dimanche 23 janvier 2011

On est bien dans sa bulle, non?

Envie d’en parler mais en même temps que dire ?


Envie de me sentir, ben oui ça me concerne aussi.

Submergée par mes problèmes, j’ai quand même un œil sur ce qui se passe ailleurs.

Et ailleurs il s’en passe des choses…. Ailleurs c’est outre-méditerranée. Là ou le soleil brille, et où l’on va se poser sur le bord d’une piscine, oublier NOS soucis, NOS vies de fous, NOS zados chiants, NOS chefs insupportables, NOS collègues mesquins. On prend NOTRE avion en priant pour qu’il n’y ait ni grève, ni neige, ni rien qui puissse nous empêcher de décoller. Après on s’en fout une fois qu’on est en l’air, il peut neiger, gréver, cataclysmer, rien à battre du moment qu’on est parti. Bientôt NOUS on sera dans nos babouches, un petit roman dans la poche, quelques dinars, avant de descendre à l’accueil et de partir à la découverte… C’est ça les vacances à l’étranger, en tout cas c’est comme ça que je les imagine. Et moi, j’en prendrais bien des vacances comme ça si je le pouvais. Et je me pose la question, et je me la pose à moi aussi, attention pas d’embrouille. Est-ce que quand on part en vacance ons e trimballe avec une bulle autour de soi. Comme les enfants malades qui vivent dans cette espèce de gros ballon protecteur pour ne pas contracter de mauvais microbes qui les tueraient…. Alors comme ça quand on va dans les souks, quand on visite les ruines, quand on va chercher nos dinars, quand on va acheter nos cartes postales, y’a donc une grosse bulle qui nous protège des vrais bruits de la vraie vie ??? Je ne comprends pas là. La Tunisie, pour la citer, je crois bien qu’il est difficile de trouver quelqu’un qui n’y est jamais allé en vacances. C’est encore pas trop cher, il fait beau, les hôtels d’Hamammet sont parfaitement propres et occidentalisacceptables. On peut y manger aussi bien un couscous royal qu’un poulet frites, les guides sont faciles à trouver, enfin bon c’est la destination vacances qui prend pas la tête et qui fait du bien au moral, il faut le reconnaître. Moi tu m’aurais offert dix jours à Hamammet tous frais payés à Noel j’y allais volontiers. Même si j’aurais préféré Bamako, ou folle que je suis Niamey !

Alors qu’est ce que j’aurais vu là-bas, rien donc comme tout le monde…. Ou la même chose que tout le monde, des souks, des ruines, du tajine, des dattes, des babouches et du henné.

Mais Bordel ça ne se sent pas quand ça chie dans la ville, quand la révolution couve ???

Et ici, vu d’ici, on voit quoi, on sait quoi. Moi je découvre que là-bas c’était comme ça. Vraiment. Le nom de ce Ben Ali je ne le connaissais pas. Parce que maintenant les journalistes ils en ont des choses à dire. Partout, sur les blogs, sur les radios, dans les journaux on ne parle plus que de CA. Comment on ne le savait pas avant ? Qui protégeait cet homme ? Qui empêchait l’information de percer ? Qui avait intérêt à ce que le silence règne. On dirait que ce type était « l’ami » de pas mal d’hommes politiques de tous bords. Tout à l’heure j’écoutais encore sur Europe 1, un reportage fait à Tunis, très touchant, et surtout très révoltant. Et je me disais que là c’est la Tunisie, mais à côté c’est l’Algérie, et juste à côté le Maroc. Et que je pense que ça ne sent pas la grande liberté là-bas non plus… Et puis plus bas, et puis plus loin, tous ces pays où nous allons mettre nos doigts de pieds en éventail et où la bulle nous protège.

En même temps je pense que dans notre bulle à nous ici, ça sent de plus en plus mauvais. Et là dans celle là on est bien dedans, et on le voit.

2 commentaires:

  1. Les gens, même de gauche, allaient bien en Espagne "parce que ce n'était pas cher", quand j'étais môme! On savait bien qui était franco,non? c'la à foutu la m... dans ma famille, d'ailleurs (entre les profiteurs et les idéalistes), on a du mal à s'en remettre!!!:-))
    J'espère que cette révolution va profiter aux Tunisiens, cette fois!!!

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  2. C'est tout ce que je souhaite aux tunisiens, tout ce que j'entends ces jours ci me glace le sang...

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