer ma trésor et que j’ai du acheter une boite à outils six compartiments, dans un magasin de bricolage pour tout ranger…
J’ai aussi retrouvé coincé sous le lit de la chambre de ma cousine, lorsqu’elle est repartie chez elle, un peigne en écaille, que je me suis bien gardée de lui rendre. Je le porte encore très souvent. Je le lui ai dit il n’y a pas très longtemps…
Jamais notre relation ne s’est effilochée au fil du temps. C’est toujours pour moi un grand bonheur de passer du temps avec elle. C’est peu fréquent, car la distance nous a séparées. Mais nous arrivons tout de même à nous retrouver pour partager nos joies et nos peines.
Pendant quatre ans ce sera certainement plus difficile. Son amoureux à la BMW vert pomme, qui est devenu son mari, est nommé à Mayotte…. Ca c’est loin de chez loin…. C’est aussi un beau choix audacieux et fascinant de partir finir sa carrière aussi loin.
Mercredi j’ai réussi à m’extirper de mon lit- lieu de vacances, pour aller lui dire un petit au revoir. Je n’aurais râté ça pour rien au monde. Vu e moral que j’ai « attrappé » durant ces vacances, je ne me sentais pas au mieux de ma forme morale. Déjà en m’habillant, j’ai du fondre x fois en larmes.… Sur la route idem. Je me voudrais plus forte parfois, en tout cas moins larmoyante. Heureusement, quand je suis arrivée, je n’étais pas la seule à venir faire le dernier bisou. Mon autre cousine était là, encore plus sensible que moi, et une dame que je ne connaissais pas dans la vraie vie, une amie de ma cousine. Mais que je connaissais en pensées puisque j’avais toujours entendu parler de la copine Isa depuis les 15 ans de ma cousine. Finalement, chacune a su retenir ses larmes. Et nous avons plus ri que pleuré. J’ai préféré larmoyer seule dans ma voiture au retour et en me recouchant. Une bonne action pour la société Kleenex… que j’aurais bien enrichie durant ses vacances. Tout comme les labos, Biogaran, Arrow, Bayer et alter qui auraient pu sponsoriser mon blog ce mois ci. …
Voilà, à l’heure qu’il est, ma cousine survole le monde. Je suis heureuse pour elle. Comme moi elle avait adoré être au Burkina. Elle sera sûrement bien à Mayotte. Si je gagne au loto auquel je ne joue pas, sûr j’irai la voir. Quand je penserai à elle maintenant toutes les couleurs d’Afrique me reviendront.
Ce n’est pas la peine d’ajouter mais je le fais tout de même, que je trouve toujours ma cousine aussi belle, et tout et tout. Et que l’admiration est toujours la même.

4 commentaires:

  1. Mayotte … me tente, moi aussi pour espérer finir ma carrière, ais bon, franchir le pas seule, pas si évident, et les conditions sont moins avantageuses aujourd'hui.

    Belle complicité … Je vous souhaite de jouer une fois au loto, et de gagner (pas le gros lot, ce sont des soucis assurés) juste un peu plus que le billet d'avion. Et puis pour gérer les émotions quelques gouttes de fleurs de Bach.

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  2. Oui ma Syl le Rescue des Fleurs de Bach, ça marche crois moi . Bisous. Co

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  3. J'avais perdu le chemin pour venir ici, et ce soir, j'ai eu l'idée (géniale, forcément) d'essayer les liens de Monsieur "Le Goût". C'est bien d'avoir des "grandes cousines", moi j'ai bien un "petit cousin" ...de 30 ans! c'est bien de te re-lire, c'est comme aller boire le thé dans un endroit sympa (ou une bière c'est comme on veut)

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  4. Ma meilleure amie s'est également envolée pour Mayotte avec toute sa petite famille, dont mon filleul n°1, début août. Dur dur de les voir partir si loin...
    Pas de larmes visibles lors de l'au-revoir, mais un gros coup au moral. Pour moi qui ai vécu 4 ans au Brésil pendant mon enfance, c'est un peu paradoxal ! ça me permet de me rendre compte de ce que devait ressentir les grands-parents...

    Mais j'irai les voir c'est certain, j'ai un an pour mettre suffisament de côté... et ça va pas être de la tarte !

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