lundi 19 juillet 2010

carnet d'adresse à jamais

Il paraîtrait que « j’ai un talent fou pour rayer de ma vie les personnes qui me sont proches » dixit une personne qui ne me veut que du bien….
Tout bien réfléchi, la chose est bien observée. En tout cas, vu de loin, dans le brouillard et avec un écran de fumée bien épais.
Je peux en effet m’éloigner géographiquement, des personnes dont j’ai pu être très très proche. Je peux fréquenter des personnes quotidiennement et ne plus les voir pendant des périodes très longues, ou même plus jamais. Cela veut-il dire que dans mon cœur, dans mes pensées, ces êtres sont rayés définitivement ?
Je ne pourrai faire la liste de tous ceux dont l’image, la voix, le souvenir, traversent mon esprit au cours de chaque journée vécue.
A chaque fois, cette pensée, aussi fugace soit-elle, provoque en moi un sentiment. Différent pour chacun.

Penser à ma Gazelle, donne un petit coup de scalpel dans mon cœur, une petite entaille quotidienne, qui me donne envie de tout arrêter de prendre le téléphone et de lui parler.
Penser à mes deux autres tdc, fait comme une petite bulle de vide en moi, qui flotte, douce, en permanence depuis des années et avec laquelle je me suis habituée à vivre. Mais aussi une bulle de joie, de leurs rires, de leur présence si pleine et envahissante quand ils sont avec moi. Ca me donne envie de les retrouver mais aussi de profiter de mes moments de quiétude.
Penser à Ma Wondermarie, qui a disparu depuis presque deux ans de mon horizon, me laisse perplexe, un point d’interrogation se dessine, la reverrai-je un jour, pourquoi cette séparation soudaine, mais j’ai envie de laisser le temps s’allonger entre nous car je ne me sens plus à ma place dans sa vie. Un jour peut-être…
Penser à Pierrot de la lune et Mamamia, me conduit vers un infini, un inatteignable, mais me ramène aussi à mon enfance et à toute l’histoire qu’ils ont construite pour me faire grandir. Je voudrais ne rien oublier de leur histoire et de nos histoires. Ils sont en moi, je suis une partie d’eux, et ils ne me quitteront jamais. Ca me fait du bien de penser à ça. Leur absence est définitive, et le travail est de faire de chaque pensée vers eux une petite lumière sur ma vie.
De même, Fred, Angel, Kti, mes grands-parents, ma tatie, mon oncle, font des petites incursions dans mes journées. Leur voix, leur sourire, leurs expressions, me reviennent quelques secondes.
Penser à l’ami-amant, sa voix de baryton, à l’amour de ma vie, au baiser-fusion qui nous unit un jour, à l’amoureux tendre et ses yeux bleus posés sur moi si pleins de tendresse, à l’amant-marié, notre escapade parisienne pendant la canicule, aux hommes qui m’ont fait du bien à ceux qui m’ont fait mal et ceux qui ne m’ont rien fait.
Penser à ma Zaza, oui, d’elle j’ai préféré m’éloigner pour qu’elle vive mieux. Elle me manque mais il ne faut pas que je l’envahisse.
Penser à Anita à Munich, à Bertrand à Nouméa, à Maris la souris retrouvée, à madame de dans son Berry, à Coco encore une nouvelle fois exilée, avoir envie de leur raconter tout de suite là une de mes dernières gaffes, un de mes derniers soucis, et remettre à demain, ou à après le boulot.
Penser à Ken et à tout le temps que je lui ai accordé. Se demander ce qui aurait pu… Mais ne pas s’y autoriser.
Penser à soeurette courage, loin, et heureuse.
Penser à Sœur fâchée, malheureuse je pense.
Penser à frérot, proche et rare.
Les liens du sang, les liens du cœur, même arraché.
Penser à Vic, à ses si beaux textes, me dire qu’il faut qu’il publie, revoir des vacances au bord d’une piscine il y a ….
Penser à Richard, là-bas au bord de la falaise de Bandiagara, et rêver au moment, à ce qui a TOUT changé de moi.
Penser à Paul mon cousin fâché depuis très longtemps, à Bernouette l’aventurière perdue, à Bernard mon photographieur béarnais, à RSl la marraine du nounours chamallow, à des enfants que j’aime et ne vois plus jamais.
Regarder mon répertoire de portable et viualiser chacun juste quelques secondes.
Penser à M’ados qui n’écrit plus, à l’éMOTion si talentueuse, Filthephil nos disputes et nos rires, des Hélène, des Marie, des Anne, des Pierre, des Agnès, des Stéphane, peuplent mon cœur et ma mémoire. A tous les gens croisés, un jour, une heure, un mois, des années… Des regards. Des sourires. Des disputes. Des mots. Des silences. Des malentendus. Des sous-entendus. Des paroles en l’air. Des actes manqués et d’autres bien réussis.
Lancer vers tous ceux-là une micro particule de moi, de ma tendresse, vers eux sans même qu’ils s’en aperçoivent.
Dans aucun de mes carnets, agendas, je n’ai jamais pu rayer personne.
Alors de loin, dans le brouillard, derrière un écran total de fumée, j’ai l’air de ne plus penser à eux. PEUT-ETRE….

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