samedi 5 mars 2011

Méli-mélo de pensées...

Penser, rêvasser, se remémorer, se la raconter, ici c’est une ou deux histoires par jour au maximum, à cause du filtre. Mais dans ma petite tête de méli-mélo va pieds nus, ce n’est ni une ni deux, histoires par jour, c’est en minutes que ça se compte et se bouscule. J’ai vraiment l’impression, que je suis en perpétuelle effervescence d’idées, que jamais mon cerveau n’est au repos. Je me dis que c’est pour tout le monde comme ça, que sinon on est un légume… Parfois quand je lis, mon esprit s’évade ailleurs, juste avec un mot apparu sur la page. Je continue ma lecture mais je suis loin, loi, très loin de l’histoire. Au bout d’un grand moment je suis obligée de revenir en arrière car j’ai totalement perdu pied. Quand je suis au boulot c’est la même chose. Si je ne suis pas occupée à mettre en place une base de données, un protocole de traitement de vestiges, ou de compter des tessons ou des os un par un, et que cela ne requiert pas la totalité de ma concentration, je décroche. Quand je frotte ces mêmes tessons ou ossements avec ma brosse a dents, que je tamise et trie des micros débris de verre ou de crâne, ou que je manie la truelle et l’outil de dentiste, je suis attentive à ce que je fais, mais dès que le geste devient machinal, je m’évade. Pas forcément très loin, souvent quand je suis sur un chantier, ou dans mon bureau-labo, je pars dans d’infinies réflexions sur les méthodes de travail à mettre en place pour le rendre plus efficace, plus logique, à ce qui se nomme chez nous par le terme ronflant de protocole. Mais souvent quand je suis au bac de lavage, penchée sur un squelette, bercée par le bruit de l’eau qui coule en continue, et que je brosse au pinceau, je m’éloigne petit à petit de ce reste d’humain et je réfléchis, à la vie de mes enfants, à mon futur appart, à des notes pour le blog, à mon passé, à ce que j’aimerais que chantent mes lendemains, à ce qui changera dans quelques semaines quand mon loyer aura baissé de 250 euros, que je pourrai je l’espère remonter petit à petit la pente. Je construis les scénarios du pire au meilleur. J’élabore des « protocoles » à mettre en place, pour définitivement me débarrasser de mes revolvings, pour rembourser des dettes à des amis très patients. Je regarde encore un peu plus loin et me vois avec mes tdc, les gâtant un peu plus que maintenant, je me vois allant faire un tour dans les magasins et enfin pouvoir m’acheter quelques fringues et porter ce que j’ai acheté et non plus ce que l’on m’a donné. Je me vois partir un peu ailleurs, sans me dire que l’essence dépensée pour aller voir des amis, me manquera pour amener la lutine au collège, ou aller travailler. Dans mes rêves les plus fous, je prends l’avion avec mes tdc pour aller à Bamako et que le nounours puisse enfin revoir son pays de naissance, la lutine apprendre à connaître les origines de son frère et de sa sœur, et moi revoir enfin cette afrique de l’ouest que j’aime tant.


Parfois je me dis que tout ça, ses efforts, ces privations, ces déménagements, ne serviront à rien, n’arrangeront rien et que je ne saurais pas redresser la barre. Ou que la situation est si critique, que je ne le pourrai pas… Ca me fait un peu paniquer, alors je préfère me dire que oui, ça va s’arranger et je vais y arriver. Et que je garderai le cap. Non je ne crois pas faire la grande vie avec 250 euros de plus par moi, mais voir les choses en positif, s’autoriser à rêver même si c’est un peu trop, n’est ni interdit, ni toxique. Ca fait juste un petit rayon de soleil qui se glisse dans la grisaille pour lui donner une autre couleur. C’est un peu de bonheur qui entre en moi, et qui met le sourire sur mes lèvres. Même si c’est un bonheur rêvé.

La « pensée positive », aide, elle doit libérer l’hormone du lendemain, celle qui fabrique l’espoir et la confiance. Alors je lui ouvre la porte quand mon cerveau le désire.

3 commentaires:

  1. "porter des fringues que j'aurai acheté et non qu'on m'a donné"...ça me chiffonne... pourquoi ne pas profiter pour changer de façon de voir?
    Acheter, acheter...pour se sentir libre? pour être soi-même? j'espère que vous n'en faites pas une priorité.
    Tout ce que vous exprimez si bien, vos rêves "avec 250 euros de plus par mois" me touchent beaucoup. Moi qui fait le chemin inverse, je vis avec 500 euros en moins. Je m'aperçois que je consommais à tout-va, stupidement et que je peux faire sans... (Attention, je n'ai plus d'enfants à charge, et je ne me "compare pas à vous!).
    Voilà, c'est juste la petite phrase sur les achats de fringues qui m'ont fait réagir, en toute sympathie pour vous cependant.
    Pour le "fond" , je pense que nous nous échappons toutes (et tous)lorsque nous pouvons laisser libre court à nos rêves! Heureusement!
    Bon Dimanche! Mémé94.

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  2. J'ai bien changé ça c'est certain. Oh non acheter ne rend pas libre. Je sais que la liberté a un tout autre prix et je le paie depuis quelques années. Ce n'est pas acheter que je veux, c'est pouvoir payer. Et c'est vraiment bien différent.

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  3. Coucou Méli!
    Je suiss content que tu aies trouvé un appart qui te fait économiser de la la thune. En plus 250 E ce n'est pas rien!
    Quand à divaguer dans tes mondes intérieurs, ça c'est vraiment toi! Continue comme ça et tu la retrouveras ton Afrique chérie; je te le souhaite de tout cœur!
    Bizouilles et à bientôt, Vic.

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