Noël arrive. Je ne sais plus
comment je me situe par rapport à cette fête. Est-ce que je l’aime ou est-ce
que je la déteste. Il me serait difficile de le dire. J’ai laissé le lien se
distendre au fil des années avec Noël… Les joies imposées. La lumière partout.
L’argenté, le doré, la paillette…
Je crois que ce qu’il m’a fâchée
avec Noël c’est le moment où on a commencé à le préparer deux mois à l’avance. Le
moment où l’on a commencé à accrocher des guirlandes dans les rues à partir du
25 novembre.
C’est comme de manger des
tomates en hiver. Ca n’a plus de goût, il n’y plus ni désir, ni attente, ni
frustration de rien.
Je voudrais que l’on revienne
au temps où Noel se préparait à partir du 15 décembre et finissait le soir du
25. Ou une petite boule de joie, venait se blottir en nous et qu’on la gardait
en nous fébriles, en sachant que le 26 au matin, elle était partie pour un an.
J’ai perdu Noël aussi un soir
du 26. La vie avait fait que je n’avais pas pu descendre dans ma famille pour
LE grand jour. L’ami amant m’avait fait la surprise de venir passer la nuit du
25 avec moi. Au matin, bizarrement ma voiture n’a pas démarré et j’ai dû rester
chez moi. La famille n’a pas aimé ce contretemps. Le 26, le cœur adouci par la
nuit d’amour avec l’ami amant, j’ai pris un train, je suis arrivée avec mes
cadeaux à la gare, et j’ai retrouvé toute la famille dans la maison de Mamamia.
Mes enfants étaient contents de me voir. Même si je n’avais pas passé le 25
avec eux, ils avaient été couverts de cadeaux. Les adultes eux ont eu du mal à
accepter mon « mot d’absence ». Noël partit donc en live le soir de
ce 26, où, une dispute éclata. C’était moche. C’était le dernier Noël de la vie
de Mamamia.
Ca ressemblait à du cinéma
mais c’était la vraie vie.
C’était aussi le début des
années douloureuses. Celui de ces années où jusqu’au dernier moment je ne
savais pas si je pourrais faire des cadeaux à mes enfants. Celui où j’ai dû ne
plus gâter ceux que j’aimais car je ne pouvais plus. Celui où j’ai fait la
sourde oreille à la fête. Où arriver quelque part les mains vides, faisait plus
de mal que de rester seul chez soi. Celui où recevoir sans pouvoir donner est
une vraie humiliation.
Je me dis que ce n’est pas si
grave. Que je peux me passer de ces fêtes. Que le grand déballage est trop
grand pour moi.
Et je rêve d’un vrai Noël qui
commence le 24 au soir et se termine le 25 au soir. Un Noël avec mes enfants,
ceux que j’aime, mes proches, et juste un seul paquet pour chacun sous un vrai
sapin qui sent bon. Et je rêve d’un cadeau offert par un homme qui m’aime et
que j’aime. Je rêve d’un regard d’amour. Un long vrai où l’on entend les mots pensés.
Ca ressemblerait à du cinéma
mais ce serait la vraie vie.
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