C'est vrai, ce n'est pas une surprise, j'ai du mal à raconter depuis un bon moment déjà. Pourtant c'était une grande partie de ma vie. Mettre des mots sur les émotions de la vie. Mais là, le grand déballage est terminé. Je n'y arrive plus. Plus ici en tout cas.
Le tsunami qui a eu lieu dans ma vie il y a juste un peu plus d'un an, a laissé trop de traces. Plus rien n'est comme avant ce matin de mai. J'ai essayé pourtant.
Oublier, parler d'autres choses, faire semblant, venir, ne plus venir, écrire, ne plus écrire.
J'irai peut-être écrire ailleurs, d'autres choses.
Ce que je découvre aujourd'hui est si dur.
Tout a été si long et si différent de ce qui se profilait il y a un an.
Mon fils est finalement en prison. Juste du vendredi au dimanche. Le reste du temps je lui ai trouvé une structure d'accueil et de réinsertion, mais je suis loin d'être rassurée et certaine de l'issue des mois qu'il y passera.
Je me suis sentie seule pendant cette année. Seule à chercher, seule à pleurer, seule à me battre, seule à essayer de parler, d'aider.
Voilà. C'est ainsi. La vie continue différente.
Quand on me parle des mes enfants aujourd'hui, il y a comme un silence. Une hésitation. Dire ou ne pas dire. Regarder l'autre en face et sentir la gène tellement souvent. Se taire, esquiver, mentir. Non, ne jamais mentir, tant pis pour le jugement.