mardi 15 novembre 2011

BLA BLA BLA...


Parfois je m’introspecte. Un peu trop. Je sais que je parle trop. La lutine est comme moi. Des flots, des torrents de paroles. Il suffit d’ouvrir les vannes… Passer deux, trois heures au téléphone ne me fait pas peur. Mais je sais aussi me taire. Enfin, c’est un peu plus rare…. Je crois que je tiens ça de mes grands-mères. Quand mamie Blanche voyait sa sœur son mari qui était un taiseux, partait pou ne pas entendre leurs bavardages. Il disait ne pas comprendre  comment parle autant, était possible.
Moi, je me demande aussi comment je peux parler autant.

Je me fais peur. Je commence sans savoir comment je vais pouvoir m’arrêter.  Dans ma tête une petite voix dit « Conclue, abrège, synthétise un peu, trop de détails, tu donnes top de détails… »

Celui qui sait me faire taire avec humour c’est mon ami Tonytruant. Quand il m’appelle, pour m’inviter à venir passer un moment chez lui, et que je me lance dans une envolée verbale…Il me coupe aussitôt et me dit qu’au lieu de griller des unités, on se racontera tout ça quand je serai chez lui. Son chéri aussi, la semaine dernière m’a coupé dans mon élan, alors que je commençais à lui raconter « La source des femmes », il a vite senti que s’il ne faisait rien, je partais pour lui raconter tout le film et surtout a fin. Ca m’a beaucoup amusée qu’il me stoppe aussi net.

J’ai eu aussi la sensation la semaine dernière los de mon audition que je laissais peu de place aux silences. La présidente du jury m’a dit à la fin de ma présentation qu’il allait être difficile de trouver des questions à me poser, car j’avais tout dit… Très malin, il ne restait plus à poser que les questions tordues.

C’est chez ma kiné que j’ai aussi pris conscience de ce « petit défaut ». La première séance, elle m’a demandé de lui expliquer mes symptômes. Pas de problème, le pourquoi du comment du quand du combien, c’est mon rayon. J’ai fait ma petite analyse de la situation, l’historique détaillé jour par jour de ma douleur. Elle a du penser la pauvre que je ne m’arrêterai jamais… Lors des séances suivantes, j’ai tenté d’être plus brève et j’ai même été totalement silencieuse pendant les massages. Après, il ne faut pas me demander ce que j’ai ressenti sous peine d’en prendre de recevoir un nouveau flot de paroles.

J’ai aussi pris conscience chez ma kiné que j’étais incapable de laisser mon cerveau se poser. De me laisser aller et de me laisser guider.
Vieille histoire d’ailleurs, ado, quand on m’invitait à danser un rock, j’étais incapable de me laisser guider.  A chaque proposition, je refusais. Le mec insistait, je finissais par céder, et la plupart du temps, il me lâchait comme une vieille chaussette sale en plein milieu de la danse. J’étais raide comme un manche à balai, des doigts de pieds aux doigts des mains. Plus tard, bien plus tard, lors d’épisodes amoureux à tendance hors norme… Je me suis mise du côté des dominatrices et jamais n’ai pu être soumise.
Ma kiné m’a donc proposé la semaine dernière une demi-heure de relaxation. Ca me faisait penser au temps ou je faisais de l’eutonie, et j’ai adoré. Seulement, j’ai eu un mal fou à entrer totalement dans l’ambiance. Quand au moment de relaxer mon bassin et mes fessiers, elle m’a dit « laissez tomber vos fessiers » j’ai imaginé mes fesses tombant de la table et coulant sur le sol, et j’ai aussi pensé à une collègue qui a un cul comme un boulevard et je pensais à tout ce gras qui aurait coulé parterre si elle avait elle aussi laissé tomber ses fessiers. J’avais une folle envie de rire et je ne voulais pas que ça se voie sur mon visage. Elle remarque la moindre crispation…

Puis elle m’a demandé de visualiser une image. Une image agréable. Là, mon cerveau a démarré au quart de tour :

« Il me faut de l’eau ! La mer ! Non la mer ça va pas c’est pas assez calme pour se relaxer ! Il me faut un lac ! Il faut que ce soit dans les landes ! Et je vois un étang ! Non donc je peux pas ! Donc je repars dans les Landes ! Ah oui, un coin de forêt tout près de la mer ! Ouais ça c’est parfait. Donc là, je visualise à fond un truc qui me fait du bien, la forêt, l’odeur des pins, de la résine, du sable brûlant sous les aiguilles, et au bord de la mer, l’odeur de l’iode, puis pour l’ouie, le bruit des vagues qui s’écrasent sur le sable, et le vent dans les pins, le craquement des pignes chaudes, le grincement des branches !!! Oui j’adore. Mais mince je suis parterre les aiguille ça pique, il me faut une couverture pour poser parterre ! Ah non j’ai une meilleure idée ! Il me faut un hamac entre deux pins. Génial, je me balance avec le vent, c’est un vrai bonheur ! Bonheur, j’ai dit bonheur, mais je suis seule, je ne partage ça avec personne. Il me faut quelqu’un, quelqu’un avec moi dans ce hamac et tout sera parfait…. Bon bien sûr, pas besoin de réfléchir plus de trois secondes pour savoir qui est avec moi. J’ai juste le temps de visualiser le visage de mon amour perdu, et de sentir le bonheur parfait un millième de seconde. Déjà il faut quitter l’image et revenir à la vie réelle. »

La kiné me demande si j’ai aimé et si je peux lui parler de l’image. Je lui parle surtout de mon cerveau qui a galopé d’une idée à l’autre cherchant toujours mieux, sans se laisser aller à se poser.



Introspection, nombrilisme, narcissisme, psychotage, ça doit être ça mon  problème.
Heureusement que j’ai un blog pour canaliser tout ça !


3 commentaires:

  1. Salut,

    En préambule, je tiens à préciser que ce commentaire ne se veut que constructif, et surtout pas agressif. Mais hélas, je suis parfois très maladroite.

    J'ai découvert ton blog récemment.
    J'y reviens parce que j'y ai apprécié plein de choses.

    Mais ce billet, c'est trop dingue !
    Je ne suis pas arrivée à le lire jusqu'au bout.

    Pas parce que le propos n'est pas intéressant. Pas parce que c'est mal écrit.
    Non, juste parce que ça pique les yeux.

    Une colonne de texte très large, qui plus est "justifiée" ; jamais d'espaces entre entre les paragraphes… mon œil fatigue, quel dommage!

    Alors oui, il est possible que tu ne laisses pas assez de place au silence, comme tu le dis. Je ne suis pas psychologue.

    Mais imagine le contraire ! Moi, je fais tellement dans la concision que je suis incapable d'écrire une lettre de motivation. Comment ne pas répéter ce que j'ai dit dans mon CV ?

    On devrait essayer de se mélanger ?

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  2. PROMIS JE VAIS AMELIORER MA LISIBILITE;

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  3. Je me raconte des histoires pour m'endormir mais depuis que le Goût a eu un cancer, ça ne marche plus..heure-bleue

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