Alla puttanesca…
J’aime bien ce mot. Je l’ai entendu pour la première fois
dans un film un peu foufou «Les désastreuses aventures des orphelins
Baudelaire », tiré d’une série de 13 bouquins pour la jeunesse à laquelle
je m’attaquerai un jour quand je serai vieille… et peut-être même en version
originale. Dans cette œuvre, un personnage parle des pâtes alla puttanesca. Genre
de pâtes dont la sauce est cuisinée avec un peu n’importe quoi. La vraie
puttanesca existe et il n’y a pas n’importe quoi dedans. Elle est à base d’anchois.
Bref.
Depuis que je suis « dans les embarras financiers, je
cuisine alla puttanesca tous les jours.
Dans une autre vie, j’avais des livres de cuisine, des
magazines de cuisine, des fiches cuisine… Je feuilletais, je choisissais, et je
faisais mes marchés en fonction.
J’étais une assez fine cuisinière, je n’avais peur de rien,
je m’attaquais sans crainte au plus compliqué. Je me souviens d'un daube de taureau avec une sauce à l'anchois, tiré de Elle à table, pas facile à réaliser...
Je recevais. J’avais de jolies
tables, de la belle vaisselle, je faisais plaisir, avec des audaces et des
surprises. J’invitais beaucoup.
Tout cela est bien fini. Mes livres de cuisine sont toujours
là, mais je les consulte juste pour le plaisir des yeux. Tout comme les blogs
et sites de cuisine.
Aujourd’hui, je ne fais plus mes courses pour réaliser des
recettes, mais je réalise des recettes avec ce que j’ai pu acheter. Avec ce qu’il
y a dans mon discount puisque je ne vais que là, et aussi avec ce que j’achète
au marché, quand je peux. Je prends du basique. Du pas cher. Au discount, j’ai
toujours un peu le même caddy. Les jus de fruit pour les zados, puis les
tartines, puis les yaourts nature, un peu de crème, du parmesan, et du gruyère,
des petits beurres, des chocos prince, puis des kilos de pâtes, de la sauce
tomate, des kilos de haricots verts, et des champignons de Paris, des conserves
quoi ! Puis, les gnocchis, du saumon surgelé, sûrement pas de première
qualité, du jambon blanc, des saucisses de francfort, des lardons et de la pâte
à tarte, et des noix de cajou. Passionnante la liste de courses non ??? Parfois
je prends même un poulet jaune estampillé « Label rouge »... Petit
doute sur la qualité du label et du poulet… C’est tellement bon un poulet rôti !
Tout doré avec la peau croustillante et le jus un peu gras sur les légumes ou
les pâtes…
Anecdote : hier j’étais chez mes deux amis, ils m’avaient
invité en avant-première d’une après-midi galette. On fêtait les rois entre
collègues qui s’apprécient. Donc moi, petite faveur, j’ai eu doit au repas
dominical en prime. Et il y avait du poulet rôti. Mes deux zamis ne regardent
jamais à la dépense pour le budget bouffe. Ils travaillent les deux, n’ont pas
d’enfants puisqu’ils sont deux garçons, et dépensent pour le plaisir. Alors leur
poulet à eux, il vient du volailler du marché, il a couru dans les Landes,
picoré de la vraie bouffe de poulet, il a la chair collée à l’os et il faut le
découper au couteau. J’en aurais versé une larme de bonheur et d’émotion de
manger un poulet comme ça. Le dernier c’était chez ma tatie l’été dernier dans
les Landes. Puis après il y avait du fromage à la coupe du vrai aussi, pas sous
vide. Un bon bleu d’Auvergne. Il me
rappelait les plateaux que faisait Kenl’ex. Le dimanche soir une salade verte
et un plateau de fromage. Je regrette plus les fromages que l’ex.
Bon tout ça c’était pour amener l’idée de la puttanesca. Et
encore une fois j’ai digressé.
Je voulais juste dire que ma cuisine est devenue une cuisine
alla puttanesca. Pour moi, c’est, on essaie de faire au mieux avec ce qu’on a. Et
quand mes enfants disent qu’ils se régalent, je suis heureuse de leur avoir fait
plaisir avec ce petit peu. Souvent je fais de grands plats en me disant que j’en
aurai pour le lendemain midi et à la fin du repas le plat est vide. Et ce n’est
pas grave, leurs yeux brillent.
D’où mon idée de faire partager ici quelques recettes alla
puttanesca, des recettes vraiment pas chères, vraiment vraiment pas !
Juste parce qu’elles font plaisir à mes enfants et au peu de
personnes qui partagent ma table maintenant. Alors pourquoi pas à des bloggeurs
au budget très serré.
En plus ça me permettra de garder mes recettes en mémoire. La
plupart du temps elles sont one shot et j’oublie d’une fois sur l’autre ce que
j’ai sorti de mon frigo et de ma tête…
Il va peut-être falloir que je fasse une rubrique… Enfin on verra.
Super super bonne idée.
RépondreSupprimerPour moi l'étudiante en grosse galère depuis deux mois c'est pates, pommes de terre, carottes, pates ...
Ils sont rigolos ceux qui prétendent que le bien manger ne coûte pas forcément plus cher. Qu'ils viennent voir un peu la gueule des légumes à L*dl et le prix des étalages des marchés, surtout à Paris ...
Bref, le coup des recettes pour fauchés, super bonne idée.
Oui en effet, il y a un fossé entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent plus. Et il y aurait beaucoup à dire aux anti-L*dl et autre enseigne discount. On aimerait bien tous pouvoir manger du bio et du bon...
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