samedi 24 avril 2010

L’embarras du choix dans ce qu’il y aurait à raconter…

Par quoi je commence ???

Par le bien-être que je ressens en ce moment, seule dans ma maison à moi et rien qu’à moi.

Oui parce que pour ceux qui me connaissent, (oups !!! ben oui j’ai deux ou trois lecteurs alors, oui ils me connaissent), bref, je rappelle que j’ai trois tdc (mes enfants de moi), qui donnent à ma vie une allure de tourbillon voire de bordel sans nom. Trois, la gazelle, bientôt 21 ans, le chamallow à grosse voix, juste 15 ans, et la lutine, 12 ans. Depuis 9 ans, le papa vole de ses propres ailes. A ma demande. Et depuis je vole aussi de mes propres ailes moi aussi, et parfois je bats de l’aile, même… J’installe ma vie dans des maisons que j’aime, pleines de couleurs de bruit de livres et de bazar. Pour le plus grand désespoir de mes amis, qui tremblent à l’idée que je pourrais les inviter à mon prochain déménagement. Les bouquins, le piano, les gros meubles pazikéa, le banc en pierre, la pierre du voyageur me suivront partout où j’irai qu’on se le dise.

Tous les quinze jours, le chamallow et la lutine me quittent pour aller rejoindre leur papa-ken et leur belle-maman-barbie et les deux petits enfants-mattel qu’ils ont fabriqués. Et tous les quinze jours suivants, hop ils reviennent prendre leur bol de liberté chez maman méli-mélo. Dès ses 18 ans, la gazelle a décidé de ne plus aller chez mattel, et de prendre ses quartiers chez moi. No comment, mais Ken le mérite bien, car dans le genre je comprends rien à mes enfants, il est trop fort !

Depuis deux ans, la gazelle a trouvé un « mon coeur-mon amour », qui lui aussi a trouvé que c’était chouette chez méli. Tout propre sur lui et tout poli, il a commencé par entrer ici sur la pointe des pieds. Je l’ai raconté ailleurs, mais en quelques moi, je me suis laissées envahir, par le petit couple amoureux, et n’ya ai vu que du feu. Enfin au début. Parce que quand au dessus de ma tête, outre le bruit des ébats, j’ai pu percevoir, le bruit du frigo américain, joint à celui de l’aquarium 300 litres, joint à celui des trois chats, des souris, des hamsters, des copains, joint aux odeurs de frites, de pipi de chats, de souris, de cigarettes, là j’ai commencé à me faire du souci pour mon espace vital. Trente mètres carrés au dessus de ma tête, dans la mezzanine, avec vue sur mon salon, ma cuisine, mon séjour, puisque nous sommes dans un genre de loft.

Saint Tanguy, prie pour moi et délivre moi de ce calvaire. Combien de fois t’ai-je invoqué tous ces derniers mois !

J’ai cru ne jamais voir ma gazelle et son cœur-son amour prendre leur envol.

La vie a pris souvent des allures d’enfer. La gazelle et moi, si proches, quand elle était plus jeune, sommes devenues des ennemies. Plus rien ne nous rapprochait. Nous ne faisions que nous croiser dans cet espace si ouvert, et nous nous enfermions dans nos certitudes et nos rancoeurs.

Il m’a fallu devenir très dure avec elle pour lui faire comprendre que je ne voulais plus de cette vie-là.

Il m’a fallu lui répéter plusieurs fois, qu’elle devait partir, il m’a fallu en entendre des mots durs, en affronter des disputes, pour me décider à être moi aussi dure.

Le jour est venu de l’ultimatum. J’aurais pu encore et encore en supporter des mois de cette vie qui n’en était plus une. Ni pour moi, ni pour elle.

Le jour de l’ultimatum, j’ai du être dure, j’ai dû me forcer à ne pas pleurer, car je savais que je devais faire du mal.

Je l’ai fait. Je sais que la gazelle m’en veut. Elle est partie avec son cœur-son amour, sans un au revoir, sans un merci, sans un baiser ni un regard, sans me laisser d’adresse. Depuis, je ne l’ai pas vue. J’ai tenté un coup de téléphone ou deux, et j’ai compris que c’était déjà trop.

Je pense avoir bien fait, même si ce n’est pas facile. Je le devais. Elle m’avait dit que j’en paierai le prix. Ce prix c’est son absence. Ce prix c’est aussi que je retrouve ma vie. Je reprends possession de mon espace. En haut il y a maintenant de salon, en bas il y a maintenant le coin où je bricole mes canettes et où je travaille à côté du piano. Au-sous sol, nous avons chacun notre chambre les deux tdc et moi. Chacun a son espace.

Oui je me sens bien à nouveau, même si mon cœur est un peu serré et pincé quand je pense à la gazelle et à ce que j’ai dû faire.

Je me dis qu’elle me reviendra.

Son cœur son amour, a laissé ses 300 litres d’eau avec ses hideux poissons, ses bidons d’huile traînent encore dans l’entrée, avec quelques autres merdes, et tous les jours le petit grand-père qui habite deux maisons plus loin, vient sonner chez moi, car « moncoeurmonamour » est parti sans lui payer l’ordi qu’il lui a acheté. Il était propre et poli, mais je ne pense pas que du bien de lui. Je ne sais pas si ma gazelle est heureuse. Je doute quand je vois la carapace qu’elle s’est construite.

Je sais que je l’aime, je sais qu’elle m’aime.

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