Les écolos « pur jus » me font chier. Les personnes qui ont envie de te pousser au bûcher quand tu te pointes avec un sac Mac Do ou Quick, qui s’effarouchent : « Quoi ?!?! Tu bouffes cette merde !!! » Perso je prends un malin plaisir à attendre d’arriver au milieu de mes collègues avec un Coca CBO et des potatoes.
Le narkeotrafikant vivant souvent près de la terre, et en communion-symbiose totale avec la nature. Il a jeté sa télévision à la poubelle depuis longtemps, ou plutôt il l’a portée en vélo (no gaz d’échappements), sur son porte bagages, attachée avec des cordes pur chanvre, voire du raffia tressé, à la déchetterie la plus proche. Il a migré au plus loin de la ville, pour acheter une vieille bâtisse, la plus pourrie et la plus médiévale qu’il ait trouvée. Si possible fenêtre à meneaux, pierres de taille, carreaux de terre cuite cousus main, et four à pain o-bli-ga-toi-res !!! Il en est même qui, ayant acheté une bicoque tellement moisie-pourrite, finissent par acheter, qui sa yourte, qui son tipi, en attendant la fin des travaux, qui parfois ne finissent jamais.
Le narkeotrafikant se fatiguera vite de la SNCF et des trajets avec le tout-venant chaque jour et finira vite par reprendre sa voiture pour parcourir les 80 kilomètres minimum qui le séparent du lieu de travail. En vélo c’est impossible e prendre l’autoroute. Car bien sûr l’un des arguments d’achat de la ruine loin de la ville, était que l’autoroute proche, lui permet d’être en 45 minutes max au boulot…. Je dis max, car je compte gentiment les jours d’embouteillages de la rocade, les jours de pluie où tout banlieusard qui se respecte conduit ou trop vite et se viande sur la file de gauche ou trop lentement et où Bordeaux est bouchonné de 7 heures du mat à dix heures et plus… Soit dit en passant, cette même personne, aura tenu les banderoles anti-LGV, anti-contournement express, anti-A 65, et arbore l’autocollant qui va avec chaque manif sur la voiture qui fait quotidiennement les trajets…
C’est ainsi qu’il apprendra à ses collègues ce que c’est que la vraie qualité de vie. Parce que nous tristes urbains, la qualité la vraie nous l’avons connement laissée échapper entre nos doigts… Nos enfants ne voient des arbres et de la verdure que ceux des squares ou des parcs… Ils nous attendent dans des garderies d’école en dessinant des poissons carrés, et des maisons-buildings sans cheminées ni jardins… Les leurs, eux pendant ce temps les attendent dans des garderies encore plus longtemps que les nôtres, 45 min matin, 45 minutes soir, et dessinent les mêmes poissons carrés mais eux ils savent qu’une maison a son toit avec tuiles rouges, ses fenêtre à meneaux, ses carreaux de terre cuite et son four à pain, et son jardin nourri au fumier de crotte de poules, d’araignées, ou de cafards qui vont et viennent en toute liberté dans le tipi, la yourte ou autre type d’habitation.
Car jardin, il y a forcément. Ainsi, à chaque saison nouvelle, le narkeotrafikant pose sur la table communautaire du déjeuner, son panier tricoté main tricoté cœur, narguant le pauvre citadin, occupé à manger ses lasagnes lidl… C’est’y pas mieux, de pouvoir manger ses bonnes tomates, radis, qui oui ont sale gueule mais ont eux un vrai goût de vrai ?!? Et puis vous accommoderez bien tout ça de quelques graines… Du lin, du tournesol, de l’épautre ? Ils viennent tout droit de la bio-coop où le narkeo achète aussi ses noix de lavage, sa pierre d’alun, et ses bougies d’oreilles.
J’avoue que moi-même j’adore ça, mais avec de la crème, de la viande, une quiche ou de la salade… Pas avec deux champignons de Paris en lamelles et une demi-tomate en rondelle et un peu de tofu. Je me souviens encore d’une épiphanie où des narkeos avaient confectionné des galettes. Nous avons englouti la galette traditionnelle avec bonheur, quant à la galette à la farine de farine de grains de blés écrasés aux cailloux, sucrée avec je ne sais quel substitut, elle était tout simplement infecte… Moche, lourde, et sans saveur.
J’oublie de préciser que l’enfant de narkéo est nourri au lait maternel-sinon-rien. Sauf que quand c’est impossible, on lui fait goûter tous les laits que la nature porte, du moment qu’ils ne sont pas les classiques « Gallia » ou « Nestlé ». Ainsi, les mini-narkeos grandissent au lait de châtaigne, d’avoine, d’ânesse, de jument, pour éviter les eczémas, allergies, champignons… Par ailleurs, il arbore dès la naissance, un collier d’ambre hideux, anti-maux de dents. Qui aurait la bonté d’en fabriquer de plus jolis, plus discrets, moins je l’ai volé à ma grand-mère qui le portait pas.
J’essaie moi-même de respecter la nature, de ne pas gaspiller, de ne pas polluer ma planète, de respecter mon environnement et de ne pas manger trop de cochonneries (quoique….). Mais, j’ai la sensation que la vague écolo tourne parfois au ridicule et surtout qu’elle est pleine de contradictions…
J’ai en mémoire cette jeune collègue avec laquelle j’étais en coloc à La Rochelle et qui fermait le robinet d’eau quand je le laissais ouvert lorsque nous nous lavions les dents en m’alertant sur le risque de pénurie d’eau. Cela ne l’empêchait pas de laisser traîner moitié pleine, la bouteille d’un litre et demi d’eau minérale qui nous est fournie quotidiennement sur le terrain et d’en prendre tous les jours une nouvelle….
Je prends d’ailleurs en ce moment un malin plaisir à tenter de mettre en place une nouvelle manière de travailler et de l’imposer à mes collègues narkéoécolos. Nous utilisons pour prélever nos vestiges des sachets plastiques, sur lesquels nous notons les références de nos découvertes. Depuis toujours semble-t-il on rajoute une étiquette au sachet avec les mêmes références…Sécurité double. Il semble donc que le marquage des sachets soit inutile. J’ai donc proposé que l’on ne marque plus les sachets au marqueur indélébile, pour permettre la ré-utilisation de ceux-ci. Il faut savoir que c’est par centaines et parfois par milliers que l’on compte le nombre de sacs. Mais il semble que les bouffeurs de graines, aient du mal à accepter de se faire imposer des contraintes aussi bassement matérielles.
J’avoue préférer cotoyer le tout écolo que le tout crado-polluo…
Comme Renaud caricature le bobo en avouant en être un aussi, je m’amuse de mon petit monde de narkeos dont je fais partie...
Que cette note fait plaisir! Elle me fait penser à cette "verte" qui m'a fait admirer son vélo électrique dont le prix règlerait plusieurs de mes caddies chez Lidl....J'ai été "bio" bien avant l'heure, je mangeais des tas de très bons trucs, j'en vendais même (sur les marchés, à des prix très serrés), aujourd'hui je ne pourrais plus! Et j'arrête d'essayer d'expliquer que la plupart des gens voudraient déjà avoir un revenu décent avant de penser à la couche d'ozone, ils me fatiguent....Car le seul responsable, c'est bien le système capitaliste et pas le pauvre pékin qui ne ferme pas le robinet quand il se lave les dents!!!!!
RépondreSupprimerJ'ai hurlé de rire en lisant ton article, tellement que j'ai été obligée de le relire une deuxième fois pour mon mari qui ne comprenait pas pourquoi je pleurais devant mon écrans. Nous sommes donc maintenant deux à rire aux larmes. Et puis c'est juste tellement vrai. Merci :D
RépondreSupprimerEn fait, il s'agit d'une vie comme il y a une cinquantaine d'années à la campagne où on vivait sur la production légumière et animal et où il n'y avait pas de poubelle.
RépondreSupprimerAujourd'hui, à ce même endroit la benne communale passe chaque semaine...