vendredi 26 août 2011

Partir-revenir...


Ma grande cousine est partie aujourd’hui de l’autre côté du globe. C’est un peu ridicule à mon âge de dire ma grande cousine. Pas grave…. Nous avons 5 ou 6 ans de différence… Pas grave… Enfants, c’est énorme. Je la regardais toujours avec émerveillement, elle était belle, elle était douce, elle avait une jolie voix, elle avait une écriture toute ronde que je trouvais belle, elle avait de beaux amoureux, elle portait toujours des vêtements qui me faisaient rêver. Elle avait aussi avec sa maman, une relation qui me faisait rêver, pleine de bisous, de mots doux, de petits noms et de tendresse exprimée. Quand je regarde ma lutine avec niécette, je vois la même relation de totale admiration. Je crois même que pour elle c’est de la fascination. Le nounours lui est l’objet d’admiration de son cousin qui l’a surnommé « son dieu vivant »…
J’ai en mémoire ce petit texte écrit quand j’avais huit ans en guise de rédaction, où je me lançais dans une longue description de ses yeux bleus, de sa longue chevelure et de sa beauté.
Je me souviens d’un été de mon adolescence sage et engluée dans le romantisme, où ma cousine vint s’installer dans une chambre mise à disposition pour la durée des vacances. C’était l’année de ses 20 ans. Elle avait trouvé un job d’été à Hossegor. Elle avait installé dans la chambre du bas sa garde robe, ses magazines de filles, son attirail de maquillage et aussi son amoureux. Il avait une BMW vert pomme. Donc on savait facilement quand il était là. Un jour elle a dû partir pour le week-end dans sa famille en laissant dans la chambre sa trousse de maquillage dans notre salle de bains. Quel bonheur pour moi. J’ai commencé par renifler tous les petits boitiers de fards et à les remettre en place en prenant bien soin de leur donner la même position qu’à l’origine. Pas facile dans une trousse-fouillis… Puis, j’ai pensé qu’un petit trait de crayon, un nuage de poudre, n’entameraient pas visiblement le stock. J’ai passé une grande après-midi, cachée dans une pièce isolée de la maison où l’on ne me chercherait pas. Fards prune, fards gris, pommettes rosées, khôls, pinces à cheveux, vernis à ongles, maquillage démaquillage, remaquillage… Je savais déjà que moi aussi à vingt ans, ce serait ma passion. D’ailleurs avec mon premier salaire de job d’été, j’ai filé aux Galeries Lafayette et acheté ma première poudre libre de Dior qui s’appelait plus qu’invisible et mon premier boitier de fards gris Lancôme. C’est là que j’ai commencé à constituer ma trésor et que j’ai du acheter une boite à outils six compartiments, dans un magasin de bricolage pour tout ranger…
J’ai aussi retrouvé coincé sous le lit de la chambre de ma cousine, lorsqu’elle est repartie chez elle, un peigne en écaille, que je me suis bien gardée de lui rendre. Je le porte encore très souvent. Je le lui ai dit il n’y a pas très longtemps…
Jamais notre relation ne s’est effilochée au fil du temps. C’est toujours pour moi un grand bonheur de passer du temps avec elle. C’est peu fréquent, car la distance nous a séparées. Mais nous arrivons tout de même à nous retrouver pour partager nos joies et nos peines.
Pendant quatre ans ce sera certainement plus difficile. Son amoureux à la BMW vert pomme, qui est devenu son mari, est nommé à Mayotte…. Ca c’est loin de chez loin…. C’est aussi un beau choix audacieux et fascinant de partir finir sa carrière aussi loin.
Mercredi j’ai réussi à m’extirper de mon lit- lieu de vacances, pour aller lui dire un petit au revoir. Je n’aurais râté ça pour rien au monde. Vu e moral que j’ai « attrappé » durant ces vacances, je ne me sentais pas au mieux de ma forme morale. Déjà en m’habillant, j’ai du fondre x fois en larmes.… Sur la route idem. Je me voudrais plus forte parfois, en tout cas moins larmoyante. Heureusement, quand je suis arrivée, je n’étais pas la seule à venir faire le dernier bisou. Mon autre cousine était là, encore plus sensible que moi, et une dame que je ne connaissais pas dans la vraie vie, une amie de ma cousine. Mais que je connaissais en pensées puisque j’avais toujours entendu parler de la copine Isa depuis les 15 ans de ma cousine. Finalement, chacune a su retenir ses larmes. Et nous avons plus ri que pleuré. J’ai préféré larmoyer seule dans ma voiture au retour et en me recouchant. Une bonne action pour la société Kleenex… que j’aurais bien enrichie durant ses vacances. Tout comme les labos, Biogaran, Arrow, Bayer et alter qui auraient pu sponsoriser mon blog ce mois ci. …
Voilà, à l’heure qu’il est, ma cousine survole le monde. Je suis heureuse pour elle. Comme moi elle avait adoré être au Burkina. Elle sera sûrement bien à Mayotte. Si je gagne au loto auquel je ne joue pas, sûr j’irai la voir. Quand je penserai à elle maintenant toutes les couleurs d’Afrique me reviendront.
Ce n’est pas la peine d’ajouter mais je le fais tout de même, que je trouve toujours ma cousine aussi belle, et tout et tout. Et que l’admiration est toujours la même.

jeudi 18 août 2011

I can get no ....RESIGNATION... and I dont try...

Mamie Blanche avait adoptée une philosophie qu’elle avait tenté de transmettre à sa fille. Mamamia, elle, comme toute fille qui se respecte avait rejeté le précepte inculqué. Et pour une fois je la rejoins. L’expression était la suivante : « Résigne-toi ma fille ! ». Mamie Blanche l’employait à tout bout de chant quand sa fille se plaignait des absences et des sorties incessantes de Pierrot de la lune. Mamie Blanche avait épousé un rugbyman aux yeux bleus océan, à l’allure sportive, l’autorité redoutable, le tempérament disait-on volage. Il pouvait entrer dans des colères terribles, tant au bureau qu’il dirigeait qu’avec ses enfants. Avec Mamie Blanche il pouvait bouder des jours et des jours sans lui adresser un seul mot. Alors, mamie avait appris à se résigner. Et son couple a duré une soixantaine d’années. Lorsque Mamamia a trouvé le rugbyman à l’œil bleu, et qu’elle l’a épousé, elle a donc pris le chemin des épouses qui passent en quatrième position après le ballon ovale, les copains de troisième mi-temps, le métier. Alors ces épouses-là occupées à élever les 3 ou 4 enfants de l’homme, deviennent des mères totalement dévouées au bonheur de leurs enfants.
Mamamia ayant décidé de ne pas se résigner, les retours de Pierrot de la Lune, le dimanche soir d’après matchs, se transformaient en soirées de disputes mémorables. A l’heure où il rentrait, souvent le cerveau embué par les quelques Pastis bus, il n’était pas très fort pour les joutes verbales. Nous assistions, nous les quatre enfants, les cheveux encore humide de la douche juste prise, les pyjamas tout frais enfilés, devant notre potage au vermicelle, silencieux et inquiets, au spectacle de l’épouse qui ne se résigne pas.
Il en entendait des vertes et des pas mûres Pierrot de la Lune, sur lui et ses amis piliers de bar. Il n’avait pas la force de répliquer et écoutait, stoïque. Puis il filait dans son bureau, coucher sur le papier les mots qu’ils n’avait pas pu dire. Au bout d’un moment, il avait puisé dans sa bibliothèque quelque roman aimé, et s’endormait dessus. Il ronflait. La soirée était finie pour lui. Leur couple a duré 40 ans.
Mamamia nous couchait. Elle son expression c’était « Pipi, la prière et au lit ». Je faisais des prières pour demander au Bon Dieu de réconcilier mes parents…. Puis moi aussi, je me plongeais dans un livre et m’endormais.
Quand moi-même j’ai rencontré LE rugbyman, il n’avait pas l’œil bleu des deux précédents, ni l’autorité, ni rien de rien en commun avec eux. Sauf le ballon ovale… Tout s’est passé bien différemment. Je ne suis pas de la génération de la résignation, ni de celle des scènes de ménages devant les enfants en pyjama. Ni des prières au Bon Dieu. Notre couple a duré 20 ans et c’était très très long. J’ai assumé ma part d’erreur. Et j’ai refusé de me résigner avec un homme qui ne m’apportait rien e que je n’aimais pas. Alors je l’ai dit. No regrets. No remords.
Alors cet après-midi quand encore une fois, le nounours m’a demandé pourquoi nous avions divorcé, je lui ai dit que c’était parce que je m’ennuyais avec son père. Et que la vie n’est pas faite pour ça.

lundi 15 août 2011

auto-kinési...

Première sortie des vacances.
Hier soir j'ai fait ma propre thérapie.
Visualisation des lombaires et du sacrum. Je les connais tout de même bien je viens d'en tripoter des centaines pendant un mois... Je sais exactement comment est une vertèbre "arthrosique". Je le connais bien ces productions osseuses autour du corps de la vertèbre. Elles font de jolies dentelles, comme des volants sur une jupe. Mais comme elles sont douloureuses !!!
Une fois tout le monde couché, me voilà lancée dans un ballet ridicule. Dos rond, extensions des bras, respirations profondes, je dépose au sol les soucis un à un, qui pesaient sur tout mon dos.La sensation de torsion finit pas s'envoler. Il reste comme la trace d'une douleur. Comme une ecchymose que je sens encore aujourd'hui.
J'ai pu sortir enfin de la chambre. J'ai amené les filles prendre un cours particulier de surf. Avec un ex amoureux de niécette, toujours prêt à aider, surtout les filles aux longues jambes, même si elles n'ont que 14 ans... Pendant ce temps le nounours est toujours consigné dans sa chambre.
En attendant les filles je suis allée me poser et respirer l'air du lac marin, des pins, du sable chaud. Dans un petit coin que je connais bien puisque c'est là que j'allais pêcher avec Pierrot de la Lune, petite fille.
Voilà un instant de solitude et de paix qui m'a fait du bien partout. J'ai réussi à lire un peu.
Ce soir je lèverai un peu la punition du nounours pour qu'il n'implose pas dans sa chambre ou qu'il ne prenne pas la forme du canapé dans lequel il est affalé depuis trois jours. Il semble résigné à son sort.
La lutine vient de me dire qu'elle se mettait en grève de vaisselle, il ne me manquait plus qu'un mouvement syndical !!!!
J'essaie de ne pas trop regarder l'état de la maison. Les fringues qui traînent un peu partout semblent ne déranger personne. J'ai aperçu les restes de tentatives d'un gâteau au chocolat et d'un gâteau au yaourt. Ils sèchent lentement mais sûrement dans des bocaux.... Personne ne semble non plus sentir l'odeur de linge mouillé-séché-remouillé des serviettes et vêtements dans la salle de bains et dans certains coins de la maison. Je me suis quand même tout à l'heure sentie obligée de faire une machine à laver pour que la prochaine ne soit l'odeur de moisissure. Les deux garçons de la maison semblent totalement désinvestis du problème ménage. Quant aux trois filles elles essaient de gérer au mieux.
On dirait donc que ce sont les vacances et que je ne vois rien moi non plus.
Après ma sortie de l'après-midi je sens à nouveau que j'ai un dos des vertèbres un sacrum... douloureux encore !!!
Il faut que j'y aille doucement.
Ce soir je tenterai à nouveau le ballet du sacrum...

dimanche 14 août 2011

Et si c'était vrai il disait... moi c'est vrai, c'est long, mais c'est vrai

Longue, très longue histoire… Impossible à résumer.
Festival, journée de jeudi.
Nous fûmes jeudi dès le douzième coup de minuit.
Couchée dans mon lit le dos compoté, je tentais de trouver la position adéquate pour souffrir le moins possible… Niécette, ronflottait à côté de moi. La lutine, sa Julienne et le fils de sœur fâchée, avaient quitté la tante dehors, pour dormir dans le salon, pour cause d’invasion d’araignée unique et géante selon leurs dires. Le nounours avait emprunté un vélo pour aller à une soirée NRJ sur la plage avec le copain mystère Mickael. Je pressentais qu’il dormirait chez lui, et m’installais donc dans le canapé de s chambre. A peine posée une douleur terrible se fit dans tout mon ventre… Après un essai sur le dos, un sur le ventre, un sur le côté, un, jambes levées, etc. … je finis aux toilettes. Diarrhée, vomissements, sueurs chaudes, vertiges, et douleur à tomber parterre. Pour une fois, je bénis les poignées que mamamia avaient fait installer dans les toilettes. Elles me permirent de ne pas me laisser sombrer dans l’évanouissement. En même temps, si j’avais du sombrer, je pense que se cramponner à deux poignées n’aurait rien empêchée. Retour dans le canapé, la douleur s’estompe. J’ai eu peur de voir se pointer la crise de coliques néphrétiques, dans le paysage. Il n’aurait plus manqué qu’elles. Je commençais finalement à me laisser aller au sommeil, quand mon téléphone vibra. Le nounours, à 4 heures m’annonçait qu’il dormait sur place. Le vélo fonctionnant en temps partagé entre tous les cousins, il était nécessaire à niécette pour aller travailler. J’obligeais donc le nounours à rentrer illico et à passer par la fenêtre pour ne réveiller personne. Enfin j’entendis les freins siffler dans la cour. Je dus donc encore une fois déménager de chambre car le nounours ne veut pas dormir dans le même lit que sa cousine. Il est vrai qu’ils n’ont que deux ans de différence. N’ajoutons pas l’inceste à la panoplie des emmerdes. En passant près du salon, je croisais, zac mon neveu, qui avait froid et cherchait une couette. J’en trouvais une dans la tante, dehors, en compagnie de l’araignée géante !!!!! Nounours couché, zac couvert, les filles endormies, la douleur aussi, comme tous les autres habitants de la maison, je pouvais me poser un peu de tenter de dormir. C’est ce qui arriva après que j’eus à me lever pour regarder dehors, ayant entendu du bruit autour de la tente. L’araignée géante bien sûr !!!
Je me réveillais aux aurores troublée par le cauchemar que la gazelle était morte…
On ne peut pas dire que j’étais au mieux de ma forme en ce début de journée.
Je me reposais pendant que la lutine et Julienne passaient la journée à la plage. Le nounours partit après le repas voir le maintenant célèbre ami Mickäel.
Ne croyez surtout pas que tout était calme. En tout cas s’il y eut du calme il ne dura pas assez pour que je le savoure.
Une vibration de portable. J’avais soeurette en ligne. Nouvelles de mon dos, des ados, de la maison… C’est là que tout bascule. Une fuite venue de la journée plage entre cousins du jeudi, semblait avoir révélé l’identité du mystérieux Mickäel. On soupçonnait que Mickael s’appelle en fait Ruddy, et soit pile poil le copain dont j’avais catégoriquement refusé la venue. Je crois bien que c’est à ce moment que la vrille que j’avais dans le dos a pris un tour à 360 ° en une seconde.
Le nounours revenait juste de son petit tout chez le soi-disant Mickael…
Pif paf pof en trois quatre questions habilement posées, je coince mon nounours en flagrant délit de mensonge.
Dimanche dernier, je dis pour la 107 ème fois, non je n’amène pas R. avec nous. Pour x raisons, que je veux que ce soit mes vacances aussi. R. est un enfant en grandes difficultés, à la dérive, dont la mère toxico-alcolo-…. n ’a plus la garde régulièrement… Je crois que ma vie est en ce moment assez riche en tourments, pour y ajouter un rôle d’assistante social-psy-éducatrice. Lundi matin, je reçois un sms de la mère de R. me disant que son fils avait fait ses valises et ne comprend pas pourquoi je refuse de l’emmener avec moi… J’appelle illico pour expliquer que jamais je n’ais rien promis au contraire que je ne veux pas de R. en vacances pour la simple raison que durant l’année scolaire il est chez moi tous les soirs, et souvent la nuit. Elle comprend paraît il…
Nous voilà donc partis pour nos vacances ce lundi.
Ce que j’ai découvert en trois questions c’est que se foutant complètement de mes avertissements, les deux ados ont décidé tout simplement de faire ce qui leur plait. R. a pris le train à Bordeaux, puis un bus depuis Dax, il s’est installé dans la forêt pas très loin de chez nous, dormant sous une tante, mangeant ce que lui apportait le nounours, et avec de l’argent qu’il me piquait discrètement. R a 15 ans à peine.
J’entre à ce moment là dans cet état que je connais bien, où je crois qu’il me faut gérer. Que je le peux. J’oublie ou j’essaie la vrille dans le dos, et je démarre au quart de tour dans la gestion de l’urgence.
Grand sermon à R et au nounours. Grande colère. Eux ne bronchent pas car là ils ont senti que mon seuil de tolérance est franchi. Je téléphone à la mère de R que nous appellerons Rudy puisqu’il le vaut bien et que c’est son prénom. Elle me dit que depuis trois jours elle se fait du souci et qu’elle est contente que je l’appelle. Que son fils lui a fait un cinéma incroyable et qu’elle a été obligée de le laisser partir. Elle lui a donc donné 70 euros pour qu’il vienne à Hossegor. Puis elle pleure en me disant qu’elle ne veut plus de cet enfant, qu’il la fait devenir folle. Elle parle de m’envoyer un mandat pour me rembourser le voyage retour de son fils. Je sens bien que l’après-midi ne fait que commencer pour moi. Quand je raccroche Ruddy est assis sur sa valise devant la porte d’entrée. Il me dit ne pas vouloir rentrer chez lui, car je ne sais pas ce que sa mère lui fait vivre. Il me propose de l’adopter et qu’il me donnera de l’argent !!!! Il est vrai que je n’avais pas encore envisagé cette merveilleuse éventualité !!!
Ruddy est un enfant mal-aimé, rejeté, en totale perdition.
J’appelle « Enfance et partage », car pour moi le renvoyer sans autre forme de procès chez ses parents, irait à l’encontre de mes convictions. Conseils de mon interlocutrice : je dois confier Rudy à son éducateur s’il en a un, à la gendarmerie sinon, car je ne peux pas gérer ce problème.
Bien sûr Rudy ne veut pas me donner le numéro de l’éducateur, pas plus que sa mère qui finit par me reprocher d’avoir proposé des vacances à son fils et d’avoir changé d’avis !!! Elle me dit qu’elle va finalement venir avec son compagnon (beau-père de Ruddy), qu’on va s’expliquer…. Ce à quoi je réplique que je n’ai rien à expliquer et que je vais accompagner Ruddy à la gendarmerie et que c’est là qu’elle pourra le récupérer. Raccrochage.
Chose dite, je demande à Rudy de quitter ma maison et que puisqu’il a su faire le trajet seul dans le sens Bordeaux-Hossegor, il sera assez grand et malin, trouver le chemin qui va d’Hossegor à Bordeaux. Il est perdu, je le sais. Mais je suis aussi hors de moi. Quelle tristesse… Un enfant rejeté de partout.
Encore quelques coup de téléphone pour faire exploser mon forfait tout frais, et savoir comment me protéger de représailles de ces parents que je sens incontrôlables.
Pendant ce temps, Rudy est parti. Pas bien loin, puisqu’il est assis sur sa valise, à l’entrée du quartier, au bord de la route. Le nounours, la lutine et julienne sont avec lui, car ils sentent bien le désespoir de cet enfant.
Me voilà donc partie à la gendarmerie avec mes enfants, laissant Rudy sur sa valise, puisqu’il refuse d’en bouger.
J’oublie de préciser que j’avais parlé auparavant à un gendarme. Cet enfant étant parti de chez lui avec l’accord de sa mère, ne peut être considéré comme fugueur. Indéniable. Moi-même, lui ayant laissé passer le portail de mon domicile, on considère que je l’ai accueilli. Etant adulte, majeure, j’en ai la responsabilité. La gendarmerie, elle n’est pas un lieu de dépôt des enfants « indésirés », et ne peut l’accueillir. Kafkaien. Au rugby, on dit taper en touche, ou, un partout, balle au centre.
Mais ici le ballon fait toujours son sitting en face de chez moi.
Ainsi, quand j’arrive dans les bureaux de la gendarmerie, on commence par me signifier que tout m’a déjà été dit et que le poste croule sous les affaires graves. Un problème d’ados n’est pas une priorité. Il est vrai que la personne qui a été cordialement reçue avant moi s’était fait voler sa planche de surf. Et l’a finalement retrouvée. Il est réellement capital et prioritaire de la recevoir dans un bureau pour en parler. Je déploie un trésor de patience pour ne par hurler à la face de cet essaim de flics qui s’agitent autour de Brice de Nice. Puis je déploie l’énergie qui me reste à faire comprendre que je ne bougerai pas de ce comptoir tant que je n’aurai pas été écoutée.
Me voici donc écoutée finalement par le chef de brigade, dubitatif, qui me plante en milieu de récit en me laissant « pour une affaire importante, et pour quelques minutes ». J’ai invité le nounours à m’accompagner pour vivre ce moment avec moi, puisqu’il en est tout de même légèrement responsable.
Durant l’absence du chef machin, j’écoute les 7 messages sur mon répondeur. La mère de Rudy relayée par son compagnon, parlent maintenant de venir chercher le à Dax, mais que je n’ai ni à parler à l’éducateur, ni aux gendarmes, que je rappelle que nous nous expliquerons. Hallucinant. Elle précise qu’elle est une bonne mère sur un ton particulièrement agressif.
Le chef de brigade de retour, finit par me prêter une oreille plus attentive. Je n’économise pas mes mots pour le persuader que la situation est plus sensible que la recherche d’une planche de surf. Elle part d’une bêtise d’ados, mais se transforme en drame de la misère sociale. C’est en tout cas ce que je considère. Il n’y a pas là, le sort d’un morceau de bois vernis, mais celui d’un enfant de 15 ans. Et accessoirement MES vacances dont j’attends toujours le début.
Je parle de cet enfant qui tous les 4 soirs, atterrit chez moi pendant l’année scolaire et reste tat que je ne lui demande pas de partir.
Attends, je vire la libellule qui vient de se poser sur mon écran….
Un coup de téléphone à la mère de Rudy, fait comprendre au chef que l’affaire est corsée. Elle lui raccroche au nez et se met sur répondeur. Finalement, ça me fait plaisir. Il comprend mieux ce que je viens de lui raconter. Sauf que quand elle rallume son portable, il change de ton avec elle. Il lui explique que maintenant qu’elle sait que son fils dort dehors, si elle ne prend pas ses responsabilités de mère, c’est elle qui devra s’en expliquer. Je vois les yeux du chef s’arrondir quand elle dit qu’elle ne veut plus s’occuper de son fils. Il lui suggère dans ces cas là la possibilité d’une émancipation. Le nounours toujours à côté de moi, est muet devant les proportions prises par cette histoire. J’espère qu’il ne perdra pas une miette de ce qui se dit. Pendant ce temps il a échangé des sms avec Rudy qui avait quitté le quartier, était parti dans Hossegor, et refusait d’en bouger.
Pour me protéger, j’ai donc posé une main courant sur une grande page d’un cahier, que j’ai entièrement remplie, racontant en détails, ce qui se passait. Je ne veux pas me dégager, mais surtout ne pas risquer une peine quelle qu’elle soit, qui rejaillirait sur mes enfants.
Si j’ajoute que pendant que j’étais à la gendarmerie, ma gazelle m’a contactée, pour me dire qu’elle ne voulait plus aller chez le psy, qu’elle ne voulait pas changer de vie.
Si j’ajoute qu’en rentrant nous avons réalisé que le bruit entendu la veille devait être provoqué par la personne qui est venue fouiller la tente des filles et a fini par voler notre vélo.
Si j’ajoute que quand je me suis couchée vendredi soir, j’étais un bloc de pierre, tous muscles verrouillés pour ne pas m’effondrer et hurler que « Je veux des vacances !!!!! ».
Nous aurons donc fait le tour de la pendule. Il sera minuit et déjà samedi. Quinzième jours de mes congés, qui en seront donc à leur moitié.
Voilà ce qui fait que ce matin, en me réveillant j’ai sangloté, sans pouvoir faire un mouvement pour me lever. Après la prise des antalgiques opiacées, j’ai aussi pu rire avec ma cousine. Et aussi en entendant Julienne me raconter qu’elle avait des problèmes souvent avec ses yeux. « J’ai souvent des oléoducs… » ?!?! Je lui ai demandé si ce n’était pas plutôt des orgelets. Bingo.
L’envie d’écrire tout ça m’a fait un bien énorme. J’ai encore mal bien sûr, mais j’ai raconté. Qui m’aime me lise… ou pas.


samedi 13 août 2011

Un festival à domicile

Ce que….
Cannes est au cinéma,
Avignon au théâtre,
Bayreuth à la musique classique,
Woodstock à la pop…
La méli-mélo aux emmerdes…
La seule différence entre Cannes, Avignon, Bayreuth, Woodstock et moi… C’est que mon festival je le fais seule et je le vis seule. Où presque.
Je me souviendrai certainement longtemps de ce mois d’Août 2011. De ce 1er Aout 2011 passé aux urgences psy avec ma gazelle après un week-end cauchemardesque où j’ai cru un moment la perdre. De ce deuxième jour d’Août où un orage soudain et un déluge d’été, ont fait de mon nouveau chez moi une Venise ridicule. Et des jours suivants à me demander si je partirai ou non en vacances, si la gazelle commencerait ou non sa thérapie. Et des jours suivant encore ou elle a décidé de ne pas la faire, et m’a fait comprendre qu’un sms quotidien pour demander comment ça va, c’était déjà trop.
Ainsi, je suis partie pour mes vacances. Pas sereine du tout.
Je me souviendrai de mon dos qui me semblait déjà si pesant en partant de Bordeaux. Comme si j’avais une ceinture de plomb autour de la taille…
Et les jours suivants où tournaient dans mon cerveau les soucis avec la gazelle, les urnes dans le meuble de l’entrée, le nounours qui semblait avoir finalement facilement accepté de n’avoir pas son ami R. avec lui, pur la bonne raison qu’il en avait rencontré un autre sur la plage. Mickäel, inconnu au bataillon, en vacances chez ses grands-parents. Je pensais qu’après mes deux « rituels » jours de psychotage, tout s’adoucirait et que les vacances commenceraient.
En fait, je n’avais pas encore vraiment réalisé que mes vacances avaient commencé depuis deux semaines presque. …
Combien de temps durera mon Festival de la Méli-Mélo ? 15 jours, un mois ?
Hier nous eûmes deux morceaux de choix, dont je ferai le reportage dans la note prochaine…
Je souhaite ardemment qu’ils aient marqué la clôture des réjouissances. Aujourd’hui en tout cas ce fût repos forcé.
Totalement incapable de bouger du lit. La ceinture de plomb s’était faite pointe de flèche plantée au bas de les lombaires, au dessus du sacrum. Une vrille qui m’a tenue éveillée presque tout la nuit et qui m’a accueillie dès mon réveil.
Ce que je ne voulais pas faire était finalement inévitable. Appeler quelqu’un à l’aide.
Ma grande cousine préparant son départ dans les îles pour plusieurs années, tout en travaillant, repeignant sa maison et autres réjouissances d’avant exil, je me dirigeais vers ma tatie.
Me voilà donc, dans la nébuleuse des opiacées… Allongée. Droguée. Une bouillote collée au corps… J’ai parlé des heures avec mon autre cousine dont c’était aujourd’hui le premier jour de congés et qui est psychologue est vient de finir sa reconversion formation d’infirmière (sans blaguer !!!)... Lui évitant le choc trop violent entre sa semaine de travail et ses vacances, j’ai accepté sans broncher les cachets, la bouillotte, les conseils, et l’écoute qu’elle m’a offerte.
Ce soir je me sens un peu apaisée. Moins effondrée. Moins bloquée.
Si le festival pouvait laisser tomber le rideau, je voudrais bien me mettre en vacances, vraiment…


jeudi 11 août 2011

Double tour...

Les choses ont elle un sens ? Caché.
Le moins que je puisse dire c'est que depuis mon arrivée ici, je ne me sens pas au mieux moralement.
Mardi c'était mon premier jour ici. Installation.
On fait le bilan de ce qu'il va falloir trouver pour vivre ici. Des assiettes autres qu'en carton, des verres, des ustensiles basiques pour cuisiner un peu et ne pas avoir l'impression de faire du camping. Ne pouvant rien dépenser ces jours ci, j'emprunte à ma tatie, à ma cousine...
Et puis est-il utile d'équiper une maison que j'utilise un mois pas an au maximum, et qui est en vente en l'étant sans l'être.
Ca, c'est un autre combat dont je ne dis mot ici, sous peine de procès. Sérieux.
Mardi, je constate que je ne peux pas me connecter au net. C'est ma punition. Les neveux ont aux les codes de connexion. Pas moi. Niécette me prête son ordi pour que je puisse avoir accès à mon blog et mon facebook. Tatie et cousine m'ont proposé de venir me connecter chez elle. Mais je me vois mal aller chez elle pour me coller devant un ordi. Quand je suis avec elle, c'est pour être avec elles. J'ai déjà du mal à écrire mes notes sur l'ordi de niécette, alors je me vois mal les écrire ailleurs qu'au fond de mon lit ou de mon canapé.
Je tente quelques sms et appels à ma gazelle qui a déjà rompu le lien. Elle ne me répond même pas. Elle n'a plus besoin de moi.
Le nounours a fini par retrouver un pote de Bordeaux, sur la plage. Je ne vais pas beaucoup le voir.
La lutine et sa copine sont sous la tente, elles sont heureuse ensemble. Elles rient beaucoup. Je suis contente de voir que ma lutine se soucie moins de moi quand elle est accompagnée.
Elle m'étouffe moins.C'est normal et c'est bien.
Mais depuis hier, mon corps me dit quelque chose. Il me parle je pense. Mais que lui répondre ?
Il me dit qu'il est bloqué. Nuque raide, aucun mouvement possible avec la tête sans une douleur fulgurante et une sensation de blocage total. Puis au bas du dos, dans le creux des reins, c'est la même sensation. Même douleur fulgurante aux mouvements. Ce qui n'est pas bloqué par contre c'est mon transit. Une sorte de tourista. Bref, pas plus de détails, total blocage d'un côté, total déblocage de l'autre.
Aujourd'hui, il fait beau dehors. Les cousins sont tous partis passer la journée au bord du lac, avec soeur fâchée et ses deux enfants. J'en profite pour rester dans la pénombre de la chambre de mamamia, couchée, économisant les déplacements et les mouvements. Je bois du lait et mange des chocos prince. Petite régression????
J'ai appelé Ken pour savoir s'il avait vu la gazelle. Il sortait de chez elle. Furieux. Elle n'a pas vu le psy. Elle reste chez elle. Elle s'y bloque elle aussi à sa façon. Il parle de la faire interner. Il ignore heureusement les HDT, sinon je suis à peu près certaine qu'il tenterait le coup. Je n'ai même pas discuté avec lui. Je lui ai laissé dire ses conneries sans m'énerver pour une fois. Je ne sais plus moi-même ce qu'il sera bon de faire à mon retour à Bordeaux.
Alors mon corps, bloqué, qui débloque, je crois bien savoir pourquoi tu me fais si mal...
Le soleil passe entre les volets, j'aperçois un filet de bleu du ciel et de vert des arbres. Ce n'est pas désagréable. Je dois me contenter de ce plaisir là.

mercredi 10 août 2011

Vent du large...

J’y suis. Je me pose dans une chambre. On en parle comme d’une maison de famille. Famille je vous aime, famille je vous hais ??? Je ne sais plus. Famille, je n’irai pas chercher dans le Grand Robert la définition de ce mot car elle ne m’apprendrait rien. Je suppose que ça doit parler du sang, de la filiation, des frères et des sœurs, des pères et des mères.
Je ne crois pas avoir inculqué à mes tdc les valeurs qu’on donne à la famille, telles que le dictionnaire pourrait les définir. Ils ont eux même tissé leurs liens avec ceux de leurs oncles, leurs tantes, leurs cousins dont ils se sentaient proches. Ils ont fait leur choix dans les affinités qui ne sont pas forcément les miens. Ils ont aussi fait de certains de mes amis, des confidents, ou des oncles et des tantes de substitution.
Ici dans cette maison qu’on appelle de famille, il ne reste que peu de trace de la vie des grands-parents. Les pièces sont vidées de leur vie passée. Le strict minimum de souvenirs. Un tableau resté au mur, on ne sait pas pourquoi…Deux pêle-mêle rappelant que les enfants ont été tout petits et qu’ils ont eu des grands-parents. Une table, une armoire, un prie-dieu, un bureau, que Pierrot de la lune et mamamia affectionnaient. Le reste a disparu. Nous nous sommes partagés les livres des objets, nous avons chacun chez nous un peu de notre enfance.
Les cendres ont été rangées dans un meuble à ma demande. On ne les croise plus chaque fois qu’on va dans une chambre.
Quand on arrive ici, quand j’arrive ici, j’ai besoin de quelques jours pour trouver une place, pour me sentir bien. Les premières nuits sont peuplées de cauchemars, fatigantes, effrayantes parfois. Il n’y a rien qui me dise bienvenue chez toi. Cette année mes neveux étaient déjà installés avant mon arrivée. Je ne les connais pas si bien que ça. Il nous faut un peu de temps aussi pour nous sentir un peu proches. Mes tdc eux, qui sont leurs cousins ont plus de facilité à se sentir chez eux...
Rapidement j’ai envie, besoin, d’aller voir ma tatie. Je me sens presque plus chez moi, chez elle. Elle est la seule tante à m’avoir vu naître et grandir et à être encore là. La sœur de mamamia. Sa fille est ma filleule, bien que ce mot ne veuille pas dire grand-chose pour moi. Elle aussi, aime la vie, les rires, les moments partagés. J’ai aussi envie de voir ma grande cousine, elle aussi pleine de bienveillance, et d’affection envers moi. Chez elle aussi tout est chaleureux, tout donne envie de s’asseoir, de boire un verre, de parler. Elle partira dans quelques jours pour une autre vie, pendant 4 ans, à Mayotte. Elle me manquera.
C’est mon troisième jour ici. Les ados ont tous leurs activités. Niécette travaille. Son frère trop cool file le parfait amour avec sa fiancée, trop cool. Le nounours, quand il n’est pas au téléphone avec ses potes, prend le vélo et va à la plage ou se balade à la recherche d’autres potes. La lutine et sa copine, se déguisent, dansent, rient comme deux excitées sous leur tente.
Demain je pense que je les amènerai à la plage. Il me faut aussi trois ou quatre jours pour avoir envie de me baigner et de passer l’après-midi au soleil sur le sable. Je me suis un peu trompée cette année dans le choix des livres que j’ai emportés, et je n’arrive pas à me plonger dedans. Je ne dois pas dépenser trop d’argent. Je dois attendre le virement de la CAF pour me rembourser les achats de rentrée que j’ai déjà avancés. Alors j’irai faire un tour pour choisir quelques bouquins à dévorer.
Je n’ai pas de nouvelles de ma gazelle. Si je ne vais pas les chercher, je n’en aurai pas. Je repousse tous les jours le moment de l’appeler.
Ce silence me fait mal, mais je le connais et l’ai accepté.
Hier, j’ai passé un moment au bord du lac, j’étais bien à regarder les pins, les pieds us dans le sable.
C’est là que je suis chez moi.


Coquillages et arbousiers...

Ca y est. On va dire que je suis en vacances. Partir, ne fit pas à la seconde. J’avais complètement oublié que je n’avais plus un espace, mais une voiture qui ne fait pas office de maison. Il a donc fallu caser deux valises de filles, une violette et une orange, contenant tout ce qui est ab-so-lu-ment in-dis-pen-sable pour se changer toutes les cinq minutes, faire des shootings à mettre sur facebook, donc des perruques, des chaussures importables, du maquillage, bref avec les deux valises le coffres était déjà rempli. Le reste de la voiture a accueilli la cage de chat-bada, qui n’a pas voulu y entrer et a fait le voyage sur la lutine, les sacs de bouffe lyophilisée, les ordis, les sacs de fringues, les chargeurs en tous genres. Etant la conductrice, j’étais la seule sur les 4 passagers, à avoir les pieds au sol et rien sur les genoux, pour voyager.
Nous venons donc d’être accueillis par une belle averse d’été. Répartition des chambres. Rangement des provisions. Montage de la tente. Le nounours, déçu de ne pas avoir pu amener de copain que nous n’aurions même pas pu caser dans la voiture, a passé une partie du voyage à ronchonner. Il est le seul, à avoir déjà plié ses vêtements dans une armoire. Je pense qu’il va s’ennuyer un peu, au milieu des filles, de ses cousins bien plus grands que lui. Le cousin entre deux âges est pour quelques jours chez son père. Et puis, cette année, je suis pas sûre que le fossé entre eux ne soit un peu difficile à combler, entre un pré-ado de 10 ans et un ado en crise de 16 ans. Heureusement qu’ils ont un point en commun, le foot et les girondins de Bordeaux…
Moi je suis contente de sentir l’odeur des Landes, des marcher pieds nus sur les aiguilles de pins, et de sentir le vent marin dans les feuilles d’arbousiers…

dimanche 7 août 2011

Rien de prêt, mais je pars demain...

Demain matin nous rejoindrons les Landes. La gazelle est décidée semble-t il à rester dans son appartement. Nos deux derniers échanges par téléphone ont été brefs. Un par sms vite clos par elle. L’autre de vive voix où elle a semblé agacée que je prenne de ses nouvelles tous les jours. Je ne suis pas non plus un punching ball et elle devra avoir à faire à son père pendant trois semaines. Je ne bougerai qu’en cas d’urgence. Je vais moi aussi prendre un peu l’aire.
J’emmène avec moi, la lutine et l’une de ses best friends, et le nounours râleur qui ronchonne depuis qu’il est rentré de chez son père. Lui aussi avait prévu d’emmener l’un de ses amis. Mais les parents avaient déjà prévu autre chose. Depuis, il me propose sans arrêt de amis de remplacement. Je dois dire que ses amis, ceux que je connais depuis qu’ils sont en maternelle sont des ados que j’aime bien. Mais depuis qu’il a changé de collège, les nouvelles fréquentations sont un peu plus délicates. Parmi eux beaucoup me semblent livrés à eux-mêmes, restent chez nous jusqu’à plus d’heure, dorment dans la chambre du nounours, personne ne semble s’inquiéter de leur sort. La seule fois où j’ai parlé avec une mère elle était saoule. Sincèrement je ne me sens pas de gérer un ado difficile en plus des miens.
Le nounours vient d’ailleurs sortir en pestant et claquant la porte. Je crois qu’il avait fait miroiter des vacances à l’un de ses potes pour lequel j’avais tout de suite dit non. Il n’avait certainement pas le courage de le lui dire, et préférait me harceler quotidiennement en essayant de me faire changer d’avis. Donc à quelques heures du départ il vient de réaliser que je ne céderais pas. Devant moi, il a pris sont téléphone, et a appelé R. pour lui annoncer qu’il ne venait pas. Et de dire qu’ « on » ne lui avait pas expliqué pourquoi. … Je trouve ça pourri.
Ce qui me console ??? Je viens passer trois heures devant un thé, à papoter avec la maman de Julienne, la copine de la lutine, elle aussi a un ado, qui fait du foot avec le nounours. Elle aussi a fort à faire avec son ado et la gestion de ses vacances.
J’oubliais de dire que là-bas sont déjà présents trois autres grands ados, en la personne de niècette, 19 ans, de neveu, 23 ans et de sonamoureuse, 17 ou 18 ans. Je serai donc la seule personne de plus de 25 ans dans cette maison.
Pour moi, le programme est clair. Le matin je dors jusqu’à 11 heures midi. Je ne prépare à manger pour personne le midi puisque je prends moi-même le petit déjeuner à cette heure là. L’après-midi, je lis ou je vais à la plage. Le soir je veux bien éventuellement préparer un repas.
Comme les autres je participe aux tâches ménagères, vaisselle, lessives, balayage, poubelle en mode vacances. Nous allons tenter les vacances auto-gérées.
J’ai acheté hier des légumes, 5 kilos de riz basmati, des pâtes, une vingtaine de sachets de nouilles chinoises, des saucisses sèches aux multiples goûts, je fournirai aussi des pommes de terre, du lait, du miel, du savon et autres produits de base.
Je ne pense pas que nous donnerons dans la gastronomie. Tant pis.
J’ai envie de repos.
C’est encore l’un des plaisirs les moins onéreux qui existe.
Il faudrait maintenant que je me décide à faire mes bagages…

vendredi 5 août 2011

Quand je me prends pour une zartiste

Je viens de retrouver mes z'oeuvres sur une carte mémoire, j'avais complètement oublié que j'avais pris ça en photo, et j'aime encore bien...
Pour le petit Félix...

et puis aussi pour ma lutine :


Moi aussi avec des vieielles planches et des canettes découpées, je peux faire ma Valérie Damido...

jeudi 4 août 2011

Merci tout simplement

Je voulais juste dire merci aux quelques petits mots que j'ai eu ces jours-ci, de quelques personnes que je connais ben dans la vie, et aussi de ceux que je ne connais que par leur blog. Vraiment ça me touche beaucoup.
Je ne regretterai jamais d'avoir risqué l'indescence des confidences ici. Je crois que c'est aussi ce qui m'a fait tenir debout depuis des mois.
Dans mon hiver si difficile à vivre et si proche du fond du gouffre. Ecrire et lire m'a sauvée.
Dans cet été et ces difficultés que je ne soupçonnais pas qu'elles me tombent dessu ainsi.
J'ai cherché les soutiens en racontant ça. J'ai cherché aussi à dire que tout ça est terrible à vivre, que la frayeur de perdre son enfant est une torture incroyable. Insupportable. J'ai la chance que la frayeur n'aie pas duré plus de 8 heures et que tout se soit pariellemnt résolu assez vite. Mais je pense aux autres pour qui tout se passe plus mal.
J'ai eu la gazelle tout à l'heure par sms. J'ai senti l'agacement et que je n'avais pas intêret à tenter une conversation trop longue. J'ai juste demandé "Ca va ?" et la réponse a fusé "Oui pk(pourquoi)?" Je savais déjà qu'elle allait me répondre qu'elle n'était pas allée à son rdv avec le psy. Je lui ai demandé si au moins (je n'ai pas écrit le au moins évidemment) elle l'avait annulé. Elle l'a fait et en a pris un autre. Je pense donc que son père ou moi devrons donc prendre soin de l'y conduire. Sinon elle n'ira pas j'en suis certaine. Elle m'a tout de suite dit bisous à plus donc j'ai compris qu'il fallait se retirer rapidement. J'ai tenté de lui parler de l'inondation, j'ai eu un "Mince !!!" poli, et un autre bisous bonne fin de journée.
Tout n'est pas gagné ma bonne dame....
Je ne sais pas si je réussirai à partir en vacances...
Puis je confier ma fille à son père, en tout cas partir en me disant qu'il pourra gérer une éventuelle urgence. Je ne sais pas encore...
Il me faut une heure et demi pour revenir d'Hossegor en cas de problème.
Je ne peux pas non plus priver les deux tdc de leurs vacances préférées.
Bref tout est un peu confus en moi.

Merci à ceux qui passent et commentent et à ceux qui passent sans rien dire aussi et qui lisent.

mercredi 3 août 2011

Autres histoires...

Hier soir après avoir laissé la gazelle, ma lutine et moi sommes parties faire quelques courses. Enfin. Nous sommes allées chercher son téléphone, en réparation depuis un mois. Dans la galerie marchande, nous sommes tombées sur le tournage de « Punk à chiens » avec Dupontel, Poolvorde et Wampas. Il faisait une chaleur étouffante sur la ville. J’avais envie de pluie. Le temps de récupérer le téléphone, de faire une ou deux courses, l’orage a éclaté sur Bordeaux. C’était terrible, mais ça faisait du bien. Nous sommes restées bloquées à l’entrée du centre commercial très longtemps en attendant la fin de l’averse. Nous en avons profité pour regarder le tournage. Puis, nous avons fait un tour à Cultura pour provisions de livres, avant vacances. La vie qui reprend. Normale….
Dans Bordeaux c’était un peu l’apocalypse. Les pompiers pompaient partout. L’entrée commune de la maison était inondée. C’est quand j’ai ouvert la porte de chez moi que j’ai compris que la vie ne reprenait pas tout à fait.
Vraiment pas.
L’évacutaion de la cour avait débordé et toute l’eau de l’averse avait inondé l’appartement et sortir par le couloir commun et s’évacuer dans la rue. Sauf que du salon à la cuisine et aux chambres, tout baignait dans l’eau. Tapis, lits, meubles, livres, cartons as déballés…. Je dirai qu’il ne manquait que ça à mon bonheur. Gérer un dégât des eaux, juste après la crise de la Gazelle, ça fait lourd lourd pour une seule femme et aussi surtout pour une femme seule.
Il a fallu des heures et l’aide d’un ami, pour arriver à éponger toute cette eau, mettre les lits sur cales, et sortir tout ce qui était gorgé d’eau.
Je dois donc maintenant gérer les déclarations, le grand nettoyage, et aussi un peu la fatigue qui va avec tout ça.
Je clos cette note pour aller acheter des serpillères un balai et tout le nécessaire d’après catastrophe et me mettre au travail.
Je dois aussi commencer à acheter les fournitures, du vermifuge pour le chat, un maillot pour la lutine, et autres futilités…

Ce lendemain, elle était souriante...

Si nous devons voir le positif de toute cette histoire nous pouvons en trouver un ou deux.
Il y a longtemps que je n’avais pas vu la gazelle tous les jours et que n’avions pas échangé sans nous énerver en moins de deux minutes… Je dois dire que je fais preuve de toute la patience que j’ai en moi, elle aussi certainement.
Elle a réussi à parler de nouveau aussi avec son père sans qu’ils s’énervent en moins de trois secondes et hurlent tous les deux.
D’ailleurs dimanche nous avons même tous les deux réussi à parler ensemble lui et moi sans nous énerver en un quart de seconde…
Le principal du positif c’est que la gazelle est sur la route de la thérapie. Je pense que si elle la fait qu’elle y va et qu’elle persiste sa vie va changer. Je pense qu’elle a tout d’abord de faire la paix avec elle-même. Elle doit aussi se pencher sur sa propre histoire, son abandon, son adoption, la douleur de l’absence de sa mère biologique et de sa famille biologique. Il faudrait d’ailleurs de manière générale que l’on arrête au plus vite d’appeler cet acte un abandon. C’est tout sauf cela. C’est un terme tellement destructeur. Il faut changer ce mot, en inventer un je ne sais pas, mais cesser de parler à ces enfants de cet abandon. Leur mère les a confiés, mais vraiment pas abandonnés, elle a fait ça par amour, par désespoir, par ignorance, mais à mon avis jamais de gaîté de cœur. Cela dit, c’est ça le point de départ des souffrances de ma fille. Et parler de toute cette histoire qu’elle porte en elle depuis sa naissance, sera pour elle une autre naissance.
Hier, elle son père et J. se sont réunis pour parler de l’avenir. Le bilan ne me plait pas mais… que dire… La gazelle a dit qu’elle aimait encore J. et J. a dit qu’il aimait la gazelle. Je crois que la gazelle est en colère que J ait une autre amie. Elle est vexée parce qu’elle est remplacée. Bon enfin, en tout cas elle n’est pas décidée à la séparation. Et Ken ne l’y encourage pas. Il leur a demandé de réfléchir jusqu’à lundi sur une séparation ou pas.
La gazelle a pris rendez-vous hier avec un psy. Elle le voit demain matin. Je croise tous mes doigts pour que le déclic de la décision de la séparation se fasse. Si c’est bon j’amène ma fille en vacances dans les Landes avec nous. Ou bien je lui propose de venir chez moi pendant nos trois semaines d’absence… Je suis passée la voir hier, elle était occupée à contacter des organismes pour commencer son 3° apprentissage. Elle veut faire une formation de peintre décorateur. Elle semble bien décidée. Mais pour ce qui est du travail, elle l’a toujours été.
Je l’ai donc quittée souriante. Aujourd’hui je lui enverrai juste un sms pour dire que je suis là sans l’étouffer.

mardi 2 août 2011

Je croyais être en vacances ...

Aider sans imposer. Laisser dire sans trop diriger la conversation. Protéger sans enfermer. Savoir ce qui serait bon sans pouvoir faire plus que le dire.
Depuis samedi je m‘impose tout cela.
La gazelle veut rester chez elle, alors qu’à l’évidence elle devrait s’éloigner de J.
Elle veut rester avec ses chats, dans son canapé, fumer et regarder ses émissions préférées.
Je ne peux pas la laisser entre les mains de son père. Dimanche il est venu déposer les tdc. En trois secondes, j’ai compris Que je ne pourrais pas partir en vacances et le laisser gérer la crise. A sa façon. Il m’a fallu écouter un tas de conneries pour enfin pouvoir lui faire le récit des évènements vécus côté Gazelle et moi. Il avait la version de J. et le plan échafaudé avec sa Barbie de femme…. Onfray écrivait le manuel d’anti-philosophie. Eux, ont créé l’anti-psychologie. De quoi faire faire un triple salto à Dolto au fond de sa tombe.
Bref, j’ai réussi à éviter qu’il déboule chez la Gazelle lundi matin pour la kidnapper et l’amener chez son médecin pour la faire interner. J’ai réussi à le persuader de passer deux minutes chez la gazelle pour juste l’embrasser et lui montrer qu’elle était là. Sans polémiquer, sans vouloir régler le problème d’autorité. Et j’ai réussi à lui faire accepter de m’occuper moi-même des contacts avec les psys, en lui laissant prendre en main les relations avec J., l’éventuel préavis et le déménagement s’il y a déménagement.
Hier matin, la gazelle était d’accord pour essayer une entrevue avec un psy. J’ai pris des contacts et finalement trouvé une structure d’accueil d’urgence à l’hôpital psychiatrique de Bordeaux. J’ai ainsi pu l’accompagner là-bas hier. J’ai eu peur de la voir partir en courant quant nous sommes entrées dans le hall d’accueil, rempli de personnes entre le jeune fille en pleurs et la jeune femme affalée de tout son long endormie dans un fauteuil, et celle qui somnolait assise.
Elle a d’abord été reçue par un infirmier psy et est sortie en larmes dix minutes plus tard, se jetant sur ses cigarettes. Dehors, elle laissait couler ses larmes. J’ai attendu puis suis allée la voir. Parler de son abandon, de sa mère biologique, du divorce et des évènements de la semaine passée, à cet inconnu était douloureux mais nécessaire. Elle l’a reconnu, mais se demandait pourquoi cet inconnu lui posait de si bonnes questions, et parlait si bien alors que J. ne savait pas le faire. Je lui ai fait comprendre que c’était là le métier d’un psy, d’où l’importance d’accepter une thérapie. Nous avons attendu encore des heures avant qu’elle puisse être reçue par un psychiatre. La Gazelle a failli partir en courant en voyant cette jeune femme complètement assommée par des médicaments, le visage rempli de bleus, qui n’arrivait plus à se réveiller pour se lever, si maigre, si perdue. Maria est sortie en disant qu’elle allait avoir une crise d’angoisse. De loin je surveillais qu’elle ne s’échappait pas.
Finalement vers 19 heures elle a été appelée pour l’entretien avec la psychiatre. Je savais que la gazelle aurait préféré parler à un homme. Elle est restée en entretien encore une heure et est sortie aussi en pleurant. Puis j’ai été étonnée que l’on m’appelle pour me parler. J’ai rajouté quelques détails à l’histoire de la Gazelle. Nous étions d’accord avec la psy pour dire que le plus urgent de s’éloigner de J. pour prendre du recul et de commencer une thérapie. Puis la Gazelle nous a rejoints. J’ai bien vu que le langage de cette jeune psy lui était un peu étranger et qu’elle ne saisissait pas tout ce qu’elle lui disait. J’ai donc traduit en langage du quotidien, et elle a compris qu’on lui demandait de s’éloigner de chez elle. Alors les larmes sont revenues.
Nous avons quitté la consultation avec une prescription d’un antidépresseur, un somnifère, et deux adresses de consultations psy. J’ai appris que la gazelle avait avoué faire des insomnies mais aussi de l’anorexie. Vu sa silhouette je m’en serais un peu doutée…
Bien sûr à peine entrée dans la voiture, la gazelle m’a demandé de la ramener chez elle, et malgré mes protestations, j’ai senti que c’est ce dont elle avait besoin.
Ce n’est pas le cœur léger que je l’ai déposée chez elle. D’autant plus qu’en partant j’ai croisé J. juste à côté.
Ayant un peu « oublié » que j’avais deux autres enfants, je suis rentrée pour réaliser que le frigo étant vide ils n’avaient rien mangé. Nous sommes donc partis aussitôt manger une salade à la victoire. J’ai vite compris ce qu’était l’angoisse, quand dès la commande passée j’ai vu que la gazelle m’avait appelée deux fois sans laisser de message. Nous avons réussi à avaler notre salade en 4° vitesse, et nous sommes rentrés illico. Finalement c’était juste un message pour dire qu’elle aurait eu besoin de pain… Mieux vaut en rire…
J’avais presque oublié à quel point avoir la Gazelle dans sa vie était une succession incessante de rires et de larmes, de chaud et de froid, de grave et de léger….