lundi 28 février 2011

Dimanche

A midi nous avons fêté les 16 ans du nounours chamallow. J’ai maintenant de grands enfants. Pas moins de soucis, certes. Le nounours avait passé commande d’une tarte aux pommes, de fromage et de saucisson, de soda, de bonbons. La lutine m’a aidée à préparer la tarte, mais s’est taillée le doigt, alors j’ai fini, puis j’ai préparé le poulet rôti avec des tas de gousses d’ail et des pommes de terre sautées avec de l’oignon grillé. Le nounours fier et conscient de sa virilité nouvelle, se balade en ce moment perpétuellement en boxer ou pas d’ailleurs…. Nous avons bien compris qu’il est maintenant un jeune homme… Le repas auquel il avait convié un ami, a semblé le combler d’aise. Et une fois les 16 bougies soufflées, il me fit part de ses projets d’apprentissage pour l’an prochain. Il veut devenir cuisinier. Il fera bientôt son troisième stage en restauration et je souhaite vraiment qu’il réussisse dans cette voie, car l’école ne le passionne pas. Il n’est heureux que les jours d’atelier, et ceux où il est en stage.


Je pourrais dire que c’était un dimanche joyeux et insouciant, si vers 17 heures un appel téléphonique de la gazelle n’était survenu. La lutine était près de moi quand j’ai reçu un premier sms me demandant si j’étais chez moi. Puis deux minutes plus tard, un appel sur ma messagerie. Je l’écoute et je n’entends que des pleurs et des hurlements. Je rappelle aussitôt, et je ne comprends rien à part les pleurs et les appels me demandant « viens me chercher ». Mon cœur bondit dans a poitrine. Suivie de la lutine, je cours à ma voiture, ne sachant ce que je vais trouver. Tout me passe par la tête. Bagarre, accident, j’ai peur partout, je tremble. Heureusement j’ai gardé l’itinéraire en tête. Quand j’arrive ma gazelle s’effondre dans mes bras comme un petit enfant cherchant le réconfort. Elle se blottit contre moi et sanglote. Rien de si grave que ça finalement. Elle s’est juste disputée avec son voisin, qu’elle semble ne pas beaucoup aimer et qui le lui rend bien… La dispute a dégénéré et je pense que les mots sont devenus blessants et insupportables pour la gazelle. Je la connais elle a du y aller sans retenu et elle a trouvé plus fort qu’elle. Mais là n’est pas le problème. Le problème est que j’ai mal de voir ma fille aussi mal. Que je veux qu’elle se calme, que ses larmes sèchent, je sens à nouveau en elle les blessures, les douleurs de toujours, la carapace qui se fendille, mais elle lutte toujours pour qu’elle ne casse pas. Un jour il faudra qu’un psy aide la gazelle à poser à terre cette armure. Ce carcan dans lequel elle a dû s’enfermer dès ses premiers jours de vie. Dès que sa maman et elle ont été séparées. Un bébé sans maman sait vite qu’il n’aura personne à regarder au fond des yeux pour y puiser la force de vie. Alors il la puise au fond de lui-même. Il n’a pas d’autre choix. Et même si une maman vient après, elle ne pourra pas réparer les blessures, juste les panser, mettre tout le baume d’amour possible. Je l’ai toujours fait, je crois. Alors hier soir, j’ai encore une fois, tout en douceur et en patience, attendu que le calme revienne. Quand je suis partie, j’ai sentie que la gazelle était rassurée mais encore perdue, j’aurais voulu l’emmener avec moi, avoir la soirée juste pour nous deux, qu’on se retrouve juste nous, mais elle n’a pas voulu. Elle a fondu à nouveau en larmes quand je suis partie. Mais il fallait partir. La laisser peut-être réfléchir à ce qu’elle avait fait, et comprendre que l’on ne peut pas dire n’importe quoi sans parfois prendre des retours de bâton. De sms, en sms j’ai surveillé de loin, la soirée, ponctuant de je t’aime et de bisous jusqu’au moment de s’endormir.

Entre temps, j’avais dû affonter Ken (mon ex) et ses paroles débiles. Je l’avais averti sur le chemin de ce qui se passait, mais il n’a pas jugé bon de se manifester. Et quand j’ai été devant chez lui pour lui ramener les deux tdc vers 20 heures, il ne sortait même pas de chez lui pour avoir des nouvelles de sa fille. C’est la lutine qui l’a prié de descendre me voir. Bien sûr, il n’a rien compris a ce qui se passait, a éructé des banalités « Il bricolait, il n’allait pas se déplacer puisque j’y allais …Il ne voyait pas pourquoi il serait venu… » « Juste parce que tu es son père » fut ma réponse qui l’énerva beaucoup. Quand nous nous disputons, il perd tout son sang froid, il se transforme en Zébulon piaillant et les paroles se bousculent au portillon… Il n’ya plus qu’à attendre…A ce moment-là, j’étais assise dans ma voiture vitre ouverte, attendant calmement la fin de la crise comme je l’ai toujours fait avec lui, ce qui a le don de le mettre encore plus hors de lui. Puis je demande s’il a terminé, je remonte la vitre, je passe la première et le laisse sur le trottoir avec sa colère ridicule. Je n’arrive pas toujours à faire ça. Mais là, je considérais que le problème de la gazelle, était mille fois plus important que ses gesticulations ridicules.

En le quittant je me suis souhaité un bon anniversaire de divorce. Dix ans en février qu’enfin, il a accepté la fin de notre couple. Et je me félicite de la liberté que j’ai retrouvée même si je la paye très cher.

Mais ce qui n’a pas de prix c’est le bonheur de mes enfants.

dimanche 27 février 2011

Ma blogoshère que j'aime

Depuis que j’ai repris mes activités ici, j’ai noté un grand changement dans la blogoshpère.

J’ai amené avec moi les amis d’avant. Ceux que j’ai vus, ceux avec lesquels j’ai eu des liens plus solides, ceux qui ont encore des blogs, car beaucoup de mes anciens liens ont disparu et en cliquant on se retrouve sur un frustrant, « Not found ». Il y a aussi ceux qui ont décidé de ne plus alimenter, qui restent muets.

Et puis il y a des nouveaux que je visite maintenant presque tous les jours. Je clique sur leurs liens quand ils me parlent. Alors pour ce dimanche je vais faire comme sur d’autres blogs, je vais parler des blogs que j’aime.

CEUX QUE J’AIME DEPUIS TOUJOURS :

Africa Délice, rencontré dans la vraie vie, parisien pur jus, une âme exceptionnelle, écorché vif, il a changé maintes fois d’adresses, de noms de blogs, il s’est tu, il a tout effacé, puis est revenu. Il nous parle de ses errances, de ses amours et de ses souffrances. Il écrit comme on sculpte.

Heure Bleue, l’incorrigible bavarde parisienne, qui nous parle de sa vie avec humour, qui donne à son quotidien des parfums précieux et persistants. Son homme, son fils, son chat, sa petite-fille, du banal pas banal. Elle a cru qu’une parisienne pouvait vivre à Caen…. Ben voilà après même pas un an là-bas elle replie bagages… direction la capitale !

Le goût des autres, les compagnon de l’Heure… Ours râleur et ronchon mais à l’humour irrésistible, et dont le regard sur le monde vaut le détour.

Trublyonne, une femme engagée, pour les femmes et pour la gauche, une humaniste je le sais. Elle voit souvent rouge, et ne manque pas de le dire.

Anakin, un écriveur qui change les mots en pépites aussi, sensible et plein d’écorchure aussi. On a écrit sur le même blog à une époque où nos vies étaient plus light en emmerdes…

Paleblueyes, vous la connaissez tous, parce qu’elle nous a il y a quelques années tricoté un petit pull over blanc que nous avons encore tous en mémoire ; « Et tu cherches à comprendre, ça sert à rien, tu perds ton temps, elle était belle et tendre,… ». Elle se fait rare sur son blog. Mais quand elle passe c’est toujours bien envoyé. Elle aussi faisait parti de la bande avec Anakin. Un vrai bonheur ce blog à 4, le troisième laron a totalement disparu de la circulation.

Plif-plof, blog muet depuis longtemps mais j’ose le dire je l’adore. Une photo de son phallus par jour et dans tous ses états. Moi qui trouve qu’il n’y a rien de plus beau que le sexe d’un homme, avec son autorisation, j’en ai fait quelques dessins.

LES NOUVEAUX :

Si Sarko vous insupporte, si vous avez honte de celui qui nous gouverne, allez là :
rouges, pour une vraie gauche, pensée libre, ruminances, rêver de nouveau,



Si vous avez envie d’exciter vos papilles, de faire chauffer votre carte bleue, ou de parler entre filles comme dans votre salon, allez là :
coin de joelle, virginie B, e-zabel, Manu, les deux ménagères



Si vous avez envie de mots emotions, de sourire, de rire ou de pleurer aussi, allez là :
Carole,
10 lunes,
 Effleurs du mal,
 gentille sorcière,
la bouseuse,
boutoucoat,
pêche à la baleine,
clanouka,
 nectar,
 non mais je rêve,
 presque voix,
pêle-mêle
sorcière du logis
what am I...


Si les livres les tableaux le cinéma, sont vos amis à la vie à la mort, allez là :
Figuration feminine
Pause toujours
Thé au jasmin
Presque parfaite



Et si vous avez envie d’un peu de tout ça, sachez qu’il y a une peu de tout ça partout ou presque.



Et un peu d’auto-promo aussi, parce que tout de même, y’a pas de mal à se faire du bien,
c’est mes souvenirs d’une fille d’instit élevée entre la cour d’école et les classes vides.

c’est LE blog de la méli-mélo avant qu’elle aille pieds nus.

Et là, c’est la bande des 4 en folie, critiques pas très cathodiques.

BONNE LECTURE BONNE PROMENADE;

samedi 26 février 2011

SANS COMMENTAIRE S'IL VOUS PLAIT

Hier, je pensais que j’aimerais bien, juste évoquer une chose qui me touche mais qui est très délicate à aborder. J’avais envie mais je ne savais pas comment dire. Alors j’ai pensé qu’il était peut-être préférable de ne pas le faire. Et puis ce matin, je ne sais plus comment j’ai cliqué sur un blog, au fil d’un petit tour sur mes liens. J’aime bien aller sur les liens de mes liens. Je choisis des noms de blogs qui m’inspirent, qui me donnent à penser qu’il y a derrière le nom une personnalité qui me parlera. Donc ce matin depuis je ne sais plus où, j’ai cliqué sur un nom qui disait que la vie continuait. Je suis tombée sur l’histoire d’une maman et de sa petite fille. Je pensais qu’elle allait nous dire que oui après une naissance la vie continuait malgré les couches et tout et tout. Mais ce n’est pas ça du tout. La petite fille est morte à 6 mois et demi. Et cette maman, qui avait déjà un blog témoigne. On voit des photos d’une petite fille souriante à l’œil si pétillant et on suit jusqu’au bout. Et on pleure, de la souffrance, de l’injustice, du courage. Et j’ai pensé à la note que je voulais faire hier. J’y pensais dans ma voiture. Je pensais à ces amis, collègues, connaissances, qui autour de moi ont affronté la maladie grave de l’un de leurs enfants.


Je pensais à B. la cousine de mes tdc, et à son combat d’il y a 3 ans. D’otites à répétitions, en médecins en spécialistes, elle a fini en chimio. Un cancer Elle avait 9 ans à l’époque. Elle a perdu ses cheveux. Elle a souhaité aller à l’école sans une perruque parce qu’elle voulait assumer. Elle a fini par suivre son année scolaire chez elle à cause de la fatigue. Opérée, soignée, elle a pu gagner et elle vit maintenant normalement.

Je pensais aussi à cette petite fille d’une collègue. Née il y a plus d’un an, avec sa sœur jumelle, l’une sans problème et l’autre paralysée. Depuis toute la famille se bat, pour que la petite malade vive le moins mal possible, pour que sa jumelle et sa « grande sœur » de 4 ans, vivent normalement.

Je pensais aussi à J. Le fils d’une autre collègue. Il a l’âge de la lutine, et il y a quelques années, nous les fréquentions beaucoup. Vers Noël, une douleur au bras a inquiété sa maman. Puis son bras s’est paralysé. On vient de l’opérer d’une tumeur sur la moelle épinière. Je n’ai pas plus de nouvelles.

J’avais juste envie de dire que je pensais à ces enfants qui se battent contre une maladie, qui leur est tombée dessus du jour au lendemain. Comme pour saccager leur vie. Et je pense bien sûr à leurs parents. Impuissants, révoltés, anéantis… Je pense aussi à cette folie qui doit vous envahir dans ces moments-là. Je ne peux rien dire de plus, mais j’y pense.

Alors l’histoire de cette petite fille et de sa maman m’a vraiment donné envie d’en parler.

Je ne sais comment on bloque les commentaires.

J’ai mis sur le côté le lien avec le blog de la maman.

Je préfère qu’il n’y en ait pas sur cette note. Merci.

Désolée pour la personne qui a commenté, j'ai lu mais j'ai supprimé car j'avais demandé de ne pas commenter.

vendredi 25 février 2011

Tout le monde veut m'aider ?

Autre idée tirée d’ailleurs, décidément…. L’idée c’est la lettre et la politique.


Hier, dans ma boîte à lettre je recevais un courrier de l’Assemblée nationale. Rhoooo, c’est trop d’honneur !!!! Et puis ça me change des recommandés de tous bords. Maikicéki m’écrit ?

Je ne connais perso qu’un député qui m’a fait la bise y’a pas longtemps et qui a aussi fait un magnifique discours à la fête de Pierrot de la lune. En même temps, je l’ai eu comme prof de français au collège, donc on est copains comme cochons !!!! Mais non ce n’est pas lui. D’abord c’est quelqu’un qui ne me connaît pas vraiment puisque la lettre commence par Mademoiselle….

Ensuite c’est même pas une lettre perso, parce que la signature même si elle est genre stylo plume bleu, ne cache pas que c’est une photocopie. Sûr qu’elle va pas signer tout le mailing la Michèle, elle a autre chose à faire.

Bon alors, c’est une petite bafouille pour me souhaiter la bienvenue dans la deuxième circonscription, de Bordeaux, puisque je me suis enfin inscrite sur les listes électorales. Je veux pas lui faire de peine à Michèle mais elle n’est pas la first ! Il y a un mois, j’ai reçu la même bafouille d’un autre socialo du secteur, et en plus il m’invitait à manger la galette…. Et toi Michèle (on se tutoie, non, ?!?!) tu ne me proposes même pas une crêpe ou un beignet ?? Petite joueuse va !!!

Mais comme ton pote tu me propose ton aide. Je lis bien tu veux m’accompagner dans mes projets comme dans mes difficultés. En voilà une proposition qu’elle est sympa et intéressante, Tu ne crois pas si bien dire….. il me faut :

un T4, pas pourri, dans le 700 euros, dans le secteur Bordeaux Sud-Est, limite Pont de Pierre Bègles Saint Genès, avant le 31 mars, et aussi si je pouvais éviter les frais d’agence…. Je ne suis pas chiante je ne veux pas de jardin, et j’accepte les quartiers populaires que j’adore…. Genre Capu Saint-Mich Gare les Quais, tu vois un peu le topo Michèle ?

Donc je me demande si je ne vais pas te prendre au mot et t’envoyer un petit mail, parce que ça fait partie des difficultés non ça ?

C’est pas pour avoir ma voix que tu fais ça Mimi, c’est juste pour le bien de la Mademoiselle citoyenne Lambda que je suis?

méli-mélo bianca pieds-nus sur le sable

Une note ailleurs, m’a donné une idée de note. J’ai mis un commentaire si long que j’ai fini par penser que je pourrais en parler ici. Ca fait deux fois cette semaine, que je m’inspire pour mon idée de départ ailleurs, et j’espère que l’on ne m’en voudra pas.


Donc la note parlait de l’angoisse de la page blanche. Parce que ok, on n’est pas tous des Châteaubriand, comme me le disait l’ami-amant, mais on écrit tout de même, on joue avec les mots, on raconte. Je vois en me promenant sur la blogosphère que chacun a son style, sa spécialité. Il y a ceux qui viennent raconter, la vie, leur vie, qui amusent, ceux qui écrivent du lourd, ceux qui cherchent à faire de la belle phrase, ceux qui ont des idées des idéologies parfois à défendre à exposer, ceux qui montrent la vie des autres, ceux qui montrent la leur seulement, ceux qui aiment les petits dessins, et les belles photos… Il y a ceux qui font un peu de tout çà. Il y a ceux qui posent des questions tout le temps à la fin de leur note, ceux qui cherchent des réponses, ceux qui veulent convaincre. En tout cas chaque motivation est respectable, et quoi qu’on en dise je trouve ça rassurant, car ça redonne le goût de poser des mots sur des ressentis. Et je me dis que tous ces petits bouts de vies, ici et là seront un jour peut-être des témoignages pour les générations du futur, si toutefois on réussit à en garder la trace.

Je reviens à la page blanche. Et à la question de la blogueuse, « est-ce que ça vous arrive ? ».

Et je regarde mon petit nombril. Et non pas réellement. Parfois je sens que je n’ai rien à dire ou que je le dirai mal. Alors je n’ouvre même pas mon Word. Ou je l’ouvre et je commence à raconter et par un Control+A irréfléchi, je Control+S tout. Et ce jour-là rien de neuf …sur le sable. Parfois, je repars sur mon Mélimélodit et je cherche une vieille note que j’avais bien aimée, et je la Control+A et je la Control+C et je la Control+V… sur le sable.

La plupart du temps, j’ai 36 idées de notes dans la journée et quand je me trouve devant la page blanche, je fais le tri. Je choisis entre ce qui fera rire ou ce qui émouvra.

Mais le plus souvent, je pars avec une idée, et je l’amène d’une telle manière que je finis par ne plus du tout parler de mon idée de départ. Comme cette note de cette semaine, où tout le week-end j’avais eu la haine contre ce petit con d’ambassadeur, et où j’avais envie de le dégommer… sur le sable. Alors comme toujours dans ma tête je pense à une introduction, aux mots que je pourrais utiliser, aux phrases du dégommage, à des idées percutantes qui pourraient faire rire, le rendre ridicule. Et comme dans mon petit cerveau c’est vraiment un méli-mélo, d’un mot l’autre les idées se croisent et s’entremêlent. Petit démo :

Ambassadeur débile…paroles méprisantes… propos honteux…. Président de la France… Sarnabozy…gouvernement….minables….MAM…Hortemerde….tous des cons…une guirlande de cons….guirlande…guirlande d’enfants…poèmes de mamie Blanche….Jolie guirlande de Mamie Blanche…..Mamie Blanche….Mamie Laurence….les vies de mes mamies…

Je vais faire une note. Et j’ouvre mon Word et je garde comme idée commune aux deux thèmes la guirlande. Il va donc falloir passer de la guirlande de Blanche à celle de Sarnabozy. Ca va pas être trop facile. Je commence par la guirlande de départ, celle de Blanche, et j’explique et j’explique et me voilà à raconter la vie de ma mamie, puis la vie de mes mamies, et me voila avec des lignes et des lignes, et jamais je n’arrive à passer à l’ambassadeur. Et je me dis que mes deux mamies valent bien une note juste pour elle et que je parlerai de l’autre plus tard. Et le voilà avec deux notes.

Dans la vie, je suis aussi comme ça. Je déroute parfois les autres avec ma façon d’avoir l’air de sauter du coq à l’âne… Je pioche un mot dans la conversation et une anecdote me vient, alors je la raconte. Moi je vois bien le rapport mais pas les autres. Et je pour une écervelée tant pis.

Si parfois, certains, jours, je me tais ici, c’est aussi parce que je m’interdis certains sujets. Peu, je dois le dire. Il y a d’abord le sujet interdit. Celui de ma relation avec ma sœur. Pas sœurette courage, l’autre la sœur fâchée. J’en ai parlé une ou deux fois et la tempête déclenchée m’a obligée à supprimer les notes. Je sais que parfois elle ne résiste pas au clic qui la mènera ici, et qu’elle en tire beaucoup de douleur ou de colère si elle se trouve évoquée. Alors, maintenant, je me censure sur le sujet et les sujets annexes à notre histoire. L… si tuas cliqué, c’était juste un apparté. Je m’interdis aussi les mots qui pourraient blesser les personnes qui me connaissent dans la vie ou trop les alarmer. Je ne dévoile aucun secret défense, aucune confidence qu’on ait pu me faire. Je prends bien soin de brouiller les pistes pour qu’aucun mot-cle concernant mon métier ne puisse mener à mon blog, d’où mon qualificatif de narkeotrakante qui dit sans dire. Je donne toujours des pseudo à tout le monde. Je n’utilise jamais les prénoms de la réalité. J’ai parfois taillé des costards à des collègues qui auraient pu m’attaquer pour diffamation. Et jamais le lien entre mon nom et mon pseudo.

Pour la situation que je vis actuellement, j’essaie de ne pas en parler sans arrêt, j’essaie de montrer que je peux aussi avoir de bon ou de beaux moments malgré tout. Mais j’essaie aussi de tout faire pour que l’on comprenne à quel point ce genre de difficultés bouffe totalement la vie. Car j’ai l’impression qu’il y une telle chape de plomb sur ce sujet. Alors parfois, je lâche, en pensant que j’en dis trop, que je dévoile trop, mais tant pis.

Alors voilà la réponse, non, pas souvent de page blanche chez moi.

jeudi 24 février 2011

Pour trois francs six sous

Petit repas vite fait et sans façons.


Pour ne pas se prendre la tête trois heures, ne pas passer la matinée en cuisine, mais ne pas manger une pizza sortie du congelo.

Comme ils disent dans un dîner presque parfait, voici une assiette superficielle et presque légère.

On prépare des croque-monsieur, mais pas des classiques.

Pain de mie sandwich, on étale dessus au pinceau un tout petit peu de beurre fondu. Une tranche de jambon blanc. Puis on mélange de la crème fraîche, du gruyère rapé et des graines de pavot. Et on tartine largement. Au four 10 minutes.

Pendant ce temps, on dispose sur les assiettes, une demi-endive coupée en lanières, puis des jeunes pousses d’épinards, on pose quelques quartiers d’oranges sanguines pelées à vif. On saupoudre avec des noix de cajou pilées et on arrose d’une vinaigrette à l’orange sanguine.

On accompagne le plat d’un perrier frais et on finit le repas par une petite crème au chocolat.

Un café pour finir.

Et voilà un petit repas tout simple et léger, pris en discutant de tout et de rien, de ses amours et de ses emmerdes, de ses amis et de ses ennemis, de son passé et de ses projets.

Pas besoin de ses lever 50 fois pour faire le service, changer les assiettes, et c’est aussi bon chaud que tiède que froid.

LA simplicité d’un bon moment.

Tout le monde peut le faire, tout le monde peut inventer ce genre de chose.

mercredi 23 février 2011

Je nomaderai sans fin...

Pas encore trouvé mon nouveau chez moi…. Ca commence à approcher sérieusement, furieusement et dangereusement. En attendant je prépare les cartons. Et cette fois ci j’ai décidé de ne pas réfléchir avec mon cœur et de jeter tout ce qui ne sert plus…. Et là, c’est le drame….


Je suis une gardeuse de tout, une entasseuse de petits bazars, une collectionneuse de bouts d’assiettes et de carreaux cassés, de cailloux aux formes inspirées, de petits morceaux de crayons, de boîtes en métal colorées, de pots en verres, de petits papiers griffonnés… Et à chaque déménagement j’en remplis des cartons, et à chaque déménagement j’en vide des cartons, et parfois même ça ne bouge pas du carton en attendant un prochain déménagement. Car forcément, il y en aura un autre…

Alors… cette fois-ci, j’ai adopté la tactique, sentiment pas sentiment, carton, poubelle. Et depuis lundi…

Les dessins des tdc signés sentiment,

Les coloriages des tdc pas sentiment,

Mes vieux pulls étirés pas sentiment,

Les Tupperware sans couvercle pas sentiment,

Les plats de Mamie Blanche sentiment,

Les canettes pas sentiment,

Les carreaux cassés pas sentiment,

Les tasses ébréchées de Mamamia, sentiment,

Les lettres torturées de la Gazelle sentiment

Les cahiers de correspondance des écoles depuis la maternelle des 3 tdc, pas sentiment,

Les cailloux, pas sentiment, j’en trouverai d’autres,

Les échatillons de parfum, les cosmétiques à jolies boîtes périmés depuis 10 ans pas sentiment,

Les vieux crayons, moins de 10 centimètres, pas sentiment,

Les vieilles chaussettes et les vieilles culottes pas sentiment,

Les fringues àkazou je perdrais 10 kilos, pas sentiment,

Les petits babygros de bébé, sentiment, mais pas pour tous,

Les vieux pulls de Mamamia, pas sentiment, elle aurait aimé qu’ils soient portés et je ne les porte pas,

Les carnets, sentiment,

Les tee-shirts oubliés sous la couette par des amants étourdis ou pressés, sentiment,

Les épices qui ne sentent plus rien, pas sentiment,

Les jolies bouteilles de vin vides, avec des jolies étiquettes, pas sentiment,

Les papiers de l’ex, pas sentiment je ne suis pas son archiviste perso,

Les photos de l’ex, pas sentiment,

Les correspondances, les cartes de vœux, d’anniversaires, sentiment pas sentiment, mais y’en a qui filent à la poubelle, faut pas exagérer, mon ex-belle famille n’écrivait pas des lettres inoubliables,

Les vieux couvercles, les poêles usées, les yaourtières et autres ustensiles jamais servi, pas sentiment,

Les petits bouts de tissus africains, sentiment,

Les réveils sans tic-tac, pas sentiment,

Les paniers percés, pas sentiment,

Les cadeaux de fête des mères et diverses créations artistiques, on trie, sentiment, pas sentiment, la lutine est très productive, et les serviettes en papier décorées à la bougie, pfiou !!!! Faut que j’en parle avec elle.

Mes cours de philo de terminale sur la psychanalyse, sentiment bien sûr la prof était géniale,

Les lampes sans prise ou sans douille pas sentiment,

Mais ce que je sais, c’est je vais encore traîner derrière moi, des tonnes de fiches cuisine Elle, des Elle à table, des Coté Ouest, Sud, les dernières assiettes en porcelaine rescapées de mes 20 ans de mariage, les verres en cristal, il n’en reste pas beaucoup, les flacons trouvés sur des chantiers de fouille, les godasses dans lesquelles je suis si bien quand j’ai les pieds aussi larges que longs, mes cageots bleus de pommes de terres de l’île de Ré récupérés chez l’épicier de la place, les moulins à légume en vieille tôle de Mamie Blanche, sa passoire parce qu’elle n’aimait pas la crème du lait, elle me sert de porte-savon, les vieilles chouettes de la collection de Mamamia, que je trouve hideuses, les agendas de Pierrot de la lune, liste non close, j’en ai bien peur….

Et sur une île déserte qu’est-ce que j’amènerais ? Ben tout ça… Tu crois pas que je vais abandonner, mes tdc, mes bouquins, mon ordi, et mes stylos, non mais ça va pas bien ???!!

mardi 22 février 2011

Hier, je lisais le récit d’une anecdote que je commentai aussitôt. J’ai beaucoup de mal avec les attaques sur le physique car j’en ai souffert dans mon adolescence. J’étais une petite fille qui ne s’était jamais posé de questions sur son physique, jusqu’à mes années collège… Si maigre que je devais peser peine 18 kilos à mon entrée en 6ème… Je dois dire que je n’y avais jamais prêté attention. C’est cette entrée en 6ème qui marqua le début des moqueries, des phrases impitoyablement lancées à mon intention. Parfaite petite première de la classe, timide, sauvage, je n’inspirais pas la sympathie à mes camarade. Ils me le rendirent donc bien en me surnommant squelette ambulant, Olive (la copine de popeye) et autres sobriquets. Je souffrais, réellement de ce que je ne manquais pas d’entendre. Par ailleurs, ma soeurette courage avait une beauté sauvage, un sourire ravageur, teint mat, jambes parfaites … Pierrot de la lune le soulignait assez souvent pour que je comprenne que je n’étais pas au niveau… Je grandis ainsi, me considérant du côté des moches. Le premier garçon qui osa me dire vers mes 15 ans que j’étais jolie, avait dû oublier que quelques années plus tôt il faisait partie de ceux qui se moquaient de ma maigreur… Il reçut donc une paire de claques…Et voilà que je me lance à nouveau dans la digression. Donc je me recentre.


Donc dans la note lue chez elle, un petit garçon dans le métro visait une dame en disant qu’il avait pour mission de tirer sur les moches…Franchement j’ai encore du mal avec ces comportement même quand ce sont des mots d’enfants…

Et voilà que cet après midi, garée sur une petite place pour mettre des sacs de fringues dans un container de récup, j’entends une petite voix qui me crie « Tu sais que t’es très moche madame ? »…

Ni une ni deux. Je traverse la rue et fonce vers la porte d’entrée ou s’étaient engouffrés les deux gamins. Si surpris de me voir derrière la vitre, ils n’osent plus s’échapper et son paralysés. Je demande d’ouvrir la porte… Et là je me demande aux gamins de me regarder et de répéter ce qu’ils viennent de me dire… Bredouillage, « justement, c’est pas eux, c’est un monsieur qui passait et qui a crié ça… » Mais bien sûr… Et là je me lâche, paf ! Pour tous les petits cons de la sixième à la troisième et tous les autres… Je demande à l’un deux s’il s’est bien regardé parce que lui aussi il est très moche et que ses oreilles sont très grandes et en plus complètement décollées ! Et je dis à l’autre que ce n’est pas la peine de rire parce qu’il est aussi très vilain… Et je leur dis que j’ai des enfants qui sont bien plus beaux qu’eux et en plus qui sont bien élevés.

Il y a un miroir dans l’entrée et je vois le plus petit qui se touche les oreilles et les observe… Ben oui elles sont bien décollées.

Ben ouais, je sais , c’est pas gentil ce que j’ai fait. Mais merde, parfois ils nous font chier les gamins, et non ils ne peuvent pas tout dire même pour s‘amuser.

Bordel ça fait du bien de les moucher un peu parfois sans penser à Dolto !

D'une guirlande l'autre

J’avais en commençant la note précédente, l’intention de faire tout autre chose que ce mini portrait de mes grands-mères. Mais vraiment.


Et puis je me suis laissée emporter par mes mots et bavardages et j’ai lâché l’idée de départ. Il y avait juste une expression qui reliait les deux sujets : la guirlande…

L’un des premiers poèmes du cahier orange de Mamie Blanche avait pour titre « Ma guirlande »… Elle y égrenait les portraits de ses petits-enfants, l’un après l’autre, et rajoutait une strophe à chaque naissance. Elle s’arrêta d’ailleurs à la septième alors qu’il y en eut onze…

Depuis hier, je pense à cette jolie guirlande, mais d’une toute autre manière. La notre était fraîche et sentait l’enfance. L’autre est malodorante et est loin des odeurs d’enfance. Je pense à la guirlande que nous a confectionnée notre nain national. Jolie, jolie guirlande de nazes. Toujours plus longue, toujours plus honteuse… Celui qui m’y a fait penser c’est le dernier fleuron. Il porte nom de Boris. Il est jeune, très jeune, et je crois con, très con. Il a du le choisir avec soin, le nabot son dernier fleuron. Il nous l’a bien sélectionné. Sorti de l’un de ses cabinets maison, passé par une ambassade en Irak, et finalement offert en présent à la Tunisie, comme cadeau de révolution, cadeau comme on peut s’en faire de gouvernement à gouvernement, tu me passes un jet pour les vacances et je t’envoie un jeune con, qui saura parler à ton peuple comme moi je lui parlerais. Il te fera des soirées de l’ambassadeur, comme chez Ferrero, il en a déjà fait chez Kadhafi, qui le considère comme son fiston…

La guirlande est fournie, Morano, Woerth, Alliot-Marie, Hortefeux, Mitterrand, Bertrand, Bachelot, Boutin, Dati, Lefevre, Ollier. Il y a les fleurons mis en examens, les fleurons condamnés, les fleurons ridicules, les fleurons pourris, les fleurons menteurs… On pense toujours que le dernier est le pire, mais chaque nouvel enfilé est plus lourd, plus con, plus incroyablement méprisant, plus puant, plus incommodant…

Je ne ferai pas comme ma grand-mère et ne ferai pas le portrait de chacun, je les mettrai tous dans le même panier, ou plutôt dans le même sac poubelle…

Et voilà ce que notre dernier fleuron dit il y a quelques mois en parlant de celui qui le considère comme son fils :



« Sus aux idées reçues, Kadhafi a (...) a été un terroriste, il ne l'est plus, il a fait son autocritique. (...) Dans sa vie on fait tous des erreurs et on a tous droit au rachat".



A voir vraiment et absolument sur DailyMotion, je ne veux pas mettre le lien ici, c’est trop sale…Taper son nom et celui de son « père ».

lundi 21 février 2011

Blanche et Laurence, histoires inépuisables...

Ma mamie blanche écrivait elle aussi. Elle avait un petit cahier d’écolière orange. Elle m’en avait parlé un jour en secret. Elle ne voulait pas que ses enfants à elle en connaissent l’existence, car elle avait peur qu’ils se moquent. Je ne sais pourquoi elle m’en avait parlé à moi. Puis un jour elle l’a dit à mes autres cousins et cousines et j’ai été plus légère de ne plus porter ce secret seule. Je n’aime pas trop les secrets. Les parents ont tous fini par apprendre que leur mère écrivait des poèmes, mais personne ne s’est moqué.


Elle y parlait de l’hiver qu’elle détestait et du printemps qu’elle attendait tous les ans comme une renaissance. Elle y parlait de nous ses petits-enfants, et aussi d’amour, de rêves de vie plus belle, plus romantique, et d’émotions secrètes… Quand mamie blanche est morte, je savais où elle cachait le cahier, et j’ai demandé à le garder. Depuis il est avec moi. Je l’ouvre parfois. Et je me dis que ma mamie Blanche n’avait sûrement pas la vie qu’elle aurait aimée avoir, et que son Daniel, n’a pas dû la rendre très heureuse… Mais elle le cachait bien, car elle souriait tout le temps, et elle chantonnait de sa petite voix haut perchée toute la journée, en préparant des petits plats délicats, délicieux, et que j’adorais. Il y aurait beaucoup à raconter de Mamie Blanche, et aussi de Mamie Laurence mon autre Mamie. Elles étaient totalement opposées. En tout point. Milieu social, goûts, comportements, habillement, coiffure, tout tout tout les différenciait.

Mais curieusement, elles avaient des métiers, car oui elles avaient des métiers mes mamies, proches l’un de l’autre. Mamie Blanche avait appris le métier de secrétaire chez Pigier à Bayonne, mais elle avait fini par ouvrir un atelier de modiste dans l’ancien atelier de tailleur de son père, mort à la guerre de 14. Elle avait grandi avec sa maman et sa sœur, et porté le deuil presque toute sa jeunesse, alors elle détestait que l’on s’habile en noir. Elle portait des twin-sets, des petits chapeaux légers, elle mettait des gants pour sortir, et aller à l’église. Elle priait beaucoup, et écoutait de la musique classique dans son salon, les yeux fermés. Elle était bavarde comme une pie, ce que ne supportait pas papi Daniel, qui était un vrai taiseux.

Mamie Laurence, elle était une couturière, elle avait fait son apprentissage à Biarritz chez Molyneux, puis elle était partie à Paris et à Monte-Carlo, petite main dans de grands ateliers de haute couture. Elle avait grandi dans une famille de charpentiers du pays basque, avec des tas de frères et de sœurs, elle en avait perdu certains très jeunes. Elle avait rencontré à Paris un landais, Jean-Baptiste, qui avait perdu un bras à 17 ans à la guerre de 14. Tous les deux étaient donc revenus au pays landais, où Mamie Laurence cousait pour toutes les élégantes de Biarritz Hossegor et Bayonne avec sa sœur Jeanette qui elle aussi avait suivi la même voix. Elle riait beaucoup elle aussi, même si Jean-Baptiste l’avait laissée veuve avant la cinquantaine. Elle chantait aussi beaucoup, mais pas les mêmes airs que Mamie Blanche. Elle ne priait pas non plus, car elle ne croyait pas, en tout cas elle ne savait plus. Elle était étourdi, bordélique, décoiffée, pas très forte en ménage, cuisinait bien mais nature. Elle avait des chats, des chiens, un solex, des bonnets de laine, et elle élevait des enfants de l’assistance, des orphelins, des enfants battus, des enfants violés, des enfants de riches aussi qui n’avaient pas le temps de s’en occuper…

Mes parents, Pierrot de la lune et Mamamia adoraient leurs belles-mères respectives. Surtout Mamamia, qui riait beaucoup avec Mamie Laurence.

Mais Pierrot de la Lune était toujours un peu maladroit avec les tasses en porcelaine de Chine de Mamie Blanche, il s’ennuyait un peu dans sa maison propre, sans poussière et calme. Heureusement il parlait rugby avec Papi.

Et quand nous allions chez Mamie Laurence, nous subissions les recommandations de Mamamia, pour ne pas manger le pâté servi à table si nous avions vu les chats trainer sur la table, pour bien verifier que nos couverts étaient propres, entre les dents des fourchettes, avant de manger. Parfois on trouvait de l’œuf sec accroché aux couverts chez Mamie Laurence alors que quand on essuyait les couverts chez mamie Blanche, la recommandation première était de bien essuyer entre les dents, pour qu’il ne reste pas d’eau… Et surtout, chez Mamie Laurence, un mot d’ordre : « ne pas aller aux toilettes de la journée ». Car mamamia, trouvait que l’hygiène n’était pas le fort de Mamie Laurence. Moi, je me faisais gronder en rentrant car je ne pouvais pas me retenir toute la journée, alors j’allais aux toilettes en apnée et un peu aussi les yeux fermés…

J’aime bien la vie de mes grands-mères, je pourrais en parler des heures. Je viens d’elle aussi et je me retrouve dans ce qu’elles aimaient.

Parfois que je me dis que tout s’explique par le vécu de ceux qui nous ont donné la vie. Une évidence. Mais leur histoire fait notre histoire. Je me trouve fantasque comme Laurence, mais littéraire comme Blanche, révoltée comme Laurence, mais délicate comme Blanche, j’aime Coluche comme Laurence mais Mozart comme Blanche.



J’aimerais écrire un livre sur Laurence et Blanche.



J’ai encore rêvé des toilettes de Mamie Laurence cette nuit…. C’est un rêve récurrent.

dimanche 20 février 2011

La sortie, c'est par là ...

Le hasard ne fait pas toujours bien les choses. Vendredi matin, j’avais d’un clic spontané et irréfléchi mis mon nom sur la liste des convives pour une sortie restau organisée par une jeune femme que je fréquente lors des soirées bouquin d’On Va Sortir. J’aime bien cette fille, prof de français, qui nous présente toujours des bouquins que j’adore et que j’ai envie de courir acheter. Elle m’a fait découvrir et aimer Agnès Desarthe. Elle présente toujours ses bouquins comme elle doit faire ses cours, avec fraîcheur, enthousiasme, elle parle joliment des styles d’écriture, on la sent cultivée, un peu timide, un peu malheureuse en amour. Au fil des soirées, au fil des lectures et des présentations, on dessine des personnalités, on imagine des histoires, des modes de vie. En tout cas moi, je fais ça. Ce qui est drôle, c’est que nous ne parlons pas franchement de nos vies, nous en saupoudrons juste un peu nos soirées. Drôle et pas drôle à la fois, ça donne la sensation d’un cloisonnement, d’une figure imposée que j’ai du mal à respecter. Chacun vient avec ses bouquins aux soirées bouquins, parle de ses bouquins, s’excuse quand il explique avoir aimé un auteur parce qu’en le lisant sa vie était ainsi ou autrement. Alors on dit : « Je ne veux pas raconter ma vie, mais… ». Si on fait des soirées jeux de société, on joue au jeu de société, on se montre un brillant stratège, ou un fin tricheur, un monstre de culture et on repart. C’est une chose vraiment curieuse. Au mois de décembre, malgré tous mes emmerdes, malgré mon gaz coupé, mon frigo vide, j’ai organisé ma deuxième soirée bouquins. Une petite dizaine de personnes, dont deux habitués, j’avais caché la misère en faisant une soirée bougie. C’était Noël, ça passait bien, des bougies partout partout, un chauffage d’appoint et du vin chaud pour réchauffer les corps. Mon moral n’était pas des meilleurs, et j’eus du mal à retenir mes larmes quand je dus expliquer pourquoi on avait si froid. J’eu encore du mal quand je présentais mon livre puisque c’était celui de mon père, Pierrot de la lune, le jour même sorti. Je dus pour le présenter parler un peu de mon histoire avec lui et je sentis une sorte de silence gêné…Tout le monde fut ravi de cette soirée chaleureuse et m’en remercia le lendemain en me disant que ma présentation avait été très émouvante... Mais personne, personne, ne se soucia de savoir si j’avais besoin de quoi que ce soit, j’avais certainement bien joué ma comédie, aidée de ma lutine virevoltante. L’été dernier lors d’une sortie pique nique que j’avais reprise, je me retrouvais avec une seule convive, chez moi pour la soirée. La conversation ne prenant pas trop, je demandais à mon invitée ce qu’elle faisait comme boulot et elle me répondit « Je n’aime pas parler de mon boulot dans les sorties … Je ne lui avais pas demandé son emploi du temps ni le nom de ses collègues, c’était une innocente question que j’avais posée là… J’ai moi-même des amis, des vrais, dans la vraie vie, au boulot, et j’ai bien compris que sur ce site je ne ferai que des rencontres, mais que mon cercle d’amis ne s’élargirait pas. Il y a sur ce site beaucoup de célibataires et beaucoup sans enfants. Tous ont un petit sigle argenté ou doré à coté de leur pseudo, parce qu’ils participent à plus de trois sorties par semaine. Moi je n’ai pas de petit sigle. En un an j’ai du faire 6 ou 7 sorties…


Celle d’hier soir consistait en un repas pris dans un restau de Bordeaux au nom Indianisant… J’ai fantasmé sur les nan toute la journée. J’ai commencé par me planter d’heure et arriver entre le retard et l’avance. Le rendez-vous premier était à 20 heures. Puis dans l’aprèm je consultais mes messages et lus « je remets le repas à 7… » Je compris donc qu’il fallait venir à 19 heures. C’est donc à 19 heures 30 que je pressais le pas sous la pluie, pour ne pas aggraver mon retard… Sauf que quand j’entrais dans le restau il n’y avait personne… Gros doute sur la date, le lieu, l’heure, et sur ma soirée entière. Finalement je compris que le 7 n’était pas l’heure mais le nombre de convives… La méli-mélo et son esprit tordu… Je m’offris donc un petit verre dans un bar proche pour attendre la bonne heure. Et me re-pointais à 20 heures, la bonne heure… Je ne regrette pas ma soirée, car j’ai rarement des regrets, mais je me suis un peu ennuyée. Je me suis sentie un peu « enfermée dehors », en observation, ailleurs parfois. Pour commencer, hormis un chômeur, dont c’est paraît-il un choix, car il n’a pas envie de passer sa vie à bosser, tous les autres étaient des profs, deux lycée, trois universitaires. En plus tout ce que j’aime, commerce international, et bio je sais pas quoi… Sur les 7 tous faisaient du yoga, mais pas tous le même, ata machin, kundalitruc, et quand j’eux le malheur de m’étonner qu’ils appellent ça un sport, j’eus la sensation d’avoir fait un gros crachat sur la table, au vu du regard outré de chacun. Sur les 7 4 étaient allés en chine, trois au Costa Rica, et tous connaissaient Séville Salamanque et le desert de Bardenas reales, dont j’entendais parler pour la première fois de ma vie !! J’ai donc beaucoup écouté. J’ai posé des questions. Mais je me fous parfaitement du yoga, je n’ai pas de projet de voyage pour tout de suite et surtout pas pour le trekking. Je ne peux pas dire que je me suis fait franchement chier… J’ai comme toujours fait mon petit effet en disant que j’étais narkeotrafikante, lors du tour de table des métiers. J’ai un peu discuté avec le prof qui prépare une thèse sur les conditions climatiques de chapaquoi de la culture du thé(commencée à l’autre siècle… et pas encore finie…), discuté forfait sfr avec le chômeur partiel qui avait bossé sur une plateforme, j’ai du dire trois mots à la prof de commerce international et à son chéri juste à côté de moi. Les deux autres convives que je connaissais grâce aux soirées bouquins, et que j’ai bien, étaient fascinées par le yoga et l’Espagne…

Je ne ferai pas de pub au restau, et ne dirai pas où il est. Ca n’en vaut pas la peine, il porte un nom indien, une déco de bouddhas et statues, de rideaux et bougies, de pénombre et narguilés. Mais la carte me laisse perplexe. Mais la carte me laisse perplexe. Menu à 20 euros : Lassi (tous parfums), ou cocktail champagne tous parfum même la menthe !! Assiette végétaienne, indienne, vietnamienne, …et desserts : tarte au citron, tarte au chocolat, tarte tatin. Pas de nan.

Je commandais un thé bergamote-bleuet qui avait gout de menthe et de sucre, et il fut impossible d’obtenir un café, sous prétexte qu’en Inde on n’en boit pas…. Parce que bien sûr on boit du champagne et on mange de la tarte tatin !!!

C’était un Samedi soir sur la terre…

samedi 19 février 2011

Méthode coué

J’ai donc réveillé mon blog en racontant ma vie pas très facile en ce moment et en essayant de le ne pas raconter que mes mauvais moments. 1000 visites en un mois pile, et pleins, pleins de textes vus, ça fait plaisir et merci, même si je sais qu’il y a des visites de robots, qui viennent faire je ne sais quoi ici… Comme quand j’étais ailleurs, je recommence à avoir à l’esprit de temps en temps dans la journée, ce que je pourrais raconter ici, des anecdotes, des incidents, des pensées qui la traversent. Parfois j’ai de tas d’idées que j’oublie dans la minute suivante, et parfois je ne trouve rien à dire. Mon esprit est moins enclin à la légèreté, je cherche souvent à témoigner d’une vie, qui si elle est difficile, très difficile en ce moment est aussi encore basée sur l’envie et l’espoir de moments meilleurs qui viendront bientôt je l’espère.


Cette semaine comme je m’y attendais, les appels revolvers se sont réveillés. Mon propriétaire aussi. Les lettres de rappel des portables, les coupures annoncées, les fichages… Une deuxième moitié de mois comme les précédentes. Rien en plus ni en moins. Une bonne nouvelle avec l’annonce de la prime qui viendra bientôt, pour avoir passé plus de 60 nuitées loin de chez moi l’an dernier. Puis une allocation de parent isolé. C’est juste ce qu’il me faudrait pour couvrir les frais d’agence. Mais les deux primes arriveront sûrement en juin. Trop tard pour les frais. Mais elles arriveront tout de même et ça c’est une chance…

Et puis pour une fois et il est bon de le souligner, un appel revolver avec un être HUMAIN à l’autre bout du fil, une jeune femme qui me propose de faire un point de mes revenus, qui ne me claque pas l’habituel « Comment en êtes-vous là avec ce salaire ??? », non elle me dit au contraire que le salaire ne garantit pas des accidents de la vie, des divorces, des erreurs de calcul parfois… Elle me propose de recalculer des mensualités. Je sais bien que ça allongera la durée du prêt mais pour l’instant cela peut m’aider. Je sais qu’un loyer moins élevé, des mensualités réduites, peuvent soulager au moins 300 euros chaque mois, si j’arrive à ce que la banque paie mes mensualités je n’aurai plus de frais de rejet ni d’agios. Je pense que je je pourrais donc au final libérer 500 euros tous les mois. Je dois y arriver. Je le dois et il le faut. Je m’accroche à l’idée que j’y arriverai.

Peut-être alors n’aurais à raconter que des histoires superficielles et légères… Bientôt je l’espère.

mardi 15 février 2011

T'as beau pas être beau...

Monde cinglé….


A mon âge…. je crois encore aux gens honnêtes. A mon âge…. je tombe toujours du sommet de la Tour Eiffel, quand je réalise que tout le monde ne veut pas que du bien à ses semblables. Et à mon âge, je m’offusque toujours et encore du manque de sens moral qui règne sur ce monde. Je me souviens d’un ami, parti depuis presque 30 ans de l’autre côté, trop jeune et qui me faisait rire parfois, même si ses plaisanteries étaient souvent peu mais très peu raffinées. Mais j’avais l’esprit à rire de tout et pas encore 20 ans…. Il parlait des pantalons bande à l’aise pour se moquer des jeans que portaient certains jeunes de notre âge. Et il avait une autre expression qui me faisait rire à ce moment là, parce que je ne la comprenais pas vraiment, c’était « le premier qui bande encule l’autre ». Oui pas très glam, d’ailleurs c’était une expression qui avait cours sur les terrains de rugby. Et oui, je suis du pays de là-bas, l’ovalie et ses joyeux drilles…La plaisanterie est virile, un peu machiste, un peu homophobe, en tout cas à cette époque là. Il y a longtemps que j’ai quitté ce milieu et que je ne saurais plus dire combien vaut un essai et combien vaut une penalité…

Alors cette expression là en ce moment elle me revient souvent en tête… Juste en tête, car je me vois mal lancer à la cantonnade de mes terrains de narkeotrafiquants, « Le premier qui bande encule l’autre ». D’autant plus que vu le nombre d’homos dans cette profession, je risquerais d’être prise home, pardon au mot !

Mais d’où qu’elle npus raconte tout ça la méli-mélo avec ses notes complètement déstructurées, ses digressions à faire perdre l’est le sud et l’ouest et tous les points cardinaux.

Ben voilà mon souçaï madame Ophelaï…

En trois semaines je viens de me faire mettre le grappin dessus par des arnaqueurs professionnels, qui cherchent à se faire du fric sur le dos de personnes crédules et un peu perdues.

La première fois, je l’ai déjà racontée, fut pour cet appart à 600 euros dans un quartier huppé de Bordeaux, un petit bijou avec parquet ancien, grandes pièces lumineuses, ascenseur, cave, garage, cuisine aménagée, bref, j’ai échappé à la première arnaque. Et quand j’ai demandé un peu plus de garanties que des mails, la personne s’est tue.

Et voilà que dimanche je reçois un mail, d’un certain Jean-Marc Richard, oui lui-même, se disant en phase terminale d’un cancer et sans héritiers et me proposant 3.500.000, d’héritage pour moi, juste pour moi… Par la messagerie Facebook en plus. Bon qu’est ce que tu te dis quand t’es dans une merde noire et même si tu as entendu cent fois que c’était de l’arnaque. Hein qu’est-ce que tu te dis. Trois Cinq et Cinq zéros ?????!!!!! Putain ça fait quand même une sacré somme !!! Et quand en plus t’es une nouille crédule comme moi, tu te dis que ce n’est pas possible qu’il existe des salopards d’enfoirés de fils de pute de merde qui puisse te mentir en disant qu’ils ont un cancer. Alors quand t’es nouille crédule comme moi, tu te fends d’une réponse outrée, en disant que non c’est pas bien de jouer à ça, et que vraiment c’est pas gentil du tout. Alors l’enfoiré de salopard de fils de pute il te répond que oui il comprend mais que lui il joue pas. Alors la nouille crédule elle tape « arnaque,net » sur gougle et elle voit que si on peut être un salopard d’enfoiré de fils de pute à ce point.

Et voilà qu’hier toujours en recherche de la case de rêve qui hébergera ma tribu, je tombe encore sur un appart trop beau. 600 euros encore, pas aussi grand que l’autre et moins bien situé, juste deux chambres pour trois, mais cuisine aménagée, belle salle de bain, photos à l’appui. Juste une peinture rose et gris qui pourrait me lasser un peu, mais bon je blanchirai tout ça en deux coups de pinceau moi… Enfin je trouverais bien quelqu’un qui le ferait. Et puis il y a un grand garage, avec des rangements, ou peut-être je pourrais éventuellement faire une troisième chambre… Je me dis dans ma tête de petite nouille écervelée crédule que ce serait pas mal pour mon nounours si je lui aménageais une chambre dans un garage genre loft !!! Et vogue la méli dans sa tête. Oui parce que 600 euros c’est vraiment pas beaucoup par rapport à mon salaire et ça me permettrait de remonter la pente rapidement. Alors je réponds à l’annonce sans penser qu’encore une fois c’est du foutage de gueule..

Réponse rapide, encore bourrée de fautes comme la précédente. Et voilà qu’il me ressert le truc de l’appart est meublé mais on peut le vider, il me donne l’adresse de l’appart enfin, la rue pas le numéro, comme l’autre. Alors que l’autre était flic et travaillait au Togo, lui est tout simplement dans le Nord à cause du travail de sa femme… Et donc pour visiter il faut qu’il soit certain, ben je comprends mon bon monsieur… Et puis il me dit que je peux réserver si je veux…. Ca j’aime pas… Ca, ça pue encore l’arnaque pour la méli. Je n’ai pas répondu. Je ne sais pas. C’est vraiment naze car je passe peut-être à coté d’un vrai truc bien, mais je le sens pas.

Et donc voilà, je ne comprends pas ce qu’on les gens, à vouloir faire du beurre sur le dos des autres. Parce que si tu cherches un appart à 600 euros, c’est tout de même que tu ne roules pas sur l’or… Putain mais arnaquez les riches bordel !!!

Appel à tous les escrocs arrêtez d’arnaquer les pauvres.

Déjà, ils se font arnaquez par leur gouvernement, alors c’est bon !!!

On va réduire le nombre de personne payant l’ISF, parce que trop c’est trop, pour tous ces riches qu’on ponctionne et qu’on suce jusqu’à la moelle !!!

Parfois j’ai envie de hurler que tout ça c’est dégueulasse. Mais là, je ne peux pas, ma voix est encore trop fragile. Alors je hurle viruellement que « BORDEL DE MERDE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! C’EST DEGUEULASSE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »

dimanche 13 février 2011

février, juste 28 jours...

Etre sauvée, quelques temps. La somme semblait être tombée du ciel fin décembre, et je pensais qu’elle était une erreur de la banque comme au Monopoly. Finalement a n’en était pas une. C’était en fait des remboursements de frais professionnels. Rien de volé donc !


C’était ma bouée du début de l’année. Depuis je suis accrochée à elle. J’avais d’abord pensé qu’elle me servirait à payer ma caution pour trouver un appart. Mais petit à petit de petite ponction en petite ponction, elle m’a aidée à manger, à payer les nombreuses visites chez le médecin de ces dernières semaines, les médicaments non remboursés, les deux trois repas mac do pour les tdc… Je surveille ce qu’il reste, je protège, j’économise. Pour l’instant il en reste encore. Pas le montant d’une caution bien sûr ! Mais elle donne un léger courant d’air frais au-dessus de ma tête. Je ne me sens pas au bord du précipice comme ces derniers mois.

Je sais que je ne peux pas compter sur mon salaire en ce moment. La banque me compte de tels frais sur les rejets les agios que même en ne touchant pratiquement mon compte, le découvert est toujours égal à mon salaire en fin de mois…. Et de cette manière je ne vois pas comment cela pourrait changer. Loyer, charges, revolving, internet et portable et le reste ce sont les frais de la banque en ma « faveur »… Cette semaine je sais que le harcèlement des revolvers va commencer. Chez moi, au boulot, le matin le soir, je vais devoir trouver des arguments, que je n’ai plus d’ailleurs. Je vais devoir écouter les pourquoi, les comment, mais surtout le « Que comptez vous faire » auquel je ne saurai encore que répondre….

Ce soir j’ai terminé ma quinzaine avec mes ados, qui ont mangé à leur faim chaque jour. C’est juste pour a que je me prive quand je suis seule, et ça le vaut bien.

Cette somme qui m’a sauvée, je mesure la chance que j’ai de pouvoir la recevoir.

vendredi 11 février 2011

Casse toi pauvre con !!!

J’avais sondé mes entrailles, pesé mon pour, pesé mon contre, j’avais changé d’avis plusieurs fois, et finalement je l’ai fait. Jusqu’à présent je m’y étais toujours refusée, à l’idée que je pourrais être comptabilisée dans le flot des comptages, des pourcentages, de ceux qui…


Hier soir c’est donc après avoir zappé un peu tout de même, que je me suis résolue à me caler sur la une. The sarkolandshow était déjà commencé. J’ai dû essuyer les huées et les cris des tdc, et quand je dis huée et cris, je suis courte … Nounours chamallow lançait « ….culée ! Sarko Salaud ! » je passe sur le chapelet fleuri qui me fut présenté du vocabulaire d’un ado footeux révolté de la société-é-é-é-é… Quant à la lutine, elle, elle me la joua « dramatugie, mon cœur n’y résistera pas, caché ce nain que je ne saurais voir »…Alors, voilà maintenant je me mettais à regarder ce raciste, j’étais d’accord avec lui alors ????!!!

Bien sûr, n’ayant plus de voix, je ne pouvais pas expliquer en long en large et en travers, le pourquoi du comment, et je remis à plus tard ma lettre de motivation. C’était comme ça et pas autrement, j’ai juste dit que pour critiquer il fallait avoir au moins un peu écouté. Et rien d’autre à ajouter. La lutine s’enroula sous sa couette en déclamant son malheur, et le nounours chamallow descendit se doucher pour la seconde fois de la soirée exprimant son dégoût par un rap viril et éructé. J’étais donc tranquille pour la soirée…



Verdict : Je ne suis pas déçue. Je suis convaincue. Je l’ai trouvé parfait.



Je l’attendais puant, il le fut. Je l’attendais dégoulinant, il le fut. Je le voulais nul, il le fut. Je le pensais inculte, il le fut. Je l’attendais mégalo, parano, facho, prêt à tout, méprisant, sourd aux préoccupations du peuple, hypocrite, lénifiant, indigne, enfermé dans son rôle de nain de palais, il fut tout cela et plus encore.



Souvent confus et partant dans les discours complètement ridicules et qui pourraient faire rire si cet homme ne représentait pas notre pays aux yeux du monde. On s’est bien marré quand les américains avaient leur G.W. Bush et ses grosses bourdes… Je crois que nous avons le notre.



Je repense aux prestations d’une autre époque, quand Mitterrand, sûrement avec ses défauts aussi, venait parler aux français et où j’écoutais cet homme parler si posément, si malicieusement, si finement… Bref je n’en rajoute pas je ne suis pas très objective quant à cet homme là.



Mais comme il était petit le nain !!!!

Comme il était con le nain !!!!

Comme il a mal parlé le nain !!!

Comme il s’exprime mal le nain !!!



Et je ne retiendrai que quelques « petites phrases », certaines pour la connerie de leurs idées et la plupart pour l’embrouillamini de mots qu’elles représentent… Honte à lui…



« Je voudrais rendre hommage à la grande capacité d’adaptation des Français … »

« Ce que vous venez de nous dire c’est ce que vivent le quotidien de tant de gens… »

« Vos coupables vont être transmis devant un tribunal pour enfants… »

« Vous imaginez 17 ans 1m85 on l’amène devant un tribunal pour enfants…. »

« Aïzaïmer y’a des cas ya des gens de 50 ans qui l’ont… »

« Y’a pas k’la pédiatrie qui est r’marquable, y’a aussi la gérontologie… »

« on ne voit plus dans les maisons de retraitres des pôvres vieux sur des pelisses…. »

« Les pays qui ont pensé développer ce multicultilaritarisme… ???? »

« Nous ne voulons pas en France…Nous n’en voulons pas »

Nous ne voulons pas changer le calendrier… ??? »

« Tenez vous bien… Et l’Afrique c’est 12 kilomètres de l’Europe ! ???? »

« Pourquoi faire des UIUFM alors qu’on a nos universités ???? »



J’en rirais si cet homme n’était pas à la tête de notre pays.

jeudi 10 février 2011

Chutt !!!!!

Que dire quand on ne peut plus rien dire ?


Depuis lundi, j’ai perdu ma voix. Juste un filet minuscule, inaudible. T’en dis qui toi Sigmund ??? Moi je ne peux rien dire puisque je n’ai plus la parole… On dirait que cet hiver m’a mise KO. Angine + bronchite+extinction de voix=lamelimeloditplusrien…

Elle se cale au fond du lit, elle somnole, regarde toutes les conneries de la télé, elle se gave films sur canal puisqu’il faut pas le répéter mais depuis quelques jours ça marche sans la passoire…. Et puis elle lit tous les blog z’amis et des pazamis aussi.

Alors elle n’a rien de rien à raconter donc elle se tait même ici…

lundi 7 février 2011

TVB (TOUT-VA-BIEN)

Je pense que la lutine a peur que je m’ennuie, ou que ma vie soit parfois trop simple !!! Je ne sais pas, elle est très imaginative en ce moment ! J’avais somnolé hier toute l’après-midi, fiévreuse, tousseuse, alternant le thé chaud et le lait bouillant au miel. Je me préparais donc à me rendormir après avoir englouti l’assiette de pâtes entre la forestière et la carbonara qu’elle avait préparées et servies devant la télé. Le nounours chamallow avait filé dans sa chambre après nous avoir imposé toutes les émissions de footeux du bouquet orange. C’est d’ailleurs une chose que j’ai du mal à comprendre, pourquoi les mecs ont besoin d’entendre les résultats de foot déclinés à la téèfun, à la canalplus, à la six, et toutes les autres sauces possibles et imaginables. Comme si à la surprise générale le ballon qui était rentré dans la lucarne sur la six allait passer à côté sur la 12 !!!


Je n’étais pas forcément enchantée de passer la soirée devant l’insupportable Sophie M., de l’autre côté du lit. J’avais aimé le bouquin mais le film n’en était qu’une ridicule copie. No trop comment ça n’en vaut pas la peine…

La lutine elle, était en plein chat avec Kas’ because elle ne pouvait attendre lundi ce qu’il était advenue de lapinou. Et comme la lutine est multi active, elle faisait des allers-retours entre la mezzanine et la cuisine, la salle de bains, le salon, elle tornadait dans tout l’appartement. Et tout à coup badaboum, chute dans les marches. Hurlements, larmes, j’ai bien compris que nous n’étions pas là dans une de ses brillantes interprétations de la douleur insupportable. Une sorte d’œuf bleu avait poussé en trois secondes sur l’arête du tibia. C’est donc illico que je sautais moi-même de l’autre côté en bas de mon lit, et me transformais en infirmière urgentiste. Arnigel sur l’œuf, examen de l’œuf, application d’un paquet de gnocchis lustucru glacés sur l’œuf. Oui bon ok, je n’ai pas fait médecine, je kiffe juste Docteur Mamaour et Doug Ross. Alors je n’ai pas une technique très au point en matière de premiers soins et en plus moi mon boulot c’est l’os sec, celui qui a deux cents ans, de l’arthrose et pas de peau ni de chairs autour. Mon diagnostic au premier examen fluctuait et changeait à chaque minute. Fracture, bosse, hématome, mon cœur balançait. Je finis pas appeler les sapeurs pompiers, pour demander conseil. Conseil me fut donné. Application de glaçons, puis urgences si pas d’amélioration. J’expliquais que n’ayant pas de congélateur, j’avais opté pour le paquet de gnocchis, j’entendis un long soupir à l’autre bout du fil…

Après de longues minutes d’alternance gnocchi-arnigel, l’œuf était toujours là et bleu. Et la lutine souffrait toujours autant. Il me fallut donc me résoudre à filer aux urgences. Dimanche soir aux urgences pédiatriques du CHU de Bordeaux. Des bébes qui braillent partout, des parents affolés, des infirmières et des médecins qui se font engueuler par tout le monde. Entre les gastros, les encombrements des bronches, les bosses de sortie du bain, c’est panicland !! Nous avons attendu patiemment notre tour qui vint vers 23 heures, puis la radio une heure plus tard, et l’interprétation dans la demi-heure suivant. Finalement un gros gros hématome, une dispense de sports pour la semaine, des béquilles et le pied au repos. Ouf pas de fracture. Aujourd’hui l’œuf est toujours là, et la lutine est toujours aussi multi active mais avec béquilles… Et moi, je suis au repos pour deux jours car j’ai une énorme angine et en plus me voilà avec de l’hyper-tension !

dimanche 6 février 2011

Instant lapin-crétin

Les plans pourris de la lutine. Cette jeune fille a une imagination sans borne (on se demande de qui elle tient ça…) et ne doute de rien. Mercredi après-midi, elle est restée avec moi au bureau, car je n’avais pas envie de poser une rtt, et je voulais avancer dans mon travail. Je fais ça fréquemment maintenant. Elle aime bien venir manger avec mes collègues narkeotrafiquants, qui l’aiment bien aussi car elle les fait rire. Après le repas elle s’installe dans mon bureau et passe l’après-midi sur l’ordi, de temps en temps elle va discuter avec ses narkeo préférés, elle laisser quelques post-it par ci par la avec des « je t’aime ma maman » que je trouve les jours suivants, collés au hasard des tiroirs et des caisses.


Mercredi dernier elle était inspirée. Elle a commencé par une petite promenade sur les sites de location d’appartements, puis s’est faite passer pour moi au téléphone, et a pris quelques rendez-vous pour des visites d’appartements. Elle a un aplomb qui me sidère. Elle répond aux questions, prends tous les renseignements, note toutes les réponses. Entre le trop d’initiatives, la naïveté de certaines questions, les réponses ridicules, elle se débrouille finalement assez bien, puisque qu’elle a dégoté un appart que nous visiterons mercredi prochain et qui me plaît bien. Mais l’inspiration et le coup de « génie » prit une autre tournure. Quitte à surfer sur les sites d’annonces, autant se faire un peu plaisir. Mademoiselle lutine veut un lit à baldaquins et un dressing mais je crois qu’elle a bien compris que ce n’était pas le moment. Alors elle clique et vient me montrer, et par en maugréant après chaque « NON ». Elle m’avait vaguement parlé du cadeau d’anniversaire qu’elle n’avait pas encore fait à sa copine, la best, Kas’, pour les z’intimes. Cette même Kas’ chez qui elle avait passé une semaine en novembre, et dont je n’avais pas encore remercié les parents, car je voulais leur faire un petit cadeau que je n’ai jamais pu acheter. Je me sentais assez nulle sur ce coup là. Donc mercredi après-midi, la lutine a eu un trait de « génie » puisqu’elle a trouvé enfin le cadeau dont Kas’ avait toujours rêvé. Un lapin nain. Bonne idée non ? La lutine avait déjà envoyé un mail à l’annonceur, pour connaître le prix, l’adresse, et l’âge du capitaine. Quand elle est venue m’en parler nous en étions rendus au jour et à l’heure de la transaction. J’ai trouvé l’idée assez effrayante puisque j’aurai détesté moi-même que l’on fit ce cadeau là à ma fille. J’ai essayé de prévenir la lutine que cette idée n’était pas la meilleure qu’elle ait pu avoir. Mais elle m’a certifié que justement les parents de Kas’ avaient justement pour projet de lui offrir justement un lapin nain. J’avais un petit doute mais j’ai cédé. Eh oui, je me fais assez facilement embobiner par les tdc. Mea maxima culpa.

Nous fûmes donc vendredi soir, chez une dame avec mari, fille et maison valeridamidoïsée dans un lotissement coquet de banlieue. Caniche, chatte grise, cage avec 11 lapins, et 10 donc quand nous partîmes. 10 euros le lapinou roux et blanc. Pas une ruine. La lutine était prévenue. Si les parents de Kas’ ne voulaient pas du cadeau il était hors de question que le lapinou atterrisse dans NOTRE maison. Je sentis moins de certitudes dans la réponse de la lutine. Et encore moins au cours du trajet qui nous menait vers chez Kas’. Je me demandais par ailleurs comment j’allais pouvoir faire bonne figure, face à des parents que je n’avais toujours pas remerciés 5 mois après le service rendu. Et paf dans ta gueule la méli procrastinatrice, là t’es comme une grosse naze. Le nez dans ta crotte. Comment raconter le moment de solitude vécu quand j’ai sonné chez cette jeune fille, et que la maman a ouvert la porte. La mère impolie, avec sa fille insouciante, un carton dans les bras, un lapin dans le carton, et légèrement embarassée toutes les deux par le premier mot à trouver pour dérider l’autre maman. Je ne sais plus comment j’ai bredouillé mes excuses, mais on peut dire qu’elles ont été accueillies de façon plus que glaciale. Et hop premier seau de glaçons dans ta gueule la méli ! On nous propose tout de même d’entrer puisque que je bredouille encore et explique que la lutine a un cadeau pour Kas’ et que bon elle voudrait la voir, amis que bon je suis pas très certaine que ce soit une très bonne idée, et que bon, si c’est non je comprendrai. La mère me regarde interloquée devant ce soliloque incompréhensible. Elle me laisse avancer jusqu'à son salon salle à manger empli de décorations de plumes et de photos des enfants en rang d’oignons… Il y a un monde fou dans cette maison, puisque la famille est assez nombreuse et que la maman étant nounou, trois bébés sont dans les bras de leurs parents qui viennent les récupérer. Autant dire que nous avons parfaitement choisi notre heure pour débarquer, il n’y a aucun doute. Quant au cadeau, dans son carton, quand il a la bonne idée de sortir son museau à la lumière, il fait un deuxième effet kisscoll, paf le deuxième seau à glaçon dans ta gueule méli !!! Le visage de la maman, déjà peu souriant, commence à tourner genre coléreux ! Et comme elle n’ose pas me dire que c’est n’importe quoi, elle gronde la pauvre Kas’ qui n’avait rien demandé !! Il paraît qu’elle était prévenue depuis longtemps qu’aucun animal dans la maison, jamais de jamais de jamais !!! La lutine elle pour une fois a totalement perdu la parole, elle regarde Kas’ muette elle aussi. Je me dépatouille donc seule avec mon lapinou roux, qui veut sortir du cartons, les bébés qui veulent tous le tripoter, les mamans qui ne veulent pas car un lapin c’est sale et ça donne des maladies. Je donnerai bien un œil ou autre chose pour me trouver ailleurs, je ne sais pas où mais ailleurs ! Le papa arrive, il sourit pour ne pas me hurler de me barrer avec carton, fille et lapin ! Grand fils se pointe et rit aux éclats en disant qu’il le mangera en civet ce lapinounain !!! Je tente l’humour, la méli qui gère la situation, et ne trouve pas ça grave du tout, et qui va y aller maintenant. Mais je sens bien que je ne quitterai pas cette maison sans ce lapinou roux ! J’ai le sentiment intérieur qu’en plus de passer pour une impolie-incorrecte je passe pour une folasse-écervelée… La sonnette retentit, une vieille dame rentre elle m’embrasse, je ne sais pas d’où elle sort, une grand-mère des enfants, la grand-mère de la maison, je ne sais pas. En fait rien de tout ça, c’est juste la voisine qui vient chercher nounou pour l’amener chez le kiné. Non vraiment j’ai trop bien choisi mon moment, j’ai un flair incroyable moi ! Je sens donc que je dois speeder pour trouver la sortie, puisque tout le monde va se barrer, et je vais rester avec mon lapin, ma fille et Kas’ presqu’en larmes, dans ce salon dont la déco me donne des envies de suicide.

La lumière vint de la vieille dame, la voisine, qui semblait séduite par lapinou roux. A peine l’eut elle trouvé beau-mignon le lapin que je proposais de le lui donner. Sans espoir évidement ! Et elle dit « Oui je le veux ! ». Et à ma question fort à propos : « vous n’allez pas le manger ??? » Elle répondit que bien sur que non.

Voili voilou comment le cadeau pour l’anniv’ de Kas, va finir dans un clapier, chez mamie voisine, au milieu de lapins d’élevage.

Et merci à ma lutine pour ce grand beau moment de solitude. Je sens que l’estime que me portent les parents de sa Best, n’est pas prête de remonter.

The cherry on the cake...

Comme le petit plus de monsieur Plus de Benenuts, comme une cerise en plus sur une Fôret Noire, comme une goutte d’eau aussi dans un vase déjà plein à ras bord, comme le bouquet du feu d’artifice final…


Mon corps a décidé que ces mois de maltraitance, ces privations, ce froid, ce stress, il les a assez portés. Il n’en veut plus, il n’en peut plus. J’ai envie de lui dire Qu’il n’a pas le droit de me trahir. Il doit me porter encore. Je sais bien que le froid tous ces derniers mis, l’a rendu douloureux. J’ai fait semblant de ne pas entendre mon arthrose cervicale, j’ai grimacé aux douleurs et essayé de tourner ma tête plus lentement, je n’ai pas fait les séances de kiné prescrites, qui m’auraient soulagée certes mais qui auraient aussi soulagé mon compte en banque. Tout comme j’ai ignoré mon genou douloureux, avec sa patella capricieuse, et qui m’aurait certains matins faite hurler quand je descendais les escaliers. Tous ces jours j’ai pensé que le lendemain la douleur aurait disparu. Et ce fut le cas, un jour avec un jour sans…Durant tous ces derniers mois.

Alors cette semaine comme pour me dire son ras- le-bol, il a fait un petit package, une sorte de smartbox, avec de tout un peu, lundi ma patella et mes cervicales se sont réveillées de concert, en compagnie de douleurs terribles à l’estomac. J’ai monté et descendu les escaliers marche à marche, pas à pas, tout doucement à chaque fois, et j’ai emmitouflé mon cou dans des écharpes en laine. Mardi j’ai passé de longs moments dans mes toilettes croyant y soulager des spasmes glaçants. Puis je m’écoulais de fatigue enroulée dans mes couettes et mes polaires sans pouvoir réagir aux disputes des tdc ni aux miaulements de chabada qui voulait sortir. Mercredi m’a épargnée alors j’ai travaillé jusqu’ vingt heures... Mais jeudi, les vacances étaient terminées. Patella, cervicales, estomac étaient sur leur 31, et avaient invité une petite légère douleur dans la gorge, qui fut discrète à souhait. Elle s’installa seule vendredi alors que les autres m’avaient quittée. Juste accompagnée d’une paupière gonflée par un plantage de griffe de Chabada. Une échappée un peu violente dans la nuit, et me voilà décorée, sur le nez et l’œil. Charmant…

Est-ce le froid-chaud, le bain et re-bain, les deux heures à attendre le nounours chamallow à l’entraînement de foot, dans la voiture, est-ce tout à la fois, est-ce une vengeance de ce corps mal-écouté, ce matin, j’ai comme un poignard dans la gorge. Ca brûle, c’est sec, douloureux, juste à gauche, bien bien localisé. Cette nuit je me suis réveillée dix fois pour boire et essayer de d’éteindre ce feu. Ce matin j’ai tenté le thé chaud au miel et au lait, mais rien ne fut magique. J’annulerai donc la sortie au Pyla prévue avec les zamiszomos qui voulaient me faire prendre l’air de la mer, et bruncher sur la côte. De toutes manières c’est financièrement plus raisonnable, j’aurais refusé qu’ils paient le brunch. Alors je vais rester au chaud, et boire des thés chauds, en attendant demain. Faire venir le médecin un dimanche, ça ne rigole pas au niveau des tarifs, on sent bien passer la douleur ces jours là. Demain matin j’irai voir ma petite toubib à 23 euros. Finalement avec juste une angine je m’en tire à bon compte. Mais aujourd’hui je crois que je vais déguster cette cerise-là sur ce gâteau-là.

samedi 5 février 2011

Quand la méli retrouve le temps perdu

Alors j’ai ouvert le robinet. Alors j’ai rempli la baignoire d’eau bien chaude. La lutine et le nounours ont choisi deux petits cœurs qu’ils m’avaient achetés chez Sephora. Un cœur au chocolat, un cœur à l’orange. C’est un peu gras je ne suis pas fan, mais ça leur faisait plaisir. La lutine a installé mon portable sur un tabouret et m’a connectée sur le replay de la deux. J’étais si mal, si fatiguée mardi dernier que je n’avais pas eu la force de protester quand les tdc ont voulu regarder je ne sais trop quelle bêtise à la télé. J’ai préféré me plonger dans le sommeil et l’oubli du mal d’être. Pourtant depuis longtemps je guettais la diffusion de la « recherche du temps perdu ». Depuis mon adolescence je suis une ninacompaneezophile. Dans ma chambre d’ado, les affiches de « Faustine et le bel été » « Colinot trousse chemise », me faisaient rêver à des histoires d’amours inventées. Puis « Les dames de la côte » que j’ai vu et revu, amoureuse à la fois de Francis Huster et de Michel Aumont. Alors, il me fallait pouvoir déguster ma madeleine, seule et tranquille. C’est donc dans mon bain, que j’ai fait couler et re-couler et re-re-couler de l’eau chaude pour m’immerger dans le monde de Nina à nouveau, et dans celui de Marcel évidement. J’ai peu lu Proust. J’ai commencé « A l’ombre des jeunes filles en fleurs », mais je ne l’ai pas terminé, je l’ai mis de côté pour plus tard… Je sens pourtant que je me plairais bien dans ce monde là. Je ne sais pas si j’aurais aimé voir une adaptation du temps perdu si je l’avais lu avant. J’aime les ambiances des téléfilms de Nina Companeez. Elles me font penser à ma mamie Blanche et je revois ses photos de petites fille et de jeune fille du début du 20 ème siècle, toujours habillée de noir après la mort de son père durant la grande guerre.


J’ai eu raison de ne pas me jeter sous la douche hier dès le départ de l’employé du gaz. Il fallait que le moment soit plus précieux. Car il l’était vraiment à mes yeux. Pour que les petits bonheurs soient encore plus précieux il faut les déguster lentement, et en se disant qu’ils sont vraiment des moments de bonheur.

Ce soir, je regarderai la fin du téléfilm car j’aurais dû rester quatre heures dans ma baignoire si j’avais voulu voir les deux épisodes, et ainsi j’aurai encore un petit bonheur de plus.

Je n’aime pas trop l’acteur qui joue Proust, je le trouve un peu « too much » en plus il ressemble à Mr Bean, que je n’aime pas du tout.

Ce soir je sens le chocolat et l’orange et j’ai la peau douce.

vendredi 4 février 2011

Et un bonus, trois textes pour la journée

Oui à une époque je pouvais écrire des choses légères et gaies, seulement pour le plaisir d'écrire...

LES ANIMO'NOMATOPEES

Tip tap top

Une taupe tapie
Tape tant, tape tant
Tip tap top
Une taupe tapie
Tape tout le temps

Bip bap bop
Un bouc barbu
Bêle bas, bêle bas
Bip bap bop
Un bouc barbu
bêle à l’opéra

Flic flac floc
Une fouine féline
File loin, file loin
Flic flac floc
Une fouine féline
File au petit matin

Zip zap zop
Un zèbre bizarre
En zoulou déguisé
Zip zap zop
Un zèbre bizarre
Zieute Rose-Lise

Tic bap floc
Zip bop tac
Une taupe féline
Une fouine tapie
Un zèbre barbu
Un bouc bizarre
Zieutent Rose-Lise
Qui file au petit matin
Bêle à l’opéra
Et tape ….dans ses mains !!!
Tip bap floc
Zip bop tac

Moment léger

Puisqu'il fait bon dans la maison alors retrouvons la douceur d'un vieux texte écrit pour mes tdc

PEAUX D'AMOUR

D’un coup d’aile


Coccinelle

S’est posée

Sur Oïhana-Itza ensommeillée

Comme elle est sucrée

Cette peau de bébé

Elle a goût de lait

…et de fleur d’oranger







Et vole coccinelle

Vole à tire d’aile

Sur le bout du nez

De Maria l’aînée.

Comme elle est doucette

Cette peau de fillette

Elle a goût de sucette

…Et de pain d’épice en miettes


Elle s’est fait la belle

Notre coccinelle

Sur le doigt de pied

De Samuel le cadet.

Nom d’un Patapon !

Les peaux de garçons

Ont goût de bonbons

…Et …de soldat de plomb !


Coccinelle a voyagé

Et s’est retrouvée

Bien plus haut perchée

Sur Maman posée

Nom d’une Maman

Sur cette peau là

Je sens le lait et la fleur d’oranger

Je sens la sucette et le pain d’épice en miettes

Je sens le bonbon et le soldat de plomb



J’irai une autre fois

Sur le bras du papa

Parole de coccinelle

Je muscle mes ailes ! ! !

It's a good day...

Voilà, ça y est, ce n’est rien, presque rien. J’ai à nouveau de l’eau chaude, et deux radiateurs allumés dans la maison. Le confort minimum est revenu. Je peux quitter ma couette, je peux de nouveau m’installer à ma table pour écrire, manger, travailler. Je crois que je viens de vivre les 5 mois les plus éprouvants de ma vie. A la radio on annonce l’arrivée du printemps. Dans le jardin les roses jaunes sont en boutons. Je crois que cela fait des semaines que je n’ai pas remarqué ce qui était dehors. Mon jardin ne ressemble à rien, je ne suis pas faite pour les jardins. Ma terrasse est jonchée de vieilleries qui pourrissent. Des chaises cassées, que je dois jeter, un vieux congel que je dois aussi jeter, Des bols et des coupes remplis d’eau de pluies, des sacs Ikea remplis de canettes de vieux vêtements, de grands pots en zinc dont je devais faire des jardinières, un table abandonnée, le banc de pierre, et la vieille armoire récupérée sur un trottoir qui commence à tomber en ruine… Cet hiver m’a fermée à double tour. Les grandes tentures qui empêchaient le froid d’entrer sont restées tirées les trois quart du temps. Un peu de douceur vient à moi. J’ai posé ma journée de congé juste pour le plaisir d’être chez moi dans les espaces que je n’occupais plus depuis des mois. J’espère que plus jamais je ne connaîtrais cette situation. Hier un ami m’a donné des pommes de terre, un autre m’a donné du foie d’agneau, ils proposent et je reçois. Tant pis pour l’orgueil et la fierté. Je remercie, mais je pense que ceux qui donnent ne se doutent pas à quel point c’est un vrai merci. Je trouve que j’ai de la chance de travailler dans un établissement qui se soucie d’aider ses employés. Je trouve que j’ai de la chance d’avoir des amis qui voient que j’ai perdu quelques kilos et ne me le disent pas, mais ont très bien compris pourquoi. Je pense que je suis bien entourée. Demain d’autres soucis viendront, je le sais, mais aujourd’hui j’ai chaud alors je profite de cette journée.


Et je pense aux familles qui ont froid, comme j’ai eu froid, ceux qui ont faim, et qui n’ont pas ma chance. C’est l’injustice, la terrible injustice.

Ailleurs il y a des révolutions. Ici, si on continue à se foutre de notre gueule, comme cette grosse menteuse de MAM, comme ceux qui la défendent, et la soutiennent, il ne faudra pas s’étonner si ça pète.