lundi 28 février 2011

Dimanche

A midi nous avons fêté les 16 ans du nounours chamallow. J’ai maintenant de grands enfants. Pas moins de soucis, certes. Le nounours avait passé commande d’une tarte aux pommes, de fromage et de saucisson, de soda, de bonbons. La lutine m’a aidée à préparer la tarte, mais s’est taillée le doigt, alors j’ai fini, puis j’ai préparé le poulet rôti avec des tas de gousses d’ail et des pommes de terre sautées avec de l’oignon grillé. Le nounours fier et conscient de sa virilité nouvelle, se balade en ce moment perpétuellement en boxer ou pas d’ailleurs…. Nous avons bien compris qu’il est maintenant un jeune homme… Le repas auquel il avait convié un ami, a semblé le combler d’aise. Et une fois les 16 bougies soufflées, il me fit part de ses projets d’apprentissage pour l’an prochain. Il veut devenir cuisinier. Il fera bientôt son troisième stage en restauration et je souhaite vraiment qu’il réussisse dans cette voie, car l’école ne le passionne pas. Il n’est heureux que les jours d’atelier, et ceux où il est en stage.


Je pourrais dire que c’était un dimanche joyeux et insouciant, si vers 17 heures un appel téléphonique de la gazelle n’était survenu. La lutine était près de moi quand j’ai reçu un premier sms me demandant si j’étais chez moi. Puis deux minutes plus tard, un appel sur ma messagerie. Je l’écoute et je n’entends que des pleurs et des hurlements. Je rappelle aussitôt, et je ne comprends rien à part les pleurs et les appels me demandant « viens me chercher ». Mon cœur bondit dans a poitrine. Suivie de la lutine, je cours à ma voiture, ne sachant ce que je vais trouver. Tout me passe par la tête. Bagarre, accident, j’ai peur partout, je tremble. Heureusement j’ai gardé l’itinéraire en tête. Quand j’arrive ma gazelle s’effondre dans mes bras comme un petit enfant cherchant le réconfort. Elle se blottit contre moi et sanglote. Rien de si grave que ça finalement. Elle s’est juste disputée avec son voisin, qu’elle semble ne pas beaucoup aimer et qui le lui rend bien… La dispute a dégénéré et je pense que les mots sont devenus blessants et insupportables pour la gazelle. Je la connais elle a du y aller sans retenu et elle a trouvé plus fort qu’elle. Mais là n’est pas le problème. Le problème est que j’ai mal de voir ma fille aussi mal. Que je veux qu’elle se calme, que ses larmes sèchent, je sens à nouveau en elle les blessures, les douleurs de toujours, la carapace qui se fendille, mais elle lutte toujours pour qu’elle ne casse pas. Un jour il faudra qu’un psy aide la gazelle à poser à terre cette armure. Ce carcan dans lequel elle a dû s’enfermer dès ses premiers jours de vie. Dès que sa maman et elle ont été séparées. Un bébé sans maman sait vite qu’il n’aura personne à regarder au fond des yeux pour y puiser la force de vie. Alors il la puise au fond de lui-même. Il n’a pas d’autre choix. Et même si une maman vient après, elle ne pourra pas réparer les blessures, juste les panser, mettre tout le baume d’amour possible. Je l’ai toujours fait, je crois. Alors hier soir, j’ai encore une fois, tout en douceur et en patience, attendu que le calme revienne. Quand je suis partie, j’ai sentie que la gazelle était rassurée mais encore perdue, j’aurais voulu l’emmener avec moi, avoir la soirée juste pour nous deux, qu’on se retrouve juste nous, mais elle n’a pas voulu. Elle a fondu à nouveau en larmes quand je suis partie. Mais il fallait partir. La laisser peut-être réfléchir à ce qu’elle avait fait, et comprendre que l’on ne peut pas dire n’importe quoi sans parfois prendre des retours de bâton. De sms, en sms j’ai surveillé de loin, la soirée, ponctuant de je t’aime et de bisous jusqu’au moment de s’endormir.

Entre temps, j’avais dû affonter Ken (mon ex) et ses paroles débiles. Je l’avais averti sur le chemin de ce qui se passait, mais il n’a pas jugé bon de se manifester. Et quand j’ai été devant chez lui pour lui ramener les deux tdc vers 20 heures, il ne sortait même pas de chez lui pour avoir des nouvelles de sa fille. C’est la lutine qui l’a prié de descendre me voir. Bien sûr, il n’a rien compris a ce qui se passait, a éructé des banalités « Il bricolait, il n’allait pas se déplacer puisque j’y allais …Il ne voyait pas pourquoi il serait venu… » « Juste parce que tu es son père » fut ma réponse qui l’énerva beaucoup. Quand nous nous disputons, il perd tout son sang froid, il se transforme en Zébulon piaillant et les paroles se bousculent au portillon… Il n’ya plus qu’à attendre…A ce moment-là, j’étais assise dans ma voiture vitre ouverte, attendant calmement la fin de la crise comme je l’ai toujours fait avec lui, ce qui a le don de le mettre encore plus hors de lui. Puis je demande s’il a terminé, je remonte la vitre, je passe la première et le laisse sur le trottoir avec sa colère ridicule. Je n’arrive pas toujours à faire ça. Mais là, je considérais que le problème de la gazelle, était mille fois plus important que ses gesticulations ridicules.

En le quittant je me suis souhaité un bon anniversaire de divorce. Dix ans en février qu’enfin, il a accepté la fin de notre couple. Et je me félicite de la liberté que j’ai retrouvée même si je la paye très cher.

Mais ce qui n’a pas de prix c’est le bonheur de mes enfants.

3 commentaires:

  1. Je pense que vous avez très bien fait avec votre gazelle. Elle doit sans doute encore grandir et c'est parfois plus difficile pour les un(es) que pour les autres. Une chose est sûre, il faut les entourer.
    ab

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  2. Je suis certaine qu'elle a compris que je serai toujours là pour elle quoi qu'il arrive. Comme tous les parents, normalement...

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  3. difficile la relation avec les ex :( particulièrement quand il y a des enfants.

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