dimanche 14 août 2011

Et si c'était vrai il disait... moi c'est vrai, c'est long, mais c'est vrai

Longue, très longue histoire… Impossible à résumer.
Festival, journée de jeudi.
Nous fûmes jeudi dès le douzième coup de minuit.
Couchée dans mon lit le dos compoté, je tentais de trouver la position adéquate pour souffrir le moins possible… Niécette, ronflottait à côté de moi. La lutine, sa Julienne et le fils de sœur fâchée, avaient quitté la tante dehors, pour dormir dans le salon, pour cause d’invasion d’araignée unique et géante selon leurs dires. Le nounours avait emprunté un vélo pour aller à une soirée NRJ sur la plage avec le copain mystère Mickael. Je pressentais qu’il dormirait chez lui, et m’installais donc dans le canapé de s chambre. A peine posée une douleur terrible se fit dans tout mon ventre… Après un essai sur le dos, un sur le ventre, un sur le côté, un, jambes levées, etc. … je finis aux toilettes. Diarrhée, vomissements, sueurs chaudes, vertiges, et douleur à tomber parterre. Pour une fois, je bénis les poignées que mamamia avaient fait installer dans les toilettes. Elles me permirent de ne pas me laisser sombrer dans l’évanouissement. En même temps, si j’avais du sombrer, je pense que se cramponner à deux poignées n’aurait rien empêchée. Retour dans le canapé, la douleur s’estompe. J’ai eu peur de voir se pointer la crise de coliques néphrétiques, dans le paysage. Il n’aurait plus manqué qu’elles. Je commençais finalement à me laisser aller au sommeil, quand mon téléphone vibra. Le nounours, à 4 heures m’annonçait qu’il dormait sur place. Le vélo fonctionnant en temps partagé entre tous les cousins, il était nécessaire à niécette pour aller travailler. J’obligeais donc le nounours à rentrer illico et à passer par la fenêtre pour ne réveiller personne. Enfin j’entendis les freins siffler dans la cour. Je dus donc encore une fois déménager de chambre car le nounours ne veut pas dormir dans le même lit que sa cousine. Il est vrai qu’ils n’ont que deux ans de différence. N’ajoutons pas l’inceste à la panoplie des emmerdes. En passant près du salon, je croisais, zac mon neveu, qui avait froid et cherchait une couette. J’en trouvais une dans la tante, dehors, en compagnie de l’araignée géante !!!!! Nounours couché, zac couvert, les filles endormies, la douleur aussi, comme tous les autres habitants de la maison, je pouvais me poser un peu de tenter de dormir. C’est ce qui arriva après que j’eus à me lever pour regarder dehors, ayant entendu du bruit autour de la tente. L’araignée géante bien sûr !!!
Je me réveillais aux aurores troublée par le cauchemar que la gazelle était morte…
On ne peut pas dire que j’étais au mieux de ma forme en ce début de journée.
Je me reposais pendant que la lutine et Julienne passaient la journée à la plage. Le nounours partit après le repas voir le maintenant célèbre ami Mickäel.
Ne croyez surtout pas que tout était calme. En tout cas s’il y eut du calme il ne dura pas assez pour que je le savoure.
Une vibration de portable. J’avais soeurette en ligne. Nouvelles de mon dos, des ados, de la maison… C’est là que tout bascule. Une fuite venue de la journée plage entre cousins du jeudi, semblait avoir révélé l’identité du mystérieux Mickäel. On soupçonnait que Mickael s’appelle en fait Ruddy, et soit pile poil le copain dont j’avais catégoriquement refusé la venue. Je crois bien que c’est à ce moment que la vrille que j’avais dans le dos a pris un tour à 360 ° en une seconde.
Le nounours revenait juste de son petit tout chez le soi-disant Mickael…
Pif paf pof en trois quatre questions habilement posées, je coince mon nounours en flagrant délit de mensonge.
Dimanche dernier, je dis pour la 107 ème fois, non je n’amène pas R. avec nous. Pour x raisons, que je veux que ce soit mes vacances aussi. R. est un enfant en grandes difficultés, à la dérive, dont la mère toxico-alcolo-…. n ’a plus la garde régulièrement… Je crois que ma vie est en ce moment assez riche en tourments, pour y ajouter un rôle d’assistante social-psy-éducatrice. Lundi matin, je reçois un sms de la mère de R. me disant que son fils avait fait ses valises et ne comprend pas pourquoi je refuse de l’emmener avec moi… J’appelle illico pour expliquer que jamais je n’ais rien promis au contraire que je ne veux pas de R. en vacances pour la simple raison que durant l’année scolaire il est chez moi tous les soirs, et souvent la nuit. Elle comprend paraît il…
Nous voilà donc partis pour nos vacances ce lundi.
Ce que j’ai découvert en trois questions c’est que se foutant complètement de mes avertissements, les deux ados ont décidé tout simplement de faire ce qui leur plait. R. a pris le train à Bordeaux, puis un bus depuis Dax, il s’est installé dans la forêt pas très loin de chez nous, dormant sous une tante, mangeant ce que lui apportait le nounours, et avec de l’argent qu’il me piquait discrètement. R a 15 ans à peine.
J’entre à ce moment là dans cet état que je connais bien, où je crois qu’il me faut gérer. Que je le peux. J’oublie ou j’essaie la vrille dans le dos, et je démarre au quart de tour dans la gestion de l’urgence.
Grand sermon à R et au nounours. Grande colère. Eux ne bronchent pas car là ils ont senti que mon seuil de tolérance est franchi. Je téléphone à la mère de R que nous appellerons Rudy puisqu’il le vaut bien et que c’est son prénom. Elle me dit que depuis trois jours elle se fait du souci et qu’elle est contente que je l’appelle. Que son fils lui a fait un cinéma incroyable et qu’elle a été obligée de le laisser partir. Elle lui a donc donné 70 euros pour qu’il vienne à Hossegor. Puis elle pleure en me disant qu’elle ne veut plus de cet enfant, qu’il la fait devenir folle. Elle parle de m’envoyer un mandat pour me rembourser le voyage retour de son fils. Je sens bien que l’après-midi ne fait que commencer pour moi. Quand je raccroche Ruddy est assis sur sa valise devant la porte d’entrée. Il me dit ne pas vouloir rentrer chez lui, car je ne sais pas ce que sa mère lui fait vivre. Il me propose de l’adopter et qu’il me donnera de l’argent !!!! Il est vrai que je n’avais pas encore envisagé cette merveilleuse éventualité !!!
Ruddy est un enfant mal-aimé, rejeté, en totale perdition.
J’appelle « Enfance et partage », car pour moi le renvoyer sans autre forme de procès chez ses parents, irait à l’encontre de mes convictions. Conseils de mon interlocutrice : je dois confier Rudy à son éducateur s’il en a un, à la gendarmerie sinon, car je ne peux pas gérer ce problème.
Bien sûr Rudy ne veut pas me donner le numéro de l’éducateur, pas plus que sa mère qui finit par me reprocher d’avoir proposé des vacances à son fils et d’avoir changé d’avis !!! Elle me dit qu’elle va finalement venir avec son compagnon (beau-père de Ruddy), qu’on va s’expliquer…. Ce à quoi je réplique que je n’ai rien à expliquer et que je vais accompagner Ruddy à la gendarmerie et que c’est là qu’elle pourra le récupérer. Raccrochage.
Chose dite, je demande à Rudy de quitter ma maison et que puisqu’il a su faire le trajet seul dans le sens Bordeaux-Hossegor, il sera assez grand et malin, trouver le chemin qui va d’Hossegor à Bordeaux. Il est perdu, je le sais. Mais je suis aussi hors de moi. Quelle tristesse… Un enfant rejeté de partout.
Encore quelques coup de téléphone pour faire exploser mon forfait tout frais, et savoir comment me protéger de représailles de ces parents que je sens incontrôlables.
Pendant ce temps, Rudy est parti. Pas bien loin, puisqu’il est assis sur sa valise, à l’entrée du quartier, au bord de la route. Le nounours, la lutine et julienne sont avec lui, car ils sentent bien le désespoir de cet enfant.
Me voilà donc partie à la gendarmerie avec mes enfants, laissant Rudy sur sa valise, puisqu’il refuse d’en bouger.
J’oublie de préciser que j’avais parlé auparavant à un gendarme. Cet enfant étant parti de chez lui avec l’accord de sa mère, ne peut être considéré comme fugueur. Indéniable. Moi-même, lui ayant laissé passer le portail de mon domicile, on considère que je l’ai accueilli. Etant adulte, majeure, j’en ai la responsabilité. La gendarmerie, elle n’est pas un lieu de dépôt des enfants « indésirés », et ne peut l’accueillir. Kafkaien. Au rugby, on dit taper en touche, ou, un partout, balle au centre.
Mais ici le ballon fait toujours son sitting en face de chez moi.
Ainsi, quand j’arrive dans les bureaux de la gendarmerie, on commence par me signifier que tout m’a déjà été dit et que le poste croule sous les affaires graves. Un problème d’ados n’est pas une priorité. Il est vrai que la personne qui a été cordialement reçue avant moi s’était fait voler sa planche de surf. Et l’a finalement retrouvée. Il est réellement capital et prioritaire de la recevoir dans un bureau pour en parler. Je déploie un trésor de patience pour ne par hurler à la face de cet essaim de flics qui s’agitent autour de Brice de Nice. Puis je déploie l’énergie qui me reste à faire comprendre que je ne bougerai pas de ce comptoir tant que je n’aurai pas été écoutée.
Me voici donc écoutée finalement par le chef de brigade, dubitatif, qui me plante en milieu de récit en me laissant « pour une affaire importante, et pour quelques minutes ». J’ai invité le nounours à m’accompagner pour vivre ce moment avec moi, puisqu’il en est tout de même légèrement responsable.
Durant l’absence du chef machin, j’écoute les 7 messages sur mon répondeur. La mère de Rudy relayée par son compagnon, parlent maintenant de venir chercher le à Dax, mais que je n’ai ni à parler à l’éducateur, ni aux gendarmes, que je rappelle que nous nous expliquerons. Hallucinant. Elle précise qu’elle est une bonne mère sur un ton particulièrement agressif.
Le chef de brigade de retour, finit par me prêter une oreille plus attentive. Je n’économise pas mes mots pour le persuader que la situation est plus sensible que la recherche d’une planche de surf. Elle part d’une bêtise d’ados, mais se transforme en drame de la misère sociale. C’est en tout cas ce que je considère. Il n’y a pas là, le sort d’un morceau de bois vernis, mais celui d’un enfant de 15 ans. Et accessoirement MES vacances dont j’attends toujours le début.
Je parle de cet enfant qui tous les 4 soirs, atterrit chez moi pendant l’année scolaire et reste tat que je ne lui demande pas de partir.
Attends, je vire la libellule qui vient de se poser sur mon écran….
Un coup de téléphone à la mère de Rudy, fait comprendre au chef que l’affaire est corsée. Elle lui raccroche au nez et se met sur répondeur. Finalement, ça me fait plaisir. Il comprend mieux ce que je viens de lui raconter. Sauf que quand elle rallume son portable, il change de ton avec elle. Il lui explique que maintenant qu’elle sait que son fils dort dehors, si elle ne prend pas ses responsabilités de mère, c’est elle qui devra s’en expliquer. Je vois les yeux du chef s’arrondir quand elle dit qu’elle ne veut plus s’occuper de son fils. Il lui suggère dans ces cas là la possibilité d’une émancipation. Le nounours toujours à côté de moi, est muet devant les proportions prises par cette histoire. J’espère qu’il ne perdra pas une miette de ce qui se dit. Pendant ce temps il a échangé des sms avec Rudy qui avait quitté le quartier, était parti dans Hossegor, et refusait d’en bouger.
Pour me protéger, j’ai donc posé une main courant sur une grande page d’un cahier, que j’ai entièrement remplie, racontant en détails, ce qui se passait. Je ne veux pas me dégager, mais surtout ne pas risquer une peine quelle qu’elle soit, qui rejaillirait sur mes enfants.
Si j’ajoute que pendant que j’étais à la gendarmerie, ma gazelle m’a contactée, pour me dire qu’elle ne voulait plus aller chez le psy, qu’elle ne voulait pas changer de vie.
Si j’ajoute qu’en rentrant nous avons réalisé que le bruit entendu la veille devait être provoqué par la personne qui est venue fouiller la tente des filles et a fini par voler notre vélo.
Si j’ajoute que quand je me suis couchée vendredi soir, j’étais un bloc de pierre, tous muscles verrouillés pour ne pas m’effondrer et hurler que « Je veux des vacances !!!!! ».
Nous aurons donc fait le tour de la pendule. Il sera minuit et déjà samedi. Quinzième jours de mes congés, qui en seront donc à leur moitié.
Voilà ce qui fait que ce matin, en me réveillant j’ai sangloté, sans pouvoir faire un mouvement pour me lever. Après la prise des antalgiques opiacées, j’ai aussi pu rire avec ma cousine. Et aussi en entendant Julienne me raconter qu’elle avait des problèmes souvent avec ses yeux. « J’ai souvent des oléoducs… » ?!?! Je lui ai demandé si ce n’était pas plutôt des orgelets. Bingo.
L’envie d’écrire tout ça m’a fait un bien énorme. J’ai encore mal bien sûr, mais j’ai raconté. Qui m’aime me lise… ou pas.


4 commentaires:

  1. Euh..je suis un peu loin certes, j'ai la crève, mais ici c'est calme! Alors si tu veux passer....

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  2. pfou ! Eh bien! La série continue. Sam est sacrément gonflé dis donc. Et comme tu dis ce pauvre gosse laissé à l'abandon...Que faire ? Que te dire? Un grand STOP ? Machine arrière, un coup de gueule général s'impose pour tout le monde. J'ai l'impression que tu ferais mieux de rentrer sur Bordeaux et faire quelques petites sorties avec les enfants et seulement eux. Trop de monde autour de toi, et encore trop d'abus. Bien peu de respect de l'autre en tout cas dans ces comportements adolescents. Et si finalement tu allais définitivement dormir ailleurs et que tu ne reviennes qu'en journée ? Si tu veux t'isoler , la maison t'es ouverte . Enfin la fin de ton post s'ouvre sur le rire et c'est bien. Bisous

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  3. Eh bien, quelle histoire dites-moi. Je compatis, on comprend que vous en ayez plein le dos. Votre récit enlevé m'a fait sourire, malgré tout.
    BOn courage pour la suite...

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  4. Et vous, vous ne dites plus rien chez vous, vous devez avoir pris des vacances de blog depuis cette histoire de joyeux anniversaire...

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