Comme tout le monde je suis câblée. Et comme tous les
câblés, je suis dotée de deux cent soixante huit mille chaînes de télé.
Parfois, je fais un tour complet de zapette. Mais comme je n’ai souscrit à
aucun abonnement en supplément, évidemment sur les deux cent soixante huit
mille, je dois avoir, deux cent mille écrans noirs. Quand je fais mon tour de
zapette, je me demande toujours qui peut se coller à Luxe TV ou Breizh TV. Et
la plupart du temps je me limite aux dix premières chaînes de câble. Et la plupart
du temps aussi, je n’ai qu’une envie c’est celle d’éteindre ma télé et de faire
autre chose. Parfois, je tape su le VOD. C’est toujours moins cher qu’une
séance de ciné. Mais les films ne changent pas souvent, en tout cas avec la D
Box, que je trouve un peu minable pour cette fonctionnalité. Et à chaque fois,
je réfléchis à cette question : « Ai-je vraiment les moyens de payer cinq euros en plus de mon
prélèvement mensuel de DBox ? Juste pour voir un film qui si ça se trouve
va m’endormir… On devient impitoyablement sélectif quand on n’a pas les moyens.
Petite entorse autorisée la semaine dernière. Ca y est Polisse est enfin
visible en VOD. Je n’avais pu le voir en salle, trop cher, les sites de
streaming le proposaient mais moyennant abonnement, donc il fallait attendre.
Dimanche je me suis offert La séance ciné glissée sous ma couette. Et je suis
contente de ne pas avoir vu ce film au cinéma, tellement il m’a crevé le cœur,
et fait pleurer. Je ne me vois pas sangloter ailleurs que sous ma couette
devant un film. Je dois dire que toutes les scènes sont à la limite du
supportable. Mais celle de l’enfant arraché à sa mère qui ne peut plus s’occupe
de lui, m’a mise dans un tel état que j’ai ressenti la douleur dans mes tripes.
Ce petit noir, je le voyais comme mon fils, en plus il s’appelait Ousmane comme
mon nounours.
Digression
fatale : Cette situation là, je l’ai vécue un jour, sur une place de
Ouagadougou, où une femme qui avait appris que des blanches étaient dans la
ville. Elle est venue vers nous alors que nous nous rendions chez un ami. Elle
nous a demandé si nous étions les femmes qui venaient pour l’orphelinat. Elle
était entourée d’une dizaine d’enfants. Elle en a poussé un vers nous, qui
devait avoir cinq ou six ans. Elle nous a dit qu’elle nous donnait l’enfant à adopter. Elle nous a
montré ses dents, qui étaient belles. L’enfant la regardait incrédule. Une
femme qui vient donne son enfant car elle sait qu’elle, elle ne pourra pas le
nourrir et l’élever. CA fait mal partout et elle aussi elle a dû avoir mal
partout.
La femme du commissariat aussi. Et l’enfant aussi, et Joey
Star aussi, dont les lames ne sont pas à mon avis du cinéma.
En tout cas ce film là fait vraiment mal partout. La, ou le,
je ne sais pas VOD, ç sert donc à ça.
Pour le reste, être câblé, ne sert pas en tout cas à avoir
plus de choix. Et si choix il y a, qualité il n’y a pas. Il y a longtemps que
je ne regarde plus la télé pour voir de la qualité ou pour me cultiver. Juste
pour me divertir sans fatiguer mon cerveau, ou pour m’endormir. Je m’endors
avec Ruquier et on n’est pas couchés, tous les samedis, avec les feuilletons
français de police scientifique, et je me divertis avec les programmes courts
de concours de cuisine, concours de chants, concours de cocottes en papiers et
autre conneries.
Tout ça je le trouve entre la une et la six. Au-delà, c’est
la télé poubelle, hormis Arte qui m’ennuie, et la chaîne parlementaire qui
parfois m’interpelle, et quelques chaînes d’info continue quand je veux faire
un rattrapage d’actus.
Le fond de la poubelle se trouve entre le 8 et le 19. Chaîne
de reportages importés des Etats-Unis, la honte de la honte des émissions télé.
On filme des familles de crétins, on film des familles d’intolérants, on filme
des familles de délinquants, des familles qui crèvent la dalle ou qui ont un
compte en banque ultra débiteur, juste pour montrer comme ils sont malheureux
et que c’est dur.
La lutine, est elle le plus souvent au-delà des chaînes de
un à sept. Et comme la télé est dans la pièce où, je vis, écris, lis, dors, je
suis spectatrice passive. Comme on est fumeur passif. Espérons que ça ne me
donnera pas le cancer du neurone… Je suis souvent tentée de hurler à la lutine
un énorme STOOOOOOOOOOOP. Stop à la connerie, au vide intersidéral, au
pitoyable. Je suis même tentée d’interdire ces chaînes là. Je les trouve
toxiques. Je déteste l’image qu’elles donnent de l’humain.
Quant aux chaînes pour ados, elles sont une torture pour les
tympans. Elles ont dû régler leurs fréquences son sur ce qu’il y a de plus
aigu. Elles ne doivent être supportables que par les oreilles des moins de
dix-huit ans… La palme d’or allant aux chaînes Disney. Feuilletons mettant en
scène des ados sorciers ou milliardaires, aux voix super-aigües, qui n’ont pour
soucis que la couleur de leurs chaussures, de leur cheveux, et la fête du
lycée. La célèbre Hanna Montana, chouchou de la lutine, me fait venir des
boutons.
Je ne sais pas s’il est possible d’être câblé, sans avoir la
télé.
Je pourrai toujours rattraper les conneries que je n’ai pas
vues sur les replay avec mon ordi.
Je dois réfléchir à cette éventualité. Elle me tente énormément.
Elle me ferait en plus économiser le prix de la redevance télé que nous demande
encore l’état, alors qu’il nous fournit des programmes de merde, pour juste
trois ou quatre chaînes publiques.
A l’instant la lutine, vient de couper le son d’Hanna
Montana pour aller se préparer des pancakes. Je dois dire que le silence qui
règne depuis trois minutes est comme une fenêtre ouverte qui fait rentrer l’air
frais. Un petit bonheur qui ne va pas durer.
Je rêve d’avoir à nouveau une chambre pour m’isoler de tout
et me saouler de calme.
Purée, Polisse... J'ai pleurer comme une gamine devant ce film, je suis sortie de la salle en me disant que je venais de vivre un truc. C'était ma scéance bi-annuelle et je la sentais vraiment pas, mais ma pote qui est plutôt film d'art et d'essai norvégien elle voulait absolument le voir. Purée, quelle claque. La scène qui m'a vraiment vraiment remuée c'est la fausse couche de l'ado. L'actrice est tellement, tellement... Pfiou... Avec sa petite bouche toute gercée et ses petits bracelets brésiliens d'ado. Elle faisait tellement vraie.
RépondreSupprimerBref, et sinon, la télé poubelle qui montre un humain pourri, j'adhère aussi...